Rapports entre les singes anthropomorphe» et l homme - article ; n°1 ; vol.6, pg 11-21
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Rapports entre les singes anthropomorphe» et l'homme - article ; n°1 ; vol.6, pg 11-21

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1865 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 11-21
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1865
Nombre de lectures 29
Langue Français

Extrait

Schaaffhausen
Rapports entre les singes anthropomorphe» et l'homme
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 6, 1865. pp. 11-21.
Citer ce document / Cite this document :
Schaaffhausen . Rapports entre les singes anthropomorphe» et l'homme. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I°
Série, tome 6, 1865. pp. 11-21.
doi : 10.3406/bmsap.1865.9459
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1865_num_6_1_9459— LES SINGES ANTHROPOÏDES ET L'HOMME. 4 1 SCHAAFFHAUSEN.
• Commission des comptes : MM. Bataillard, Pruner-Bey
et Perrin.
La Société procède à un scrutin pour la nomination des
cinq membres de la commission du prix Godard. Sont élus
MM. de Quatrefages, Daily, Giraldès, Pouchet et Boudin.
M. le président annonce que la première période bien
nale du prix Godard est close à partir de ce moment. Les
mémoires qui parviendront ultérieurement à la Société se
ront réservés pour le concours de 1867.
CANDIDATURES.
Ont demandé le titre de membre titulaire :
MM. César Daly, directeur de la Revue d'Architecture,
présenté par MM. de Quatrefages, Leguay et Boudin ;
— Bernard Boudier, docteur en droit, à Juillac (Gironde),
présenté par MM. Broca, Leguay et Defert;
— Dr Létourneau, présenté par MM. Defert, Simonot et
Bertillon ;
— Dr Auguste Voisin, ex-chef de clinique de la Faculté de
médecine, présenté par MM. deQuatrefages, Broca, Auburtin.
ÉLECTIONS.
Sont ôlus membres titulaires : MM. Ch. Bochet, Balley
et Cazalas.
M. le secrétaire général donne lecture de la note suivante
qui a été adressée à la Société par M. Schaaffhausen, de
Bonn, et qui a été traduite par M. Pruner-Bey.
Sur les rapports entre les singes anthropomorphes et
l'homme,
Par M. Schaaffhausen.
La partie scientifique de l'ouvrage de M. du Chaillu a
excité quelque méfiance chez les savants. Toutefois, il
n'existe pas de motif pour mettre en doute ses renseigne
ments sur le genre de vie du Gorille. D'autre part, quelques 12 SÉANCE DU 5 JANVIER 1865.
corrections que M. Reade fit des énoncés de M. du Chaillu,
n'ont guère une grande portée sur la position que cet
animal occupe, à nos yeux, dans l'échelle. Mais quelle que
puisse être la valeur d'une connaissance approfondie du
genre de vie que mène le Gorille, la structure anatomique
nous apprend suffisamment le degré de son organisation,
et en première ligne la structure et la grandeur de son
cerveau dont dépend également son intelligence. A cet
égard, la distance entre le Gorille et l'homme est immense,
différence qui ne fut pas dûment appréciée par M. Huxley.
Assurément, il ne manque au cerveau des grands singes
anthropomorphes aucune partie essentielle du cerveau
humain ; mais en fait de volume la différence est fort r
emarquable. L'assertion de M. Huxley que les hommes,
même pour le volume du cerveau, diffèrent entre eux plus
que des singes est également erronée. En effet, elle repose
sur l'emploi arbitraire de mesures de crânes très-rares et
même douteuses, tandis qu'ici la décision ne dépend que
des valeurs ordinaires ou moyennes.
Le cerveau de l'Australien surpasse en volume deux ou
trois fois celui du Gorille, tandis que le cerveau d'un Eu
ropéen bien développé ne surpasse que d'un cinquième
celui du premier. De même, une autre allégation de
M. Huxley, à savoir que, relativement au volume du cer
veau, les singes inférieurs diffèrent des supérieurs autant
que ces derniers de l'homme, est sans valeur, parce que
son auteur n'a pas mis en ligne de compte la diff
érence incomparable de la taille des singes précités,
tandis que celles du Gorille et de l'homme peuvent
être considérées comme égales. On ne doit pas ignorer
cette distance, entre l'homme et le singe, dans le monde
actuel : en effet, un coup d'œil jeté sur les moules
de la cavité crânienne suffit à la faire reconnaître. —
Néanmoins, je pense qu'elle fut jadis moins considé- — LES SINGES ANTHROPOÏDES ET L'HOMME. 13 SCHAAFFHAUSEN.
rable, ou même qu'elle n'existait point. Car fût -il un
procédé plus facile pour le développement organique que
celui d'agrandir les organes? Les différences de volume
dans les êtres organisés du monde actuel ne sont que des
lacunes produites par le temps dans le chaînon des anneaux
continus . On trouvera encore 'des formes qui servaient ici
de transition, de même qu'on les a déjà découvertes pour
combler d'autres lacunes dans la série des organismes :
elles reposent au sein de la terre qui recouvre les créations
paléontologiques. Pour cette fois, sans entrer dans des dé
veloppements étendus, je me contenterai de relever un
seul point.
À l'état présent des choses, la distance entre l'homme
et l'animal grandit continuellement sous nos yeux. Car,
non - seulement les races humaines au plus bas de l'
échelle, qui présentent dans leur organisation maints rap
ports avec les formes animales, finissent par s'éteindre;
mais aussi les singes supérieurs qui touchent de plus près
à l'homme, deviennent de plus en plus rares et, dans
quelques siècles, ils auront peut-être entièrement disparu.
Supposez que nous puissions nous reporter en arrière de
quelques milliers d'années, qu'y aurait-il d'inconséquent à
penser qu'alors la distance entre l'homme le plus bas et le
singe le plus élevé fut moins considérable qu'elle n'est
maintenant, et qu'elle s'amoindrit par conséquent encore à
mesure que nous remontons vers le passé.
Une autre circonstance , qui n'est pas due au hasard
mais qui est plutôt une loi naturelle, c'est que les singes
supérieurs n'ont pu se maintenir que parmi les hommes
inférieurs; car, en contact avec des peuples civilisés, ils
auraient depuis longtemps disparu. Plus l'homme avance
en développement, plus il détruit les chaînons qui le re
liaient à la nature brute, Enfin, qu'y a-t-il de plus frappant
que de constater le fait suivant : Les grands singes de M SÉANCE DU 5 JANVIER 1865.
l'Asie et de l'Afrique diffèrent entre eux par les mêmes ca
ractères qui différencient les hommes de ces deux conti
nents, à savoir par la couleur et la forme du crâne.
Comme le Malais brachycéphale, l'Orang est brun et sa
tête est arrondie ; le Gorille, au contraire, est noir et dol
ichocéphale, ainsi que le nègre africain. Ce rapprochement
de deux races humaines diverses et de singes tout aussi dif
férenciés îles mêmes pays, nous paraît être l'objection la
plus marquante qu'on puisse faire, dans l'état actuel de
nos connaissances, à l'unité du genre humain.
M. Gbatiolet pense que c'est absolument sans raison que
l'on cherche à établir une sorte de similitude anatomique
entre l'homme et le Gorille. Si l'on considère le cerveau, on
trouve que cet animal est le plus abaissé des anthropoïdes,
puisque chez lui le cerveau ne recouvre pas le cervelet, ce
qui le rapproche des cynocéphales. On invoque la grandeur
de sa taille, sa force prodigieuse, la forme massive de son
pied; mais ce n'est pas là qu'il faudrait chercher des carac
tères importants, ce serait plutôt dans la main, et celle-ci
précisément se distingue de celle de l'homme par une dif
férence capitale. Dans le Gorille, le pouce est excessivement
réduit, et les muscles destinés à le mouvoir subissent en
même temps un amoindrissement remarquable. Le long
fléchisseur du pouce est remplacé par un tractus tendineux
dont l'origine se perd dans les gaines tendineuses des fl
échisseurs des autres doigts, et n'a de rapport direct avec
aucun faisceau musculaire. Il suit de là que le pouce n'a mouvement indépendant d'opposition, ce qui est un
trait propre aux singes inférieurs. Chez i'orang-outan, le
pouce, quoique encore plus réduit, est pourtant capable
d'une flexion indépendante. Mais cela tient à une disposi
tion particulière que M. Gratiolet a dernièrement vérifiée
avec M. Alix. En effet, chez I'orang-outan, le fléchisseur
propre du pouce manque d'une manière absolue; on ne — LES SINGES ANTHROPOÏDES ET L

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