Résolution des syllogismes catégoriques formels - article ; n°4 ; vol.88, pg 519-543
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Description

L'année psychologique - Année 1988 - Volume 88 - Numéro 4 - Pages 519-543
Résumé
Après un bref rappel de la structure des syllogismes catégoriques, la problématique de leur étude psychologique est discutée. Pour expliquer la performance dans les expériences classiques, on fait l'hypothèse que les contraintes temporelles et matérielles étant trop sévères, le raisonnement est court-circuite par des processus non logiques. Un modèle applicable à la majorité des sujets et à la majorité des syllogismes suppose le fonctionnement de : 1) quatre principes généraux fondés sur des données bien établies de nature sémantique, grammaticale, pragmatique et logique ; 2) deux principes de combinaison des prémisses. Une expérience confirme de nombreuses prédictions dérivées du modèle ; celui-ci permet d'expliquer l'ensemble des phénomènes connus sur le raisonnement syllogistique avec un matériel formel.
Mots clés : raisonnement, déduction, syllogisme.
Summary : Resolution of formal categorial syllogisms.
After a brief reminder of the structure of categorical syllogisms, the main issues involved in their psychological study are discussed. In order to explain performance in classical experiments, it was assumed that reasoning is by-passed by non-logical processes, due to strong material and time constraints. A model, applicable to most subjects on most syllogisms, was developed. This model assumes (i) the operation of four general principles based on well-established facts in the fields of (a) semantics, regarding the status of affirmative and negative categorical sentences and the status of universals and particulars, (b) grammar, regarding the role of subject and predicate, (c) pragmatics, regarding sentence informativeness and rele-vance ; (ii) the operation of two elementary principles of premise combination ; (iii) that the individual's logical treatment is limited to detecting internal contradictions and tautologies within sentences and incompatibility between sentences. An experiment is reported that supports many of the predictions derived from the model. All the phenomena known in the literature on syllogistic reasoning with formal material are explanable by the model.
Key words : reasoning, deduction, syllogism.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 120
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guy Politzer
Résolution des syllogismes catégoriques formels
In: L'année psychologique. 1988 vol. 88, n°4. pp. 519-543.
Résumé
Après un bref rappel de la structure des syllogismes catégoriques, la problématique de leur étude psychologique est discutée.
Pour expliquer la performance dans les expériences classiques, on fait l'hypothèse que les contraintes temporelles et matérielles
étant trop sévères, le raisonnement est court-circuite par des processus non logiques. Un modèle applicable à la majorité des
sujets et à la majorité des syllogismes suppose le fonctionnement de : 1) quatre principes généraux fondés sur des données bien
établies de nature sémantique, grammaticale, pragmatique et logique ; 2) deux de combinaison des prémisses. Une
expérience confirme de nombreuses prédictions dérivées du modèle ; celui-ci permet d'expliquer l'ensemble des phénomènes
connus sur le raisonnement syllogistique avec un matériel formel.
Mots clés : raisonnement, déduction, syllogisme.
Abstract
Summary : Resolution of formal categorial syllogisms.
After a brief reminder of the structure of categorical syllogisms, the main issues involved in their psychological study are
discussed. In order to explain performance in classical experiments, it was assumed that reasoning is by-passed by non-logical
processes, due to strong material and time constraints. A model, applicable to most subjects on most syllogisms, was developed.
This model assumes (i) the operation of four general principles based on well-established facts in the fields of (a) semantics,
regarding the status of affirmative and negative categorical sentences and the status of universals and particulars, (b) grammar, the role of subject and predicate, (c) pragmatics, regarding sentence informativeness and rele-vance ; (ii) the operation
of two elementary principles of premise combination ; (iii) that the individual's logical treatment is limited to detecting internal
contradictions and tautologies within sentences and incompatibility between sentences. An experiment is reported that supports
many of the predictions derived from the model. All the phenomena known in the literature on syllogistic reasoning with formal
material are explanable by the model.
Key words : reasoning, deduction, syllogism.
Citer ce document / Cite this document :
Politzer Guy. Résolution des syllogismes catégoriques formels. In: L'année psychologique. 1988 vol. 88, n°4. pp. 519-543.
doi : 10.3406/psy.1988.29298
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1988_num_88_4_29298L'Année Psychologique, 1988, 88, 519-543
Equipe de Psychologie cognitive
CNRS URA 218
Université Paris VIII1
RÉSOLUTION DES SYLLOGISMES
CATÉGORIQUES FORMELS
par Guy Politzer
SUMMARY : Resolution of formal categorial syllogisms.
After a brief reminder of the structure of categorical syllogisms, the main
issues invoiced in their psychological study are discussed. In order to
explain performance in classical experiments, it was assumed that reasoning
is by-passed by non-logical processes, due to strong material and time
constraints. A model, applicable to most subjects on most syllogisms, was
developed. This model assumes (i) the operation of four general principles
based on well-established facts in the fields of (a) semantics, regarding the
status of affirmative and negative categorical sentences and the status of
universals and particulars, (b) grammar, regarding the role of subject and
predicate, (c) pragmatics, regarding sentence informativeness and rel
evance ; (ii) the operation of two elementary principles of premise combi
nation ; (Hi) that the individuaVs logical treatment is limited to detecting
internal contradictions and tautologies within sentences and incompatib
ility between sentences. An experiment is reported that supports many of
the predictions derived from the model. All the phenomena known in the
literature on syllogistic reasoning with formal material are explanable by
the model.
Key words : reasoning, deduction, syllogism.
Les syllogismes catégoriques sont des schémas de déduction
constitués de propositions catégoriques. Une proposition catégo
rique est une proposition quantifiée qui affirme ou qui nie qu'une
1. 2, rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis, Cedex 2. 520 Guy Politzer
classe X (sujet) est incluse dans une classe Y (prédicat) soit en
partie (particulièrement) soit en totalité (universellement), d'où
les quatre propositions suivantes avec leur abréviation tradi
tionnelle :
A universelle affirmative : tous les X sont Y ;
Enégative : aucun X n'est Y ;
I particulière : certains X sont Y ;
Onégative : X ne sont pas Y.
La quantité réfère à l'opposition universel/particulier et la qualité
à l'opposition affirmatif/négatif.
Les syllogismes catégoriques sont constitués de trois propos
itions catégoriques. Les deux premières sont supposées vraies ;
on les appelle les prémisses (la première : la majeure ; la seconde :
la mineure). La troisième est la conclusion dont il s'agit d'évaluer
la valeur de vérité. Si la conclusion est vraie sur la seule base des
prémisses, le syllogisme est dit valide. Gomme le montre l'exemple
(valide) suivant, trois classes interviennent dans un syllogisme :
Aucun mammifère n'est un poisson (majeure)
Certains mammifères sont des animaux aquatiques (mineure) animaux aquatiques ne sont pas des
poissons (conclusion)
L'une des classes est commune aux prémisses mais n'intervient
pas dans la conclusion : elle constitue le moyen terme M (ici
mammifère). On désigne par S l'autre classe de la mineure (ici
animal aquatique) et par P de la majeure (ici
poisson). On appelle S et P les termes extrêmes. Comme M peut
occuper la position du sujet ou du prédicat, il en résulte pour les
prémisses quatre configurations possibles que l'on appelle les
quatre figures, comme suit :
12 3 4
M P P M M P P M
S M S M M S M S
Chaque prémisse pouvant être une proposition A, E, I,
ou O, on a un total possible de 4 types de propositions X 4 types
de propositions X 4 figures soit 64 paires de prémisses qu'on
appelle en psychologie (par abus de langage) « syllogismes », des syllogismes 521 Résolution
bien que la conclusion n'y apparaisse pas. En effet, la plupart du
temps l'expérimentateur se borne à présenter une paire de pré
misses sans : le sujet doit ou bien générer sa réponse
ou bien sélectionner une réponse dans un choix-multiple conte
nant les cinq options A, E, I, 0 et « il n'y a pas de conclusion
valide » (en abrégé : PCV).
Il ne sera question dans ce qui suit que de la résolution des
syllogismes formels (de loin les plus étudiés) c'est-à-dire de ceux
pour lesquels l'individu ne dispose pas d'évaluation indépendante
ou extérieure de la conclusion due à sa connaissance du monde.
(Le syllogisme présenté ci-dessus en est naturellement un contre-
exemple.)
ÉTUDES PSYCHOLOGIQUES DES SYLLOGISMES
De toute la psychologie du raisonnement, c'est sans doute
la résolution des syllogismes catégoriques qui a été le plus étudiée,
peut-être à cause de la proéminence de la syllogistique dans
l'histoire de la pensée occidentale. Pourtant il est clair que les
syllogismes constituent des schémas d'inférence rarement mis
en œuvre dans la vie courante (quoiqu'aient pu en penser les
auteurs classiques). Cela ne veut pas dire que leur étude soit
dénuée d'intérêt — loin de là — mais simplement qu'ils ne sont
pas écologiquement pertinents. Leur intérêt vient de ce qu'ils
représentent pour les sujets auxquels on les soumet des problèmes
nouveaux, qu'ils constituent des schémas très bien définis et
qu'ils recouvrent une gamme de difficulté très large.
RÉSULTATS GÉNÉRAUX
Performance
Les plus faciles des syllogismes sont résolus correctement
par plus de 90 % des sujets, les plus difficiles par quelques pour
cent ; en moyenne, la performance est faible. Il a été constamment
observé que la est meilleure pour les syllogismes
valides que pour les syllogismes non valides ; le nombre des
premiers étant inférieur au nombre des seconds, on pourrait
penser que ces résultats peuvent s'expliquer par un effet psycho-
métrique (les sujets s'attendant à des proportions équivalentes)
mais Dickstein (1976) a montré que cela n'est pas le cas. 522 Guy Polilzer
Biais de réponse
II existe un certain nombre de phénomènes robustes qu

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