Rôle de quelques structures cérébrales dans les processus de conditionnement. I : Hippocampe, septum, corps mamillaires et thalamus - article ; n°1 ; vol.66, pg 189-212
25 pages
Français

Rôle de quelques structures cérébrales dans les processus de conditionnement. I : Hippocampe, septum, corps mamillaires et thalamus - article ; n°1 ; vol.66, pg 189-212

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
25 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1966 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 189-212
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Delacour
Rôle de quelques structures cérébrales dans les processus de
conditionnement. I : Hippocampe, septum, corps mamillaires et
thalamus
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 189-212.
Citer ce document / Cite this document :
Delacour J. Rôle de quelques structures cérébrales dans les processus de conditionnement. I : Hippocampe, septum, corps
mamillaires et thalamus. In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 189-212.
doi : 10.3406/psy.1966.27886
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_1_27886REVUES CRITIQUES
ROLE DE QUELQUES STRUCTURES CÉRÉBRALES
DANS LES PROCESSUS DE CONDITIONNEMENT
I. — Hippocampe, Septum, Corps Mamillaires
et Thalamus
par Jean Delacour
Institut Marey
La recherche des bases neuro-anatomiques des processus de condi
tionnement a connu, depuis quelques années, un essor particulièrement
rapide, grâce aux données de l'étude électrophysiologique du système
nerveux central et aux développements de différentes techniques ; par
exemple, celle de la stéréotaxie a permis de localiser les structures avec
une bonne précision, surtout chez le Rat et le Chat. C'est ainsi que l'on
a pu mettre en évidence le rôle, dans le conditionnement, des régions
sous-corticales rendues plus aisément accessibles par cette technique.
L'utilisation des méthodes de conditionnement « instrumental » (Hilgard
et Marquis, 1940) a été également bénéfique, car elles constituent une
approche plus variée, plus comprehensive que les méthodes « classiques ».
Les progrès de cette recherche ont montré que les différentes struc
tures cérébrales n'ont pas la même importance dans les processus de
conditionnement et que la thèse de Y « équipotentialité » est également
discutable, qu'il s'agisse du néo-cortex ou des autres formations. Cepend
ant, il apparaît également improbable que les processus de condition
nement ne dépendent que d'une région très localisée du cerveau : ces
processus mettent en jeu des ensembles de structures dont la composit
ion peut varier selon le type de motivation (faim, peur...), ou le principe
et la complexité du test utilisé (discrimination successive ou simul
tanée, réponse conditionnée retardée, épreuve de labyrinthe, etc.). De
même, les systèmes anatomiques nécessaires à l'acquisition d'un condi
tionnement peuvent ne pas être les mêmes que ceux nécessaires à sa
rétention. L'ordre que nous avons adopté paraîtra donc très artificiel,
puisque nous grouperons et nous exposerons séparément les données 190 REVUES CRITIQUES
concernant différentes structures. Cet ordre s'est imposé à nous pour
deux raisons principales :
1. Malgré les progrès réalisés dans ce domaine de recherches depuis
quelques années, il nous paraît encore impossible de présenter une
synthèse à la fois cohérente et complète des résultats.
2. Si cette synthèse était possible, les dimensions de ce texte ne
suffiraient pas à son exposé, en raison de la complexité et de l'abon
dance des données.
Cet ordre, malgré son arbitraire, est sans doute celui qui permettra
de s'orienter le plus facilement à travers l'abondante littérature que cette
revue est loin d'épuiser. Le lecteur pourra rapprocher et comparer les
données relatives aux différentes structures et en particulier celles
concernant les éléments du système limbique : l'Hippocampe, le Septum,
les Corps Mamillaires, le Thalamus antérieur.
L'HIPPOCAMPE
I. — Données cliniques
Ce sont les données cliniques qui ont attiré l'attention des psycho
physiologistes sur le rôle possible de l'Hippocampe dans les processus
de mémoire : dans le traitement des psychoses, certains neurochirurgiens
ont tenté d'accroître l'efficacité des lobotomies frontales, surtout celles
limitées au cortex orbitaire, par des lésions temporales bilatérales (cortex
orbitaire et temporal sont en effet interconnectés). A la suite
de plusieurs interventions, il est apparu (Scoville et Milner, 1957) que
des lésions des lobes temporaux, sans effet sur l'intelligence, les capacités
perceptives ou la personnalité du malade, entraînaient une altération
considérable et peu réversible de la mémoire des faits récents, posté
rieurs à l'opération, sans perturber la des faits anciens. Cet
effet n'était observé que si la lésion était bilatérale et incluait une
portion importante de l'Hippocampe : ainsi des lésions limitées à
l'Uncus ou à l'Amygdale étaient sans effet. Ces premières observations
ont été ultérieurement confirmées et complétées sur le plan clinique
(Penfield et Milner, 1958 ; Milner, 1958 et 1961) : ces troubles de la
« mémoire récente » peuvent quelquefois s'accompagner d'une amnésie
rétrograde portant sur plusieurs années, mais dans la majorité des cas
seul l'enregistrement de l'expérience présente, des faits nouveaux,
semble atteint ; l'expérience ancienne, conceptualisée, le vocabulaire, le
savoir professionnel ne sont pas affectés, alors que de nouveaux appren
tissages s'établissent très difficilement. Bien que, paradoxalement, son
niveau d'attention et sa capacité d'appréhension paraissent intacts, le
sujet ne peut fixer le souvenir d'événements récents, à moins que toute
distraction ne lui soit évitée pendant l'intervalle de rétention : ce fait,
souligné par Milner (1961), semble indiquer que l'Hippocampe pourrait DELACOUR. ROLE DE QUELQUES STRUCTURES CÉRÉBRALES 191 J.
jouer un rôle de protection lors de la phase de consolidation de la trace
mnésique. Cette hypothèse serait confirmée par certains résultats
d'expériences faites sur l'animal.
II. — Données expérimentales
Les observations cliniques ont inspiré de nombreuses recherches
expérimentales sur l'animal, utilisant les méthodes du conditionnement,
et en particulier les tests de « mémoire récente » ; dans ces tests, la
réponse de l'animal ne doit pas être donnée immédiatement, dès la
présentation du stimulus conditionnel, elle doit être suspendue pendant
un délai déterminé.
A) Chez le Rat. — Thomas (1958 a, 1958 b) a montré que des lésions
de l'Hippocampe ralentissaient l'apprentissage de conditionnements
instrumentaux défensifs et alimentaires. Ces résultats ont été confirmés
par Burès (1961), utilisant la technique de la spreading depression (mise
hors jeu réversible d'une structure cérébrale par application locale d'une
solution de KC1) ; pour cet auteur, le rôle de l'Hippocampe ne semble
pas spécifique des phénomènes de mémoire récente : il interviendrait
dans tout apprentissage en exerçant un contrôle sur les composantes
instinctives et émotionnelles du comportement. Kaada (1961) trouve
également un déficit important dans l'acquisition et la rétention d'une
épreuve de labyrinthe à renforcement alimentaire après des lésions
bilatérales de l'Hippocampe ; l'effet de ces lésions est encore plus net
si elles s'accompagnent d'atteintes du cortex cingulaire, sur lequel
l'Hippocampe se projette par l'intermédiaire des Corps Mamillaires et
des noyaux antérieurs du Thalamus. Selon Kimble (1963), ces lésions
sont suivies d'une augmentation de l'activité exploratrice et ralentissent
l'apprentissage de labyrinthes simples et complexes, d'une discrimi
nation visuelle successive, mais sont sans effet sur une discrimination
visuelle simultanée. Gross (1965) ne confirme pas l'efficacité de ces
mêmes lésions sur l'apprentissage d'un labyrinthe, mais obtient un
déficit dans une épreuve où l'animal doit répondre, de façon alternée,
à deux pédales ; ce test est considéré comme un test de mémoire récente.
Les résultats de Rich (1965) placeraient l'Hippocampe parmi un ensemble
de structures nécessaires à l'acquisition d'un conditionnement défensif,
bien que Isaacson (1961) ait auparavant signalé que des rats chez
lesquels cette structure avait été largement détruite apprenaient plus
rap

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents