Recherches sur la fatigue intellectuelle scolaire et la mesure qui peut en être faite au moyen du dynamomètre - article ; n°1 ; vol.11, pg 1-37
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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 1-37
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alfred Binet
Recherches sur la fatigue intellectuelle scolaire et la mesure qui
peut en être faite au moyen du dynamomètre
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 1-37.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. Recherches sur la fatigue intellectuelle scolaire et la mesure qui peut en être faite au moyen du dynamomètre. In:
L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 1-37.
doi : 10.3406/psy.1904.3664
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_3664L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME XI
PREMIÈRE PARTIE
MÉMOIRES ORIGINAUX
RECHERCHES SUR LA FATIGUE INTELLECTUELLE
SCOLAIRE ET LA MESURE QUI PEUT EN ÊTRE
FAITE AU MOYEN DE L'ESTHÉSIOMÈTRE
I
PLAN D'EXPÉRIENCES
Voici à la suite de quelles circonstances j'ai été amené à
entreprendre, dans les écoles primaires de Paris, des recherches
assez nombreuses sur la mesure de la fatigue intellectuelle par
l'esthésiométrie.
Mon attention a été attirée depuis longtemps sur l'impor
tance de l'étude de la fatigue intellectuelle, et j'ai publié il y a
plusieurs années, avec la collaboration de V. Henri, un livre
sur cette question, où nous avons exposé surtout les méthodes
scolaires qui avaient été proposées pour la mesure de la fatigue '.
D'autre part, plus récemment, je me suis occupé longuement
de la sensibilité tactile ; et les lecteurs de V Année 2 se rappellent
sans doute les articles nombreux où j'ai exposé des modifica
tions de technique pour la mesure de la sensibilité tactile, la
distinction du type simpliste et du type interprétateur, les
changements dans la position du seuil qui se produisent sous
l'influence de l'exercice. J'étais donc tout disposé à joindre
1. La fatigue intellectuelle, par A. Binet et V. Henri, Schleicher frères.
2. Année psychologique, t. IX.
l'année p&ychologique. xi. 1 2 MÉMOIRES ORIGINAUX
ensemble ces deux études, et à rechercher si bien réellement,
quand un élève est fatigué par un travail intellectuel intense
et prolongé, son sens tactile subit une diminution mesurable
d'acuité.
Un léger scepticisme m'arrêtait. Je connaissais les expé
riences de Griesbach1, Vannod2, Wagner3, Blazek4, qui pré
tendaient que l'effet de la fatigue intellectuelle sur le toucher
est indéniable; mais je savais que des expérimentateurs tout à
fait sérieux avaient révoqué en doute ces assertions ; notam
ment Leuba5, Germann6, Ritter7, Bolton 8, et Kraepelin 9
s'étaient inscrits en faux avec la dernière énergie, comme le
démontre suffisamment le titre bien expressif qu'ils ont donné
à certains de leurs articles. De plus, on ne combattait pas
Griesbach par des raisons théoriques, toujours sujettes à cau
tion ; ces auteurs avaient pris la peine de recommencer les
expériences, le plus souvent en se prenant eux-mêmes comme
sujets, ou en opérant sur des adultes, et ils avaient obtenu des
résultats entièrement ou presque entièrement négatifs. Thorn-
dike10 était même allé jusqu'à conclure que la fatigue ment
ale n'est point une chose qui se mesure.
Je n'avais pas fait personnellement des expériences assez
attentives pour avoir le droit d'émettre une opinion; mais
j'avais vu faire autour de moi quelques recherches sommaires
dont les conclusions m'avaient donné bien des doutes. Ainsi,
Y Année psychologique a fait allusion, discrètement, à quelques
expériences de mon collaborateur Victor Henri, qui avait une
fois mesuré la sensibilité tactile de quelques élèves-maîtres
1. Griesbach, Energetik und Hygiene des Nervensystems in die Schule.
Leipzig, 1895.
2. Vannod, La fatigue intellectuelle et son influence sur la sensibilité
cutanée. Genève, 1896. Thèse.
3. Wagner, Unterricht und Ermüdung. Saml. von Abhandl. Paedag.
Psychol. Berlin, 1898.
4. Blazek, Ermüdungsmessungen mit dem Federaesthesiometer an
Schülern des Franz-Joseph-gymnasiums im Lemberg. Zeitschrift für Pae-
dagogische Psychol., 1899, p. 311.
d. Leuba, On the Invalidity of the Griesbach Method of determining
Fatigue. Psych. Review, nov. 1899.
6. Germann, On the of the Esthesiometric Method as a Mea
sure of mental Fatigue. Psych. Rev., VI, nov. 1899.
7. Hitter, Ermüdungsmessungen. Zeitsch. für Psychol., 1900, XXIV.
8. Bolton, Ueber die Beziehungen zwischen Ermüdung, Raumsinn der
Haut und Muskelleistung. Kraepelins Psycholog. Arbeiten, Band IV, Heft
II, 1902.
9. Kraepelin, Arch, für die Gesamte Psychologie, I, 1903, 16.
10. Thorndike, Mental Fatigue. Psychol. Review, sept. 1900. BINET. — SUR LA FATIGUE INTELLECTUELLE SCOLAIRE 3 A.
d'une École normale d'instituteurs, avant et après une compos
ition difficile; et M. V. Henri constatait, avec un peu d'ironie,
que le sens du toucher n'avait nullement varié d'une épreuve à
l'autre. Il s'était cependant servi d'une technique excellente,
que nous avions organisée ensemble, et qui du reste appartient
en partie à M. Meumann, le distingué professeur de Zurich ;
j'étais donc tout disposé à croire — un peu superficiellement,
je l'avoue, — que M. Griesbach et ses élèves avaient commis
des erreurs de technique. L'étude du toucher m'avait paru si
délicate, et tellement entourée d'embûches, que cette conclusion
avait pour elle beaucoup de probabilités.
Cependant, je reçus sur ces entrefaites le beau travail du
Dr Ley, d'Anvers *, sur l'arriération intellectuelle, et j'y lus
avec intérêt que le Dr Ley s'était préoccupé du surmenage des
enfants débiles. Il avait mesuré leur toucher, après la fatigue
intellectuelle, et il trouvé une diminution réelle d'acuité,
mais assez légère. Ce qui me frappa le plus, je l'avoue, c'est que
Ley emploie scrupuleusement la méthode que j'ai organisée,
et qu'il a évité ainsi bien des erreurs de technique.
Puis, vint le congrès d'hygiène de Nuremberg2, où Griesbach
et ses élèves ont apporté de nouveaux résultats pour démontrer
que les expériences sur le toucher sont significatives; van
Schuyten, au même congrès, vint affirmer que la méthode esthé-
siométrique est la meilleure pour mesurer la fatigue scolaire;
cet auteur est généralement prudent, et il a l'esprit critique. A
la suite du congrès de Nuremberg, M. Chabot, professeur à
l'Université de Lyon, publia un compte rendu dans la Revue
'pédagogique (1904), et, sans conclure sur la controverse à
laquelle il venait d'assister au congrès, me demanda fort cour
toisement de dire mon sentiment.
Je me mis aussitôt en relation avec M. Chabot, et voici ce que
je lui proposai : il rédigerait un rapport sur la question, où il
exposerait, avec autant de détails que possible, les faits constatés
par les physiologistes allemands; de mon côté, je formerais à
Paris, dans notre Société libre pour l'étude de Venfant, une
commission qui serait spécialement chargée d'étudier cette
question de la fatigue intellectuelle. La commission, après avoir
entendu le rapport de M. Chabot, se mettrait à l'œuvre, et
1. Ley, L'arriération mentale, Bruxelles, 1904, p. 199 et suiv.
2. Voir dans le premier numéro des Archives internationales d'hygiène
scolaire, Leipzig, 1905, le travail de Sakaki sur la question, travail qui
fut lu au Congrès. v 4 MÉMOIRES ORIGINAUX
'entreprendrait des recherches dans les écoles primaires de Paris.
Ainsi fut fait.
M. Chabot a bien voulu rédiger ce rapport pour notre com
mission de fatigue intellectuelle, et il a fait le voyage de Lyon
à Paris pour venir nous le lire lui-même, nous donnant ainsi
une preuve de sympathie qui m'a profondément touché, et
dont je le remercie vivement.
La commission de la fatigue intellectuelle qui s'était réunie à
l'École Turgot pour l'entendre était nombreuse; il y avait là
M. Belot, inspecteur primaire de Paris, Mme Rauber, inspect
rice primaire de Paris, Mlle Billotey, directrice de l'École
normale d'institutrices de la Seine, M. Baguer, directeur de
l'Institut départemental des sourds-muets, M. Philippe, et de
nombreux directeurs d'école, instituteurs et institutrices de
Paris, MM. Azaïs, Goumy, Guilbert, Leborgne, Vaney, Buzenet,
Mmes Bellanger, Cleray

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