Réponses aux émotions-chocs chez les Parkinsoniens - article ; n°1 ; vol.37, pg 140-171
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Description

L'année psychologique - Année 1936 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 140-171
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Witold Aubrun
VIII. Réponses aux émotions-chocs chez les Parkinsoniens
In: L'année psychologique. 1936 vol. 37. pp. 140-171.
Citer ce document / Cite this document :
Aubrun Witold. VIII. Réponses aux émotions-chocs chez les Parkinsoniens. In: L'année psychologique. 1936 vol. 37. pp. 140-
171.
doi : 10.3406/psy.1936.5384
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1936_num_37_1_5384VIII
PONSES AUX MOTIONS-CHOCS CHEZ LES PARKINSON NS
Par le Dr Witold AUBRUN
Médecin-Assistant Hospice de la Salpêtrière
Le syndrome parkinsonien est trop connu surtout depuis
la vague encéphalite épidémique qui est abattue en Europe
après-guerre pour il soit nécessaire en donner une défi
nition et une description précises1
Cependant avant exposer les résultats des recherches
de psychologie expérimentale que nous avons pratiquées sur
des parkinsoniens il nous semble opportun de résumer fort
brièvement les quelques traits essentiels physio-patholo-
giques et anatomiques de ce syndrome En se cantonnant dans
un domaine clinique élémentaire on peut considérer comme
caractérisant le syndrome parkinsonien les quelques points
suivants
Tremblement parfois fort discret rigidité musculaire extra
pyramidale plastique donnant la mobilisation passive une
sensation allant de celle une simple viscosité musculaire
celle une rigidité extrême Guillain et Mollaret perte des
mouvements automatiques et associés de harmonie des mou
vements ralentissement des mouvements volontaires qui par
ailleurs sont limités et fatigants et relardés dans leur exé
cution Entre la pensée et acte il écoule un temps relati
vement considérable On croirait que influx nerveux ne
puisse être mis en jeu après des efforts inouïs et en réalité
ceux intéresserait une étude approfondie de la question nous
recommandons la lecture des actes de la Réunion neurologique des et
juin 1921 in Revue Neurologique XXXVII 1921 no et principale
ment le rapport de Souques et le travail de MM GUILLAIN et
MOLLARET Les Séquelles de encéphalite épidémique Doin éd. 1932) Dr AUBRUN EMOTIONS CHEZ LES PARKINSONIENS 141
les moindres mouvements déterminent une fatigue extrême
Charcot)
La rareté des gestes la bradycinésie la lenteur de mise en
train avec temps de latence parfois important constituent
un trouble psychomoteur qui du point de vue psychologique
est des plus importants et pose des problèmes non encore
résolus Il est impossible de savoir exactement dans quelles
mesures respectives la rigidité musculaire le tremblement et
abolition des mouvements automatiques entravent-ils les
mouvements volontaires Souques)
Les troubles somatiques en effet sont loin expliquer
entièrement ce phénomène
En outre si on veut bien considérer aspect le plus sou
vent figé de ces sujets la monotonie de leur parole leur
manque activité on est amené en conclure une réduction
des fonctions expression émotionnelle chez ces malades De
là les taxer indifférence affective il un pas
franchi par de nombreux auteurs En réalité il ne semble
pas il ait vraiment indifférence affective En dehors de
cas où au contraire affectivité est exaltée et cristallisée
sur certains individus visqueuse akairie) il
en général que difficulté extériorisation avec léger amenui
sement de affectivité
Cette perturbation apportée par la maladie de Parkinson
expression des émotions nous amené étudier ces der
nières dans leurs formes élémentaires au cours un travail
sur le fonds mental des Parkinsoniens1
Du point de vue analomique la maladie de Parkinson se
caractérise par atteinte des noyaux gris centraux et prin
cipalement du locus niger et du corps strié Les lésions du
corps strié déterminent chez homme des troubles moteurs
savoir abolition des mouvements automatiques et associés
et agitation rythmique ou arythmique des muscles Il est
logique en inférer que cet organe est le centre des mouve
ments automatiques et du repos musculaire autre part
hypertonie que déterminent les lésions striées permet affir
mer que le corps strié est un des centres importants du tonus
musculaire Souques)
Il serait ainsi très instructif étudier avec précision le
tat mental des Parkinsoniens Thèse Médecine Paris 1937
J.-B Baillière edit 142 MOIRES ORIGINAUX
comportement des parkinsoniens de nombreux tests et
en tirer de précieuses conclusions localisatrices
Il nous faut malheureusement rester dans le domaine
des hypothèses hypothèses concordant ailleurs avec
celles des travaux psycho-physiologiques de divers auteurs
sur des animaux préparés corticaux thalamiques etc.
et les vues de physiologistes Cannon Camus etc. Des
travaux anatomo-cliniques de valeur ont montré en effet la
part incontestable des lésions corticales dans la maladie de
Parkinson Levaditi Stern Bertrand von Economo etc.)
Cette dualité localisatrice nous incite écarter toute consi
dération anatomophysiologique
Du point de vue éliologique rappelons avant la guerre
on ne connaissait guère que la classique maladie de Parkinson
ou paralysie agitante le plus souvent senile ou presenile
Depuis la guerre encéphalite léthargique enrichi la patho
logie nerveuse une de ses séquelles le parkinsonisme post-
encéphalitique
Il existe des nuances et même de notables différences
entre les types mêmes de ces deux formes de maladie de
Parkinson
Cependant sans vouloir départager unicistes et dualistes
on choisit les sujets étude parmi des types peu
accusés étiologiquement est-à-dire un âge moyen et
étant pas trop marqués du sceau de encéphalite épidé-
mique on peut envisager comme nous avons fait un
seul type de parkinsonien
ailleurs très souvent on se trouve en présence de mala
dies de Parkinson installées insidieusement chez des sujets
âge moyen 35 45 ans) indemnes de toute atteinte encé-
phalitique caractérisée dans leurs antécédents pathologiques
On soup onne dans ces cas une etiologie infectieuse sans
plus
En considérant toujours le syndrome parkinsonien sous
son aspect étiologique et puisque nous nous intéresserons
plus spécialement la question des émotions nous signalerons
le rôle que divers auteurs déjà anciens Charcot en parti
culier faisaient jouer ces dernières dans apparition de
la maladie
En réalité les émotions sont souvent évoquées par les
malades mais il existe aucune relation de causalité entre
elles et affection Souques expérience de la guerre Dr AUBRUN EMOTIONS CHEZ LES PARKINSONIENS 143
montré encore il ait dans certains cas très rares en
vérité des faits une interprétation fort délicate
émotion pour donner naissance au syndrome de
Parkinson généralement besoin du concours autres fac
teurs étiologiques infection artério-sclérose sénilité com
motion La découverte dans le noyau strié du siège des
lésions qui conditionnent ce syndrome apporte la preuve
matérielle du rôle localisateur exercé par les émotions sur ces
divers agents pathogènes La couche optique reconnue depuis
longtemps comme le centre des réactions périphériques émo
tionnelles est en effet adjacente au noyau lenticulaire et
on explique aisément que le surmenage fonctionnel de
celle-là par la guerre ait eu son retentissement sur celui-ci
créant un lieu de moindre résistance aux agressions du
dehors Courbon)
Dans ensemble les malades qui ont bien voulu se prêter
nos expériences sont un âge moyen un même niveau
social présentant un syndrome parkinsonien cliniquement
indiscutable mais aussi peu marqué que possible du coin de
encéphalite épidémique que de celui des lésions vasculaires
cérébrales seniles
Nous les avons également choisis exempts de troubles
mentaux caractérisés lesquels en général semblent ressortir
davantage selon les cas du processus encéphalitique ou des
lésions vasculaires que du parkinsonisme proprement
parler
Nous avons ailleurs tenté de caractériser notre matériel
clinique dans un précédent travail1 auquel nous renvoyons
le lecteur
Nous ne voulons ici indiquer brièvement les résultats
des recherches élémentaires portant sur affectivité et surtout
émotivité de nos malades recherches que nous avons
pratiquées dans les la

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