Psychosociologie de l espace. I. Disposition spatiale et communication en groupe - article ; n°2 ; vol.75, pg 549-573
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Psychosociologie de l'espace. I. Disposition spatiale et communication en groupe - article ; n°2 ; vol.75, pg 549-573

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Description

L'année psychologique - Année 1975 - Volume 75 - Numéro 2 - Pages 549-573
Summary
This review concerns the studies of spatial relationships between indi-viduals, and more particularly within-group relationships. The perspective is communication and the significance of spatial arrangement, exclusive of territorial behavior and personal space investigations. French- and English-language publications from 1950 to 1974 are reviewed.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 71
Langue Français
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Extrait

R Lécuyer
Psychosociologie de l'espace. I. Disposition spatiale et
communication en groupe
In: L'année psychologique. 1975 vol. 75, n°2. pp. 549-573.
Abstract
Summary
This review concerns the studies of spatial relationships between indi-viduals, and more particularly within-group relationships.
The perspective is communication and the significance of spatial arrangement, exclusive of territorial behavior and personal
space investigations. French- and English-language publications from 1950 to 1974 are reviewed.
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Lécuyer R. Psychosociologie de l'espace. I. Disposition spatiale et communication en groupe. In: L'année psychologique. 1975
vol. 75, n°2. pp. 549-573.
doi : 10.3406/psy.1975.28112
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1975_num_75_2_28112Année psychol.
1975, 75, 549-573
PSYCHOSOCIOLOGIE DE L'ESPACE
I. — Disposition spatiale et communication en groupe
par Roger Lécuyer
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
Université René-Descartes et E.P.H.E., 3e section
Associé au C.N.R.S.
SUMMARY
This review concerns the studies of spatial relationships between indi
viduals, and more particularly within- group relationships. The perspective
is communication and the significance of spatial arrangement, exclusive
of territorial behavior and personal space investigations. French- and
English-language publications from 1950 to 1974 are reviewed.
Les problèmes des rapports entre l'homme et l'espace qui l'entoure,
et des rapports spatiaux entre hommes n'ont pas toujours été l'objet,
de la part des psychosociologues, de l'attention qu'ils méritent.
Que ces problèmes soient importants, quelques exemples simples
permettent d'en juger : l'adoption de méthodes pédagogiques nouvelles
ou d'un style théâtral nouveau a nécessité un changement profond dans
les rapports spatiaux entre enseignant et élèves ou entre acteurs et
public. C'est la condamnation dans le premier cas de la disposition en
rangées, dans le second, du théâtre à l'italienne. Les préliminaires des
négociations qui ont mis fin à l'intervention américaine au Vietnam
ont été marqués par une longue discussion sur la forme de la table de
négociation, symbole du nombre de parties en présence, deux ou quatre,
et donc de la représentativité du F.N.L. En psychothérapie, la différence
entre la méthode freudienne et les autres se trouve symbolisée et matér
ialisée par la disposition relative du malade et du thérapeute. Enfin,
l'exemple de la pédagogie ou celui du théâtre le montre, la connaissance
de la psychosociologie de l'espace est un fondement nécessaire de l'archi
tecture et de l'urbanisme, fondement qui fait actuellement cruellement
défaut.
Sur ce problème important, il est difficile de faire une synthèse des
recherches pourtant peu nombreuses jusqu'à ces dernières années. Il
1. 28, rue Serpente, 75005 Paris.
A. PSYCHOL. 75 18 550 REVUES CRITIQUES
y a à cela plusieurs raisons : la première et la plus importante est que
les perspectives de recherches sont très variées et sans lien entre elles.
La seconde est que quantité de facteurs entrent en interaction avec les
facteurs spatiaux et les masquent souvent (Flament, 1965). La troisième
raison de cette difficulté est l'absence de perspective théorique de recher
che en dehors de celle du comportement territorial, dont on ne peut pas
dire qu'elle soit féconde. La quatrième est que l'importance de l'espace
peut être étudiée et a été étudiée a différents niveaux : rapports interin
dividuels, petits groupes, salle de classe, cité. Il n'est pas évident qu'il
y a dans ces divers niveaux action des mêmes phénomènes. Enfin,
résultat de l'ensemble de ces considérations, les problèmes de l'espace
ont été envisagés jusque très récemment comme une curiosité de la
recherche sans grande importance.
Pourtant, les premières études expérimentales sur l'espace s'in
scrivent dans un courant de préoccupations propre à l'époque : le groupe.
Elles ont un thème central : la communication. Après les découvertes de
Lewin et de ses collaborateurs sur la dynamique de groupe envisagée dans
une perspective gestaltiste, l'intérêt des chercheurs s'est porté dans
les années 50 sur l'analyse de ce qui se passe dans le groupe et la recherche
des processus moteurs de cette dynamique.
1950 est l'année de parution de deux articles et d'un ouvrage qui
relèvent de cette préoccupation et qui nous intéressent directement
ou indirectement. L'ouvrage est celui de Baies (1950) qui analyse ce
qui se passe dans le groupe en décrivant la communication par un système
de notation standardisée. Le premier article est celui de Bavelas (1950)
qui analyse ce qui se passe dans le groupe en contrôlant toutes les
communications. Le second article est celui de Steinzor (1950) qui
réalise la première expérience portant sur les rapports entre disposition
spatiale et communication et découvre ainsi l'effet Steinzor.
Les rapports entre disposition spatiale et communication ont été
étudiés de deux manières : spontanément prise par les sujets
pour communiquer, et influence de la disposition sur la communication.
Les deux problèmes sont liés, et dans le second cas le choix de la place
peut jouer un rôle important. Dans une première partie, je décrirai les
recherches qui portent sur l'importance de la disposition. L'influence
du choix fera l'objet de la seconde partie, la troisième étant une tentative
d'explication des rapports entre les deux.
INFLUENCE DE LA DISPOSITION SPATIALE
SUR LA COMMUNICATION
1. L'effet Steinzor
L'effet Steinzor est le phénomène suivant : dans un groupe de dix
sujets qui discutent autour d'une table ronde, la fréquence de prise
de parole consécutive par deux sujets augmente avec la distance entre n. lécuyeii 551
ces sujets, ce qui veut dire que les membres du groupe s'adressent peu
à leurs partenaires proches et beaucoup à ceux qui leur font face.
Cette expérience a été reprise par Hearn (1957) qui étudie le rapport
entre le style de leadership et l'effet Steinzor. Il utilise une table carrée
où sont assis cinq sujets et un moniteur (2-2-2-0). Un côté est laissé
libre pour l'observation. Deux méthodes de travail sont utilisées avec
attitude plus ou moins directive du moniteur, et Hearn compare les
résultats à ceux de Steinzor. Cette comparaison montre que la directivité
perturbe l'effet Steinzor, et l'effet inverse peut même être obtenu :
dans le cas d'un moniteur très directif, les sujets parlent plus à leurs
voisins qu'à des membres du groupe plus éloignés. Il y a un passage d'une
structure de communication décentralisée (en étoile) à une structure
centralisée par le moniteur, à laquelle s'ajoute une structure de commun
ication par proximité entre les sujets, comme dans une salle de classe
traditionnelle. Il existe un artefact dans l'expérience de Hearn : les sujets
situés face aux observateurs ne peuvent s'adresser aux sujets qui leur
font face : il n'y en a pas ; mais cet artefact ne suffît pas à expliquer les
résultats obtenus. Pour bien comprendre le rôle du leadership, il serait
nécessaire de savoir si le contenu des échanges reste le même à travers
la transformation de la structure de communication. L'exemple de la
salle de classe est éclairant : l'enfant qui parle à son voisin n'aborde
généralement pas les mêmes sujets que lorsqu'il parle au maître. C'est
ce que confirme une observation de Hare et Baies (1965), ainsi que de
Cohen cité par Strodbeck et Hook (1961). Utilisant une table rectangul
aire et cinq sujets (1-3-1-0), ces auteurs constatent que lorsque les
sujets sont centrés sur la tâche, ils s'adressent à leurs partenaires éloignés,
alors que pendant les pauses entre les séances, ils parlent plus à leurs
voisins. La structure de communication n'est donc pas un simple produit
de la disposition spatiale, elle est liée au contenu de la communication
et au contexte social.
La utilisée par Steinzor possède une caractéristique
remarquable et dont il faut tenir compte dans toute tentative de géné
ralisation. Cette disposition est circ

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