Quelques réflexions méthodologiques à propos de l échelle métrique de l intelligence de Binet-Simon - article ; n°1 ; vol.18, pg 271-287
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Quelques réflexions méthodologiques à propos de l'échelle métrique de l'intelligence de Binet-Simon - article ; n°1 ; vol.18, pg 271-287

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Description

L'année psychologique - Année 1911 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 271-287
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 16
Langue Français
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Extrait

O. Bobertag
Quelques réflexions méthodologiques à propos de l'échelle
métrique de l'intelligence de Binet-Simon
In: L'année psychologique. 1911 vol. 18. pp. 271-287.
Citer ce document / Cite this document :
Bobertag O. Quelques réflexions méthodologiques à propos de l'échelle métrique de l'intelligence de Binet-Simon. In: L'année
psychologique. 1911 vol. 18. pp. 271-287.
doi : 10.3406/psy.1911.3858
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1911_num_18_1_3858X
QUELQUES RÉFLEXIONS METHODOLOGIQUES
A PROPOS DE
« L'ÉCHELLE MÉTRIQUE DE L'INTELLIGENCE »
DE BINET ET SIMON
Lorsqu'en 1908 Binet et Simon publièrent leur article sur
a Le développement de l'intelligence chez les enfants » on
pouvait facilement prévoir que ces recherches éveilleraient
l'attention générale. Car depuis longtemps déjà la nécessité
d'une méthode d'examen de l'intelligence pour les écoliers se
faisait vivement sentir. D'autre part les idées que Binet déve
loppait dans son travail, étaient si nouvelles et si convainc
antes, que les psychologues, ou même ceux que la psychologie
intéressait, devaient en grand nombre suivre le chemin qu'il
venait de tracer. On ne pouvait naturellement pas s'attendre à
ce que la méthode « de mesure de l'intelligence » avec la portée
concrète que Binet lui avait donnée immédiatement fut de suite
parfaite dans tous les détails.
Au reste les auteurs eux-mêmes y ont bientôt apporté
quelques modifications.
d1 « une échelle métrique La pensée extrêmement ingénieuse
de l'intelligence », la facilité avec laquelle paraît se formuler le
résultat de l'examen, et le classement des sujets qui en ressort,
tout cela devait entraîner à refaire et à imiter les expériences
décrites par Binet.
En réalité ces prévisions se sont réalisées. En effet, pendant
ces quatre dernières années, en dehors des recherches poursuiv
ies en France, ou de celles que Binet dirigeait dans les écoles
de Paris, un nombre considérable de travaux ont été entre
pris d'après cette méthode et publiés dans différents pays1.
1. Cf. à la fin de cette étude une liste complète des travaux faits sur
cette méthode depuis 1908 et dont j'ai connaissance. 272 MÉMOIRES ORIGINAUX
Les différents auteurs qui ont poursuivi ces recherches, sont
d'une façon générale unanimes à reconnaître que le principe de
l'échelle métrique est des plus heureux, et tous estiment qu'il
peut donner les fondements d'une méthode des plus utile pour
l'examen de l'intelligence. Un grand nombre d'améliorations
ont été proposées pour ce qui est des détails : modifications,
abandon ou adoption de différents tests, changement de tests
pour certains âges donnés-
Sur points il y a un accord heureux d'opinion, sur
d'autres les différents expérimentateurs varient sensiblement.
Dans ce dernier cas, il est parfois facile de découvrir les
causes de ces différences, d'autres fois c'est impossible, et à la
vérité, souvent parce que la plupart des auteurs s'expriment
d'une façon beaucoup trop imprécise sur les conditions con
crètes de l'expérience choisies par eux. II. arrive très fréquem
ment que deux psychologues croient employer le même test,
mais en réalité leurs épreuves sont totalement différentes car
la formule orale de la donnée varie d'un expérimentateur à
l'autre. Si les proverbes : « A petite cause grands effets » et
« Duo si faciunt idem, non est idem » ont une valeur, c'est
bien en psychologie ; et il s'ensuit que parfois les résultats de
deux auteurs sont en contradiction complète, même lorsque les
données des conditions de l'expérience sont exprimées de façon
semblable, parce que tous deux n'ont pas assez observé les
détails minutieux de la technique, ou parce qu'ils ne les ont
même pas mentionnés.
D'autre part, si l'on a encore à faire — comme dans la plu
part des applications des épreuves de la méthode Binet-Simon
— à des recherches transposées dans une langue étrangère, et
dont les sujets d'expériences étaient variés et de conditions
inégales, la discordance des résultats donne lieu à des juge
ments critiques ou sceptiques sur la méthode. Bref il ne
faudrait pas donner une signification trop grande à un écart
ou à un accord remarquable entre deux auteurs, avant de
s'être assuré jusqu'à quel point cet accord ou cet écart sont
dûs à des conditions d'expérience semblables ou différentes.
De même on rencontre des différences ou des accords entre
les conclusions spéciales à chaque auteur pour ce qui est des
questions de quantité de l'échelle métrique (calcul des pourcent
ages, etc.). Il en est ici souvent comme des questions de
qualité (formule de la donnée des tests, appréciation de leur
résultat) : les problèmes qui permettent les calculs n'ont pas 0. BOBERTAG. — L'ÉCHELLE MÉTRIQUE DE L'INTELLIGENCE 273
été posés d'une façon assez pénétrante et exacte. Le calcul, il
est vrai, est en lui-même une opération très exacte, mais toute
l'exactitude que les chiffres contiennent ne peut pas à elle seule
donner à la psychologie la précision qu'il lui faut. De là résulte
que souvent on ne peut utiliser les valeurs calculées en chiffres
d'après des expériences, ou que ces chiffres ne se prêtent à
aucune interprétation psychologique.
Je n'ai pas l'intention, dans ce qui va suivre, d'exposer les
résultats des recherches entreprises jusqu'ici sur la méthode
Binet-Simon, ni de discuter leur valeur.
Je préfère beaucoup développer quelques questions de
méthode qui me semblent avoir une signification fondamentale
pour « l'échelle métrique ».
Des lacunes et de l'imprécision des données de certains
auteurs, il m'a paru ressortir que cette signification n'était pas
suffisamment claire pour eux. Je crois, d'une façon générale,
que les recherches de la psychologie expérimentale donneraient
plus de résultats certains, si l'on voulait s'habituer à ne pas
considérer trop vite comme résultats définitifs les résultats de
recherches qui ne sont qu'esquissées.
Un des signes distinctifs par lequel l'échelle métrique se
différencie des épreuves de l'intelligence usuelles jusqu'à
aujourd'hui est qu'elle renonce à baser la recherche sur un
schéma psychologique des facultés intellectuelles. Les tests ont
été choisis purement au point de vue de la technique expéri
mentale de leur emploi, et il n'est pas nécessaire de faire de
l'analyse et de voir si un test étudie spécialement l'attention,
un autre l'esprit d'observation ou un troisième l'esprit de comb
inaison.
Signalons ici, entre autres, qu'on pourrait de ce point de vue
reprocher à la méthode une première défectuosité : à savoir
qu'il serait très important d'être à même, dans le jugement des
^différentes formes de l'arriération, de reconnaître si, par
j [exemple, chez un certain individu, c'est spécialement l'atten-
'tion ou la mémoire qui est atteinte.
Je ne veux pas aborder cette question, et dire ici combien
cette défectuosité porte préjudice à l'utilité pratique de la
méthode. Il est en tous cas certain, d'après les principes de
l'échelle métrique, que la différenciation des facultés particul
ières doit être avec elle laissée de côté.
Il ressort des schémas de la psychologie usuelle une sorte
de hiérarchie des facultés (des fonctions élémentaires comme
l'année psychologique, xvhi. 18 MÉMOIRES ORIGINAUX 274
l'attention, la mémoire, l'orientation dans le temps ou l'e
space, etc., jusqu'aux fonctions complexes : combinaison, juge
ment, sens critique, etc.).
L'équivalent de cette hiérarchie dans la méthode Binet-Simon
se trouve simplement dans la graduation par âge, tandis que
g

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