Recherches expérimentales sur le galvanotropisme des planaires. Sens cathodique du tropisme et anisotropie électrique de « Planaria (= Dugesia) Lugubris », O. Schm - article ; n°1 ; vol.54, pg 1-33
34 pages
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Recherches expérimentales sur le galvanotropisme des planaires. Sens cathodique du tropisme et anisotropie électrique de « Planaria (= Dugesia) Lugubris », O. Schm - article ; n°1 ; vol.54, pg 1-33

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Description

L'année psychologique - Année 1954 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 1-33
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G. Viaud
Recherches expérimentales sur le galvanotropisme des
planaires. Sens cathodique du tropisme et anisotropie électrique
de « Planaria (= Dugesia) Lugubris », O. Schm
In: L'année psychologique. 1954 vol. 54, n°1. pp. 1-33.
Citer ce document / Cite this document :
Viaud G. Recherches expérimentales sur le galvanotropisme des planaires. Sens cathodique du tropisme et anisotropie
électrique de « Planaria (= Dugesia) Lugubris », O. Schm. In: L'année psychologique. 1954 vol. 54, n°1. pp. 1-33.
doi : 10.3406/psy.1954.30156
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1954_num_54_1_30156L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME LIV (Fascicule 1)
MÉMOIRES ORIGINAUX
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LE GALVANOTROPISME DES PLANAIRES
SENS CATHODIQUE DU TROPISME
ET ANISOTROPIE ÉLECTRIQUE
DE « PLANARIA (= DUGESIA) LUGUBRIS » 0. SCHM.
par Gaston Viaud
I. — Buts de ce travail
Dans certains de nos écrits précédents1, nous avons indiqué
à plusieurs reprises que le sens des réactions tropistiques (par
exemple le « signe primaire positif » du phototropisme) pourrait
s'expliquer par quelque polarité physiologique de l'organisme
réagissant. Cette hypothèse est dans la ligne des conceptions de
G. Bohn, qui datent de 1911, et que cet auteur a exposées dans un
petit livre en 1921 : La forme el le mouvement (chap. IV). Bohn
envisage2, en s'appuyant principalement sur des exemples de
réactions de Planaires, les êtres vivants... « comme des systèmes
de forces, comme le siège de mouvements dirigés, ordonnés,
suivant un certain plan. Ces forces et ces mouvements seraient
les résultantes des forces et des moléculaires, et
auraient un aspect caractéristique pour chaque espèce, animale
ou végétale... La polarité, propriété... fondamentale des êtres
vivants..., résulterait également d'un phénomène intermoléculaire.
D'autre part, les tropismes seraienl des « mouvements polarisés ».
« La notion de mouvements polarisés s'applique à des organismes
1. En particulier : Ann. psi/chol., 1950. 4r), 1 75-2^1 : Ann. prnjchnl., 195I. 50,
281-291 ; Les Iropismes, 1951, passim.
2. Op. cit., pp. 64, 68-70. qui ne présentent pas de symétrie bilatérale, ou qui se déplacent
suivant une autre direction que celle de l'axe de symétrie prin
cipale ; elle s'applique aussi à des parties d'organismes, à des
régions particulières, à des organes particuliers, lorsque ceux-ci
présentent des mouvements dirigés. » De fait, nous avons pu
montrer que les segments antérieurs, médians et postérieurs de
Planaires sectionnées transversalement sont phototropiques
comme l'animal entier ; et nous verrons plus loin d'autres faits
analogues tout aussi nets.
D'autres auteurs ont, soit systématiquement, soit fortuite
ment, obtenu des résultats expérimentaux qui cadrent bien avec
les idées de Bohn et les nôtres. Leurs recherches concernaient
des phénomènes de galvanotropisme. Citons :
1° Hyman et Bellamy (1922), qui ont étudié chez un grand
nombre d'espèces (et en particulier chez des Planaires) les rapports
entre la polarité électrique du corps et le sens des réactions gal-
vanotropiques : ils ont trouvé que, chez tous les Invertébrés
examinés, la tête est électriquement négative par rapport à la
partie postérieure, et que, corrélativement, tous ces organismes
présentent du galvanotropisme cathodique ; les Vertébrés, par
contre, auraient une polarité électrique inverse et seraient gal-
vano tropiques anodiques :
2° Kamada (1928-1931), dans ses recherches sur le galvano
tropisme des Paramécies, note que tous les effets du courant
(battements ciliaires, déformation et désintégration du corps, etc.)
se produisent plus facilement (avec des seuils plus bas ou des
temps d'exposition moins longs) en position homodrome, c'est-à-
dire quand l'organisme a son pôle antérieur dirigé vers la cathode,
qu'en position antidrome (pôle vers l'anode). Ces faits
prouvent que la position homodrome est celle dans laquelle
l'organisme est le plus excité par le courant. Kamada n'utilise
pas cette découverte, pourtant très importante. Citant ses tra
vaux, nous écrivions fan dernier : « Ce fait est peut-être la base
du galvanotropisme mthodique1 » ;
:>° Eniin, Scheminsky, dans ses remarquables études sur le des Eehinodermes (1920-1931), observe qu'un
segment de bras d'Astérie présente une réaction cathodique si
sa section clistale est tournée vers la cathode, mais ne réagit pas
s'il est placé en sens inverse. Ce fait indique sûrement l'existence
d'une polarilé interne des tissus de l'Astérie et montre que cette
i. f., ■
— <;.\ r v am>tiu>ims w i: [ii-: s im, A > ;a ikks \,v.
polarité joue un rôle l'ondaniental dans ie déterminisme de la
réaction orientée. D'ailleurs, la revue qu'ont faite en 1941
F. Schemiusky et ses collaborateurs de l'ensemble de la question
des réactions des organismes au courant galvanique laisse sup
poser à maintes reprises que l'anisotropie ou la polarité élec
triques du corps pourraient bien expliquer le sens du galva-
notropisme.
A la suite de ces travaux, nous avons été amené à penser que
le sens du galvanotropisme1 est vraisemblablement lié à quelque
anisotropie physico-chimique ou physiologique de l'organisme
dans le sens longitudinal, et nous avons cherché à préciser la
nature et le rôle de cette anisotropie en engageant des recherches
dans deux voies : celle indiquée par Kamada, qui conduit à
l'étude d'une « anisotropie d'excitation > ; celle indiquée par
Hyman et Bellamy, puis par Scheminsky, qui conduit à l'étude
d'une « anisotropie électrique ».
L'anisotropie d'excitation est mise en évidence par la mesure
des seuils des réactions, qui doivent différer suivant que l'animal
est en position homodrome ou en position antidrome. L'aniso
tropie électrique peut se déceler par la comparaison des valeurs
de la résistance électrique, ou de la conductance, du corps en
position homodrome et en position antidrome.
D'où le plan des recherches dont l'exposé va suivre :
1° Description des principaux aspects des réactions de Planaria
lugubris au courant galvanique ;
2° Mesures des seuils des réactions galvaniques et étude de
l'anisotropie d'excitation ;
3° Mesures de la résistance (ou conductance) du corps dans les
deux positions sus-dites, et élude de l'anisotropie élec
trique ;
!° Confrontation des résultats de ton les ces expériences.
Nous ajouterons à l'exposé des recherches sur les individus
entiers celui d'observations faites sur des segments et des pharynx
isolés de PL lugubris.
I. I! s'unit uniquement du sens dr la r<-:it t ion ;j;ilv;tih>l repique primaire,
t-L non do la reaction inverse (anodique, en généra!;, qui peut se produire si
l'excitation est inionso on de longue liuréo, et qui, selon Selu-minsky. est un:-
réaction per<>ndaire de fuite nu de défense rentre l'excitation électrique (voir MKMOIIMS OHKilNACX
If. — Techniques
Nous avons pris comme matériel biologique l'espèce Pla-
naria =Dugesia lugubris 0. Schm., que nous trouvions en abon
dance dans les étangs de Strasbourg et des environs, et qui nous
avait servi antérieurement dans une partie de nos recherches sur
le phototropisme des Planaires. PL lugubris présente de belles
réactions galvanotropiques.
Nous avons monté deux appareillages différents pour nos
observations et nos deux ordres de mesures :
1° Étude du galvanolropisme et mesure des seuils réactionnels
Une cuve rectangulaire (fig. 1) est séparée en trois comparti
ments étanches par deux plaques d'amiante. Dans chacun des
deux compartiments latéraux plonge une plaque d'argent chlo
ruré : ces sont remplis d'eau ; plaques d'amiante
et plaques d'argent forment des électrodes impolarisables. Le
compartiment du milieu, où sont placés les animaux d'expérience,
contient une couche d'eau de hauteur connue. La surface utile
des électrodes est alors aisée
à déterminer ; si la largeur de
la cuve est 2 cm., la hauteur
de la couche d'eau 0,5 cm., la

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