Quelques problèmes posés à propos de l interprétation de l activité électrique du cortex cérébral - article ; n°1 ; vol.51, pg 137-157
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Quelques problèmes posés à propos de l'interprétation de l'activité électrique du cortex cérébral - article ; n°1 ; vol.51, pg 137-157

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Description

L'année psychologique - Année 1949 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 137-157
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P. Buser
I. Quelques problèmes posés à propos de l'interprétation de
l'activité électrique du cortex cérébral
In: L'année psychologique. 1949 vol. 51. pp. 137-157.
Citer ce document / Cite this document :
Buser P. I. Quelques problèmes posés à propos de l'interprétation de l'activité électrique du cortex cérébral. In: L'année
psychologique. 1949 vol. 51. pp. 137-157.
doi : 10.3406/psy.1949.8499
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1949_num_51_1_8499NOTES
I
Laboratoire de N euro physiologie Générale
du Collège de France.
QUELQUES PROBLÈMES POSÉS A PROPOS
DE L'INTERPRÉTATION DE L'ACTIVITÉ
ÉLECTRIQUE DU CORTEX CÉRÉBRAL
par P. Buser
Le nombre des publications qui traitent de l'activité électrique
du cerveau n'a cessé de s'accroître au cours de ces dernières années :
études d'électrocorticographie animale et d'électroencéphalographie
humaine, recherche plus particulière de certaines corrélations psy
chophysiologiques, analyse détaillée des signes cliniques, etc. Devant
cet amoncellement, il est difficile, à celui qui cherche dans ces
travaux des données sur le fonctionnement élémentaire des centres
supérieurs, de se faire une idée d'ensemble des résultats obtenus.
Certaines mises au point (Bishop, 1949; Bremer, 1949) ont récemment
tenté de rappeler que la nature élémentaire des phénomènes élec
triques centraux n'était pas connue, que le rapport entre ces phé
nomènes et le potentiel d'action du nerf périphérique n'était pas
bien établi, et que l'absence de bases solides d'interprétation fine
rendait souvent hasardeux les systèmes explicatifs plus globaux
de bien des « électroencéphalographistes ».
En présence de ces discussions, nous avons essayé de rassembler
les données récentes les plus capables de nous apporter des éclai
rcissements sur certains problèmes, et particulièrement sur ceux que
pose une analyse, faite à l 'échelle du neurone ou du groupe de neu
rones, des variations de potentiel enregistrées dans les centres et
plus spécialement sur le cortex cérébral; notons que c'est dans des
expériences de corticographie animale, guidées par le souci d'une
analyse détaillée, qu'il est possible de trouver les résultats les plus
significatifs. NOTES 138
Activité spontanée et réponse provoqués. — II est habituel d'entendre
par activité les variations périodiques de potentiel, typ
iquement assez irrégulières, parfois presque sinusoïdales, de fréquence
variant entre 2 et 30 par seconde environ, et dont il n'est pas possible
de contrôler le rapport direct avec une stimulation périphérique
précise. A cette notion s'oppose celle de réponse provoquée ou in
duite, modification transitoire de l'activité d'une aire réceptrice de
l'écorce, due à un stimulus périphérique déterminé, et conditionnée
par conséquent par l'arrivée d'une ou plusieurs volées centripètes
groupées, à l'étage cortical.
Activité spontanée et réaction induite offrent au neurophysiolog
iste des difficultés d'interprétation de divers ordres. Mais l'intérêt
paraît actuellement centré sur deux groupes de problèmes, d'ailleurs
connexes, et dont nous avons choisi d'exposer les éléments : d'une
part la configuration élémentaire des manifestations électriques du
cortex; d'autre part, l'origine des rythmes corticaux et leur dépen
dance éventuelle d'un contrôle exercé par des structures profondes.
I. — ■ Nature élémentaire de l'activité corticale.
A. — Principes généraux.
Envisagées globalement, les « ondes » cérébrales *, spontanées ou
induites, représentent des variations de potentiel plus lentes que les
« spikes » de la fibre nerveuse (les rapports de durée étant de 1 à 10
ou même de 1 à 100). En présence de la complexité et l'hétérogé
néité structurale du tissu qui donne naissance à ces variations élec
triques, certains auteurs se sont efforcés de déterminer avec préci
sion la nature élémentaire des activités globales obtenues; leurs
discussions sont d'une « technicité neurophysiologique »qui dépasse,
dans le détail, le cadre de cet exposé; il peut être utile toutefois de
dégager de cette analyse fine les quelques points suivants :
a) Le nombre de neurones qui participent, plus ou moins simul
tanément, à une certaine activité pendant un temps déterminé,
n'est pas connu; mais il est permis de supposer que ce nombre est
1. Les oscillogrammes seront supposés obtenus en dérivation « monopol
aire », une seule électrode recueillant la variation caractéristique, l'autre,
placés sur un tissu inactif, étant considérée comme « indifférente ». Cette
méthode n'est pas sans poser des problèmes théoriques délicats, ne serait-ce
que dans la définition même d'une dérivation « indifférente »; mais elle
apporte sur la forme de l'activité électrique recueillie en un point, des don
nées que ne fournit pas le dispositif « bipolaire », technique qui utilise deux
électrodes peu distantes l'une de l'autre sur le tissu actif, et permet par
contre une localisation « différentielle » précise des activités. De plus, on
supposera, sauf spécification contraire, que l'électrode active est disposée à
la surface de l'écorce cérébrale. BUSEK. L'ACTIVITÉ ÉLECTRIQUE DU CORTEX 139 P.
élevé : toute variation de potentiel recueillie par une électrode
de surface, assez large par rapport à la dimension d'un neurone,
représente, selon toute vraisemblance, la somme des activités él
émentaires d'un nombre indéterminé de cellules nerveuses.
Il est naturel d'admettre que les activités des divers neurones ne
sont pas synchrones, et que la dispersion, dans le temps, de ces acti
vités détermine, par sommation algébrique, l'allure finale d'une
onde corticale globale, résultant de nombreuses variations élément
aires (Bishop, 1936, 1949).
b) Toutefois, un pur mécanisme de sommation algébrique des
réponses élémentaires ne suffirait pas à expliquer des configurations
d'ensemble qui souvent apparaissent comme très régulières dans le
tracé, tel le rythme alpha de l'Homme ou les rythmes lents de l'e
ncéphale isolé du Chat (Bremer, 1937, 1938).
Aussi certains auteurs ont-ils envisagé la possibilité dun rearran
gement dans les réponses élémentaires : la pulsation d'un neurone
déterminé créerait au niveau des cellules voisines certaines condi
tions dynamiques qui feraient de l'activité globale une somme
« non linéaire » de ces réponses unitaires. L'hypothèse- type, admise en
particulier par Adrian (1941), Bremer (1938), Fessard (1942), est celle
d'une synchronisation plus ou moins parfaite, résultant d'un cou
plage lâche entre les activités rythmiques élémentaires qui tendraient,
dans certaines conditions tout au moins, à se grouper — d'où l'al
lure régulière et lente du tracé « oscillatoire » global. Peut-être faut-il
voir dans la synchronisation neuronique un cas limite d'un méca
nisme plus général de réaction réciproque des activités élémentaires,
réaction qui pourrait s'exercer, soit par le champ électrique dû à ces
activités (synchronisme probable), soit par des connexions anato-
miques existant entre les neurones. Dans cette dernière hypothèse,
la structure imposerait aux réponses unitaires, plutôt qu'une simul
tanéité, une dispersion bien définie, non statistique, et pourrait
également conditionner la régularisation du tracé global. Comment
ne pas insister à ce propos sur le nombre vraisemblablement élevé
de synapses successives qui sont ébranlées, dans le cortex, par une
volée afférente? L'existence de chaînes linéaires d'interneurones
intervient vraisemblablement pour détermin

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