Recherches topographiques sur la discrimination tactile - article ; n°1 ; vol.20, pg 160-181
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Description

L'année psychologique - Année 1913 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 160-181
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 6
Langue Français
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Extrait

Anatole Toltchinsky
VI. Recherches topographiques sur la discrimination tactile
In: L'année psychologique. 1913 vol. 20. pp. 160-181.
Citer ce document / Cite this document :
Toltchinsky Anatole. VI. Recherches topographiques sur la discrimination tactile. In: L'année psychologique. 1913 vol. 20. pp.
160-181.
doi : 10.3406/psy.1913.4333
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1913_num_20_1_4333du laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne. Travail
VI
RECHERCHES TOPOGRAPHIQUES
SUR LA DISCRIMINATOIN TACTILE1
Par Anatole Toltchinsky.
INTRODUCTION
Nous croyons utile, avant d'aborder l'exposé de nos recher
ches, d'examiner l'état actuel du problème de la répartition de
la finesse de discrimination tactile.
Après les recherches de G. Tawney2 qui avait renoncé
complètement à fixer pour certains sujets le seuil de la sensa
tion double, trouvant des variations énormes d'une séance à
l'autre, Binet 3 tenta aussi dans ses travaux de démontrer
l'impossibilité d'une mesure exacte de la sensation double.
« L'analyse a montré » à Tawney, dit Binet, que les sujets
« ne dirigent pas tous de la même manière leur attention, ils ne
tiennent pas compte des mêmes particularités pour régler leurs
réponses, et par conséquent ces réponses qui sont données par
des personnes différentes n'ont pas nécessairement la même
signification, quoiqu'elles soient données avec les mêmes
mots. »
Tawney pensait aussi que l'exercice a une influence sur
l'acuité tactile, en diminuant le seuil, que les variations jour
nalières peuvent atteindre 5 et même 10 mm. Il affirmait qu'une
relation étroite existe entre la valeur du seuil et l'apparition
1. Les recherches ont été faites pendant l'année 1912-1913 dans le
laboratoire de psychologie physiologique de la Sorbonne.
2. Ueber die Wahrnehmung zweier Punkte mittelst des Tastsinnes mit
Rücksicht auf die Frage der Uebung und die Entstehung der Vexirfehler.
Phil. Stud., XII. Voir aussi l'article de Tawney : Phil. Stud., XI.
3. Binet, La mesure de la sensibilité. Année psychologique, 1903, et
Les simplistes, les distraits, les interprétateurs. Année psychologique, 1903. A. TOLTCHINSKY. — RECHERCHES TOPOGRAPHIQUES 161
des « Vexirfehler », de l'illusion paradoxale1, qui consiste à
croire qu'on sent deux pointes quand en réalité une pointe
unique est appliquée. Les Vexirfehler, d'après Tawney etBinet,
se produisent sous l'influence de l'exercice; avec l'éducation
du sujet le nombre des erreurs sur la pointe unique augmente.
L'erreur se produit surtout quand l'attention du sujet est bien
fixée sur les contacts, car l'illusion, d'après Tawney, provient
de ce que le sujet analyse sa sensation.
L'ordre des excitants, croit Binet, a aussi de l'importance.
En partant d'un écart inférieur au seuil, que l'on augmente
successivement jusqu'à ce qu'on arrive à la perception double,
on obtient souvent un seuil beaucoup plus élevé qu'en dimi
nuant l'écart jusqu'au moment où le sujet dit ne sentir plus
qu'une pointe.
Binet a démontré que les différences individuelles modifiaient
profondément les résultats esthésiométriques ; il a établi un
classement des sujets. Les sujets de la première classe, ou
simplistes, comme il les appelle, ne répondent deux qu'au
moment où ils sentent tout à fait clairement les deux pointes.
L'absence d'illusion paradoxale pour la pointe unique est le
caractère le plus important de cette classe. Mais « si on répète
longuement les expériences de manière à faire l'éducation
tactile du sujet, cette perception exacte de la pointe unique
commence à faiblir; des erreurs se produisent )).
Les sujets de la seconde classe, interprétateurs, ordinaire
ment plus instruits ou plus intelligents que les simplistes,
tiennent compte pour leurs interprétations de petits détails
auxquels le sujet de la première classe ne fait pas attention. Ils
donnent aussi plus d'illusions, mais le seuil de la sensation
double est plus bas que chez les simplistes.
En 1905, A. Michotte 2, en faisant glisser l'une des pointes
de l'esthésiomètre sur la peau, l'autre demeurant immobile,
obtint des résultats très intéressants. Il constata qu'à l'état
d'attention, dans un champ continu de la peau, les cercles de
sensation ont une forme plus ou moins circulaire, mais chaque
fois que la pointe mobile doit traverser les plis articulaires, elle
est arrêtée par ce pli, c'est-à-dire que le sujet perçoit les deux
pointes dès que l'une d'elles franchit le pli articulaire, de telle
1. Solomons, Discrimination in cutaneous sensations. Psychol. Review,
IV, 1897. Messenger, Perception of Number through Touch. Ps. Revievi.
Monograph. Supplem., IV, 1903. Tawney, Phil. Stud., XI et XII.
2. A. Michotte, Les signes régionaux, 1905.
l'année psychologique, xx. 11 162 MÉMOIRES ORIGINAUX
sorte que le périmètre du champ se superpose partiellement
aux plis.
En outre, chaque fois que les champs de sensation sont pris
« du côté du bord de la main, les points adoptent aussi une
disposition spéciale, régulièrement parallèle au bord ».
En adoptant la méthode d'inattention, A. Michotte constate
aussi la constance de grandeur relative et de forme des champs
esthésiométriques .
« Notre surface cutanée est subdivisée en régions plus ou
moins étendues qui possèdent chacune une qualification géné
rale propre de la sensibilité tactile : le signe régional. »
Un autre fait apparaît à l'état d'inattention, très nettement,
c'est que tous les champs esthésiométriques ne sont pas inter-
férents « comme ceux que l'on détermine dans l'état d'atten
tion, mais qu'ils sont juxtaposés. Ils forment comme une
mosaïque, c'est-à-dire que la limite de l'un est la limite de
l'autre, exception faite pour les trois champs situés entre les
plis palmaire inférieur et d'opposition du pouce, entre lesquels
se fait une compénétration partielle. »
De nombreuses objections ont été faites à la méthode de
Michotte; lui-même les résume dans son travail. On indique
que la méthode qui consiste à faire glisser l'une des pointes sur
la peau, comporte de nouvelles sources d'erreurs : Le seuil
dépend de la vitesse avec laquelle nous écartons les pointes de
l'esthésiomètre, « quand l'écart se fait rapidement, la valeur
donnée comme seuil est plus grande que pour une vitesse
moindre ».
« Nous avons rencontré, en outre », dit Michotte plus loin,
« une nouvelle difficulté provenant de ce que, suivant notre
procédé, nous laissions l'une des deux pointes immobile, ne
faisant mouvoir que l'autre. Il arrive, au début des séances
surtout, quand le sujet n'est pas encore tout à fait adapté, qu'il
n'aperçoive qu'une seule pointe : celle qui est en mouvement. »
On objecte aussi que cette méthode favorise une autre cause
d'erreur, « car, les pointes s'écartant d'une façon continuelle, il
semble que, au moment où le sujet dit sentir deux pointes,
l'écart doive être plus grand qu'au moment où il les a perçues
de fait. Entre ces deux moments, en effet, se place le temps de
réaction. »
II y a des objections plus graves encore. La superposition du
périmètre des champs de sensation aux plis articulaires qui
limitent la plage est dû simplement « ou bien à un arrêt des .
TOLTCHINSKY. — RECHERCHES TOPOGRAPHIQUES 163 A.
pointes dans les plis, arrêt provoquant une variation dans leur
pression et favorisant ainsi leur distinction, ou bien même à
une qualité spéciale de la sensibilité de la peau au niveau de
ces plis ».
En outre, les objections faites aux méthodes esthésiomé-
triques par Binet et Tawney sont applicables aussi à la méthode
de Michotte.
Le travail de Foucault1 sur l'illusion paradoxale nous permit
en réalité d'employer à nouveau la méthode classique (consis
tant à placer simultanément les pointes de l'esthésiomètre sur
la peau du sujet) et en même temps de vérifier les résultats
obtenus par Michotte. <

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