Quelques applications de la théorie de l information à la construction des échelles d attitudes - article ; n°1 ; vol.56, pg 47-57
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Quelques applications de la théorie de l'information à la construction des échelles d'attitudes - article ; n°1 ; vol.56, pg 47-57

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Description

L'année psychologique - Année 1956 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 47-57
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

S. Moscovici
G. Durain
Quelques applications de la théorie de l'information à la
construction des échelles d'attitudes
In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°1. pp. 47-57.
Citer ce document / Cite this document :
Moscovici S., Durain G. Quelques applications de la théorie de l'information à la construction des échelles d'attitudes. In:
L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°1. pp. 47-57.
doi : 10.3406/psy.1956.8845
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1956_num_56_1_8845NOTES
QUELQUES APPLICATIONS
DE LA THÉORIE DE L'INFORMATION
A LA CONSTRUCTION DES ÉCHELLES D'ATTITUDES
par Serge Moscovici et Geneviève Durain
Dans une livraison précédente de cette même publication (1), nous
avons exposé les principes et l'importance de l'analyse hiérarchique en
tant que technique de construction des échelles d'attitudes. La pratique
a montré qu'elle est en fait une technique assez générale d'analyse des
variables si on les prend une à une, donc elle n'est aucunement limitée
au seul domaine des attitudes. Cependant, la pratique a aussi fait voir
que le concept central, sur la base duquel était estimée la signification
statistique d'une échelle, le concept de reproductibilité, n'était pas
satisfaisant. Cet article a pour but d'en montrer les limitations et de
proposer une modalité plus rationnelle de définition statistique d'une
échelle.
I. — Rappel des principes de l'analyse hiérarchique
La construction d'échelles d'attitudes en psychologie sociale se
propose d'une part de mesurer une certaine forme de comportement et
d'en prédire le développement, et d'autre part de distinguer des groupes
d'individus,
II s'agit donc à la fois de définir des comportements — en réalité
sous leur aspect symbolique — et des types, en faisant l'hypothèse
qu'entre comportement et type il existe une liaison, une variable qui
peut être l'attitude, la connaissance, etc.
Le modèle qui se trouve à la base de l'analyse hiérarchique est
construit en partant des caractères manifestes de l'attitude,
Malgré les divergences des définitions de celle-ci, il y a un certain
nombre de caractères communs qui permettent de passer de la théorie
à la mesure.
Le premier caractère est la latence de l'attitude. On reconnaît en
général que les réponses à une série de questions sont liées entre elles,
c'est-à-dire qu'elles sont cohérentes, et l'on explique cette cohérence 48 NOTES
manifeste par l'existence d'une variable, d'un « facteur commun », qui est
leur principe organisateur. L'existence d'une attitude se déduit donc de la
covariation d'un certain nombre de réponses.
Le deuxième caractère est l'existence d'un sens des réponses dans une
population donnée. Autrement dit, une attitude a un sens positif ou
négatif et dans une population on rencontre des sujets dont les réponses
peuvent être classées du positif au négatif.
Le troisième caractère commun à toutes les définitions, c'est qu'elles
considèrent qu'il existe un rapport entre la conduite symbolique- verbale
d'un sujet et sa conduite réelle, autrement dit qu'on peut passer de la
définition d'une à sa prédiction ; l'attitude est à la fois une
conduite et un segment de conduite et de ce fait elle permet la prédiction.
Par là même, les conditions de mesure d'une attitude se trouvent
précisées. En premier lieu, il s'agit d'établir la consistance interne des
réponses, c'est-à-dire la relation ou la corrélation qui existe entre elles.
En deuxième lieu, les extrémités positif-négatif doivent être les
extrémités de la même chose, d'une même variable, de la même attitude,
autrement dit l'instrument de mesure doit être unidimensionnel.
Enfin, on doit pouvoir donner des notes qui discriminent les sujets
entre eux, en vue de l'étude de la fidélité et de la validité de l'échelle.
Dans l'analyse hiérarchique, on dit qu'il y a unidimensionnalité
lorsqu'il existe un modèle de consistance des réponses qui nous permet de
situer d'une manière non ambiguë les sujets le long d'un continuum.
Supposons qu'on veuille construire une échelle d'attitudes à l'égard
de l'analyse hiérarchique et que l'on ait obtenu les résultats suivants à
trois questions posées :
1. Êtes- vous pour ou contre la psychologie sociale ?
Pour : 40 % Contre : 60 %
2. Êtes-vous pour ou contre la mesure en psychologie sociale ?
Pour : 30 % Contre : 70 %
3.pour ou contre l'analyse hiérarchique ?
Pour : 20 % Contre : 80 %
On peut inscrire les réponses à ces questions, prises deux à deux, dans
des « cellules » semblables à celles qu'on utilise pour calculer des coeffi
cients tétrachoriques ou de contingence.
Questions 1 et 2 Questions 2 et 3
+ 1 — + 2 —
30 0 30 20 0 20
10 60 70 10 70 80
40 60 30 70 MOSCOVICI ET G. DURAIN. — LA THÉORIE DE l'iN FORM ATION 49 S.
Le modèle de consistance apparaît du fait qu'il n'y a pas de sujet qui
puisse être à la fois contre la psychologie sociale et pour la mesure en
psychologie sociale, et qu'il n'y a pas de sujet qui soit à la fois contre la
mesure en psychologie sociale et pour l'analyse hiérarchique.
Si l'on poursuit cette analyse, on trouve quatre types de sujets :
a) Ceux qui répondent « pour » aux trois questions ;
b)qui « » aux deux premières, « contre » à la
dernière ;
c) Ceux qui répondent « pour » à la première, « contre » aux deux
dernières ;
d) Ceux qui « contre » aux trois questions.
Il n'y a pas d'autres types de sujets, ou bien ils ne peuvent être
définis sans ambiguïté sur cette dimension.
Les mêmes types de réponses peuvent être ordonnés sur un modèle
qui est le modèle parallélogrammatique :
P2 P3 Pi c3 c2 Ci
3 X X X X X X
2 X X X X X
1 X X X X
0 X X X
De cette façon, on peut attribuer à chaque sujet une note de rang
allant des plus favorables à l'analyse hiérarchique aux moins favorables.
Aussi, quand on dit qu'un sujet a une note, par exemple 1, on dit,
non seulement qu'il a répondu favorablement à une question, mais aussi
à quelle question il a favorablement.
Tout sujet qui a répondu autrement n'est pas « cohérent », n'est pas
un type de cette échelle.
La note indique ici à la fois le rang du sujet et le contenu de sa
réponse et en partant du rang d'un sujet on peut dire ce qu'il a répondu ;
inversement à partir des réponses d'un sujet on peut déterminer son rang.
Cette propriété fondamentale de l'échelle s'appelle la reproductibilité.
Le présent travail s'efforce d'examiner ce concept et le rôle qu'il
joue dans l'analyse hiérarchique.
II. — La reproductibilité : importance et limites
Le concept de a été à la base de l'étude statistique
des échelles.
Lorsqu'on construit une échelle, il y a toujours un nombre plus ou
moins grand de sujets dont les réponses s'écartent de « ce qu'elles
auraient dû être », c'est-à-dire du modèle parallélogrammatique, et le
degré de prédictibilité dépend du nombre de ces erreurs.
A. PSYCIIOL. 06 4 NOTES 50
Cependant, dans le cas de données qualitatives, il est difficile de
considérer les erreurs comme des erreurs linéaires, indépendantes les
unes des autres, car il est difficile de préciser si les relations mêmes entre
les questions sont de nature linéaire. Dans le cas d'une approche struc
turale, cas qui est celui de l'analyse hiérarchique, il faut considérer
Vensemble des « bonnes » réponses et Vensemble des « erreurs » comme
deux groupes dont l'un constitue un modèle et l'autre l'écart par rapport
à ce modèle. Car il faut supposer que, si l'on a un grand nombre de
sujets, les erreurs ne seront plus des erreurs « au hasard », mais la mani
festation de l'existence d'un autre modèle. La présence des erreurs dans
une échelle signifie la présence de types de réponses qui sont connexes o

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