Questions nouvelles d optique psycho-physiologique - article ; n°1 ; vol.20, pg 202-217
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Questions nouvelles d'optique psycho-physiologique - article ; n°1 ; vol.20, pg 202-217

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Description

L'année psychologique - Année 1913 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 202-217
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 16
Langue Français
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Extrait

M. Dufour
V. Questions nouvelles d'optique psycho-physiologique
In: L'année psychologique. 1913 vol. 20. pp. 202-217.
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Dufour M. V. Questions nouvelles d'optique psycho-physiologique. In: L'année psychologique. 1913 vol. 20. pp. 202-217.
doi : 10.3406/psy.1913.4344
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1913_num_20_1_4344QUESTIONS NOUVELLES D'OPTIQUE
PSYCHO-PHYSIOLOGIQUE
Par le Dr Marcel Dufour,
Professeur de Physique médicale à l'Université d'Alger.
I
SUR LA VISION SIMULTANÉE AVEC LES DEUX YEUX DE
CHAMPS LUMINEUX DIFFÉREMMENT ÉCLAIRÉS OU DIVER
SEMENT COLORÉS
Quand un objet lumineux impressionne nos deux rétines, les
deux impressions rétiniennes se combinent-elles de façon à nous
donner une impression plus forte? Aristote qui avait posé cette
question 1 la résolvait par l'affirmative et disait que nous sommes
moins impressionnés par la vision avec un seul œil. Il semble que
la question soit facile à trancher : nous n'avons qu'à fermer ou
ouvrir un œil. Si la sensation d'intensité lumineuse s'affaiblit, nous
devons conclure que les deux impressions rétiniennes se combinent
ou s'ajoutent; si la lumineuse ne change pas, quand
nous fermons un œil, il n'y a pas de sommation des deux impres
sions rétiniennes. Le sujet a été traité par divers auteurs, et Aubert
en donne un exposé assez étendu 2.
La question est en réalité plus complexe qu'on ne serait tenté de
le supposer au premier abord. En variant l'expérience de diverses
façons, Fechner a établi que, dans certaines conditions, il se pro
duit une sorte d'addition, de sommation ou de compensation entre
les sensations des deux yeux. C'est ce que l'on appelle le paradoxe
de Fechner ou l'expérience paradoxale de Fechner. On en trouve la
description dans l'Optique physiologique de Helmholtz (page 993 de
la traduction française). En faisant des mesures à l'aide de son
épiscotiste, Aubert a étudié d'une façon assez précise ce phénomène
1. Stà xt T?j pa ôtyec àrcaô&rrepoi; Cité d'après Aubert, Physiologie der
Netzhaut, Breslau, 1865, p. 281.
2. Physiologie der Netzhaut, p. 281 et suiv. DUFOUR. — QUESTIONS NOUVELLES D'OPTIQUE 203 M.
singulier, qui a donné lieu à diverses interprétations ou explica
tions, dont on trouvera la discussion dans son ouvrage. La troisième
édition de l'Optique physiologique de Helmholtz contient une note
de M. von Kries indiquant encore d'autres formes données plus
récemment à l'expérience de Fechner1. Je me bornerai à indiquer
ici la manière la plus simple de mettre le fait en évidence. Il suffît
de placer devant un œil, l'œil droit par exemple, trois verres fumés
pareils. Dans ces conditions un objet blanc paraît plus sombre
quand l'œil droit est ouvert que quand il est fermé. Si on enlève
un des verres fumés, l'objet paraît s'assombrir encore davantage. Si
l'on enlève encore un verre de manière à ne plus en laisser qu'un
seul, l'objet devient plus clair, et il paraît encore plus éclairé
quand on supprime le dernier verre.
Quand les deux rétines, au lieu d'être éclairées avec des lumières
de même couleur, sont impressionnées par des lumières de cou
leurs différentes, les résultats semblent varier notablement avec les
observateurs 2. Quoi qu'il en soit, dans certains cas (en particulier
quand il s'agit de dépister la simulation), les oculistes placent
devant les yeux du patient deux verres de couleurs différentes. Ces
verres hétérochromes pouvant produire chez certains individus une
sensation bizarre ou gênante, j'ai toujours soin, quand je les
emploie, d'adresser au sujet que j'examine quelques paroles pour
l'encourager et le rassurer 3.
Il y a là des faits encore mal connus à éclaircir, et nous devons
accueillir avec intérêt les expériences nouvelles que M. le Dr Alfred
Vogt de Aarau a fait connaître en mai 1913 à la Société d'Ophtal
mologie de Heidelberg *.
Pour la première de ces expériences, M. Vogt emploie un système
de deux tubes comme celui qui peut servir à l'étude des phéno
mènes de contraste. Les deux tubes sont noircis intérieurement,
leur diamètre intérieur est de 3 cm., et leur longueur, de 20 cm. A
travers ces deux tubes, on regarde simultanément avec les deux
yeux une feuille de papier blanc. On voit alors deux surfaces
blanches circulaires, qu'il est facile de déplacer l'une par rapport à
l'autre en donnant de petits mouvements aux tubes. Si on réalise
la superposition partielle de ces deux surfaces blanches, le champ
visuel binoculaire commun paraît sensiblement plus éclairé que les
deux champs monoculaires. Cette expérience qualitative peut être
transformée en expérience quantitative à l'aide d'un dispositif pho
tométrique constitué par deux surfaces blanches de magnésie qui
1. Helmholtz, Physiologische Optik, t. Ill, 1910, p. 431.
2.Optique physiologique, traduction française, p. 976,
Physiologische Optik, 3° édition, t. III, p. 411 et suiv.
3. Dufour, Sur remploi des lunettes hétérochromes (Réunion biologique
de Nancy, février 1913).
4. Vogt, Zur Sommation binokularer Empfindungen. Bericht über die
neununddreissigste Versammlung der ophtalmologischen Gesellschaft, Hei
delberg, 1913, p. 414. 204 NOTES ET REVUES
forment entre elles un angle dièdre droit saillant et sont éclairées
chacune uniquement par une lampe à incandescence placée au
fond d'un tube de longueur variable.
D'après M. Vogt, la sommation binoculaire des deux sensations
passe par un minimum dans les premiers instants, ensuite, elle
augmente rapidement. Elle existe toujours, même au début, que
l'œil soit adapté ou non à l'obscurité. Elle existe encore quand on
prend soin d'exciter simultanément les portions correspondantes
des rétines : il suffit pour cela de marquer sur la surface blanche
un point de fixation.
M. Vogt a employé aussi des tubes dont l'intérieur est blanc, et à
travers lesquels il regarde une surface noire : le champ de vision
binoculaire lui paraît alors plus noir que les champs monoculaires.
L'auteur conclut de ces résultats expérimentaux que, dans ces
conditions, il ne s'agit pas d'une simple addition des impressions
des deux yeux, mais que le phénomène de contraste intervient. La
dernière expérience indiquée rappelle le paradoxe de Fechner dont
j'ai parlé plus haut.
Au lieu d'observer à travers les tubes des surfaces blanches et
noires, on peut regarder des surfaces diversement colorées : on
constate qu'il se produit une augmentation de l'intensité lumi
neuse ou de la saturation, et cette dépend des inten
sités lumineuses relatives de la surface examinée et de la paroi des
tubes.
M. Vogt a abordé le problème du mélange binoculaire des cou
leurs d'une manière encore plus simple en regardant deux surfaces
diversement colorées placées l'une à côté de l'autre : au bout de
quelques instants d'observation, les axes visuels de ses deux yeux
divergent un peu et les champs visuels se superposent. Il a réussi
de la sorte à mélanger des couleurs très différentes, mais ce
mélange n'a jamais été obtenu sur une surface bien étendue ou
d'une manière absolument homogène. L'antagonisme des champs
visuels intervient toujours pour le supprimer plus ou moins complè
tement.
Pour pouvoir faire du phénomène une étude plus complète,
M. Vogt a employé un dispositif un peu plus compliqué, dans
lequel les deux tubes des expériences précédentes sont remplacés
par deux spectroscopes à main dirigés vers une source lumineuse.
En modifiant leurs positions, l'observateur arrive à juxtaposer les
deux spectres et à les faire chevaucher en partie l'un sur l'autre.
Les plages colorées du champ visuel qui sont vues avec les deux
yeux paraissent plus brillantes que celles qui sont vues avec un
seul œil, et ce résultat est obtenu quel que soit le degré d'adapta
tion de l'œil à l'obscurité. En modifiant la position des spectros
copes, M. Vogt peut superposer des plages de couleurs différentes.
Les résultats obtenus dépendent des régions des spectres

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