Revue générale sur la pédagogie expérimentale en France - compte-rendu ; n°1 ; vol.6, pg 594-606
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Description

L'année psychologique - Année 1899 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 594-606
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1899
Nombre de lectures 54
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alfred Binet
Revue générale sur la pédagogie expérimentale en France
In: L'année psychologique. 1899 vol. 6. pp. 594-606.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. Revue générale sur la pédagogie expérimentale en France. In: L'année psychologique. 1899 vol. 6. pp. 594-606.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1899_num_6_1_3174XI
PÉDAGOGIE
C. MELZI. — Antropologia pedagogica. (Anthropologie pédagogique.)
1 vol. in-12, p. 248, Arona, 1899.
Ce livre est une description d'un cabinet d'anthropologie pédago
gique qui vient d'être fondé à Arona, près du lac de Côme; l'auteur
décrit les appareils et les expériences destinés à mesurer les principales
dimensions du corps, les fonctions physiologiques et psychologiques des
élèves ; il publie également les premiers résultats qu'il a obtenus sur
les élèves ; ce sont d'utiles tables à consulter ; tout ce qui concerne
l'examen psychologique est encore bien vague, mais ce n'est certes pas
la faute de l'auteur.
REVUE GENERALE SUR LA PEDAGOGIE EXPERIMENTALE EX FRANCE
L'année qui vient de s'écouler a vu apparaître en France un très
modeste mouvement de pédagogie expérimentale ; nous avons plaisir
à l'enregistrer.
Tout d'abord, sous l'influence de M. Compayrô, recteur de l'académie
de Lyon, et surtout de M. Chabot, professeur à la Faculté des lettres
de on a essayé d'intéresser les professeurs de l'enseignement
primaire aux recherches pédagogiques; on leur a fait des conférences l ,
on leur a distribué des questionnaires, et même on les a conviés à
faire des expérimentations véritables ; la méthode des questionnaires
a déjà été éprouvée, surtout par l'emploi que les Américains en ont
fait sur une très vaste échelle, tout se fait en grand en Amérique !
C'est l'exemple américain qui a certainement encouragé nos péda
gogues français, et du reste c'est avec raison qu'ils ont suivi cet
exemple, puisqu'on peut déjà considérer aujourd'hui comme démontré
que les professeurs de l'enseignement primaire sont capables de
répondre utilement à des questionnaires clairs sur des questions
(1) Voir Bulletin mensuel de V Union pédagogique du Rhône, Lyon, rue
Ferrandière, 30 ; n° d'octobre 1898. PÉDAGOGIE 595
d'ordre pratique; mais — et ceci est une réserve que nous faisons
expressément — il ne nous paraît nullement certain que les institu
teurs peuvent, sans dressage préalable, faire de l'expérimentation j
l'expérimentation est un art délicat, plein d'embûches ; et l'habitude
de l'enseignement, quoique fort utile aux instituteurs, n'est pas une
préparation suffisante à l'expérimentation pédagogique. Je crois que
les sociétés qui se fondent actuellement pour l'étude de l'enfant
devraient s'engager avec beaucoup de prudence et de réserve dans la
voie expérimentale, en songeant qu'un zèle intempestif peut compro
mettre les meilleures causes.
Ces réflexions moroses me sont inspirées par le travail dont M. Cha
bot a publié un résumé substantiel dans la Revue pédagogique (n° 10,
octobre 1899, Delagrave, Paris). Ce travail avait pour but de mesurer
les variations de l'attention à l'école primaire, et de rechercher si la
fatigue intellectuelle n'était pas plus grande certains jours de la
semaine. Les expériences n'ont point été faites par M. Chabot, mais
par les instituteurs, opérant sur leurs propres classes d'élèves. Le test
qui avait été conseillé aux maîtres était un exercice de calcul à faire
exécuter à un moment de la classe par tous les élèves collectivement;
mais les maîtres semblent s'être facilement découragés en constatant
le caractère contradictoire de certains résultats, et ils en sont venus
d'eux-mêmes et « par souci de méthode (!) à se fier plutôt à l'observa
tion, chacun s'exerçant à reconnaître — un bon maître ne s'y trompe
guère — les symptômes généraux de la fatigue intellectuelle chez les
enfants ». J'emprunte à M. Chabot cette dernière phrase, qui est vra
iment caractéristique.
Ne soyons pas trop sévère pour des instituteurs qui débutent dans
des études pour lesquelles ils ne sont pas préparés ; mais vraiment, ils
ont encore fort à faire pour devenir des expérimentateurs !
L'auteur signale 2 graphiques discordants, l'un indique la mesure de
l'attention par un exercice de calcul pendant les cinq jours d'une
semaine, l'autre donne la même mesure par un exercice de récitation ;
il est vrai que les 2 graphiques n'ont aucun rapport l'un avec l'autre,
quoique les épreuves aient été faites sur les mêmes élèves ; mais comme
on ne nous donne aucun détail sur les conditions dans lesquelles les
épreuves ont été faites, nous ne pouvons porter aucune appréciation. On
trouve encore dans ce môme travail d'autres exemples de désaccord;
ainsi, à la fin d'une leçon, on fait reproduire aux élèves sur leur ardoise
une phrase courte, et on compte les reproductions exactes ; la leçon te
rminée, on fait faire mentalement une addition de 3 nombres et on
compte les additions exactes; ces épreuves sont répétées chaque jour
pendant une semaine et les graphiques ainsi établis, remarque l'inst
ituteur, qui a fait l'expérience, ne sont pas comparables. Mais il n'a
pas la curiosité de rechercher pourquoi la concordance n'a pas lieu.
Nous lui signalerons, en passant, à titre de suggestion, que dans
l'épreuve de la reproduction de la phrase, le nombre d'erreurs a été, ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 596
le lundi, de 85, le mardi de 78, le mercredi de 70, le vendredi de 60,
le samedi de 50. Que doit-on penser de ces chiffres? Croit-on que ce
soit là, vraiment, une bonne expérience pour mesurer la fatigue ou
les défauts d'attention ? N'est-il pas vraisemblable que cet ordre
décroissant des erreurs prouve tout simplement que les élèves se sont
adaptés de mieux en mieux à l'épreuve, et le graphique, qui avait pour
but de montrer les valuations de l'attention en fonction des jours de
la semaine, traduit simplement les progrès de cette adaptation. J'ai
fait récemment, sur des enfants d'école, une assez longue recherche
expérimentale qui m'a montré que dans tous les tests capables de
mesurer l'attention, et par conséquent la fatigue, il y a semblable-
ment une adaptation continue, de sorte qu'il, est impossible d'em
ployer ces tests à une mesure quelconque, tant que l'adaptation n'est
pas terminée. Le même instituteur a encore comparé 2 épreuves
différentes, l'une consistant à faire copier un texte de 10 lignes, en
comptant les fautes, l'autre consistant à compter les rappels à l'ordre
de la journée ; les courbes ne coïncident pas; mais nous avons trop
peu de renseignements pour en comprendre les raisons.
En donnant dans notre Année autant de place au compte rendu d'un
travail de ce genre — ce qui est contraire à nos habitudes, — nous avons
voulu surtout montrer par un exemple typique le danger des expér
imentations confiées à des personnes inhabiles.
M. Chabot a fait une enquête pédagogique l sur les matières d'e
nseignement préférées par les élèves ; la préférence a été pour l'ense
ignement de la morale, mais l'auteur a reconnu lui-même qu'une cause
d'erreur avait pu infirmer les résultats, cette cause d'erreur consistait
dans l'énumération des matières qui était faite aux élèves; ceux-ci,
obéissant à une suggestion implicite, sont portés à préférer les matières
qui sont énumérées les premières.
M. G. Lefèvre, professeur de science de l'éducation à la faculté
des lettres de Lille, a fait une enquête analogue 2, par question
naire, sur les préférences des enfants; enquête formidable, car elle a
porté sur 37 000 enfants du département du Nord; tous les inst
ituteurs d'école primaire ont reçu un questionnaire que le même
jour, à la même heure, ils ont dicté aux él&#

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