Recherches sur les courbes d acquisition dans la mémoire verbale et la mémoire sensori-motrice (Habitude) - article ; n°1 ; vol.19, pg 118-160
44 pages
Français

Recherches sur les courbes d'acquisition dans la mémoire verbale et la mémoire sensori-motrice (Habitude) - article ; n°1 ; vol.19, pg 118-160

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
44 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1912 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 118-160
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henri Piéron
III. Recherches sur les courbes d'acquisition dans la mémoire
verbale et la mémoire sensori-motrice (Habitude)
In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 118-160.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. III. Recherches sur les courbes d'acquisition dans la mémoire verbale et la mémoire sensori-motrice (Habitude).
In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 118-160.
doi : 10.3406/psy.1912.3897
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1912_num_19_1_3897MÉMOIRES ORIGINAUX 118
ressemblance de cette première phase du souvenir avec la
phase correspondante de la sensation. Nous aurons à examiner
de plus près cette ressemblance qui se poursuivra au cours des
autres phases.
III
RECHERCHES SUR LES COURBES D'ACQUISITION DANS LA
MÉMOIRE VERBALE ET LA MÉMOIRE SENSORI- MOTRICE
(HABITUDE)
1° Les courbes d 'acquisition.
Il y a deux manières d'envisager les phénomènes d'acquisi
tion. Ou bien on peut se demander comment varie le nombre
de répétitions nécessaires pour produire un effet mnémonique
donné en fonction de la grandeur de l'acquisition
visée; ou bien on se contente simplement de suivre le progrès
de la fixation au fur et à mesure des répétitions, au cours d'une
acquisition mnémonique.
En ce qui concerne le premier point de vue, on constate des
divergences dans les résultats.
Binet a montré que le temps nécessaire à l'acquisition des
chiffres s'accroissait très vite quand augmentait le nombre de à apprendre : pour 11 chiffres, il faudrait 0 sec. 36 par
chiffre, pour 13, 3 sec, et, pour 14, 5 sec. 8.
Diamandi apprenait 10 chiffres à raison de / sec. 7 par
chiffre; 20 à raison de 6 sec; 50 à de 8 sec. 4; 100 à
raison de 15 sec. *.
Le Dr Ruckle de Cassel, étudié par Müller 2, et calculateur mer
veilleux, apprend 25 chiffres en 20 secondes, à raison de 0 sec 8
par chiffre, 100 en 210, à raison de 2 sec. / par chiffre et 200 en
13 minutes, à raison de 4 sec 9 par chiffre.
Ebbinghaus constate, en procédant à des répétitions succes
sives sans intervalle que, pour 7 syllabes, il suffit d'une lecture,
soit 0, 14 par syllabe; pour 12 il faut 1 ,33 répétition
par syllabe ; pour 16, /, 87; pour 24, 1,83-, pour 26, 2, 11 ; en
exigeant deux récitations correctes consécutives, il obtient
1. A. Binet, Psychologie des grands calculateurs et des joueurs d'échec,
Paris, 1895.
2. G. E. Müller, Zur Analyse der Gedächtnistätigkeit und des Vorstel-
lungs Verlaufes, I, Leipzig, 1911. — SUR LES PHÉNOMÈNES DE MÉMOIRE H 9 P1ÉR0N.
1 ,30 repétition par syllabe avec 10; 1,77 avec 13; 2,0 avec
16; et, enfin, 2,0 encore avec 19 *.
Florence B. Barnes note que, pour 6 syllabes, il suffit d'une
lecture, soit 0,16 par syllabe, et, pour 12 15 lectures,
soit / ,25 par syllabe 2.
Par la méthode de reconnaissance, Reuther, présentant des
séries de 4, de 8 et de 13 chiffres, note
qu'au tolal le nombre d'éléments rete
nus sur 1 248 est de 1 196, 1 005 et 808
chez un sujet, de 936, 259 et 408 chez
un autre, ce qui indique une décrois
sance régulière3.
Cependant Ebbinghaus note que,
si on apprend plus vite 96 syllabes en
8 séries de 12 (158 répétitions) qu'en
6 de 16 (186), en revanche on
apprend plus vite deux groupes de 36
syllabes (134 répétitions) que trois
groupes de 24 (112 répétitions), ce qui
va à rencontre de la loi précédente.
Et Lipmann 4 établit par la « Treffer
méthode » que, plus on a à acquérir Fig. 5. — Courbe des chif
fres retenus après chaque et plus vite on acquiert (fig. 5). Pour
répétition, lorsqu'il y en 10 syllabes à apprendre, on en retient a 10, 12, 14 ou 16 àappren-
dre (Lipmann). en moyenne 4,8 au bout de 4 répéti
tions ; pour 12, 5,4 ; pour 14, 6,4 ; pour
16, 6,9. Cela revient à dire que le nombre de répétitions néces
saires pour fixer une syllabe est de 0,81 pour 10, de 0,74
pour 12, de 0,62 pour 14, de 0,58 pour 16 5.
Enfin, tout récemment, Henmon constate aussi une décrois-
1. Ebbinghaus, Ueber das Gedächtniss, Leipzig, 1885.
2. Florence B. Barnes, Some aspects of memory of the Insanes. The
American Journal of Psychology, 1908, XIX, 1, p. 43-57.
3. F. Reuther, Beiträge zur Gedächtnisforschung, Psychologische
Studien, I, 1, 1905, p. 4-102.
4. Otto Lipmann, Die Wirkung der einzelnen Wiederholungen auf
verschieden starke und verschieden alte Assoziationen. Zeitschrift für
Psychologie, XXX, 1904, p. 195-233.
5. Je laisse de côté les résultats de Pentschew (Untersuchungen zur
QEkonomie und Technik des Lernens, Archiv für die gesamte Psychologie,
I, p. 517), parce qu'ils sont suspects; en effet, par la méthode des lectures
totales, il indique que 16,6 répétitions sont nécessaires pour acquérir
2 strophes, il en faudrait 15,7 pour 4 strophes, et 12 seulement pour
5 strophes! Par la méthode des lectures fragmentées, les nombres de répé
titions nécessaires seraient respectivement de 21,4 de 33,5 et de 45. 420 MÉMOIRES ORIGINAUX
sance relative du nombre de répétitions nécessaires à une
acquisition quand augmente la longueur de la série à apprendre,
ainsi d'ailleurs qu'une augmentation corrélative de la ténacité
(comme Jesinghausl'a noté dans un travail simultané que nous
citerons plus loin). Le fait fut vérifié avec des sujets entrainés
ou non, et il apparut plus nettement pour l'acquisition de textes
ayant un sens (poésie ou prose) que pour de
syllabes1.
Voilà des faits exactement inverses.
Mais tout d'abord il faut noter qu'on n'a pas le droit de
comparer le nombre maximum d'éléments que l'on peut répéter
au bout d'une seule présentation à un nombre quelconque
retenu après une série de répétitions.
Dans le premier cas il ne s'agit que de mémoire immédiate,
c'est-à-dire d'une persistance passagère, fugitive, tout à fait
différente de la fixation durable nécessaire pour la répétion
d'une série après présentations répétées. Il s'agit la d'une
persistance proche de la simple persistance sensorielle; on
doit donc toujours trouver un saut entre la présentation
unique qui permet de répéter immédiatement un nombre
donné d'éléments, et les présentations nécessaires à la répéti
tion d'un nombre d'éléments supérieur à ce dernier, fût-ce
d'une unité. On n'a guère le droit de faire de comparaison
entre ces deux phénomènes dont les différences sont devenues
classiques.
Mais, en dehors de ce premier terme des séries, on con
state bien un antagonisme entre les résultats que nous avons
signalés.
Je crois que cet antagonisme est dû aux conditions diff
érentes d'expérimentation : plus le nombre des éléments à fixer
est grand, et plus on a à craindre une inhibition de fatigue
quand les répétitions sont ininterrompues; mais s'il y a des
pauses entre les répétitions, l'effet de la fatigue peut être
éliminé plus ou moins complètement, et il peut apparaître alors
un effet inverse de la grandeur des séries à fixer, accélérant la
fixation 2.
1. V. A. G. Henmon. The Relation between Amount to be learned and
retention. XX Am. Meeting of Amer. Psychol. Association. Gf: Psycholo
gical Bulletin, IX, 2, 1912, p. 85.
2. Ce travail était écrit lorsque j'ai eu connaissance par un compte
rendu du Journal of Philosophy, Psychology and Scientific Méthodes (XIX,
14, 1912, p. 385-387) d'une communication à la section de New-York de
l'American Psychological Association (Congrès de mai 1912) par Darwin — SUR LES PHÉNOMÈNES DE MÉMOIRE 121 PIÉRON.
Nous reviendrons sur ce point, tout d'abord à propos de nos
recherches sur les progrès de la fixation au cours des répétitions, qui ont été faites avec des séries de longueur diffé
rente, et ensuite à propos des hypothèses interprétatives.
Nous signalerons seulement qu'en procédant à l'acquisition
libre, ininterrompue, nous avons obtenu comme Binet, Ebbin-
ghaus, etc., une difficulté croissante pour l'acquisition des
chiffres avec des séries plus longues, à l'inverse de ce que nous
avons constaté en ménageant des intervalles fixes entr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents