Recherches préhistoriques dans le Jura et le plateau central en 1896 - article ; n°1 ; vol.8, pg 13-28
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1897 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 13-28
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Armand Viré
Recherches préhistoriques dans le Jura et le plateau central en
1896
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 8, 1897. pp. 13-28.
Citer ce document / Cite this document :
Viré Armand. Recherches préhistoriques dans le Jura et le plateau central en 1896. In: Bulletins de la Société d'anthropologie
de Paris, IV° Série, tome 8, 1897. pp. 13-28.
doi : 10.3406/bmsap.1897.5679
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1897_num_8_1_5679VIRÉ. — RECHERCHES PRÉHISTORIQUES .43 ARMAND
Recherches préhistoriques dans le Jura et le Plateau central, en
1896. — Grotte magdalénienne d'Arlay; grottes et habitations
larnaudiennes de Baume-les-MessIeurs, du Puits-Billard, d'Ar-
bois; habitation antique du Puits de Padirar,
Par M. Armand Viré.
I. — Arlat.
A une douzaine de kilomètres au Nord de Lons-le-Saunier,
s'élève le joli village d'Arlay, pittoresquement couronné par le
vaste château du prince d'Aremberg, dominé lui-même par les
ruines d'une belle forteresse féodale. D'antiques demeures, superbes
vestiges d'un temps reculé, donnent à ce village une physionomie
des plus pittoresques. Il forme à peu près la limite du Jura et de
la Bresse et s'élève sur les premières pentes du plateau inférieur
du Jura.
Là, une série de plis synclinaux forment comme un isthme entre
deux dépressions h fond plat, qui s'étendent à l'Est et à l'Ouest,
sont occcupes par des alluvions quaternaires et récentes et parais
sent avoir formé, aux temps quaternaires, deux grands lacs; en
temps de grandes eaux, d'ailleurs, une partie de ces plaines est
encore inondée comme j'ai pu le voir au moment des cyclones
du mois de septembre dernier.
Ces dépressions sont traversées par la rivière de la Seille, qui
prend sa source à la caverne de Baume-les-Messieurs, dont nous
reparlerons tout à l'heure. Une sorte de canal, large de quelques
centaines de mètres, long de deux kilomètres, fait communiquer
ces deux dépressions et livre actuellement passage à la Seille,
comme il livrait vraisemblablement passage, aux temps quater
naires, à un chenal faisant communiquer les deux lacs.
Le village d'Arlay occupe précisément l'entrée de ce chenal..
Peu au-dessus du lit actuel de la Seille, et vers les dernières
maisons du village, un maître carrier, M. Denis Guérin, possède
une exploitation de pierre à bâtir, creusée dans le calcaire coral
lien ou dans le calcaire astartien, qui viennent affleurer là. à côté
du Bathonien, du lias inférieur et du calcaire à gryphées.
En 1894, en faisant sauter un bloc de pierre, il découvrit une
petite cavité qu'il agrandit ; en fouillant un peu dans l'argile qui T janvier 4897 44
la remplissait presque jusqu'aux voûtes, il ramassa, outre quel-
quelques silex, des fragments d'os gravés.
Fort intrigué, il montra sa trouvaille à M. Charles Berthelet,
propriétaire d'un délicieux castel dans le village et grand amateur
d'archéologie, malheureusement décédé l'an dernier. M. Berthelet
lui donna le conseil d'entreprendre des fouilles et l'aida même
dans les débuts.
Nos deux chercheurs furent assez heureux pour trouver tout
d'abord une admirable gravure de poisson sur une pointe de
sagaie. Encouragés par cette trouvaille, ils continuèrent leurs
recherches et mirent successivement au jour une série d'instru- .
ments des plus précieux.
M. Girardot, le distingué géologue du Jura, passa après eux
quelques journées dans la grotte et ramassa de très intéressantes
lames de silex. Je ne connais d'ailleurs pas le résultat exact de
ses fouilles qu'il a d'ailleurs publiées et je m'occuperai ici surtout
de la collection de M. Guérin.
La couche fertile est un banc mélangé d'argile, qui ne repose
pas directement sur le sol rocheux, mais en est séparé par
une couche infertile de quelques décimètres d'épaisseur. Elle a
elle-même une épaisseur appoximati ve de 50 cen timètres et est recou
verte d'une argile rouge également infertile, s'élevant jusqu'aux
voûtes. J'ai pu consacrer un temps beaucoup trop restreint à l'étude
de cette grotte pour entrer ici dans de plus amples détails. Il fau
drait pouvoir plusieurs jours a une étude minutieuse.
Peut être serai-je assez heureux pour pouvoir le faire ultérieure
ment.
Les objets les plus intéressants recueillis sont, outre quelques
lames de silex d'un travail généralement assez inférieur, une
série d'objets en os.
Tout d'abord, un grand nombre de pointes de sagaies, cassées
ou entières, et portant pour la plupart une série de traits ou d'en
coches parallèles ou croisées en forme de T ou de croix. Les traits
ont 1 ou 2 mm. de profondeur et sont tracés nettement sans
bavures.
Deux d'entre ces pointes sont ornées de dessins de poissons très
nets et une troisième porte deux animaux allongés, la tête tournée
en sens contraire, vers le milieu de la sagaie et représentant soit
deux serpentsusoit plutôt deux anguilles. Ce dessin est d'ailleurs
moins profondément gravé que les deux autres et est plus altéré. VIRÉ. — RECHERCHES PRÉHISTORIQUES ARMAND
l
quelques trouvé contrastent biseau. avoir 5 entaillés maximum grattoirs sont transversales. largeur, mm., Deux Quelques Fig. également été que i. porte aiguilles fragments appartiennent des lames à assez — poinçon, une d'épaisseur, avec deux poinçons Pointes manches des Un analogues de pendeloque extrémité, la ornés traits en burins de silex autre, plats perfection os la en sagaie, d'outils. grotte en tandis de à présentent sont os à deux épais croix traits sont ou 2 silex, de nos grattoir, fort magdalénienne à des que aux instruments 5 collier très de coupe-papier. parallèles mm. bien assez objets les le 1 deux Saint-André manches aigus, mm., tranchant retouches (fig. d'épaisseur, conservées. grossiers qu'ils extrémités, d'Arboy taillés large brisés, réunis 1), d'outils, ont Le quelques du est d'ailleurs et de en dos (Jura). servi On sans sur taillant par pourrait très pendeloques, 8 pointe et présente 45 n'a et des doute à affilé. semblent os graver; long mm. encore caracet lignes ou bien sont qui des en Ils de le
téristiques des scies.
Les principaux débris d'animaux sont principalement une 16 7 janvier 4897
molaire de mammouth, des fragments de défense et d'os lpngs
du même animal, des dents de cheval, d'ours, de grand félin; des
fragments de corne de renne et vraisemblablemet deux mâchoires
de cet animal, enfin un certain nombre de petits carnassiers.
L'étude de ces débris mériterait d'être faite en détail et il faudrait
pouvoir en disposer quelque temps pour les comparer aux types
bien caractérisés.
Un certain nombre d'os portent la trace des dents des carnassiers,
tandis que d'autres ont dû être éclatés par percussion pour en
retirer la moelle.
Un percuteur en calcaire a, d'ailleurs, été retiré des fouilles; il
est éclaté et dégrossi de façon à pouvoir être empoigné très fac
ilement.
Telles sont les observations les plus saillantes que j'ai pu retirer
d'un examen très rapide et très sommaire. Nul doute que cette
grotte ne renferme encore nombre d'autres objets analogues, car
les masses d'argile qui empâtent et recouvrent les objets parais
sent s'étendre encore assez loin.
Ce qu'il y a de plus saillant en somme a remarquer dans la
trouvaille d'Arlay, c'est que les rares animaux gravés jusqu'à ce
jour sont surtout des poissons. Sans doute, le voisinage des deux
lacs donna a nos ancêtres d'Arlay les moeurs des tribus des
pêcheurs. Il est bien probable que la suite des fouilles nous don
nera d'intéressants indices à ce sujet.
Il serait à souhaiter seulement que les fouilles fussent faites
plus méthodiquement, et M. Guérin, homme très intelligent, ne
manquera pas de profiter de cette petite observation, beaucoup
d'objets passant inaperçus et étant rejetés avec les déblais; c'est
ainsi qu'en une dizaine de minutes j'ai pu retrouver une huitaine
de bons silex qui eussent été perdus. Il faudrait également que
tous les ossements fussent recueillis,

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