Quelques aspects de l apprentissage du métier chez l adolescent - article ; n°1 ; vol.54, pg 139-156
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Quelques aspects de l'apprentissage du métier chez l'adolescent - article ; n°1 ; vol.54, pg 139-156

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Description

L'année psychologique - Année 1954 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 139-156
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Léon
Quelques aspects de l'apprentissage du métier chez
l'adolescent
In: L'année psychologique. 1954 vol. 54, n°1. pp. 139-156.
Citer ce document / Cite this document :
Léon A. Quelques aspects de l'apprentissage du métier chez l'adolescent. In: L'année psychologique. 1954 vol. 54, n°1. pp.
139-156.
doi : 10.3406/psy.1954.30165
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1954_num_54_1_30165ASPECTS DE L'APPRENTISSAGE DU MÉTIER QUELQUES
CHEZ L'ADOLESCENT
par Antoine Léon
Lorsqu'on se propose d'étudier l'apprentissage du métier chez
l'adolescent, il est nécessaire de répondre à une série de problèmes qui
s'échelonnent tout au long de la période s'écoulant entre le choix de
ce métier et le placement dans la production : préparation du choix,
sélection à l'entrée des établissements d'enseignement professionnel,
processus d'apprentissage et pédagogie des métiers, inadaptation à
l'apprentissage, questions de docimologie liées aux examens profes
sionnels.
Ces différents thèmes sont en étroite interdépendance : une prépa
ration judicieuse du choix du métier modifie, par exemple, les données
de la sélection et de l'adaptation dans les établissements d'enseignement
professionnel.
De plus, l'étude détaillée de chacune des questions révèle l'impor
tance des déterminations d'ordre économique et social : la pédagogie
des métiers et l'organisation d'un certificat d'aptitude professionnelle
se trouvent, par exemple, directement influencées par l'état de l'équ
ipement des établissements d'enseignement technique.
Pour éclairer ces quelques thèmes, notre revue analytique s'efforcera
de dégager, en fonction des conditions actuelles d'existence de l'adoles
cence, certains traits de la psychologie des jeunes en âge d'apprendre
un métier. Les questions qui viennent d'être énumérées seront examinées
successivement à la lumière de quelques travaux récents.
I. — La préparation du choix professionnel
Toute formation professionnelle spécialisée suppose, de la part de
celui qui la subit, le choix préalable d'un métier déterminé. Si l'orien
tation professionnelle contribue, dans une certaine mesure, à l'élabo
ration de ce choix, elle ne peut, en raison du caractère limité de son
action, maîtriser les influences diverses qui déterminent telle ou telle
option professionnelle. De nombreux auteurs s'accordent, aujourd'hui,
à souligner l'insuffisance de la préparation du choix professionnel et
de la vie professionnelle en général, et proposent différents types de
solutions. 140 REVI ES CRITIQUES
« L'illusion professionnelle » des jeunes garçons de 13 à 14 ans en
milieu scolaire se cristallise, suivant P. Naville (25) autour d'une concept
ion artisanale de la vie professionnelle. Pour cet auteur, l'un des
problèmes les plus importants que pose le passage du milieu familial
et scolaire au milieu professionnel est l'élaboration d'une « conscience
objective du métier et de ses conditions d'exercice ». Après avoir analysé
le contenu de l'illusion professionnelle de 23 garçons d'origine ouvrière,
P. Naville propose certains moyens en matière d'orientation profes
sionnelle et d'apprentissage : tenir compte autant de la nature de la
représentation que du goût professionnel — - associer aux tests d'intel
ligence technique des tests de « signification professionnelle ».
Dans une enquête sur « le choix professionnel des candidats aux
centres d'apprentissage », A. Léon (17) analyse les rapports qui existent
entre la connaissance des métiers et le choix d'une profession chez des
adolescents de 14 à 16 ans. Si ces derniers connaissent d'une manière
assez rudimentaire les aspects sociaux et techniques de la vie profes
sionnelle ils ont cependant, à l'égard de certains problèmes (salaires —
perspective d'avenir) une attitude plus « réaliste » que celle des garçons
examinés par P. Naville. De plus, ils « connaissent » le métier choisi
d'une manière relativement plus exacte que les autres métiers enseignés
au centre d'apprentissage dans lequel ils espèrent être affectés. Au
terme de son étude, l'auteur propose certains moyens d'information
destinés à aider l'adolescent, d'une part à choisir un métier en connais
sance de cause, d'autre part à résoudre certaines difficultés qu'il ren
contrera au niveau de l'apprentissage ou à celui de la vie profession
nelle proprement dite. Dans l'élaboration du choix professionnel,
l'information par voie auditive ou visuelle n'entre pas seule en ligne de
compte, les travaux pratiqués auxquels participent les jeunes apprentis
jouent un rôle qui est loin d'être négligeable (18).
Aussi, M. Destailleurs (7) voit-il surtout, dans l'organisation du
préapprentissage, le moyen d'étaler les choix professionnels de manière
à ce que leur distribution corresponde à celle des places disponibles
dans les différents ateliers d'un centre d'apprentissage. Ayant été
amené à grouper, en fonction de nécessités locales, les sections de
première année de plusieurs centres (mécanique, menuiserie, métaux
en feuilles, textile, maçonnerie) il a pu observer, à l'issue des stages
dans les différents ateliers, une régression des options pour les métiers
de la mécanique au profit du textile et de la maçonnerie. Ces stages
présentent des avantages indéniables mais constituent, d'après l'auteur,
une perte de temps préjudiciable à l'apprentissage du métier définit
ivement choisi. Aussi, propose-t-il de réaliser ces stages au cours de
l'année passée en classe de fin d'études primaires. Des conclusions
du même genre se dégagent des résultats de l'enquête que M. Chollet (5)
consacre à « l'opportunité du préapprentissage ».
Cet auteur préconise, en particulier, la prolongation de la scolarité
jusqu'à 15 ans avec une année de obligatoire de 14 LÉON. APPRENTISSAGE CHEZ l'aD OLESCENT 141 A.
à 15 ans. La préparation du C. A. P. durerait deux ans et la troisième
année d'apprentissage serait en partie consacrée à des stages d'appli
cation dans l'industrie.
La mise en œuvre des moyens de préapprentissage et d'information
doit tendre à donner à la pratique de l'orientation professionnelle un
sens éducatif.
Dans cette même perspective éducative,
s'appuie, en U. R. S. S., sur l'enseignement polytechnique dont M. Skat-
kine (33) écrit, citant l'ouvrage de J. Staline sur Les problèmes écono
miques du socialisme en U. R. S. S., qu'il permet de réaliser « un déve
loppement multilatéral des capacités physiques et intellectuelles de
tous les membres de la société pour que ceux-ci aient la possibilité de
choisir librement leur profession et de ne pas être enchaînés pour toute
leur vie à une profession quelconque du fait de la division du travail
existante ».
Cet enseignement comporte deux aspects : un aspect théorique
(initiation aux principes scientifiques de la production), un aspect
pratique (formation des habitudes relatives au maniement des outils
de travail).
Quel sera le contenu de l'enseignement polytechnique ? D'après
M. Melnikov (23) « l'analyse de la production actuelle et celle des ten
dances qui se manifestent dans son développement permet de fixer le
cercle des connaissances essentielles en matière d'énergétique, de tech
nologie mécanique et chimique, d'agriculture... ».
Sur le plan pratique, les élèves « doivent comprendre la forme et
la construction de l'objet, savoir le fixer au moyen d'un dessin, savoir
interpréter les dessins industriels, savoir se servir des instruments
élémentaires de mesure, des tables, des logarithmes, travailler avec
les outils les plus souvent utilisés, exécuter de simples travaux de
montage électro-techniques et radiotechniques, savoir soigner les
animaux et les végétaux... ». La réalisation de l'enseignement poly
technique suppose l'organisation ou la réorganisation d

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