Quelques données sur la récupération postadaptative de la sensibilité chromatique - article ; n°1 ; vol.41, pg 148-167
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Description

L'année psychologique - Année 1940 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 148-167
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Piéron
Quelques données sur la récupération postadaptative de la
sensibilité chromatique
In: L'année psychologique. 1940 vol. 41-42. pp. 148-167.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. Quelques données sur la récupération postadaptative de la sensibilité chromatique. In: L'année psychologique.
1940 vol. 41-42. pp. 148-167.
doi : 10.3406/psy.1940.5880
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1940_num_41_1_5880•
VIII
QUELQUES DONNÉES SUR LA RÉCUPÉRATION POST- ADAPTATIVE
DE LA SENSIBILITÉ CHROMATIQUE
Par H. Piéron
Le. terme d'adaptation est employé pour désigner aussi
1)ien l'abaissement de la sensibilité lumineuse — dans l'adap
tation à la lumière — que son augmentation par le repos —
. dans l'adaptation à l'obscurité — alors que le terme de récupé
ration conviendrait mieux.
En matière de sensibilité chromatique, il n'y a pas cette
ambiguïté ; l'adaptation a son sens général concernant l'aff
aiblissement de la réponse initiale, avec tendance à un équilibre
stable s'établissant malgré la persistance d'une perturbation
. excitatrice, équilibre qui correspond à la suppression complète
..- de l'effet propre du stimulus ; mais la reprise de la sensibilité
qu'est pas désignée sous le terme d'adaptation. ■
Cette distinction entre la récupération lumineuse et la
; récupération chromatique est-elle légitime ? Il ne le semble ~
pas. Toutefois il y a entre ces deux modes de récupération des
- différences importantes très significatives au point de vue du
. double mécanisme d'excitation par les stimuli lumineux.
En ce qui concerne le phénomène adaptatif, les différences
: sont déjà très nettes. •
Dans les deux cas l'adaptation est évidemment d'autant
t plus rapide que l'intensité de la stimulation est plus grande,
.et l'échelle des temps n'est pas très différente. Mais, après une
phase initiale de dépassement très bref du régime normal
. d'excitation, la sensation lumineuse subit, assez vite, une
. décroissance qui, proportionnellement plus grande quand la.
; brillance est plus élevée, s'arrête à un niveau stable pour des
durées très longues. La décroissance adaptative n'est jamais
immédiate, mais elle est plus précoce quand la stimulation est ■
.
.
H: PIÉRON. — RÉCUPÉRATION POST-ADAPTATIVE 14$
plus intense. Si l'on néglige le point de départ, difficile à
préciser, et qui donne à la courbe une allure sigmoïde, voici
d'après quelques valeurs de Geldard1 obtenues par compas-
raison des sensations de l'œil adapté— soumis de
continue à la stimulation lumineuse — avec celles de
laissé au repos, en donnant la valeur 1 à la sensation initiale,
l'allure de l'adaptation lumineuse :
Temps (sec.) . 0 5 10 15 2p 30 45 60, 90 120»
Eclairement
servant •
." à la stimulation
69 lux .......... 1 0,89 0,83 0,79 0,74 0,68 0,61 0,58 0,54 0,5D
690 - 1 0,84 0,77 0,65 0,55 0,46 0,40 0,33 0,32 0,32'
13.805 - 1 0,44 0,36 0,28 0,21 0,16 0,15 0,15 0,15 0,15-
Pour des brillances très grandes, le plafond de la sensation'
lumineuse, rapidement atteint, est le même, quelle que soit la
valeur de Téclairement, comme l'ont montré les expériences
de Graik2, mais ce maximum de la brillance perçue garde une
valeur encore assez élevée (celle correspondant à un éclaire^-
ment de 30 lux pour l'œil adapté à, l'obscurité).
Il n'en est pas de même pour l'adaptation chromatique.
Celle-ci comporte un abaissement de l'intensité de la sensa
tion de couleur, c'est-à-dire de la saturation perçue, qui débute-
immédiatement et qui continue sans arrêt, mais progressive
ment amortie, jusqu'à la disparition totale de l'impression^
chromatique, celle-ci se produisant d'autant plus vite que
l'intensité stimûlatrice est plus grande (l'intensité compre
nant cette fois deux termes couplés, à savoir la brillance et la-
pureté chromatique, ou, du moins, si on définit l'intensité par
la seule pureté, on doit affecter celle-ci d'un coefficient de
brillance).
En ce qui concerne la récupération lumineuse, son allure
est bien connue en raison des nombreuses recherches effec
tuées sur l'adaptation à l'obscurité. Mais cette adaptation
concerne essentiellement l'effet de la régénération, au repos,
de la substance photosensible des bâtonnets, le pourpre réti
nien, tandis que la récupération chromatique relève de l'exci
tation des cônes dépourvus de pourpre. Toutefois l'abaisse-
1. Fr. A. Geldard. The measurement of retinal fatigue tö achromatic
stimulation. Journal of General Psychology,!, 1928, p. 123-135 et 578-593*.
2. K. J. W. Craik. The effect of adaptation on subjective brightness.
Proc. of the Royal Society, t. 13, 128, 1940, p. 232-247. MÉMOIRES» 450
«lent ides seuils, à il'obscurité, après un fort éclairemeitty
marque une discontinuité qui relève d'une interventionrde la
régénération du poarpre, rektiveraesot tardive, après und
premier« phasetdans laquelle c'est la ^sensibilité des ©ônes qui
,se trouve ^progressivement; accrue.
^Qèfctesphasse initiale iparaît être* d'une durée d'une dizaine
de minutes, et comporte un accroissement de sensibilité
^'atteignant pas tout^ à fait le coefficient de 20 (au lieu
de 10.000 pour les bâtonnets).
Certaines valeurs obtenues par Dieter1 chez des héméra-
lopes (privés du mode de vision assuré par les bâtonnets)
donneraient à penser que la ^récupération des cônes peut être
bien plus lente, d!après les chiffres suivants, en désignant
par 1 la sensibilité maxima :
Temps (min.) 0 2 5 10 25 50
Sensibilité '. 0;06 0,143 0,30 0,40 0,6(3 0,80
Le maximum exigerait plus d'une heure et la récupération
serait jplus . lente qu'avec les bâtonnets. Mais il est ;proJ»able
que cette lenteur de-récupération dépend de conditions patho
logiques car, avecune lumière rouge, n'affectant pratiquement
pai les ^bâtonnets, ou sur rune »plage étroite strictement limitée
ii la fov^, on peut suivre, isolément, chez des normaux^ les
effets de l'adaptation ,à J'obscuEité pour la vision lummeuse
assurée ipar les cônes, en négligeant l'élément chr.omatiique.
Or les données < de Hecht, à cet égard, montrent bien, une
rrécupération relativement rapide, et qui s/effecfeue suivant la
jéDurbesjgmoïde qui vaut de façon générale, pour. l'adaptation
-à ^obscurité, et quis'observe aussi dans les résultats de Dieter
Bur les héméralopes2.
D'intéressantes données de Wright sur la récupération de
3a vision fovéale par les cônes sont d'interprétation fplus '
| UüteESuchungen zur Duplizitaètheorie. III Die
borene familiär-erbliche, stationäre (idfopathische) Hemeralopie. Pflijuger's
Archiv, t. 222, 1929, p. 381-394.
2. Voici, par exemple des valeurs relatives de sensibilité (d'après la-
réciproque du . seuil) ipour des stimulations en lumière rouge, après des
temps d'obscuration exprimés en minutes,:
P,55' 1,0e 2,9 5,7 9,0 16,9 20,0 Temps
Sensibilité... ..... 1,35 7,07 60,2 138,0 154,9 173,7 162,8
On- voit quele maximum est atteint au bout d'une quinzaine de minutes
• {d'après des chiffres de Hecht, Haig et Chase. The iiiflüence df -light
adaptation on subsequent dark adaptation. Journal of general Physiol.
iîO, 1937, p. 831-850). PIÉRON. — RÉCUPÉRATION POST-ADAPTATIVE 151 H.
-complexe1 : après exposition adaptive d'un œil aunelumjese
- t)iaHGhe ou à une radiation monochromatique, la "récupération
-est suivie d'après les valeurs qu'il faut donner à des radiations
pures, considérées comme des fondamentales du schéma tri-
■chromatique, dans l'œil>tenu au repos,pour réaliser une impress
ion- semblable à colle de l'ceil adapté, quand il est soumis à une
-excitation fovéale par une radiation d'une longueur d'onde
définie, jaune ou vert-bleue.
La récupération des composantes rouge et v

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