- Réflexe conditionné, apprentissage et dressage - article ; n°1 ; vol.49, pg 325-339
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Description

L'année psychologique - Année 1948 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 325-339
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gérard de Montpellier
II. - Réflexe conditionné, apprentissage et dressage
In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 325-339.
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de Montpellier Gérard. II. - Réflexe conditionné, apprentissage et dressage. In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 325-
339.
doi : 10.3406/psy.1948.8364
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1948_num_49_1_8364II
RÉFLEXE CONDITIONNÉ, APPRENTISSAGE ET DRESSAGE
par G. de Montpellier
(Louvain)
Le problème des rapports entre le processus du conditionnement
et les faits d'apprentissage a fait l'objet de nombreuses études1.
Nous y avons consacré une brève analyse dans certains travaux
antérieurs 2. Quelques contributions récentes nous donnent l'occa
sion de revenir sur ce problème, dont l'importance théorique reste
considérable.
1. Nature du processus de conditionnement.
Lorsqu'on aborde le problème conditionnement, il y a lieu tout
d'abord de distinguer les faits de conditionnement et l'interpréta
tion de ces faits en termes de physiologie nerveuse. Les faits de
conditionnement sont des faits de comportement. Ces faits sont nomb
reux; mais le fait principal, tel qu'il a été décrit initialement par
Pavlov et ensuite par de nombreux autres expérimentateurs, con
siste essentiellement dans un phénomène de transfert ou de substitu
tion d'excitants vis-à-vis d'une réaction déterminée — considérée
souvent comme une réaction réflexe — substitution réalisée dans
certaines conditions, d'où le nom de réflexe conditionnel ou condi»
tionné donné à la réaction lorsqu'elle est déclenchée par le nouvel
excitant. Ces conditions sont, notamment, la concomitance plus ou
moins parfaite de présentation de l'excitant nouveau avec un exci
tant produisant la réaction d'une manière absolue ou inconditionnée.
Ce phénomène de transfert ou de substitution d'excitants peut
être représenté schématiquement de la manière suivante :
1. Miller et Konorski (1928), Konorski et Miller (1930, 1934, 1937),
Tolman (1934), Hilgard (1937), Hilgard et Marquis (1940), Hull (1943),.
Cappelen et Bouckaert (1947), (1948).
2. De Montpellier (1938, 1946). NOTES 326
Fig. 1.
E' = excitant primitivement neutre (conditionné).
E = initialement efficace (inconditionné).
R — réponse inconditionnée
. r = initiale.
L'interprétation de ce phénomène donnée par Pavlov, en termes de
physiologie nerveuse, fait appel, notamment, aux notions d'excita
tion, d'inhibition, d'irradiation et de concentration, notions se
référant à des états ou processus dynamiques du système nerveux
supérieur. Le phénomène de transfert s'explique par suite de l'ét
ablissement d'une certaine liaison ou communication — de nature
d'ailleurs fort peu précisée — entre le centre récepteur de l'excitant
inconditionné et le centre récepteur de l'excitant nouveau, l'excita
tion prenant naissance en ce dernier point étant en quelque sorte
drainée par irradiation vers le point à excitation plus élevée co
rrespondant au centre de l'excitant absolu1. Empruntant la voie
unissant le centre récepteur de l'excitant inconditionné au centre
effecteur de la réaction correspondante, l'excitation provoquée par
l'excitant nouveau peut ainsi atteindre ce centre effecteur et déclen
cher la réaction primitive.
Le schéma suivant illustre ce mécanisme :
-- -~Crc Ceirt— — Rin
i
Sine— -crlnc — Ceinc Ritte
Fig. 2.
'Cette interprétation semble avoir été admise pai? la plupart des
représentants de l'école de Pavlov2. Récemment, Konorski 3 a
Apporté certaines précisions et modifications à cette conception.
ht processus fondamental du conditionnement consisterait, suivant
«et auteur, dans la formation de nouvelles connexions fonctionnelles,
1. Voir Pavlov, trad. Anrep, 1927, p. 385.
2. Chez un certain nombre d'auteurs, notamment en Amérique, l'inte
rprétation des faits de conditionnement a été conçue principalement en
termes de connexions entre excitants et réponses, c'est-à-dire entre le
«entre récepteur de l'excitant conditionné et le centre effecteur de l'excitant
absolu. Voici, par exemple, un texte assez significatif de Hilgard et Mar
quis (1940) : « Conditioning is defined as an experimental procedure for
the establishment of simple associative connexions between stimuli and
responses » (p. 40). -
, Cette interprétation constitue assurément une divergence fondamentale
par rapport à celle de l'école de Pavlov; elle se heurte d'ailleurs à de grosses
difficultés, ainsi que Birch et Bitterman (1949)> notamment, l'ont montré.
3. Konorski (1948). DE MONTPELLIER, — RÉFLEXE CONDITIONNÉ 327 G.
c'est-à-dire de nouvelles jonctions synaptiques, entre les centre«
respectifs des excitants conditionné (centre émetteur) et incondi
tionné (centre récepteur). Si le mécanisme de l'irradiation est aban
donné, c'est cependant toujours un processus de communication
entre centres récepteurs qui est en jeu, et le schéma donné ci-dessus
s'applique aussi bien à la conception de Konorski qu'à celle de
Pavlov.
Une interprétation de ce genre rend aisément compte des faits de
conditionnement, dans la mesure où ceux-ci se conforment au schéma
du transfert. Mais, ainsi que l'a montré une observation plus atten
tive de ces faits, une telle conformité est rarement atteinte : la
réaction déclenchée par l'excitant nouveau ou conditionné est géné
ralement différente de celle provoquée par l'excitant absolu. La
différence ne porte pas seulement sur l'aspect quantitatif de la
réaction (intensité fréquence, vitesse, latence, etc.), mais également
sur sa forme et, notamment, sur la forme de l'ensemble du compor>
tement dans lequel s'intègre la réaction considérée. Ainsi, par
exemple, dans le conditionnement de la réaction salivaire, celle-ci
se présente dans un complexe bien différent, suivant qu'elle est
déclenchée par la présence de l'excitant nouveau ou par celle de
l'excitant absolu x. Il en va de même dans le cas du conditionnement
de réponses motrices d'approche ou de retrait vis-à-vis de certains
excitants, tels que nourriture ou chocs électriques, par exemple.
Le schéma du transfert représente un cas théorique, bien rarement
réalisé dans les conditions habituelles de ces expériences; la réponse
conditionnée n'est généralement pas identique à la réponse incon
ditionnée : elle est une réponse nouvelle.
Toutefois, cette réponse nouvelle n'est pas quelconque; elle se
réfère indubitablement à l'excitant absolu : elle présente, notamment,
un caractère de préparation vis-à-vis de cet excitant absolu, en ce
sens qu'elle permet à l'organisme de mieux l'atteindre ou de mieux
l'éviter, suivant les cas. En d'autres mots, la réponse conditionnée
est une réaction adaptée, non à la présence de l'excitant absolu,
mais à sa venue imminente, la fonction de l'excitant conditionné
consistant précisément à exprimer cette imminence. Il pourra se
faire que la préparation s'accommode d'une réplique, partielle tout
au moins, de la réaction initiale : on aura alors, en ce qui concerne
cet aspect partiel de la réaction, un phénomène de simple transfert
ou de substitution (ce sera le cas, par exemple, de la réaction sali
vaire, qui a déjà par elle-même un caractère préparatoire). Mais,
dans la plupart des cas. la préparation impliquera un mode de
réponse nouveau, totalement différent de celui de la réponse incon
ditionnée.
Cet aspect préparatoire de la réponse conditionnée se manifestant
1. Zéner, 1937. NOTES 328
dans les caractères mêmes de la réaction nouvelle, apparaît d'une
manière particulièrement nette dans certains faits que les expériences
de conditionnement ont révélés. Un premier fait de ce genre est
l'extinction expérimentale des réactions conditionnées : lorsque l'exci
tant absolu n'est plus présenté, la réaction conditionnée finit par
dispara

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