Psychologie sociale - compte-rendu ; n°1 ; vol.79, pg 318-330
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L'année psychologique - Année 1979 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 318-330
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 26
Langue Français

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Psychologie sociale
In: L'année psychologique. 1979 vol. 79, n°1. pp. 318-330.
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Psychologie sociale. In: L'année psychologique. 1979 vol. 79, n°1. pp. 318-330.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1979_num_79_1_1368PSYCHOLOGIE SOCIALE
Flame NT (C). — L'analyse booléenne de questionnaire. — Paris-
La Haye, Mouton, 1976, 299 p.
Pour analyser les résultats d'un questionnaire, les psychosociologues
disposent depuis longtemps grand nombre de techniques plus
ou moins formalisées et l'invention dans ce domaine ne se tarit point.
Il existe même d'excellents recueils descriptifs de ces techniques. En
revanche, il est beaucoup plus difficile de trouver une classification rai-
sonnée de ces outils, capable de guider valablement l'utilisateur dans
ses choix, l'ouvrage de Coombs, A theory of data, déjà assez ancien (1964),
constituant l'exception. C'est dire l'intérêt a priori d'un ouvrage dont
le premier objectif atteint est de mettre de l'ordre dans cette proli
fération.
Coombs part des théories psychosociologiques. Les modèles d'analyse
de questionnaire qu'il présente s'organisent en considérant les types
d'hypothèses psychologiques que l'on peut mettre à la base d'un modèle.
La voie choisie par Flament est beaucoup plus originale et, à notre
avis, plus féconde : « C'est celle d'une définition systématique de l'univers
formel dans lequel toute analyse de questionnaire se situe nécessairement,
quelles que soient les hypothèses psychosociologiques qui la fondent. »
Partir de l'univers des observations possibles, dont l'observé n'est qu'un
élément, met évidemment en cause le rôle de la mathématique du com
portement. C'est affirmer que ce rôle ne se réduit pas à la traduction
d'hypothèses psychologiques ou sociologiques en un langage rigoureux
et efficace, mais que la mathématique du comportement doit avoir une
fécondité propre. Provocation ou conviction (?), l'auteur ne craint
point de faire « le pari qu'à toute régularité mathématique remarquable
dans les faits observés, correspond une interprétation psychosociologique
valable ».
Etant donné une population U et l'ensemble R des patrons de
réponses possibles, on définit le protocole du questionnaire comme
une application de U dans R. On part donc de l'ensemble des applica
tions de U dans R, ensemble que l'on va réduire en y définissant des
classes d'équivalence.
La première réduction à laquelle s'attache l'auteur est celle qui
permet de définir l'ensemble des protocoles values, un protocole value
étant constitué de R et d'une valuation v de R (pratiquement, Psychologie sociale 319
la valuation sera soit la fréquence, soit la probabilité d'apparition des
patrons de R). En perdant des propriétés de la valuation ou de R, on
peut procéder alors à de nouvelles réductions sur l'ensemble des pro
tocoles values. Ce cadre permet d'induire une première classification
des méthodes d'analyse, deux méthodes étant de même type si elles
traitent de protocoles de même type.
Parallèle à celle des méthodes, on peut définir une classification des
modèles — « un modèle est un ensemble d'hypothèses formelles, ou psycho
sociologiques formalisées, considéré comme pouvant rendre compte de la
réalité étudiée dans la mesure où il est susceptible d'engendrer un pro
tocole comparable au protocole observé » — deux modèles étant de même
type s'ils engendrent des protocoles de même type.
Les modèles probabilistes qui engendrent des protocoles values en
probabilité, plus ou moins réduits par projection, ont connu la plus
grande vogue ces dernières années, grâce à la mise à la disponibilité des
utilisateurs de nombreux programmes informatiques ; l'engouement a
malheureusement précédé la maîtrise des outils de la part des util
isateurs, comme chacun sait, mais ceci est une autre histoire...
Mais il existe aussi des modèles dichotomiques, qualifiés traditionnell
ement de modèles déterministes (le prototype en est l'analyse hiérarchique
de Guttman) qui engendrent des protocoles dévalués, se réduisant à une
bipartition de R en R*, ensemble des patrons importants et R°, ensemble
des patrons négligeables dans la population U. On ne peut qu'apprécier
le rejet du qualitatif « déterministe » impliquant l'interdit d'occurrence de
certains patrons. Comme le protocole engendré et le protocole observé
ne coïncident jamais parfaitement dans la réalité, on n'a pas pris ce
« déterminisme » au sérieux, ce qui a pu nuire au développement des
modèles dichotomiques. Or les modèles dichotomiques laissent la possi
bilité d'admettre l'existence d'une frange d'individus non intégrés, non
analysables et négligeables et pas seulement l'existence de réponses
erronées, sorte de lapsus commis dans la réponse, comme chez Guttman.
C'est en tout cas à la classe de ces modèles dichotomiques qu'est
consacré l'ouvrage où l'auteur nous démontre que le langage booléen
est particulièrement adapté et fécond. (Au passage, on regrettera que
l'auteur n'ait pas davantage satisfait notre curiosité concernant la supér
iorité, ici, du langage booléen sur le langage ensembliste, alors qu'ils
sont isomorphes.)
Après avoir jeté les bases d'une classification universelle des tech
niques d'analyse de réponses à des questionnaires, dans une première
partie au titre évocateur de « La tentation de Mendeleïev », l'auteur
expose, dans une seconde partie, sa méthode algébrique, l'analyse boo
léenne de questionnaire. Les psychologues et sociologues, même s'ils
sont peu familiers avec ce langage, ne doivent pas craindre d'aborder
cette partie technique. Flament a en effet présenté d'une façon concise
mais très claire ce qu'il faut savoir des algèbres de Boole pour suivre Analyses bibliographiques 320
ses développements théoriques et algorithmiques. De plus, des renvois
bibliographiques bien choisis et précis permettent au lecteur ou futur
utilisateur de surmonter les éventuelles difficultés.
Enfin l'auteur situe dans ce cadre les divers modèles dichotomiques
actuellement connus. On pourra ainsi juger l'efficacité de l'outil booléen,
notamment pour identifier l'équivalence des modèles, ce qui échappe
souvent aux utilisateurs mais aussi pour suggérer de nouveaux modèles.
Pour juger l'efficacité simplificatrice du langage booléen , le lecteur pourra
s'attarder par exemple sur le modèle de Coombs et Kao repris par Mata-
Ion, et qui est une généralisation multidimensionnelle de l'analyse
hiérarchique. (A noter que Flament propose heureusement de substituer
au vocable traditionnel mais trompeur de « dimension » celui beaucoup
plus évocateur et en l'occurrence plus précis de « point de vue » et donc
de « multiplicité de points de vue ».)
Sur quelques exemples traités à partir d'enquêtes déjà exploitées
antérieurement par divers chercheurs, une leçon se dégage : en s'appuyant
sur un formalisme qui évacue au départ toute signification psycho
sociologique de l'analyse, grâce à la souplesse de cette analyse formelle,
on aboutit à un enrichissement de l'interprétation psychosociologique.
Il s'agit évidemment non d'un recueil de techniques routinières, mais
d'un ouvrage de recherche qui laisse bien sûr en suspens nombre de
problèmes, comme celui de la bipartition en patrons négligeables ou non
négligeables, même si la discussion sur ce point oriente vers une démarche
plus fondée que ne le sont les habituelles procédures de validation.
Souhaitons que ce bel ouvrage favorise le développement des
recherches auxquelles il ouvre la voie et, d'ores et déjà, incite les appli-
cateurs à considérer l'analyse booléenne de questionnaire comme un des
outils indispensables dans l'exercice de leur profession.
A. Duflos.
Ghiglione (R.), Matalon (B.). — Les enquêtes sociologiques.
Théories et pratique. — Paris, Armand Colin, 1978, 301 p.
Un

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