Quelques éléments d appréciation de la flexibilité sur le marché du travail au vu de comparaisons internationales  ; n°4 ; vol.38, pg 901-914
15 pages
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Revue économique - Année 1987 - Volume 38 - Numéro 4 - Pages 901-914
14 pages

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Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Morin
Quelques éléments d'appréciation de la flexibilité sur le marché
du travail au vu de comparaisons internationales
In: Revue économique. Volume 38, n°4, 1987. pp. 901-914.
Citer ce document / Cite this document :
Morin Pierre. Quelques éléments d'appréciation de la flexibilité sur le marché du travail au vu de comparaisons internationales.
In: Revue économique. Volume 38, n°4, 1987. pp. 901-914.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1987_num_38_4_409009Note de lecture
Pierre Morin
QUELQUES ÉLÉMENTS D'APPRÉCIATION
DE LA FLEXIBILITÉ SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL
AU VU DE COMPARAISONS INTERNATIONALES
La persistance de la crise a conduit les pays de l'OCDE à modifier leurs
références pour la conduite des politiques économiques. A la régulation de
la demande globale a fait place, surtout à partir de 1979, une problématique
de l'offre : l'assainissement économique et financier, l'ajustement positif (qui
inclut les politiques de marché, dont les dérégulations), la flexibilité sont
devenues des conceptions largement diffusées.
Cette orientation d'ensemble a plusieurs composantes. Chacune mériterait
un approfondissement. Le but de ces notes de lecture est de donner un
premier éclairage du contenu de la notion de flexibilité sur le marché du
travail. En effet, les rigidités sur ce marché seraient, pour beaucoup, respon
sables des mauvaises performances globales de la zone OCDE en matière de
chômage, et contribueraient, de plus, à expliquer les différences entre pays
de ce point de vue. Est-il possible de donner un contenu à cette intuition ?
UNE APPROCHE GLOBALE DE LA FLEXIBILITÉ DU MARCHÉ DU TRAVAIL
La courbe d'Okun décrit la liaison entre le taux de chômage et le taux
d'utilisation des capacités de production. Le graphique suivant montre alors
que la courbe d'Okun pour l'Europe s'élève : même le plein usage des
capacités ne suffirait pas à résorber le chômage, une relance keynésienne
déplaçant la courbe vers le bas et vers la droite.
effet /
d'une relance Taux de 1/ chômage
T _ ___ _ ■..._-
Taux d'utilisation
des capacités — >
M : taux maximal
d'utilisation
des capacités
901 Revue économique — N* 3, mai 1987, p. 901-914. Revue économique
COURBES D'OKUN
Taux de chômage et utilisation des capacités1
Taux de chômage Etats-Unis
10
n.
Taux de chômage Japon
3
73
Utilisation des capacités
i 1 i 1 i
IM 1« 103 105 10«
Taux de chômage OCDE Europe
11
Utilisation des capacités
! I I l I
ti M 97 98 » «00 101 102 103 105 106
1. Ratio du PNS en volume par rapport au trend.
Extrait de Perspectives économiques de l'OCDE, juin 1985.
902 Pierre Morin
Cette « relance » vient buter sur la pleine utilisation des capacités de
production. Si le taux de chômage initial est très élevé, il n'est pas alors
résorbé.
Par contre, au Japon elle ne s'élève quasiment pas. Aux Etats-Unis, où
le mouvement de la courbe dû à la reprise, depuis 1983, est net (le taux
d'utilisation des capacités de production augmente, le taux de chômage
diminue), elle s'élève moins qu'en Europe.
Par ailleurs, la performance des Etats-Unis en matière de créations
d'emplois les distingue bien de l'Europe.
Taux de croissance annuels moyens
Population active totale Emploi total
1968-1974 1974-1980 1980-1984 1968-1974 1974-1980 1980-1984
Etats-Unis ... 2,5 2,5 1,5 2,1 2,2 1,4
Japon 0,8 1,0 1,2 0,8 0,9 1,0
France 1,1 0,8 0,5 1,1 0,2 — 0,5
RFA 0,5 0,0 0,2 0,4 — 0,2 — 1,1
Italie 0,1 1,3 0,9 0,1 0,9 0,2
Royaume-Uni . 0,2 0,7 0,2 0,2 0,1 — 1,3
Alors même que le taux de chômage s'y accroissait moins qu'en Europe
(en ordre de grandeur + 4 % contre au moins 7 % en Europe de 1968 à
1984), les Etats-Unis réussissaient à absorber une forte croissance de leur
population active.
De ces constats ont résulté, sur le thème de la flexibilité, des commenta
ires peu flatteurs sur les caractéristiques du marché du travail européen.
La gravité de la situation de l'Europe, la portée des diagnostics répandus
dans le public, justifient la présentation et la discussion de quelques éléments
d'analyse à ce sujet.
Auparavant, nous nous permettrons quelques remarques générales.
La dégradation des conditions de la croissance ne se réduit pas à une
causalité simple. Un choc pétrolier peut créer une dépression initiale de la
demande. Mais M. Malinvaud écrit aussi, dans Mass unemployment : « Autour
de 1970, des tensions sont apparues qui ont progressivement ébranlé l'ordre
antérieur et introduit des sources majeures d'incertitude. Mais, tôt ou tard,
la plupart des décideurs privés et publics ont réalisé que l'option la plus
sensée était d'adopter une attitude prudente et de prendre des marges de
sécurité accrues. »
Le niveau des salaires réels et les rigidités ont pu constituer des circons
tances aggravantes d'une détérioration complexe des conditions de la crois
sance. Mais, dans Mass unemployment, M. Malinvaud estime que « rétrospec
tivement il apparaît qu'il était possible de faire mieux qu'il n'a été fait
— en gérant mieux les conséquences des variations des prix du pétrole ;
— en diminuant les variations des taux de change ;
— en assurant des relations financières moins perturbées. »
903 Revue économique
Agir sur les salaires et sur les « rigidités » et sans doute une condition
nécessaire (en particulier, une distribution des revenus non appropriée compli
que la solution du problême) mais pas obligatoirement suffisante.
Cette complexité caractérise aussi la dynamique des enchaînements, et
il est intéressant de souligner, avec l'OCDE ([9], p. 24) la difficulté qui en
résulte pour les distinctions souvent tentées entre diverses catégories de
chômage : frictionnel, structurel, conjoncturel, etc., pour caractériser la
flexibilité des marchés du travail. « Cette difficulté tient dans une large
mesure à la transformation progressive qui affecte les catégories au fil du
temps : une récession persistante a d'abord pour effet de provoquer un
accroissement du chômage conjoncturel, le ralentissement induit de l'investi
ssement fixe des entreprises se conjuguant à l'accroissement persistant de la
population active et aux augmentations tendancielles du rapport capital/
travail peut alors transformer progressivement une partie du chômage par
insuffisance de la demande en chômage par insuffisance des équipements à
mesure que les capacités s'ajustent en fonction de la baisse de la production
anticipée qui s'ensuit. »
Enfin l'exigence de flexibilité ne peut concerner le seul facteur travail.
On ne peut que souligner la très importante remarque de méthode faite par
l'OCDE dans les Perspectives de l'emploi de 1985 ([18], p. 7) « ... les
mesures destinées à atténuer les rigidités du marché du travail seront plus
efficaces si elles s'accompagnent d'interventions analogues sur les marchés
de produits et de capitaux. Parvenir à une croissance soutenue de la pro
duction et de l'emploi est un objectif ultime qui a des implications pour
l'ensemble de la collectivité, notamment pour les employeurs et les syndicats,
ainsi que pour les pouvoirs publics. t>
II importe, en effet, de remarquer qu'il est improbable qu'existe un
schéma théorique justifiant la « flexibilité » sur un seul marché. Le modèle
néo-classique, en particulier, suppose que tous les marchés le soient.
QUELQUES ÉLÉMENTS FACTUELS SUR LA SÉCURITÉ DE L'EMPLOI
DANS LES PAYS DE L'OCDE
II peut sembler naturel d'associer sécurité a priori de l'emploi et rigidité.
Quels sont, de ce point de vue, les éléments factuels disponibles sur les
marchés du travail dans les pays de l'OCDE ?
Dans son document ([1]), P. de Broucker examine successivement les
deux questions :
« Combien de temps, en moyenne, une personne qui vient de prendre
un nouvel peut-elle s'attendre à le conserver ? »
« Compte tenu de l'ancienneté accumulée, combien de temps, en moyenne,
une personne peut-ell

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