Quelques observations sur l intégration visuelle des trois dimensions de l espace - article ; n°2 ; vol.70, pg 377-389
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Quelques observations sur l'intégration visuelle des trois dimensions de l'espace - article ; n°2 ; vol.70, pg 377-389

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Description

L'année psychologique - Année 1970 - Volume 70 - Numéro 2 - Pages 377-389
Résumé
Des blocs de bois variant en largeur, hauteur et profondeur sont présentés durant 250 ms, de face et de biais avec des angles de 10, 20 et 30 degrés par rapport au plan frontal; quinze sujets estiment la grandeur de chaque dimension au moyen d'un jugement catégoriel sur une échelle à 5 points. Il apparaît que seule la transmission de la profondeur est influencée par l'orientation des blocs, l'évaluation d'une face ne se détériorant qu'en très forte perspective. Par ailleurs, les trois dimensions sont identifiées de manière largement indépendante. Toutefois, le jugement sur la profondeur est influencé par la hauteur et surtout la largeur, mais seulement lorsque la face antérieure est orientée, soit dans le plan frontal, soit fortement de biais. Ces observations sont interprétées en termes de confrontation et d'équilibration perceptives des trois dimensions spatiales.
Summary
Some wooden blocks, varying in width, height and depth, are presented during 250 ms, abreast and sideways with angles of 10, 20, and 30 degrees from the frontal plan ; 15 subjects with clinically normal vision estimate the size of each dimension, by means of a categorical judgment on a five points scale. It appears that only the transmission of the depth is influenced by the orientation of the blocks, the evaluation of the size of a face being affected only by a very oblique perspective. Moreover, the three dimensions are very independently identified. However, the judgment of depth is influenced by the height and even more by the width, but only when the foreface is orientee either in the frontal plan or very obliquely. These observations are interpreted in terms of perceptual confrontation and equilibration of the three spacial dimensions.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

J. Gostermans
Michel Hupet
Quelques observations sur l'intégration visuelle des trois
dimensions de l'espace
In: L'année psychologique. 1970 vol. 70, n°2. pp. 377-389.
Résumé
Des blocs de bois variant en largeur, hauteur et profondeur sont présentés durant 250 ms, de face et de biais avec des angles de
10, 20 et 30 degrés par rapport au plan frontal; quinze sujets estiment la grandeur de chaque dimension au moyen d'un jugement
catégoriel sur une échelle à 5 points. Il apparaît que seule la transmission de la profondeur est influencée par l'orientation des
blocs, l'évaluation d'une face ne se détériorant qu'en très forte perspective. Par ailleurs, les trois dimensions sont identifiées de
manière largement indépendante. Toutefois, le jugement sur la profondeur est influencé par la hauteur et surtout la largeur, mais
seulement lorsque la face antérieure est orientée, soit dans le plan frontal, soit fortement de biais. Ces observations sont
interprétées en termes de confrontation et d'équilibration perceptives des trois dimensions spatiales.
Abstract
Summary
Some wooden blocks, varying in width, height and depth, are presented during 250 ms, abreast and sideways with angles of 10,
20, and 30 degrees from the frontal plan ; 15 subjects with clinically normal vision estimate the size of each dimension, by means
of a categorical judgment on a five points scale. It appears that only the transmission of the depth is influenced by the orientation
of the blocks, the evaluation of the size of a face being affected only by a very oblique perspective. Moreover, the three
dimensions are very independently identified. However, the judgment of depth is influenced by the height and even more by the
width, but only when the foreface is orientee either in the frontal plan or very obliquely. These observations are interpreted in
terms of perceptual confrontation and equilibration of the three spacial dimensions.
Citer ce document / Cite this document :
Gostermans J., Hupet Michel. Quelques observations sur l'intégration visuelle des trois dimensions de l'espace. In: L'année
psychologique. 1970 vol. 70, n°2. pp. 377-389.
doi : 10.3406/psy.1970.27903
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1970_num_70_2_27903Centre de Psychologie expérimentale et comparée
de l'Université de Louvain
QUELQUES OBSERVATIONS
SUR L'INTÉGRATION VISUELLE
DES TROIS DIMENSIONS DE L'ESPACE
par J. Gostermans et M. Hupet1
SUMMARY
Some wooden blocks, varying in width, height and depth, are presented
during 250 ms, abreast and sideways with angles of 10, 20, and 30 degrees
from the frontal plan ; 15 subjects with clinically normal vision estimate
the size of each dimension, by means of a categorical judgment on a five
points scale. It appears that only the transmission of the depth is influenced
by the orientation of the blocks, the evaluation of the size of a face being
affected only by a very oblique perspective. Moreover, the three dimensions
are very independently identified. However, the judgment of depth is
influenced by the height and even more by the width, but only when the
foreface is oriented either in the frontal plan or very obliquely. These obser
vations are interpreted in terms of perceptual confrontation and equilibration
of the three spacial dimensions.
La perception visuelle de configurations tridimensionnelles
a fait l'objet de nombreux travaux ; parmi les publications de
ces dernières années, citons Blank (1958), Gibis et Gerathewohl
(1957), Smith (1959), Ittelson (1960), Brousse et Paul (1964),
Ogle (1964).
Il apparaît que la plupart des observations réunies dans ce
1. Ce travail a été réalisé avec le concours du Fonds national belge de
la Recherche scientifique. MÉMOIRES ORIGINAUX 378
domaine portent sur la perception de la profondeur. La question
de savoir à quelles conditions et dans quelles limites le sujet
perçoit la « troisième dimension » — considérée dès lors comme
une dimension spatiale isolée, indépendamment des autres —
n'épuise pas la question de savoir comment il intègre les trois
dimensions de l'espace dans une perception organisée de la tridi-
mensionnalité. Posé en ces termes, le problème exige que la
profondeur ne soit pas étudiée indépendamment de la largeur
et de la hauteur, et que les interactions éventuelles dans la
perception de ces trois dimensions soient examinées. Par ailleurs,
bien qu'on les emploie facilement sans discernement, des termes
comme profondeur, distance, relief et perspective, ne sont pas
exactement synonymes. Parlant de la perception de la profondeur,
la plupart des auteurs décrivent essentiellement la manière dont
s'effectuent les localisations spatiales d'objets distincts ; mais
si la profondeur peut signifier la distance qui sépare un observa
teur d'un objet, ou qui sépare des objets situés dans des plans
différents, elle peut également exprimer une dimension de la
structure propre de ces objets (Mefferd et Wieland, 1967). La
perception tridimensionnelle ne se résume donc pas à la percep
tion de la profondeur, et celle-ci ne se résume pas à une simple
estimation de distance. Il s'agit d'une structure perceptive
complexe, qui s'établit dans des conditions que de trop rares
travaux ont tenté de décrire (Hochberg et Brooks, 1960).
La présente recherche concerne la perception de configura
tions réellement tridimensionnelles (et non pas leurs projections
sur un plan) diversement orientées dans l'espace par rapport
à l'observateur ; d'autre part, le problème est abordé par la
théorie de l'information, en raison des possibilités qu'elle offre
dans l'analyse des résultats. On a utilisé comme stimuli des
blocs de bois se différenciant par la largeur, la hauteur et la
profondeur, de manière à répartir l'information émise dans trois
directions : de gauche à droite, de haut en bas, du proche au
lointain. Le sujet fournit une triple réponse, estimant la valeur
de chaque dimension au moyen d'un jugement catégoriel. En
considérant les réponses en fonction des stimuli dans chaque
dimension, on calculera l'information transmise chacun
des trois canaux. Les relations entre certains canaux seront ensuite
examinées sous la forme de transmissions croisées et d'interac
tions, calculées en considérant les réponses dans une dimens
ion — surtout la profondeur — en fonction des stimuli dans les J. COSTERMANS ET M. HUPET 379
autres. Pour diverses orientations spatiales, on pourra donc éta
blir quelles sont les dimensions les mieux identifiées ; on pourra
saisir également dans quelle mesure l'identification de la profon
deur est influencée par la largeur et la hauteur des objets.
I. — DÉROULEMENT DES EXPÉRIENCES
Le matériel employé comprend une série de blocs (hexaèdres à angles
droits), tous taillés dans le même bois de hêtre qui permet de réaliser
des contours sans bavures ; on leur a laissé leur couleur naturelle, d'un
brun clair assez uniforme. Chaque dimension de ces blocs peut prendre
cinq valeurs, allant de 1 à 5 cm ; en réalisant toutes les combinaisons
possibles de manière à tenir les dimensions indépendantes, on a une
série de 125 blocs différents. Cinq éventualités équiprobables donnent
lieu à une information émise de 2,32 bits par dimension. Cette valeur
est inférieure à la capacité du canal humain dans l'identification d'une
dimension spatiale isolée présentée dans des conditions optimales
(Hake et Garner, 1951) ; mais il apparaîtra plus loin que dans les condi
tions de la présente expérience cette information n'est jamais intégra
lement assimilée.
Les blocs sont placés à hauteur des yeux du sujet. La face antérieure
est présentée dans le plan frontal, mais aussi avec un angle de 10,
20 et 30 degrés à droite par rapport à cette position frontale. Le temps
d'inspection est de 250 ms ; il est contrôlé au moyen d'un tachistoscope
électronique à deux canaux, permettant la vision binoculaire directe
dans un bon niveau d'éclairement.
Les sujets sont au nombre de 15 : 8 sujets masculins et 7 sujets
féminins, de 18 à 24 ans, tous inscrits à l'université dans diverses disci
plines, et dotés d'une vue cliniquement satisfaisante. La tâche du sujet
consiste à identifier chaque stimulus en exprimant par écrit son juge
ment sous la forme d'un nombre de trois chiffres de 1 à 5, relatifs re
spectivement à la largeur, à la hau

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