Revue d anthropologie - article ; n°1 ; vol.10, pg 296-310
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Revue d'anthropologie - article ; n°1 ; vol.10, pg 296-310

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Description

L'année psychologique - Année 1903 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 296-310
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 6
Langue Français
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Extrait

J. Deniker
Revue d'anthropologie
In: L'année psychologique. 1903 vol. 10. pp. 296-310.
Citer ce document / Cite this document :
Deniker J. Revue d'anthropologie. In: L'année psychologique. 1903 vol. 10. pp. 296-310.
doi : 10.3406/psy.1903.3554
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1903_num_10_1_3554VI
REVUE D'ANTHROPOLOGIE
I. Anthropométrie. — 1. Lois de la croissance à l'époque de la puberté.
II. Caractères anthropologiques et particularités psychologiques.
— 2. Rapports entre la forme de la tête et l'intelligence. — 3. Carac
tères suivant le sexe, l'âge et la position sociale. —
4. Influence de la forme crânienne sur les caractères pathologiques du
cerveau.
III. Cerveau. — 5 et 6. Poids du cerveau suivant les âges, les sexes, les
races, l'intelligence, et les conditions sociales.
IV. — Psychologie ethnique. — 7. Temps de réaction suivant les races
et le climat. — 8 et 9. Tempérament et esprit des peuplades incultes. —
10. des Japonais.
Invité par M. Binet à rédiger pour « L'Année Psychologique » la
revue des travaux anthropologiques qui pourraient intéresser les
psychologues, j'ai cru utile de les grouper sous quatre chefs :
1° Anthropométrie et ses méthodes; 2° rapports entre les caractères
anthropologiques et les particularités psychiques; 3° poids, volume
et morphologie du cerveau, suivant les sexes, les âges et les races;
4° psychologie ethnique, comprenant aussi bien les études de psychol
ogie expérimentale chez les divers peuples et surtout chez les peu
plades incultes, que les travaux sur la psychologie, le caractère, le
tempérament de différents groupes ethniques (peuples, nations,
classes sociales, etc.).
Par suite de circonstances indépendantes de ma volonté je n'ai
pu présenter l'analyse de tous les travaux importants parus en 1901
dans les cadres que je viens de tracer : je prie donc le lecteur de
considérer les analyses de quelques ouvrages qui suivent, plutôt
comme une sorte d'explication de mon programme, et comme un
échantillon des analyses à venir dans le prochain volume de
Y « Année Psychologique ».
Je serai très reconnaissant des observations qu'on me fera à
propos de ces « échantillons » pour mieux répondre dans l'avenir
aux désirs des lecteurs de « L'Année Psychologique ». DENIKER. — REVUE D'ANTHROPOLOGIE 297 J.
1 . Dr Paul GODIN. — Recherches anthropométriques sur la croissance
des diverses parties du corps. Préface par leD1' L. Manouvrier. —
Paris, Maloine, 1903, xv + 212 p., avec une planche (25 cm. de
hauteur).
Il y a, comme on sait, deux procédés pour étudier la croissance
des enfants. L'un consiste à mesurer des sujets d'âge différent, par
exemple des enfants de différentes classes de plusieurs écoles;
l'autre comporte les mensurations des mêmes individus suivis pen
dant plusieurs années de leur croissance.
Jusqu'à ces derniers temps presque tous les travaux d'anthropo
métrie infantile ont été faits d'après le premier procédé, infiniment
plus facile et plus expéditif que le second.
Quant à ce dernier on ne peut citer son application que dans
quelques recherches fragmentaires faites sur un nombre restreint
d'individus1. Avec le volume de M. le Dr Godin nous nous trouvons
pour la première fois en présence d'un travail considérable fait
d'après ce second procédé.
En sa qualité de médecin de l'école des enfants de troupe à
Saint-Hyppolyte-du Fort (Gard), M. Godin a pu suivre individuell
ement la croissance de 100 enfants depuis l'âge de 13 ans jusqu'à
l'âge de 18 ans, et la croissance de 100 autres de 13 à 17 ans. Ses
recherches s'étendent donc au maximum sur 5 années, mais elles
comprennent la période la plus intéressante dans l'évolution des
enfants, celle de la puberté.
129 mesures ont été prises sur chaque sujet, tous les 6 mois, et
230 enfants ont été mesurés en tout. Mais les rangs se sont éclaircis
peu à peu, si bien que pour la neuvième et dernière mensuration
ou se trouve seulement en face 100 sujets. Quelques sujets ont pu
cependant être mesurés encore la dixième et la onzième fois, mais
par contre il reste tout une série de 100 sujets avec 7 ou 8 mensur
ations semestrielles seulement. Elle constitue une série de seconde
ligne qui est très utile pour corroborer les résultats déduits de
l'étude de la série de première ligne (à 9 mensurations).
Les mesures, prises constamment par M. Godin lui-même, inspirent
toute confiance, car il en a vérifié un grand nombre en mesurant
les mêmes sujets à 2, 3, 4 jours de distance et ne trouvant que des
différences minimes et négligeables.
Il donne les moyennes de mesures de 100 individus pour chacune
1. On ne connait dans cet ordre d'idées que les mensurations de Que-
telet, de Daffner et de Corlier. Le premier de ces auteurs sélectionnait ses
sujets; le second n'indique pas son procédé opératoire; le troisième n'a
pris lui-même les mesures que pendant 2 ans 1/2, se faisant suppléer
ensuite. Moi-môme j'ai fait des mensurations sur mes propres enfants
depuis la naissance jusqu'à l'âge de 22 ans; ce travail qui porte sur 4 sujets
seulement reste inédit. 298 REVUES GÉNÉRALES
des 9 périodes semestrielles et compare ces moyennes entre elles
pour déduire certaines lois de croissance. Les sujets examinés
viennent de tousles points de la France, mais surtout du Midi.
Je ne puis résumer, même brièvement, toutes les conclusions,
très importantes pour l'anthropométrie, que l'auteur tire de l'examen
de ses 30 000 mensurations. Je me contenterai d'indiquer celles qui
m'ont paru les plus intéressantes.
D'abord une constatation générale se dégage de la lecture du
mémoire de M. Godin, c'est qu'il existe véritablement un rythme
très net de croissance et que le corps s'accroît, non pas par l'agra
ndissement simultané de toutes ses parties, mais par leur croissance
successive et alternante.
Ainsi, les dimensions verticales du corps augmentent rapidement
pendant que les diamètres transverses restent stationnaires ou à
peu près, et, par contre, dès que ceux-ci se mettent à croître rap
idement les dimensions verticales ralentissent leur accroissement.
Le fait a été déjà signalé par plusieurs observateurs ayant opéré
d'après le premier des procédés indiqués au commencement de
mon article ; mais il est intéressant de constater qu'il ressort d'une
étude faite d'après le second procédé, ce qui ne peut qu'augmenter
sa solidité.
De plus, la méthode de l'observation sur un seul et même indi
vidu permet d'élargir la portée de ce fait général et démontre que
non seulement le corps en entier mais ses différentes parties
suivent la même règle. Prenons, comme exemple, le membre infé
rieur et le tronc. Dans son ensemble la croissance du membre
inférieur augmente d'activité jusqu'à 15 ans 1/2, puis présente une
activité irrégulièrement décroissante au delà de cet âge; ainsi de
13 ans 1/2 à 15 ans 1/2 l'adolescent moyen allonge ses membres
inférieurs de 49 millimètres; il ne gagne plus par eux que 25 mill
imètres de 15 ans 1/2 à 17 ans 1/2. Pendant ce temps-là, la croissance
du tronc suit une marche diamétralement opposée : elle est lente de
13 ans 1/2 à 15 ans 1/2, rapide de 15 ans 1/2 à 17 ans 1/2.
Mais il y a plus : les segments du membre inférieur, comme ceux
du membre supérieur d'ailleurs, augmentent alternativement :
quand la cuisse s'allonge rapidement, la jambe semble se reposer
pour reprendre son allongement au moment où l'accroissement de
la cuisse est presque nul. Le même phénomène s'observe pour le
bras et l'avant-bras.
L'alternance de la croissance en longueur et en largeur (en épais
seur) s'observe aussi sur les membres, comme sur le corps entier.
Ainsi le tibia (et la jambe) grossit quand il n'augmente pas en lon
gueur, et, dès qu'il commence à s'allonger ce grossissement s'arrête.
M. Godin résume ainsi ces faits : « La croissance des os longs
des membres procède par périodes alternatives d'acti

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