Revue générale de psychologie comparée - article ; n°1 ; vol.11, pg 494-514
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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 494-514
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Bohn
Revue générale de psychologie comparée
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 494-514.
Citer ce document / Cite this document :
Bohn Georges. Revue générale de psychologie comparée. In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 494-514.
doi : 10.3406/psy.1904.3687
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_3687■
X
REVUE GENERALE SUR LA PSYCHOLOGIE
COMPARÉE
A. — TENDANCES GÉNÉRALES
Les travaux relatifs à la psychologie comparée faits en 1904 sem
blent indiquer un désarroi dans les esprits. Il viennent en effet
après un mouvement réactionnel très marqué contre les tendances
« anthropomorphisante et psychologante » en biologie comparée.
Si quelques savants, comme le Dr Nuel, continuent à. suivre le mou
vement et n'hésitent pas à déclarer qu'ils ne peut pas y avoir de
psychologie comparée animale, beaucoup hésitent, tâtonnent.
I. La lutte contre l'anthropomorphisme. — Je résumerai tout
d'abord la très catégorique profession de foi du DrNuel, qui accom
pagne un exposé critique assez complet de la question de la vision
chez les animaux, dans la première partie d'un ouvrage remar
quable, la Vision.
Dr J.-P. Nuel. La Vision (1). — La première partie comprend
113 pages et 25 paragraphes.
§ 1 à 3. — Nuel, après avoir montré que le raisonnement par
analogie, tout comme celui basé sur les dissemblances, ne saurait
nous mener à la certitude, ne pourrait servir à fixer l'échelon de
la série animale chez lequel apparaissent les sensations visuelles,
s'élève vivement contre les tendances anthropomorphisante et psy
chologante en biologie comparée. D'après lui, c'est avec une désin
volture phénoménale que les auteurs les plus appréciés admettent
chez les animaux toutes les qualités psychiques humaines sur la
foi d'observations qui, au fond, dénotent tout simplement que la
lumière provoque chez eux des mouvements et rien de plus; or,
ces mouvements, en apparence « volontaires », devraient être
envisagés comme des conséquences de processus physiologiques,
c'est-à-dire physiques, et non comme étant incités par des états de
conscience (sensations). En grande partie, la cause des errements
signalés par Nuel résiderait dans la nécessité qui nous force à
employer pour les animaux une terminologie créée par un être
organisé tout autrement, c'est-à-dire pour l'homme.
i à 7. — Nuel expose le grand et fécond mouvement d'idées §
qui a abouti à la formation d'une nouvelle école en biologie comparée.
Les noms de Loeb, Bethe, Uexküll, Th. Beer, Ziegler représentent BOHN. — SUR LA PSYCHOLOGIE COMPARÉE 495 G.
les différents termes de ce mouvement réactionnel contre « la ten
dance qui suppose partout aux actions des animaux des motifs
psychologiques identiques à ceux qu'un esprit non familiarisé avec
l'analyse physique et physiologique suppose à nos actions à nous
hommes ». On voit se dégager cette vérité fondamentale : « l'hypo
thèse de l'âme des animaux, impliquée dans celle de leurs sensa
tions, ne peut en rien avantager nos connaissances, mais elle donne
lieu à des confusions »; à Wasmann, qui fait observer que, si on
renonce au raisonnement par analogie, il faut renoncer à la psy
chologie comparée, Uexkiill répond : « parfaitement, c'est ce que
nous faisons, nous proposons de ne plus parler de psychologie
comparée, mais de physiologie nerveuse comparée, ou de biologie
comparée; le mot de « psychologie » comparée est un leurre, c'est
un des termes qui fait accroire que nous savons quelque chose
des faits internes éventuels chez l'animal, alors que nous n'en
savons absolument rien. Pour Uexkiill, il n'y a pas de psycho-phys
ique comparée; il en est de même pour Nuel, qui déclare que pour
décrire, pour expliquer, génétiquement, les phénomènes de vision
comparée, il suffît d'invoquer comme seules prémisses l'irritabi
lité, la conduction des processus physiologiques, ainsi que la con-
tractilité, c'est-à-dire uniquement les propriétés fondamentales de
la matière vivante, animale ou végétale, dans lesquelles
personne ne voit plus aujourd'hui des manifestations psychiques.
Cette conception nouvelle entraîne forcément une terminologie nouv
elle, proposée par Beer, Bethe, Uexkiill, exposée et adoptée par Nuel.
§ S à 13. — Nuel fait l'étude critique des diverses « photo
réactions ».
§ 9. — Phototropisme ou hëliotropisme animal. — Exposé succinct,
mais clair, de toutes les observations antérieures à celles de Loeb
et critique très vive des hypothèses psychologiques auxquelles elles
ont donné naissance : l'héliotropisme positif n'est pas la manifestat
ion d'une curiosité instinctive, l'héliotropisme négatif n'est pas la
peur d'un objet inconnu.
Il faut remarquer que Nuel s'en tient comme explication non
psychologique à celle de Loeb, trop générale et par suite inappli
cable dans bien des cas.
§ 10. — Photoréactions (rétractions) déterminées par des variations
brusques de l'intensité lumineuse.
§ 1\. — Dermaloptiquc. — Exposé très succinct des recherches
anatomiques de Hesse et d'Apathy ; critique très vive de divers tra
vaux.
§ 1'6. — Valence motrice des photoréactions. — Nuel s'inspire ici
des idées toutes nouvelles et originales développées par Rädl dans
un travail récent '. Comme je l'indiquerai plus loin, on peut trouver
là un point de départ pour des expériences nouvelles et suscepti
bles de modifier les idées classiques sur les tropismes.
§ 16 et il . — Nuel étudie les réactions provoquées par la percep-
1. Radl, Untersuchungen über den Phototropismus der Tiere, Leipzig, 1903. 496 REVUES GÉNÉRALES
tion visuelle de corps en mouvement (motoréactions) et celles provo
quées par la perception des formes (iconoréactions).
Vient ensuite un exposé des photoréactions dans la série animale.
Toute la partie du livre de Nuel dont je viens de rendre compte
est des plus intéressantes et suggestives.
II. La méthode de l'essai et de l'erreur. — Le professeur
Mills Wesley a consacré (2) une revue d'ensemble aux travaux de
psychologie comparée faits dans ces dernières années, intitulée :
Some aspects of the development of comparative psychology. Mills
Wesley rend compte particulièrement de la série des travaux faits
en Amérique depuis 1898 sur la psychologie des Vertébrés supé
rieurs. Thorndike, Hobhouse, Small, Kinnaman ont institué, sur
les Singes, les Éléphants, les Rats, les Pigeons, des procédés nou
veaux d'investigation, — sur lesquels j'insisterai plus loin à propos
du récent travail de Porter sur le Moineau. Presque tous ces pro
cédés se rattachent à une méthode générale, dite « de l'essai et de
l'erreur ». Par exemple, un animal mis en présence de vases de
différentes formes, dont un seul contient de la nourriture, après
s'être trompé un certain nombre de fois de vases, finit par aller
directement au vase de forme déterminée qui contient l'aliment.
Cette méthode, qui n'est pas à l'abri de toute critique, hante en
Amérique l'esprit de tous les psychologues qui s'occupent des an
imaux supérieurs, et même, comme je l'indiquerai bientôt, de ceux
qui étudient les manifestations des animaux inférieurs.
L'article de Mills Wesley, avec ses critiques hésitantes, le livre
de Nuel, avec ses déclarations catégoriques, indiquent Tun et
l'autre un besoin de s'arrêter pour synthétiser ce qui a été fait jus
qu'ici en u psychologie comparée ». C'est également le but que
semble avoir poursuivi Bohn dans une étude intitulée les premières
lueurs de l 'intelligence (3), où il combat l'anthropomorphisme, où il
montre les dangers des méthodes évolutive et morphologique et
combien pourrait être féconde la méthode physiologique et étho-
logique. Notons à ce propos que V Institut psychologique a nommé
une commission pour l'organisation d'un plan de recherches en
psychologie

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