Revue générale sur le sens du lieu de la peau - article ; n°1 ; vol.2, pg 295-362
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Description

L'année psychologique - Année 1895 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 295-362
68 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Victor Henri
Revue générale sur le sens du lieu de la peau
In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 295-362.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Revue générale sur le sens du lieu de la peau. In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 295-362.
doi : 10.3406/psy.1895.1539
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1895_num_2_1_1539II
REVUE GÉNÉRALE SUR LE SENS DU LIEU DE LA PEAU
Plus de soixante années se sont écoulées depuis les premières
recherches de E. H. Weber sur le sens du lieu de la peau ;
pendant ce temps les expériences de Weber ont été refaites
maintes fois ; on a modifié les méthodes ; sous l'influence de
Fechner on a cherché à obtenir des mesures précises en em
ployant la méthode des cas vrais et faux ; on a étudié le sens du
lieu de la peau dans différentes conditions, en excitant la peau,
en produisant une anémie ou une hyperémie artificielle, en
échauffant ou en refroidissant la peau, enfin en absorbant des
substances narcotiques ; d'autres auteurs ont étudié le sens du
lieu chez les enfants, chez les aveugles, chez les femmes enceintes
et enfin chez les malades. A côté de ces recherches expéri
mentales nombreuses nous voyons toute une série d'études
théoriques qui se développent, qui se critiquent les unes les
autres et qui cherchent à expliquer d'une part les différences
du sens du lieu des différentes parties de la peau et de l'autre
le mécanisme de la localisation ou projection externe des sen
sations tactiles ; parmi les auteurs, les uns cherchent l'expl
ication dans la structure anatomique soit de la périphérie, soit
des centres nerveux; d'autres attribuent à la structure anato
mique un rôle secondaire et admettent que des processus
psychiques jouent le rôle principal ; quelques-uns cherchent
à synthétiser les deux points de vue en disant que c'est la
réunion de la structure anatomique avec les processus psychi
ques qui explique la localisation des sensations tactiles. De
même encore nous sommes en présence d'une série de théories
relativement au développement et à la genèse du sens du lieu
de la peau ; les uns admettent que l'enfant à sa naissance a
déjà l'idée du lieu où tel contact siège, d'autres le nient et REVUES GÉNÉRALES 296
affirment que ce n'est que par expérience que l'enfant acquiert
la localisation des sensations tactiles ; enfin quelques-uns
cherchent à former une théorie moyenne. En somme nous
avons devant nous d'une part une quantité énorme de maté
riaux expérimentaux et d'autre part toute une série d'études
théoriques les plus diverses.
Il n'est pas facile de présenter une revue générale de toutes
ces recherches. Les parcourir dans l'ordre chronologique, dire
pour chacune ce qu'elle contient, serait bien long, et de plus
une pareille enumeration ne permettrait pas de se former une
idée d'ensemble des études expérimentales et théoriques, les
travaux sur des sujets analogues se trouveraient séparés par
d'autres bien différents ; j'essaierai donc de présenter les diff
érentes recherches dans un ordre logique ; dans la première
partie de ce travail, je parlerai des recherches expérimentales
faites d'une part sur l'homme normal dans les conditions nor
males et dans des conditions artificielles, de l'autre sur les
malades.
Dans la deuxième partie je passerai en revue les théories
proposées pour expliquer les différences dans le sens du lieu
pour différentes parties de la peau et puis celles proposées expliquer la localisation des sensations tactiles ; je ne
parlerai pas des théories sur la formation de l'espace tactile,
ceci nous entraînerait trop loin, parce qu'on serait obligé
d'exposer les théories d'un grand nombre de philosophes.
Enfin je donnerai à la fin une bibliographie aussi complète
que possible des recherches sur le sens du lieu de la peau.
I
ÉTUDES EXPÉRIMENTALES
II faut d'abord bien préciser ce que l'on doit entendre par
sens du lieu de la peau, et comment on l'étudié; il le faut
d'autant plus que peu d'auteurs prennent ce soin et ils con
fondent deux processus psychiques qui doivent être, croyons-
nous, séparés l'un de l'autre.
Lorsque quelqu'un touche un point de peau, si le contact
est assez fort et si nous y prêtons attention, nous sentons
d'une part ce qu'on peut appeler la nature du contact, nous
disons : « 11 est fort ou faible, il est froid, chaud ou indif- •

nENRI. — SUR LE SENS DU LIEU DE LA PEAU 297 V.
férent, il entre dans la peau (lorsqu'il est sur une partie molle
de la peau), ou il rencontre une résistance (lorsqu'il est sur
la saillie d'un os par exemple), » etc.; d'autre part nous savons
de suite sur quelle partie de notre corps le contact a lieu,
nous disons : « II est sur la main gauche face dorsale, ou sur
l'avant-bras droit près du coude face interne, etc., etc. ; »
nous localisons le contact sur notre corps ; analysons de plus
près ce processus de localisation : un contact étant produit sur
un point de notre corps, nous rapportons ce contact à une cer
taine partie de notre corps.
La première question qui se pose est la suivante : le point de
notre corps auquel nous rapportons le contact produit corres
pond-il bien au point touché ? Si, par exemple, le point touché
est le milieu de la face dorsale de la première phalange du
médius main gauche, le point où nous croyons sentir le contact
se trouve-t-il aussi sur le milieu de la première du
médius main gauche ou bien en est-il différemment, et dans
ce cas quelle est la différence entre le point touché et le point
de la peau où nous croyons être touché ?
Plus cette différence sera faible, plus, pourra-t-on dire, la
précison de la localisation des sensations tactiles est grande ;
cette précision est ce que l'on appelle la finesse de la localisa
tion des sensations tactiles ; nous ne disons pas finesse du sens
du lieu de la peau, parce que cela pourrait entraîner des
malentendus.
Il faut donc déterminer le point de la peau où on croit que
le contact a lieu ; ici se présente une difficulté : en effet, com
ment déterminer ce point? Examinons de plus près comment
se fait la localisation d'un contact : un point étant touché, nous
le rapportons à un point de notre corps, nous pouvons donc
ou bien décrire avec des mots la partie où se trouve le point
touché, ou bien nous représenter visuellement cette partie, ou
enfin toucher avec le doigt le point que nous croyons être touché ;
ceci peut être fait soit en regardant la peau, soit en détournant
ou en fermant les yeux ; tels sont les différents moyens que
nous employons pour déterminer le lieu où un contact est pro
duit '. Il faut, croyons-nous, distinguer ces différentes méthodes
de localisation d'un contact, l'erreur de localisation sera diffé
rente suivant qu'on emploie l'une ou l'autre de ces méthodes.
(I) Voir, pour plus de détails, notre travail sur la localisation des sen
sations tactiles. Année psych., II. < 298 REVUES GÉNÉRALES
En somme, lorsqu'on parle de la finesse, ou précision, de la
localisation des sensations tactiles, il faut bien préciser par quel
moyen la localisation est produite, on ne doit pas parler de
finesse de en général ; il faut l'étudier séparément
pour chaque moyen de localisation. Nous ne connaissons aucun
auteur qui ait porté l'attention sur cette distinction que nous
croyons être capitale.
La deuxième question qu'on doit se poser est la suivante :
un point de la peau est touché, nous lui attribuons un certain
point de notre corps; si on touche un autre point voisin du pre
mier, rapporterons-nous ce deuxième point à un point différent
de notre corps ou bien le rapporterons-nous au même point
que pour le premier? En d'autres termes, ce deuxième
nous semblera- t-il être ou non au même endroit que le premier?
Il faut d'abord déterminer comment on touche les deux points
de la peau : on peut, en effet : 1° les toucher simultanément,
2° les toucher successivement en mettant un intervalle plus ou
moins long entre les deux contacts ; de plus, on peut s'arranger
de façon à ce que les soient de nature identique,
ou bien qu'ils soient diff

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