Recherches sur l établissement de la sensation lumineuse. - Les caractères spécifiques des cônes et des bâtonnets, les spécificités chromatiques dans l excitation des cônes - article ; n°1 ; vol.25, pg 34-84
52 pages
Français

Recherches sur l'établissement de la sensation lumineuse. - Les caractères spécifiques des cônes et des bâtonnets, les spécificités chromatiques dans l'excitation des cônes - article ; n°1 ; vol.25, pg 34-84

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Description

L'année psychologique - Année 1924 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 34-84
51 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

N. Kleitman
Henri Piéron
III. Recherches sur l'établissement de la sensation lumineuse. -
Les caractères spécifiques des cônes et des bâtonnets, les
spécificités chromatiques dans l'excitation des cônes
In: L'année psychologique. 1924 vol. 25. pp. 34-84.
Citer ce document / Cite this document :
Kleitman N., Piéron Henri. III. Recherches sur l'établissement de la sensation lumineuse. - Les caractères spécifiques des
cônes et des bâtonnets, les spécificités chromatiques dans l'excitation des cônes. In: L'année psychologique. 1924 vol. 25. pp.
34-84.
doi : 10.3406/psy.1924.6129
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1924_num_25_1_6129Ill
RECHERCHES SUR L'ÉTABLISSEMENT DE LA
SENSATION LUMINEUSE1
Les caractères^ spécifiques des cônes et des bâtonnets.
Les spécificités chromatiques dans l'excitation
des cônes.
Par N. Kleitman 2 et H. Pi/éron.
ï. — INTRODUCTION. MÉTHODE
Les recherches nombreuses qui ont été poursuivies sur le
rôle que joue la durée de l'excitation dans le niveau atteint par
la sensation lumineuse, sur l'accroissement de ce niveau en
fonction du temps d'action de la lumière, n'ont pas tenu suff
isamment compte de l'hétérogénéité fondamentale de la rétine
humaine.
1. Nous avons publié une série de notes sur les résultats principaux de
ces recherches : L'étude de la phase d'établissement de la sensation lumineuse
par excitation élective des cônes et des bâtonnets. — Loi de variation de la
durée de la première phase dans l'établissement de la pour des
excitations lumineuses croissantes des cônes et des bâtonnets. — Des diff
érences spécifiques entre les cônes et les bâtonnets dans l'établissement de la
sensation lumineuse. — De l'existence de constantes spécifiques différentes
pour les radiations chromatiques fondamentales dans de la lumineuse par excitation exclusive des cônes rétiniens C. R. Soc. de
Biologie, t. CXI, 1924, p. 453, 456 et 524, t. CXII, 1925, p. 26. - Sur la
vitesse d'établissement de la sensation lumineuse et la grandeur de l'ondu
lation de prééquilibre pour des excitations monochromatiques d'intensité
variable . C. R. Ac. des Sciences, t. CLXXX, 1925, p. 393.
2, Fellow in Physiology of the National Research Council (U, S.) ET PIERON. RECHERCHES SUR LA SENSATION LUMINEUSE 35 XLEITMAN
Les éléments récepteurs de la rétine étant de deux sortes,
chaque catégorie ayant des constantes spécifiques d'excitabilité
différente, et la répartition des éléments n'étant nullement
homogène, il en résulte nécessairement que, suivant le lieu de
l'excitation rétinienne et la grandeur de la plage excitée, la
sensation dépendra, à des taux très inégaux, de l'excitation
des cônes et des bâtonnets, d'où une cause de variabilité consi
dérable dans les résultats numériques et dans l'allure des lois
quantitatives qu'on peut être appelé à formuler.
Suivant la directive générale donnée par l'un de nous, il était
donc nécessaire de procéder à une étude expérimentale dans
laquelle l'excitation des cônes et celle des bâtonnets seraient
isolément réalisées.
Pour obtenir une excitation exclusive des cônes, il suffit d'uti
liser l'hétérogénéité topographique de la Tétine ; en vertu de
cette hétérogénéité, en effet, la région centrale se trouve dé
pourvue de bâtonnets, ceux-ci ne commençant à apparaître,
en petit nombre, qu'à une distance de 0mm,22 du point de fixa
tion central de la fovea.
Mais, trop souvent, on se figure que, du moment qu'on fixe
une surface, son image se trouve projetée à coup sûr au centre
■de la fovea. Ceci n'est vrai que pour l'oeil adapté à la lumière,
fixant des surfaces bien éclairées, blanches, rouges, jaunes ou
vertes. Mais l'œil adapté à l'obscurité tend à fixer avec une
région relativement périphérique, et il en est de même quand
l'œil, quelle que soit son adaptation, regarde une surface fai«
blement lumineuse, de couleur bleue.
Il est donc nécessaire d'assurer la fixation oculaire fovéale.
Pour le faire, il faut utiliser un point de fixation dont l'image
*ie sera nette que si elle se forme justement sur la fovea, un
point rouge d'une luminosité moyenne, qui, n'étant pas vu
par les bâtonnets (dont la sensibilité aux grandes longueurs
d'onde est presque nulle), ne pourra être fixé que dans une
région riche en cônes, comme l'est la fovea.
A faible distance de ce point de fixation, on pourra projeter
sur la rétine des images lumineuses de petite surface, qui n'exci
teront que des cônes, se formant dans la région privée de bâ
tonnets. Pour agir seulement sur dés bâtonnets, il faudra, en
revanche, projeter les images lumineuses à une certaine dis
tance du point de fixation fovéal, distance pas trop grande
toutefois, car les capacités perceptives de la périphérie rét
inienne sont très réduites, mais assez grandes pour que la rétine 36 MÉMOIRES ORIGINAUX
se montre déjà riche en bâtonnets. Seulement, les cônes se
trouvant dispersés sur toute l'étendue de la rétine, cette excita
tion relativement périphérique ne sera pas, par là même, l
imitée à l'autre catégorie d'éléments récepteurs. Pour obtenir
leur excitation exclusive, il faut alors utiliser l'inégale sensibilité
des cônes et des bâtonnets aux lumières de longueur d'onde
extrême : De même que les rayons rouges sont perçus par
l'intermédiaire des cônes seuls alors que les bâtonnets n'y sont
pas sensibles, de même — mais inversement — les rayons
bleus, de courte longueur d'onde, fort bien perçus par l'inte
rmédiaire des bâtonnets, laissent les cônes à peu près insensibles.
Ainsi donc, avec des rayons bleus agissant sur une zone rel
ativement périphérique, pour des intensités lumineuses n'atte
ignant pas un trop haut niveau, on obtient une sensation par
l'intermédiaire des bâtonnets seuls, la fovea se montrant
aveugle pour dès plages éclairantes qui paraissent très lumi
neuses dans la région excitée, tandis que le point de fixation
rouge fovéal disparaît au contraire quand son image vient se
peindre dans cette dernière région.
L'emploi permanent d'un point de fixation fovéal, négligé
par un très grand nombre de chercheurs, a d'ailleurs une im
portance capitale dans des recherches sur l'influence du temps
en matière d'intensité de sensation. En effet, pour que l'accroiss
ement de l'action excitatrice au fur et à mesure de sa durée
se produise réellement, il faut que l'excitation continue à
agir au niveau des mêmes éléments récepteurs, que l'œil reste
donc immobile. Or l'immobilité oculaire est impossible sans
point de fixation, c'est un fait bien connu. Au moment où
survient une excitation passagère en l'absence de point de
de fixation, l'œil est en mouvement, et l'excitation suscite
un déplacement oculaire inévitable. Une partie au moins de
l'excitation se fait donc sur une rétine qui se déplace, et, sauf
si la plage est très grande, ce qui permettrait à la région cen
trale d'être excitée de façon continue, ce ne sont pas les mêmes
éléments récepteurs qui se trouvent intéressés par l'excita
tion au début et à la fin de celle-ci.
Même avec un point de fixation, d'ailleurs, les mouve
ments involontaires de l'œil se produisent encore assez souvent,
surtout si la fixation est prolongée, et quand il y a de la fa
tigue. C'est la principale cause d'erreur, le principal facteur
de variation dans les recherches sur les temps d'action de la
lumière. Quand on s'attend à voir une plage lumineuse et ET PIERON. RECHERCHES SCR LA SENSATION LUMINEUSE 37 KLE1TMAN
qu'on ne voit rien, il se déclanche des mécanismes autoira-
tiques d'exploration, difficiles à éviter, surtout dans l'œil
adapté a l'obscurité et qui n'a plus ses réflexes de fixation
fovéale. Or,

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