Quoi de nouveau dans la perception visuelle de la forme ? - article ; n°2 ; vol.80, pg 599-629
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Description

L'année psychologique - Année 1980 - Volume 80 - Numéro 2 - Pages 599-629
Résumé
La psychophysique de la forme, dont l'élaboration a été réclamée avec force par bien des chercheurs depuis les années 50 (Attneave, Arnoult, Vurpillot), n'existe toujours pas. Les recherches actuelles dans le domaine de la perception de la forme (visuelle — dont seule il est question ici —) semblent s'orienter dans deux directions. Plus exactement, elles se situent sur un axe bipolaire, dont un des pôles serait constitué par la neurophysiologie, l'autre par les mathématiques. Vers le milieu de cet axe se trouveraient situées les diverses recherches sur la reconnaissance automatique dé la forme, issues de la discipline de l'intelligence artificielle. Cette organisation particulière se retrouve, mutatis mutandis, dans les recherches menées par les physiologistes, aussi bien que dans celles des psychologues.
Summary
The psychophysics of form, whose elaboration has been called for by many researches since the 1950's (Attneave, Amoult, Vurpillot) still does not exist. Contemporary research on visual form perception seems oriented in two directions, or more exactly along an axis with two poles, one pole being constituted by neurophysioiogy and the other pole by mathematics. In between, we find work originating from the field of artificial intelligence on automatic form recognition. This particular organisation can be found both in the work of physiologists and psychologists.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

F. Molnar
Quoi de nouveau dans la perception visuelle de la forme ?
In: L'année psychologique. 1980 vol. 80, n°2. pp. 599-629.
Résumé
La psychophysique de la forme, dont l'élaboration a été réclamée avec force par bien des chercheurs depuis les années 50
(Attneave, Arnoult, Vurpillot), n'existe toujours pas. Les recherches actuelles dans le domaine de la perception de la forme
(visuelle — dont seule il est question ici —) semblent s'orienter dans deux directions. Plus exactement, elles se situent sur un
axe bipolaire, dont un des pôles serait constitué par la neurophysiologie, l'autre par les mathématiques. Vers le milieu de cet axe
se trouveraient situées les diverses recherches sur la reconnaissance automatique dé la forme, issues de la discipline de
l'intelligence artificielle. Cette organisation particulière se retrouve, mutatis mutandis, dans les recherches menées par les
physiologistes, aussi bien que dans celles des psychologues.
Abstract
Summary
The psychophysics of form, whose elaboration has been called for by many researches since the 1950's (Attneave, Amoult,
Vurpillot) still does not exist. Contemporary research on visual form perception seems oriented in two directions, or more exactly
along an axis with two poles, one pole being constituted by neurophysioiogy and the other pole by mathematics. In between, we
find work originating from the field of artificial intelligence on automatic form recognition. This particular organisation can be found
both in the work of physiologists and psychologists.
Citer ce document / Cite this document :
Molnar F. Quoi de nouveau dans la perception visuelle de la forme ?. In: L'année psychologique. 1980 vol. 80, n°2. pp. 599-629.
doi : 10.3406/psy.1980.28341
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1980_num_80_2_28341L'Année Psychologique, 1980, 80, 599-629
Equipe de Recherche
Associée au CNRS n° J911
QUOI DE NOUVEAU DANS LA PERCEPTION
VISUELLE DE LA FORME ?
par François Molnar
SUMMARY
The psychophysics of form, whose elaboration has been called for
by many researches since the 1950's (Attneave, Amoult, Vurpillot)
still does not exist. Contemporary research on visual form perception
seems oriented in two directions, or more exactly along an axis with
two poles, one pole being constituted by neurophysiology and the other
pole by mathematics. In between, we find work originating from the
field of artificial intelligence on automatic form recognition. This
particular organisation can be found both in the work of physiologists
and psychologists.
En 1971, l'auteur de cette revue de questions a entrepris d'analyser
quelques problèmes concernant la psychologie de la forme dans les
directions tracées par Vurpillot (1959) et par Attneave et Arnoult (1956),
à savoir dans des perspectives psychophysiques. En effet, Vurpillot
intitule son article « Vers unei psychophysique de la forme ». Attneave
et Arnoult déplorent qu'il n'existe pas encore de véritable psychophys
ique de la forme. Aujourd'hui, en reprenant le même thème, on est
forcé de constater que non seulement il n'y a toujours pas de psycho
physique de la forme, mais aussi que l'attitude des chercheurs vis-à-vis
de ce problème est différente, comme elle a changé peut-être
des problèmes psychophysiques en général. Le titre d'un article de
Mansfield (1976) : Psyphophysics and neural bases of the information
processing, ou celui de l'ouvrage collectif édité par Armington,
Krauskopf et Wooten (1978) : Visual psychophysics and physiology sont
1. Centre Saint-Charles, 162, rue Saint-Charles, 75015 Paris. 600 F. Molnar
caractéristiques à cet égard. Certes, la psychophysique classique n'a
jamais refusé catégoriquement le droit de chercher les bases physio
logiques de la perception; Fechner, lui-même, parle de aussere und
innere Psychophysik. Mais prise dans sa signification la plus répandue,
elle concerne les relations quantitatives entre le monde psychique et
le monde physique, « en négligeant tous les intermédiaires physiolo
giques », précise le Vocabulaire de Psychologie de Piéron. Il semble
que les psychologues, aujourd'hui, ne résistent plus à la tentation
d'exploiter à leur profit les découvertes révolutionnaires des neuro
physiologistes. Le progrès de la neuroscience, réalisé depuis 30 ans,
est tel, que la plupart des psychologues, même les adversaires les
plus fervents de tout réductionnisme, de tout parallélisme, sont obligés
d'en tenir compte. Ainsi, par exemple, le problème psychophysique de
l'acuité visuelle est maintenant traité du point de vue physiologique
(Westheimer, 1972). De même Bonnet (1977) qui s'intéresse à la psy
chophysique de la perception visuelle du mouvement, travaille dans
les perspectives théoriques psychophysiologiques. Cependant, ce chan
gement de direction n'est pas sans remords. Uttal (1973) passant pour
tant pour un partisan de la neuroscience, refuse d'accepter que la
neurophysiologie devienne théorie psychologique, comme ne l'accepte
pas Hochberg (1974), cet autre théoricien important de la perception
de la forme, qui néanmoins, exige des psychologues une connaissance
parfaite du développement de la neurophysiologie.
APPORT NEUROPHYSIOLOGIQUE
II convient dans cette optique d'examiner en premier lieu en quoi
consistent ces découvertes neurophysiologiques qui ont bouleversé le
cours de l'histoire de la psychologie de la perception de la forme. Nous
tenterons de grouper les diverses théories, bien qu'une revue taxino-
mique présente de nombreuses difficultés (Uttal 1975).
THÉORIE DU CHAMP NEUROPHYSIOLOGIQUE
Conformément à l'attitude globalisante de la théorie de la psychol
ogie de la Gestalt, certains auteurs croyaient être autorisés à affirmer
l'existence de quelques analogies entre l'action du champ électrique
ou magnétique et la perception de la forme, (Köhler, 1929). Ce point
de vue a été mis en doute dès le départ par de nombreux psychol
ogues. Ainsi, Piéron démontre-t-il expérimentalement qu'une forme est
perçue comme telle, même si une de ses moitiés est projetée sur La perception visuelle de la -forme 601
l'hémisphère gauche, l'autre sur l'hémisphère droit du cortex, rendant
par ce fait assez difficile toute explication de la perception par une
sorte de court-circuit du champ électrique. Des recherches plus récentes
par la méthode de destruction partielle du cortex, sur les animaux
(Lashley, 1942; Lashley et Coll., 1951) justifient pleinement le doute
qui régnait sur la théorie du champ. Les animaux avec des cortex
parfois sévèrement mutilés, ont la faculté de percevoir des formes,
bien que la destruction d'une partie du cortex devrait au moins mod
ifier la distribution des forces dans le champ, sinon empêcher tout
son fonctionnement.
Si la proposition des gestaltistes, sous sa forme originale, a été
réfutée, ceci ne signifie pas qu'il faille abandonner tout recours à une
théorie du champ neurophysiologique. L'arrangement spatial des neu
rones dans le cerveau, facilite, sans doute, des interactions et des
groupements fonctionnels de neurones. Dans la plupart des processus
neurophysiologiques, un nombre croissant de « neurones discrets »
mais largement interconnectés intervient, si bien que des ensembles
de cellules fonctionnent souvent comme un seul champ continu. Fox et
Brien (1965) démontrent par des méthodes électrophysiologiques que
la nature des réponses de cellules excitées s'approche de plus en plus
de celle du potentiel évoqué au fur et à mesure que l'on augmente la
taille de l'échantillon des neurones dont on étudie le fonctionnement.
Une autre forme de l'effet du champ neurophysiologique a été pro
posée par Blum (1967). Cet auteur décrit une transformation nommée :
medial axis function (MAF) mettant en valeur l'aspect de la forme
globale du stimulus, aux dépens des détails locaux. Cette transformation
sera quelque peu analogue à l'interaction qui peut exister entre les
ondes produites par des générateurs d'un champ quelconque. C'est
au fond l'idée proposée naguère par Lashley (1942), reprise récemment
par les diverses techniques de reconnaissance automatique de la forme
à l'aide de la lumière cohérente.
Il faut remarquer dans ce paragraphe que, si les neurophysiologistes
nous ont beaucoup appris sur le fonctionnement des neurones indi
viduels, ils nous renseignent peu sur les circuits entre les cellu

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