Recherches sur le dressage automatique - article ; n°1 ; vol.24, pg 134-150
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Description

L'année psychologique - Année 1923 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 134-150
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 4
Langue Français
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Extrait

Claude Bussard
VII. Recherches sur le dressage automatique
In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 134-150.
Citer ce document / Cite this document :
Bussard Claude. VII. Recherches sur le dressage automatique. In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 134-150.
doi : 10.3406/psy.1923.4504
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1923_num_24_1_4504VII
RECHERCHES SUR LE DRESSAGE AUTOMATIQUE
Par Ci Aude Bussard
Le but que je m'étais proposé tout d'abord, en entreprenant
des recherches sur le dressage, était purement technique; et ne
présentait pas en lui-même de caractère scientifique. Il s'agis
sait de se rendre compte si le cerveau animal ne peut remplacer
le cerveau humain dans de nombreuses opérations industrielles
simples, et s'il ne peut même lui être préféré dans certains
cas, les sens des animaux dans leur ensemble ayant, sur ceux
de l'homme, l'avantage d'une portée et d'une puissance extr
êmement supérieures.
On a souvent répété que l'industrie évoluait vers un ma
chinisme généralisé, et que les organes inertes tendraient de
plus en plus à se substituer aux « rouages vivants ». J'incline
néanmoins à penser qu'il en sera sans doute autrement. La
machine remplace avantageusement F animal comme moteur :
la matière vivante ayant sur la matière inerte une supériorité
superflue ou nuisible (l'animal n'étant pas que muscle, ne
s'adapte qu'imparfaitement au rôle qu'on veut lui faire jouer ;
il possède une série d'organes inutiles, nuisibles au but pours
uivi) ; la machine, dans un champ d'action limité, atteint une
puissance beaucoup supérieure.
Mais, tout semblablement, le cerveau animal pourra avan
tageusement remplacer le cerveau humain, là où sa supériorité
est superflue et même nuisible (travaux taylorisés à l'extrême),
où son emploi est un pur gaspillage, où le cerveau animal,
dans un champ d'action limité, peut atteindre, par sa spécificité
même, une puissance plus grande, où la concurrence de la
machine, enfin, est encore loin de pouvoir se faire sentir.
A l'occasion de ces recherches industrielles, j'ai dû entre
prendre une étude psychologique à caractère scientifique.
C'est de cette seulement que je rendrai compte ici. RECHERCHES SUR LE DRESSAGE AUTOMATIQUE 135 BUSSARD.
L'intérêt principal des recherches dont nous devons parler
Tesi.de:. non pas dans des faits nouveaux apportés au dossier
du comportement des différents animaux observés dans les
appareils employés, mais dans les appareils eux-mêmes. J'ai
cherché à donner quelques exemples de ce que des appareils
semblables permettraient d'obtenir ; il appartient aux spé
cialistes de la psychologie d'en tirer tout ce que la science: en
peut attendre ; mon travail fut d'invention beaucoup plus que
de recherche.
* * *
Les appareils utilisés jusqu'ici en psychologie zoologique
étaient relativement rudimentaires, et cela se conçoit aisément
si l'on songe que cette branche de la science intéresse, jusqu'à
présent, beaucoup plus les savants que les techniciens de la
construction mécanique.
Des labyrinthes de formes variées ont été employés par
divers auteurs [Yerkes, Thorndike, Piéron, Roux, Porter entre
autres], pour l'étude des invertébrés et des vertébrés-1. Mais
l'emploi de dispositifs semblables a donné lieu à un certain,
nombre de critiques, en particulier quant à là possibilité, pour
le sujet, de se guider sur l'odeur subsistant de ses passages
antérieurs.
D'autres auteurs [Porter, Kinnaman, Thorndike, etc.], ont
utilisé des récipients a ouvrir, nécessitant le déclanchement
d'un certain nombre de verrous ou loquets. Cette méthode est
intéressante^ mais l'ouverture d'un récipient est un phénomène
un peu complexe pour la commodité de l'étude scientifique.
Yerkes, au lieu d'employer l'appât d'aliment«, utilisa l'i
nfluence particulièrement active des sensations désagréables*
Des secousses électriques avertissaient le sujet qu'il avait fait
fausse route.
Pawlofî fit associer par ses souris l'image auditive d'une
sonnerie électrique et celle d'aliments. Cette méthode se prête
à une grande rigueur et l'utilisation des phénomènes de sécrétion
psychique a permis d'étudier de façon précise les associations
d'images.
Quelque intérêt que présentent ces diverses méthodes, elles
exigent la présence constante d'un être humain et il intervient,
1. Voir I^iéron, UEvolution de la Mémoire, Paris, 1910. 136 MÉMOIRES ORIGINAUX
pour la plupart d'entre elles, un trop grand nombre de facteurs qu'on puisse tirer avec facilité des conclusions précises.
En ce qui concerne la psychologie expérimentale, les progrès
de la science sont liés plus étroitement qu'ailleurs au perfe
ctionnement des appareils utilisés, puisque la science pure
dépend uniquement de ces perfectionnements.
Il n'est pas douteux qu'une utilisation industrielle, si faible
8oit-elle, des données de la science psychologique, susciterait
chez les spécialistes de la construction mécanique, un courant
d'intérêt pour une branche d'industrie aussi neuve, qui per
mettrait un essor nouveau de la science pure, puisque les expé
riences, au lieu d'être le fait du hasard ou de l'expérimentation
scientifique, seraient répétées indéfiniment dans l'accompli
ssement des besognes de l'usine.
M'inspirant des idées qui précèdent, j'ai établi sept appareils
différents dans le Service de Microbiologie Agricole, dirigé
par M. Danysz, à l'Institut Pasteur de Paris. Là se trouvaient
réunis les éléments nécessaires au travail entrepris : d'une
part, un atelier de mécanique et, de l'autre, des sujets suff
isamment nombreux.
J'ai successivement construit : un appareil d'essai pour chien
que j'ai dû rapidement abandonner pour des causes propres au
sujet à l'étude, un appareil d'essai à rats, mû entièrement à la
main, un modèle semblable mais de dimensions plus considé
rables (pour le dressage en commun de plusieurs sujets), un
modèle voisin, mais à commandes semi-automatiques, un semi-automatique permettant de faire discriminer au
sujet des objets quelconques, un appareil entièrement automat
ique mû par l'électricité, un de même genre plus
vaste, dont nous allons parler plus longuement, permettant
la discrimination d'objets quelconques par des sujets d'une
taille relativement grande. L'emploi successivement fait de ces
différents appareils à automatisme croissant, a montré quelles
devaient être les caractéristiques d'un appareil complètement
automatique rationnellement établi.
Les sujets étudiés ont été : un chien fox-terrier, des rats
blancs et des cobayes. Les nombreuses expériences réalisées sur
ces animaux m'ont permis de constater que les résultats obte
nus ne variaient pas en raison de l'intelligence seule des sujets,, RECHERCHES SUR LE DRESSAGE AUTOMATIQUE 137 BUSSARD.
car cette intelligence pouvait se trouver inhibée par la crainte
ou la « nervosité ». Ce qu'il importe de considérer, pour un
animal donné, c'est l'intelligence disponible pendant une expér
ience, c'est-à-dire, en quelque sorte, le produit de l'intell
igence du sujet par sa « nervosité. » C'est ce dernier facteur qui
m'obligea rapidement à' abandonner le chien, dont le produit
Intelligence x « Nervosité » s'est montré inférieur à celui
du rat blanc. Le cobaye, si craintif vis-à-vis de l'homme, a fait
preuve, dans les appareils, d'une placidité remarquable, supé
rieure encore à celle du rat blanc. Son intelligence disponible ea
temps d'expérience était cependant inférieure à celle de ce
dernier.
Fig. i
Appareil dresseur. En bas, à droite : disque des contacts électriques. —
A : Allumage du projecteur. — B : « Réflexion » du sujet. — E : Electri
sation. — R. Repos. — 1. Circuit du projecteur. — 2. Circuit d'électrisa-
tion du sol foncé. — 3. d'électrisation du sol clair.
L'appareil dont

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