Revue d anatomie du système nerveux - article ; n°1 ; vol.12, pg 319-336
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Revue d'anatomie du système nerveux - article ; n°1 ; vol.12, pg 319-336

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Description

L'année psychologique - Année 1905 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 319-336
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

A. Van Gehuchten
Revue d'anatomie du système nerveux
In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 319-336.
Citer ce document / Cite this document :
Van Gehuchten A. Revue d'anatomie du système nerveux. In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 319-336.
doi : 10.3406/psy.1905.3719
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1905_num_12_1_3719DEUXIÈME PARTIE
REVUES. GÉNÉRALES
REVUE D' ANATOMIE DU SYSTÈME NERVEUX
L'ORGANISATION INTERNE DES CELLULES NERVEUSES
Nos connaissances concernant la structure interne des cellules
nerveuses ne sont entrées dans une voie féconde que depuis l'i
ntroduction dans la technique microscopique de la méthode de Nissl
au bleu de méthylène. Cette méthode a montré pour la première
fois qu'il existe, dans les masses grises de l'axe nerveux, deux
espèces de cellules nerveuses différentes l'une de l'autre par la
façon dont elles se comportent vis-à-vis du bleu de méthylène :
les cellules caryochromes ne fixant la matière colorante que dans le
noyau et les cellules somatochrornes renfermant de la substance
chromophile à la fois dans le noyau et dans le protoplasme.
Les cellules somatochromes, les plus faciles à mettre en évidence
par la méthode de Nissl, ont fait l'objet de nombreuses recherches.
Toute l'attention des auteurs s'est portée tout d'abord sur la
partie chromophile, dont on a étudié non seulement la structure
et l'époque d'apparition dans le cours du développement embryolog
ique, mais encore et surtout les modifications qu'y développent les
différents états fonctionnels du neurone, les traumatismes portés
sur le prolongement cylindraxile, les empoisonnements, les intoxi
cations, etc. Toutes ces recherches ont enrichi la science de deux
faits de haute valeur. Le premier, c'est que la substance chromop
hile n'est pas un élément indispensable à la vie de la cellule ner
veuse puisque notre système nerveux renferme un nombre incal
culable de neurones qui en sont complètement dépourvus. Le
second, c'est que cette substance chromophile doit être considérée
comme une espèce de de réserve qui s'amasse dans le
corps protoplasmatique pendant la période de repos du neurone,
pour être utilisée soit lentement pendant la période d'activité phy
siologique, soit rapidement lorsque, pour un motif ou l'autre, le
neurone se trouve lésé anatomiquement ou fonctionnellement. ^k^j- •». ^'r1 *; v .V fx
320 REVUES GÉNÉRALES
Ces recherches sur la partie chromophile des cellules somato-
chromes nous ont fait connaître encore un phénomène réactionnel
particulier des blocs chromophiles que l'on a désigné sous le nom
de phénomène de chromolyse. Il consiste essentiellement dans une
dissolution brusque d'une partie plus ou moins grande de la
substance chromophile, entraînant un gonflement du corps cellu
laire et un déplacement du noyau. Au début des recherches les
auteurs étaient tentés de considérer ces modifications survenant
dans la partie chromophile soit comme des phénomènes régressifs
(Nissl), soit comme des phénomènes de dégénérescence (Marinesco).
Quelques-uns même étaient disposés à leur attribuer une haute
valeur, admettant plus ou moins explicitement que ces phénomènes
cellulaires étaient aussi variés dans leurs manifestations que les
lésions qui leur donnaient naissance, non pas seulement en ce sens
que d'après le début de ces phénomènes, à la périphérie ou au
centre du corps protoplasmatique, il nous serait possible de disti
nguer une lésion portée directement sur le corps cellulaire ou lésion
primaire d'une autre, intéressant le prolongement cylindraxile ou
lésion secondaire (Marinesco) ; mais encore en ce qu'ils étaient
tentés d'admettre que, même dans les lésions primaires, il nous
serait possible de reconnaître, de .par les caractères particuliers du
phénomène de chromolyse, la nature de l'agent qui l'aurait pro
duit (Nissl).
Aucune de ces espérances n'a été réalisée. Les faits d'observation,
en se multipliant, ont prouvé à l'évidence que le phénomène de
chromolyse est tout simplement la manifestation visible d'un
trouble cellulaire ; manifestation réactionnelle et utile du neurone
parfaitement compatible avec son fonctionnement normal. Mais si
le phénomène de chromolyse a perdu toute valeur au point de vue
physiologique, il a conservé cependant une grande importance au
point de vue anatomique. Grâce à lui, nous avons entre les mains
une méthode des plus sensibles pour aider à élucider l'orga
nisation si complexe des centres nerveux. Nous savons maintenant
que la section d'une fibre nerveuse est suivie au bout de quelques
jours de phénomènes réactionnels dans la cellule d'origine, phéno
mènes que la coloration par une couleur quelconque d'aniline nous
permettra de rendre directement visible sous le microscope. Cette
méthode a été utilisée par nous sur une large échelle et a fourni
des résultats importants, non seulement sur les limites des masses
grises des centres nerveux inférieurs qui donnent origine aux nerfs
moteurs périphériques, mais encore sur la place occupée dans les
différentes parties de Taxe nerveux par les cellules d'origine des
fibres ascendantes ou descendantes entrant dans la constitution de
la substance blanche.
La structure et la valeur fonctionnelle de la partie chromophile
ayant ainsi été établies, les regards se sont portés vers l'étude de la
partie non chromophile du corps protoplasmatique, c'est-à-dire la du corps cellulaire qui doit être le substratum anatomique
de la fonction propre aux organes nerveux. GEHUCHTEN. — ANATOMIE DU SYSTEME NERVEUX 321 VAN
Jusque il y a sept ou huit ans, on admettait généralement que le
protoplasme des cellules nerveuses avait une structure réticulée.
En l'absence cependant d'une méthode précise permettant de
mettre, d'une façon constante et avec toute la netteté désirable,
cette structure en relief dans le protoplasme de toute cellule ner
veuse, le doute persistait l'esprit d'un grand nombre d'auteurs
et l'opinion s'accréditait de plus en plus que le réseau, vu et repro
duit par quelques observateurs, devait être considéré comme une
production artificielle plutôt que comme l'expression de la réalité.
En 1898, Bethe(l) a fait connaître une méthode nouvelle, grâce à
laquelle il est parvenu à mettre en évidence avec une netteté
remarquable, dans le protoplasme des Cellules nerveuses des
mammifères, des fibrilles pouvant se poursuivre sur une longueur
considérable. Il admet que ces fibrilles sont indépendantes les unes
des autres et qu'elles jouissent sur toute leur longueur d'une indi
vidualité propre (fig. 1). Elles existent dans les prolongements pro-
toplasmatiques aussi bien que dans le corps cellulaire, et dans le
prolongement cylindraxile. Arrivées dans le corps cellulaire, les
neurofibrilles d'un prolongement protoplasmatique donné s'écar
tent les unes des autres pour se rendre, soit dans un prolongement
protoplasmatique voisin, soit, après avoir traversé le corps de la
cellule nerveuse, dans un prolongement protoplasmatique plus
éloigné ou dans le cône d'origine de l'axone. Ce sont ces fibrilles
entrecroisées dans le corps cellulaire qui, d'après Bethe, donnent
l'impression d'un réseau (fig. 1, A); mais, dans l'immense majorité
des cellules nerveuses des mammifères, cette structure réticulée
n'est qu'une apparence, car chaque fibrille reste indépendante sur
toute sa longueur.
■ L'origine de ces neurofibrilles du corps cellulaire est encore
inconnue. D'après Apathy, elles ne naissent pas dans les cellules
ganglionnaires, mais elles y pénètrent du dehors, comme produit
de la différenciation des cellules qui ont pris part à la constitution
des fibres nerveuses. Pour Bethe, les neuroflbrilles ne sont pas un
élément constituant du corps protoplasmatique : elles doivent être
considérées comme un produit de l'activité cellulaire ayant mor
phologiquement la même valeur que les fibrilles conjonctives,
musculaires, etc.
Au niveau du cône d'origine de l'axone on voit un certain nombre
de ces neurofibrille

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