Rapport sur le travail de M. Th. Ber, intitulé. :  Note sur Tiahuanaco et les bords du lac Titicaca, jusqu à l  île du Soleil, en passant par le Desaguadero.  ; n°1 ; vol.12, pg 350-369
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Rapport sur le travail de M. Th. Ber, intitulé. : Note sur Tiahuanaco et les bords du lac Titicaca, jusqu'à l' île du Soleil, en passant par le Desaguadero. ; n°1 ; vol.12, pg 350-369

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Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1877 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 350-369
20 pages

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Publié le 01 janvier 1877
Nombre de lectures 95
Langue Français
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Extrait

A. Bordier
Rapport sur le travail de M. Th. Ber, intitulé. : Note sur
Tiahuanaco et les bords du lac Titicaca, jusqu'à l' île du Soleil,
en passant par le Desaguadero.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 350-369.
Citer ce document / Cite this document :
Bordier A. Rapport sur le travail de M. Th. Ber, intitulé. : Note sur Tiahuanaco et les bords du lac Titicaca, jusqu'à l' île du Soleil,
en passant par le Desaguadero. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 350-369.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1877_num_12_1_3244séance du 17 mai 1877. 550
ПАРРОПТ
Sur le travail de 91. Th. Ber, intitulé s « Note sur Tiahtianaeo
et les bords du lac Titlcaca Jusqu'A l'ilc du Soleil, en pas
sant par le Desaguadcro »)
par m. a. bordier.
Messieurs,
M. Th. Ber, à la date du S janvier de cette année, adress
ait de la Paz, au président de la Société d'anthropologie, un
mémoire manuscrit dont je viens de vous lire le titre, et dont
vous m'avez fait l'honneur de me nommer rapporteur.
M. Ber est déjà bien connu de tous les membres de cette
Société ; c'est lui qui a enrichi son musée, ainsi que celui do
Saint-Germain, d'objets curieux qu'il a précédemment rap
portés des ruines d'Ancon (Pérou); c'est à lui que nous
devons un certain nombre de momies péruviennes et de сгапез
dits ďAncon, déformés suivant le procédé des Nahuas.
Il est à même aujourd'hui de rapporter une collection plus
complète, non plus d'Ancon, mais de la frontière de la Boli
vie, de Tiahuanaco, sur les bords du lac Titicaca. C'est l'e
xposé sommaire des résultats de sa campagne qui fait le sujet
de ce travail, dont je vais vous résumer les principaux
points.
Le lac de Titicaca est situé sur les limites de la Bolivie et
du Pérou, à 3914 mètres d'altitude, d'après Jourdanet. Or, le
village actuel et les ruines de Tiahuanaco sont à 16 kil
omètres du lac, à une altitude que M. Ber évalue à 4000 mèt
res environ, par \Q° 20' de latitude sud et par 71° 30' de lon
gitude ouest.
Le climat n'offre rien de riant. La végétation dans ces
plaines arides n'est représentée que par une maigre grami-
née, dont M. Berne nous dit pas du reste le nom ; la culture
y produit une orge qui ne mûrit jamais et qui est donnée aux
animaux; elle y produit encore la pomme de terre et le quinoa,
sorte de millet. Mais pas d'arbustes, pas d'arbres; par con
séquent, pas de bois pour les constructions, BORDIER. — RAPPORT. 351 A.
Dans le mois d'octobre, le thermomètre, à cinq heures du
matin, marque 2 degrés au-dessus de 0; il monte à 10 degrés
vers neuf heures ; à 20 ou 22 degrés vers midi, et АО
au soleil. Un vent violent souffle régulièrement et dessèche
tout.
M. Ber nous montre, sous le climat de Tiahuanaco, les an
imaux maigres et en quelque sorte atrophiés.
La population actuelle, y compris les fermes environ
nantes, ne se monte pas à plus de 1 000 individus.
Elle est divisée en Indiens, payant le tribut, et en С halas,
ou métis d'Espagnols, libres de toute imposition.
La moyenne de la taille des Indiens peut varier, dit-il,
entre lm,5d et im,58; chiffre qui est encore plus faible que
celui de im,60 en moyenne, donné par d'Orbigny pour les
hauts plateaux du Pérou et de la Bolivie.
Ces hommes sont, sans exception, maigres. Ils ont les pieds
et les mains relativement petits; la poitrine fort développée.
On sait que d'Orbigny et, depuis, notre collègue le docteur
Jourdanet ont insisté sur le développement de la poitrine
dans les hauts plateaux, où la quantité d'oxygène par volume
d'air atmosphérique diminue notablement.
La poitrine doit alors subir une dilatation pour compenser
par un plus grand volume d'air inspiré la diminution relative
de l'oxygène.
Le teint est brun foncé, résultat des alternatives du froid
et du chaud excessifs dans une même journée, et surtout de
la vie au grand air.
La tête est petite, au point de vue du crâne surtout, dont la
petitesse contraste souvent avecle développement de la face.
Les cheveux, noir-geai, gros et aplatis, très-abondants,
croissant sur la nuque et très-bas sur le front. Certaines têtes
d'Ancon offertes au musée de la Société par M. Ber, et en
core garnies de leurs cheveux, répondent parfaitement à cette
description.
L'œil noir, assez bien fendu, sans trop de dimensions, et
parfois s'approchant de Pœil chinois. 552 SÉANCE DU 17 MAI 1877.
' Le nez long, assez bien formé ; les pommettes légèrement
saillantes ; la bouche sans dessin, droite ; les lèvres un peu
volumineuses ; les oreilles petites.
Les dents sont généralement blanches et les gencives roses ;
mais « on voit parfois des dents qui dépassent les lèvres, re
dressées comme pour mordre, et des dents canines qui dé
passent les autres groupes de dents » .
Passant sur cette description, précieuse sans doute, mais
qui manque de mesures métriques, j'arrive à la description
des ruines de Tiahuanaco.
Les bords du lac de Titicaca sont considérés par la plupart
des historiens comme le centre d'irradiation de la première
civilisation sud-américaine ; mais on s'accorde aussi à penser
que l'homme a dû arriver sur les hauts et arides plateaux du
Pérou déjà préparé à la lutte par la pratique féconde de la
civilisation.
M. Angrand, notamment, a communiqué à cette Société
même un important travail, d'où il résulterait :
Que la religion des fondateurs de Tiahuanaco était un
schisme de la religion des Nahuas ;
Que le peuple de Tiahuanaco était de la grande famille
toltèque et venait du Nord.
L'auteur appuyait ses conclusions sur l'analogie entre les
bas-reliefs de Tiahuanaco et ceux du Mexique.
L'importance de ces ruines, au point de vue historique, et
même ici préhistorique, est donc considérable; aussi ont-elles
été déjà étudiées avec grand soin par Rivero et Tschudy, par
d'Orbigny, par M. Angrand et par plusieurs auteurs encore.
La description des ruines de Tiahuanaco, que nous envoie
M. Ber, ne fait d'ailleurs que confirmer, dans certains de ses
points, ce que les auteurs que je viens de nommer nous ont
appris, et ce qu'ils nous ont montré déjà dans les planches
de leur atlas.
Quelques descriptions m'ont cependant paru nouvelles, et
toutes sont caractérisées par des mensurations exactes, qui
leur donnent un réel intérêt. BORDIER. — RAPPORT. ÛOC A.
Je me bornerai donc à l'analyse de cette partie du travail
de notre correspondant, sans dépasser les limites qu'il m'as
signe lui-même, trop heureux de n'avoir pas à m'engager
dans la question si controversée des origines américaines.
M. Ber considère ces ruines comme appartenant à deux
époques distinctes.
A la plus ancienne appartient la célèbre porte monolithe
qui est représentée avec ses bas-reliefs dans l'atlas de Rivero
et de Tschudy; elle mesure 3ra,50 de hauteur.
M. Bèr insiste plus que ne l'ont fa;t ses prédécesseurs sur
le monument auquel le temple dont nous connaissons la
porte semblait annexé.
L'édifice était orienté, chacun de ses côtés correspondant
exactement à chacun des points cardinaux; l'entrée était au
nord; la plus. grande façade, à l'est et à l'ouest, était de
133 mètres; l'entrée, sous forme de péristyle, s'avançait de
7 mètres sur 50 mètres de façade. Elle était formée par onze
grandes pierres en forme de piliers, Ле 1"у25 de large sur
4m,50 de haut. Ces piliers ont été déjà figurés dans le livre de
Rivero et Tschudy.
Les autres pierres de l'édifice, éboulées sur le sol, forment
encore une riche carrière, aux dépens de laquelle a été con
struite l'église actuelle, et où puisent chaque jour les habi
tants pour leurs constructions particulières.
Enfin, dans le sous-sol, on retrouve encore çà et là des
égouts, des couloirs souterrains, mis à découvert et que des
fouilles méthodiques permettraient d'étudier complètement.

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