Remarques sur les images consécutives. Leur pouvoir hallucinogène. Auto-Observation - article ; n°1 ; vol.28, pg 127-139
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Remarques sur les images consécutives. Leur pouvoir hallucinogène. Auto-Observation - article ; n°1 ; vol.28, pg 127-139

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Description

L'année psychologique - Année 1927 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 127-139
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

Dr P. Quercy
IV. Remarques sur les images consécutives. Leur pouvoir
hallucinogène. Auto-Observation
In: L'année psychologique. 1927 vol. 28. pp. 127-139.
Citer ce document / Cite this document :
Quercy P. IV. Remarques sur les images consécutives. Leur pouvoir hallucinogène. Auto-Observation. In: L'année
psychologique. 1927 vol. 28. pp. 127-139.
doi : 10.3406/psy.1927.6410
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1927_num_28_1_6410•IV
REMARQUES SUR LES IMAGES CONSÉCUTIVES
LEUR POUVOIR HALLUCINOGÈNE
AUTO-OBSERVATION
Par le Dr Quercy
La couleur, la forme, le relief, l'évolution, la souplesse et la
résistance, la puissance suggestive des images consécutives
méritent beaucoup plus de détails qu'on ne leur en accorde
d'ordinaire. Trop souvent, on se contente de les décrire comme
des plages homogènes ou des fantômes indistincts, on met exa
gérément l'accent sur leur variété négative et complémentaire,
on traite en délicats objets de laboratoire les images positives,
et l'on passe.
1. La couleur et l'évolution. — Depuis Aristote, on sait
et on a peu à peu précisé que la fixation brève ou prolongée
d'un objet blanc très éclairé ou très lumineux ne donne rien de
« complémentaire » ou de « négatif ». Sans doute, observée à
l'ombre, une surface « blanche » donne volontiers une image
consécutive grise ; mais, si je fixe, pendant 10", 20", 30 , un
morceau de papier blanc au soleil ou une lampe électrique à
ampoule opaline, j'obtiens une petite féerie chromatique. La
petite sphère lumineuse de la lampe me donne d'abord un disque
clair, de ton très mouvant, qui, peu à peu, en 5 à 10", s'affirme
comme jaune. Très vite, en 5" environ, un beau vert succède
au jaune, persiste, très pur, pendant 20 ou 30", et fait lent
ement place, en 30", à un disque rose. Progressivement, en 40, 128 MÉMOIRES ORIGINAUX
60", le rose devient un violet de plus en plus foncé. Du bleu-
nuit lui succède enfin, persiste 15" environ, et termine la série.
Cette évolution jaune, vert, rose, violet, bleu, s'enrichit
parfois de deux phases nouvelles, à ses deux extrémités. Quand
l'objet fixé est très lumineux (reflet du soleil sur une vitre),
le jaune est précédé ou remplacé par une phase bleue, un bleu
turquoise très différent du bleu saphir ou du bleu-nuit de la
phase finale. Très souvent enfin, ce dernier bleu est suivi d'une
ultime phase verte, un vert bouteille très foncé, fort éloigné du
vert-pré initial, très lumineux.
Le passage d'un ton à l'autre est difficile à bien percevoir.
Se fait-il de la périphérie au centre, du centre à la périphérie,
par plages disséminées, par variation diffuse ? Tous les pro
cédés sont bons ; mais voici quelques précisions. Le disque
vert est très rapidement et toujours entouré d'un liseré rose,
étroit mais extrêmement net, et, bientôt, au centre, apparaît
une tache violacée. Tache et liseré croissent et, après une con
fuse phase grise, le disque rose a pris la place du disque vert.
Le disque rose est d'emblée entouré d'un liseré bleu, bien déli
mité, et pendant que ce liseré s'élargit et fonce, le rose passe
au violet de plus en plus foncé. Puis, au bord interne du liseré
bleu se gonfle une masse bleue qui réduit rapidement le violet
à un mince croissant bientôt supprimé.
Au cours du passage du rose au violet, au foncé, au « froid »,
un phénomène nouveau fait son apparition : autour du disque
et de son liseré, le fond, jusqu'ici très obscur, s'éclaire peu à
peu, en auréole blanchâtre.
Certains de mes collaborateurs ont obtenu des séries
analogues, mais, chez d'autres, l'entraînement n'a pas permis
d'uniformiser les résultats. En voici deux exemples :
Jaune d'or (50"), rose, violet, bleu. Pas trace de vert.
Rose, vert, rose très clair, pourpre progressif. Pas de jaune,
pas de bleu. .
Tout cela a été obtenu en chambre noire, les yeux ouverts
ou fermés, l'intervention de la lumière modifiant profondé
ment les résultats. C'est ainsi, par exemple, que l'image con
sécutive rose devient verte si on allume et redevient rose si on
éteint. Par contre, une image consécutive verte reste verte à
la lumière mais y paraît plus foncée et plus intense. On ne peut
donc pas dire sans correctifs ni réserves que la lumière pousse
l'image consécutive vers les stades terminaux, le retour à l'obs
curité la ramenant les initiaux. REMARQUES SUR LES IMAGES CONSECUTIVES 129 QÜERCY.
Ce dernier changement, cette réactivation, la transformat
ion même d'une image négative en image positive est assez
aisément obtenue soit par de brefs battements des paupières,
soit en fermant quelques instants les yeux. Le fait est très net
quand on a fixé, par exemple, un groupe de petites lampes élec
triques ; la petite manœuvre que je viens de rappeler suffit
pour rendre un instant à l'image, plusieurs fois, sa clarté d'image
positive.
2. Images consécutives 1 de lumières colorées. —
N'ayant pu me procurer de lumières colorées intenses — écrans,
flammes, tubes à vide — j'ai dû me contenter de la difficile
observation des N. B. provoquées par la fixation — très mé
diocre — de réclames lumineuses. Le vert et le rouge m'ont
toujours donné de banales N. B. négatives et complémentaires ;
mais les gros tubes bleus ou rouge-orange, m'ont permis de
retrouver les derniers stades de l'évolution déjà décrite. La
lumière d'un gros tube bleu m'a fourni, derrière les yeux fermés
et médiocrement masqués, entre deux franges jaunes, une
image consécutive nettement bleue, mais foncée, fugitive et
laissant, entre les deux franges jaunes de plus en plus claires
et larges, une traînée brun verdâtre qui n'a rien de compar
able avec la N. B. jaune d'une lumière bleue moins intense ou
fixée de plus loin. Quant aux gros tubes de lumière rouge-
orange, beaucoup plus lumineux que les précédents, leur fixa
tion à faible distance m'a valu une N. B. rose largement frangée
de bleu-vert, la frange bleue traduisant l'atmosphère rouge-
orange créée par le tube lumineux. Cette frange devient très
rapidement de plus en plus claire, tandis que la N. B. rose du
tube devient confusément violette sans m'avoir donné la N. B.
négative et complémentaire classique.
3. N. B. multiples et simultanées. — La fixation d'une
surface lumineuse d'intensité non homogène, ou la formation
de N. B. multiples d'une même plage lumineuse surdivers points
de la rétine permet aisément d'observer des N. B. simultanées
à des stades différents. C'est ainsi que le filament d'une lampe
à incandescence donne volontiers une bande centrale verte
entourée de deux liserés concentriques, l'un, interne, rose,
l'autre, périphérique, bleu, le tout largement frangé de blanc.
1. Nachbild : N. B.
l'année psychologique, xxviii. 9 130 MÉMOIRES
En fixant successivement une lampe opaline et deux ou trois«
points voisins on obtient trois, quatre N. B. sîmaïtanées de la
lampe à des stades de moins en moins avancés, sans que l'image
initiale, obtenue par fixation directe de la lampe, soit sensibl
ement réduite par la ultérieure des deux ou trois points
voisins, pourvu qu'ils ne bénéficient que d'un éclairage mé
diocre.
On pourrait indéfiniment multiplier les types d'images consé
cutives où voisinent, simultanés, des tons très divers. En voici
un dernier exemple : une lampe « argenta » munie d'un abat-
jour d'étoffe plissé mauve fournit, après 45" d' obscurité, à
un des stades de la N. B., l'aspect suivant : une tache centrale
violacée dans un disque vert-pré, un liseré rose vif, une large
et belle collerette bleu de roi striée de rayons violets x, un fond
clair, blanchâtre.
4. Conflit entre N. B. et perception. — Quelques-uns
des faits précédents, et notamment la longue résistance de la
N. B. maculaire à la fixation ult

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