Réforme des prisons. Système cellulaire - article ; n°1 ; vol.12, pg 29-55

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Déviance et société - Année 1988 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 29-55
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

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• Publié par: DEVIANCE_ET_SOCIETE
• Publié le: 01 janvier 1988
• Nombre de lectures: 20
• Langue: Français
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Réforme des prisons. Système cellulaire
In: Déviance et société. 1988 - Vol. 12 - N°1. pp. 29-55.
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Réforme des prisons. Système cellulaire. In: Déviance et société. 1988 - Vol. 12 - N°1. pp. 29-55.
doi : 10.3406/ds.1988.1528
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1988_num_12_1_1528.
Déviance et Société, 1988, Vol. 12, N* 1, pp. 29-55
RÉFORME DES PRISONS.
SYSTÈME CELLULAIRE.
Par Éd. DUCPETIAUX,
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Reproduction quasiment intégrale de la brochure originale
29 DES PRISONS. RÉFORME
SYSTEME OELLaLAlRK.
Bcsserungstrafc und BesserungstrafanstaUen ah Rechtsfordenmg. Sine Beru-
fung an den gesunden Sinn des âeutschen Volks. Von Karl-D.-A. Rodbr.
Leipzig und Heidelberg, C.-F. Winter'sche Verlagshandlung; 1864. — (Le»
peines réformatrices et les maisons pénitentiaires considérées au point de vue
du droit. Appel au bon sens du peuple allemand; par Ch.-D.-A. Rodrr.)
« Pariim ett coercere improbot pana, niii probo*
« «Sciai ditciplina. » {fntcriptUm «*r te pri$on de
Mut-Michel, à Rome.)
I.
La question de la réforme des prisons est agitée depuis longtemps
et presque dans tous les pays, et elle a acquis une importance d'au
tant plus grande que l'emprisonnement est devenu sinon la peine
unique, du moins celle qui est le plus fréquemment appliquée.
Mais quel est son meilleur mode d'application ? Ici se produit une
grande diversité de vues, et il faudrait se livrer à un long et fast
idieux travail si l'on voulait faire connaître, apprécier et juger les
différents systèmes qui ont été proposés et pratiqués en Europe et
en Amérique.
Pour l'abréger, il nous suffira de ramener ces systèmes à quelques
groupes principaux et de faire ressortir leurs traits les plus sail
lants.
Nous arrivons ainsi à distinguer :
1° Le régime de la réunion et de la communauté complète de
jour et de nuit. — Condamné de toutes parts comme engendrant la
corruption que l'emprisonnement devrait s'efforcer de combattre et
de prévenir, ce régime n'existe plus que par suite de la difficulté que
l'on éprouve à le remplacer. En fait, il continue à prévaloir presque
partout, à cMé même des établissements réformés.
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2° Le régime de la réunion pendant le jour et de la séparation
pendant la nuit. — Ce régime , considéré généralement comme un
progrès, lorsqu'on le compare au précédent, présente d'infinies
variétés. Introduit dès le siècle dernier en Belgique, dans les mai
sons centrales de Gand et de Vilvorde, il a été adopté au commence
ment de ce siècle-ci dans plusieurs États de l'Union américaine, où il
a pris la qualification de système d' Auburn, du nom de l'une des
prisons les mieux organisées de l'État de New-York. Il a été réim
porté de là en Europe , où il a été considéré comme une sorte de
nouveauté. Outre les États américains, la Suisse, l'Angleterre et la
Belgique présentent les types les plus remarquables de ce système.
Ici il est combiné avec un classement basé soit sur la différence
dans la qualification des peines d'emprisonnement, soit sur la 'na
ture des offenses ou sur la conduite et la moralité présumée des
condamnés (quartiers d'épreuve, de récompense et de punition, etc.);
— là il est accompagné de certaines aggravations, par exemple de
l'interdiction de toute communication entre les détenus, de l'obliga
tion du silence, prescriptions absurdes et barbares et le plus souvent
impossibles à maintenir sans le concours d'un cortège de châtiments
disciplinaires qui transforment les prisons en véritables lieux de
torture ; — ailleurs encore il est alterné , comme en Angleterre et
en Irlande, avec la séquestration cellulaire pendant une période
plus ou moins prolongée et constitue une sorte de système mixte sur
lequel nous reviendrons plus loin.
3° Le régime de la séparation complète diurne et nocture. — La
première trace de ce régime se trouve à Rome dans la prison de
Saint-Michel, dont l'auguste fondateur, le pape Clément XI (1703),
était pénétré de la même pensée que celle qui préside encore aujour
d'hui à l'organisation des prisons cellulaires en Belgique et ail-
leurs(l). Introduit depuis en Amérique, dans le célèbre pénitencier de
(1) Cette tradition est loin d'être abandonnée dans les États pontificaux.
Avant les tristes événements qui lui ont ravi une partie de ses provinces,
S. S. le pape Pie IX avait fait visiter les principales prisons de l'étranger, «t, à
la suite de cette visite, avait chargé un architecte distingué, M. Navone, de
dresser les plans de. plusieurs prisons cellulaires, qui nous ont été communiq
ués lors du séjour que nous avons fait à Rome en 1861-1862. Leur exécution
a été forcément suspendue, comme beaucoup d'autres réformes, par la tourmente
politique qui menace l'existence même du domaine temporel du Saint-Siège.
— Lorsque , après la mort prématurée de l'éminent architecte de la maison
pénitentiaire cellulaire de Louvain, M. Dumont, sa famille mit en vente les
plans et les épures de cette remarquable construction , ce n'est pas en Bel-
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il y avait été appliqué d'abord avec une rigueur excesPhiladelphie,
sive, qui a été adoucie pendant les dernières années. Chaleureusement
préconisé dans les écrits et les rapports de MM. G. de Beaumont et
A. de Tocqueville, de MM. de Metz et Blouet, de M. W. Crawford,
inspecteur général des prisons d'Angleterre, qui avaient été chargés
d'aller l'étudier sur les lieux, cet essai a déterminé l'érection de la
prison cellulaire de Pentonville, à Londres, qui a, en partie, servi
d'exemple et de type pour les autres prisons cellulaires érigées
successivement en Angleterre, en France, en Belgique, dans les
Pays-Bas, en Allemagne, en Suède, en Norwége, en Danemark, en
Toscane, etc.
De ces deux derniers régimes (nous ne parlons pas du premier,
définitivement abandonné au moins en principe), auquel faut-il don
ner la préférence ? Nous avons eu fréquemment l'occasion de noué
poser cette question et d'y répondre (1 ). Sans rentrer à cet égard dans
une discussion approfondie qui dépasserait les limites de ce simple
résumé, nous nous bornerons d'abord à énumérer les avantages que
présente le système de la séparation et dont le seul énoncé suffit,
selon nous, pour faire ressortir les vices et les lacunes des autres
systèmes qu'on voudrait lui opposer.
Ces avantages peuvent se diviser en deux catégories princi
pales :
A . Avantages négatifs :
1. Le régime cellulaire exclut les communications entre les
détenus et par suite les complots et les désordres de tout genre, si
fréquents dans les prisons communes.
2. Dans les préventives, il épargne aux innocents le
danger et la honte du contact et de l'association avec les coupables.
3. Dans toutes, il rend impossible la corruption mutuelle en sous
trayant les prisonniers à l'influence des mauvais conseils et des
exemples pernicieux.
gique que l'on trouva un acquéreur , c'est à Rome ; c'est le Saint-Père qui fit
recueillir ce legs d'un des artistes qui a fait le plus d'honneur à notre pays.
(1) Voir notamment : Mémoire à V appui du projet de hi sur les prisons, avec
plans; 1 vol. in-8°; 1845. — Des conditions d'application du système de l'e
mprisonnement séparé ou cellulaire; avec le plan de la maison pénitentiaire (Je
Louvain ; 1 vol. ; in-8°; 1857. — La colonisation pénale et l'emprisonnement
cellulaire; 1 vol. in-18 en trois parties; 1860-1861. — Notice sur la prison cel
lulaire de Bruchsal (grand-duché de Bade); brochure in-8°; 1855. — Architec
ture des prisons cellulaires; avec planches ; 1 vol in-8°; 1863.
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i. En interdisant les relations pendant la captivité, il prévient
les associations criminelles après la libération et garantit la société
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