- Quelques remarques sur la mesure des seuils - article ; n°1 ; vol.47, pg 182-197
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Description

L'année psychologique - Année 1946 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 182-197
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Y Galifret
XI. - Quelques remarques sur la mesure des seuils
In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 182-197.
Citer ce document / Cite this document :
Galifret Y. XI. - Quelques remarques sur la mesure des seuils. In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 182-197.
doi : 10.3406/psy.1946.8287
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1946_num_47_1_8287XI
REMARQUES SUR LA MESURE DES SEUILS
|>ar Yves Galifret
L'évaluation des limites de sensibilité des divers récepteurs
sensoriels, la détermination des acuités perceptives des sensi
bilités différentielles, constituent une part non négligeable de
l'examen psychotechnique.
Les chemins de fer, diverses sociétés de transports en com-
jnun, l'aviation, la marin«, certaines sociétés industrielles, ont
établi des critères précis de sélection qui fixent le minimum
d'efficience sensorielle compatible avec l'exercice de l'activité
professionnelle.
Malheureusement, il n'en est pas de même dans tous les
secteurs de l'activité, et, pour beaucoup d'emplois, une évalua
tion « au jugé » doit suppléer à l'existence d'une norme précise.
Norme très difficile à établir, il faut le dire, eu égard aux mult
iples possibilités de suppléance, de compensation, et même
de surcompensation; car, une chose est de posséder des récep
teurs en bon état et autre chose est d'utiliser les renseignements
fournis par ces récepteurs.
Il serait cependant utile de fixer au moins les limites au-delà
desquelles aucune récupération n'est possible.
* Au manque d'information concernant les exigences profes
sionnelles vient quelquefois s'ajouter l'incertitude des résultats
de l'examen individuel.
Cet examen individuel des aptitudes sensorielles est trop sou
vent basé uniquement sur une tradition discutable : on mesure
l'acuité visuelle en faisant lire les signes de l'échelle optomé-
trique de haut en bas une fois seulement, on détermine le seuil
d'audibilité aussi prestement avec un ou deux aller et retour
sur le cadran de l'audiomètre. Outre le manque de contrôle de
J'éclairement ou de l'isolement sonore, le masque de soin dans GALIFRET. REMASQUES SUR LA MESURE DES SEUILS 163 Y.
la mesure affecte chaque détermination d'un coefficient d'in- /
certitude qu'on n'ose évaluer.
Nous avons indiqué antérieurement (2-3) comment il était
possible de réaliser un examen satisfaisant et suffisamment bref
de l'acuité stéréoscopique. Nous voudrions aujourd'hui reprendre
la question "d'une manière un peu plus générale et noter quelques
remarques concernant les procédés de mesure.
On sait que les trois principales méthodes de mesure de seuil
sont la méthode des limites, la méthode constante et la mé
thode dite de l'erreur moyenne. Cette dernière est surtout
utilisée pour la mesure des seuils différentiels, les deux autres
servent aussi bien à la mesure des seuils absolus qu'à celle
des seuils différentiels.
Le choix de la méthode dépend du type de mesure à effectuer
et de l'appareil utilisé, compte tenu des exigences générales de
précision et dé rapidité. La méthode des limites par exemple
est préférable pour la mesure de l'acuité auditive à l'audiomètre,
tandis que le pachoesthésimètre de Piéron (5), le kinésimètre
de Michotte peuvent difficilement être utilisés avec la méthode
de l'erreur moyenne. Mais aucune circonstance ne peut justifier
l'emploi de procédés hérités souvent de la pratique médicale, et
qui manquent absolument de sérieux. Par exemple, la « mesure »
de l'acuité auditive par le procédé de la voix chuchotée est une
caricature d'examen sensoriel, et l'évaluation de l'acuité visuelle
telle qu'elle est décrite plus haut n'est guère meilleure. Même si
l'on dispose de peu de temps et de peu de moyens, il est néces
saire d'adopter une technique précise et parfaitement éprouvée.
Examinons les méthodes utilisables en signalant les erreurs
que l'on commet parfois, et en essayant de dissiper les incerti
tudes les plus répandues.
Méthodes de limites. — On l'utilise, avons-nous dit, pour
la détermination de l'acuité auditive avec l'audiomètre (11-12)
(seuil absolu). On produit un son nettement audible dont on
réduit progressivement l'intensité jusqu'au moment où le sujet
déclare ne plus rien entendre (sens décroissant), puis, partant
d'une intensité plus basse, inaudible, on la fait croître jusqu'à
ce que le sujet déclare entendre quelque chose (sens croissant).
On répète l'opération un certain nombre de fois, trois au mini
mum, mais cinq sont préférables. On obtient ainsi la valeur de
cinq intensités juste inaudibles et de cinq intensités juste audibles.
Si l'on définit le seuil à un moment donné, comme la limite entre ♦ 184 MEMOIRES ORIGINAUX
les intensités stimulatrices efficaces et non-efficaces, le résultat
de l'expérience s'exprimera, en fin de compte, par la moyenne
des dix valeurs. Les chiffres du résultat étaient lus sur le cadran de
réglage de l'audiomètre, gradué en décibels.
A défaut d'audiomètre, on effectue la mesure de l'acuité audi
tive avec une montre. Le procédé est loin d'être parfait, mais
on est souvent contraint de s'en contenter pour des raisons
d'ordre budgétaire. Les variations d'intensité du stimulus sont
obtenues en éloignant ou en rapprochant la montre de l'oreille.
Alors que dans le cas précédent l'appareil imposait une varia
tion continue de l'intensité du stimulus, ici il est avantageux
de rapprocher (seuil ascendant) et d'éloigner (seuil descendant) la
montre par bonds dont l'importance dépend de l'intensité abso
lue du son émis. Dans la plupart des cas, on prend comme résultat
de la mesure la moyenne des distances critiques obtenues, lues
sur un mètre fixé au mur. C'est une erreur; quand on éloigne la
montre, l'intensité efficace décroît approximativement comme
le carré de la distance. Il serait donc préférable de construire
une échelle qui tienne compte de cette loi physique et, puis-
qu'aussi bien il faut calculer, qui tienne compte également de
la loi psychophysique (Fechner). Voici un exemple d'une telle
échelle. La montre est telle qu'à un mètre, à peu près aucun
sujet n'est capable d'en percevoir le son. En prenant cette di
stance comme le zéro arbitraire de notre échelle, on obtient les
correspondances suivantes :
Graduation — 0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5 logarithmique
Distance de la mont
re au tympan
(cm.). . . . 56 18 178 100 32 10 6.
En dehors des mesures d'acuité auditive, la méthode des
limites n'a guère d'emploi avantageux en psychotechnique.
Par contre, la méthode de l'erreur moyenne est extrêmement
utilisée.
Méthode dite de l'erreur moyenne. — II vaudrait mieux
l'appeler méthode de reproduction dans le cas, de beaucoup le
plus fréquent et le seul que nous envisagerons, où on l'utilise Y. GALIFBET. — REMARQUES SUR LA MESURE DES SEUILS 185
pour la mesure d'un seuil différentiel. Le terme d'erreur moyenne
est ambigu : dans l'esprit du statisticien il exprime la dispersion
des résultats et est mis pour variation moyenne, et souvent,
dans l'esprit du praticien, il exprime la moyenne des erreurs
commises par le sujet. Il y a là une équivoque sur laquelle nous
reviendrons.
Les inconvénients de la méthode de l'erreur moyenne sont
connus. Müller a insisté sur l'intervention de facteurs moteurs,
sur « l'incertitude de la main », qui n'a rien de commun avec /
la précision de la perception. Fullerton et Cattell (4) ont éga
lement signalé que les erreurs commises étaient et des erreurs
'
de perception et des de mouvement. Titchener (9) a mis
l'accent sur les influences caractérielles (timidité, anxiété, sûreté
exagérée de soi). Il faut ajouter à cela l'influence du niveau /
d'intelligence pratique dont dépend la valeur de la technique
de réglage utilisée par le sujet (2).
L'intervention de

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