Sélectivité mnémonique et habitudes verbales élémentaires - article ; n°1 ; vol.65, pg 77-97
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Description

L'année psychologique - Année 1965 - Volume 65 - Numéro 1 - Pages 77-97
We studied here the part played in the selecting activity of memory by disposability in vocabulary and associative activity. To this aim we compared the results of two cases of intentional memorization with the results of two cases of incidental memorization. The efficiency of mnemonic activity was always analysed on the basis of a free evocation of the words to be learnt, first after their list had been presented. This list had 120 words, belonging to 6 semantic categories, and varying as to their frequency of use in the language.
The results were that the same words are always best remembered, whatever the number of words remembered in all situations.
Such a selectivity depends upon the frequency of use and even more upon the degree of familiarity of the word, and this all the more as the time of presentation is short in the cases of intentional memorization.
The chance for a word to be selected depends also very much upon the possibility of associating this word to others in the list.
Other associative characteristics showed no relation with the selectivity of a word.
Nous avons étudié le rôle de la disponibilité du vocabulaire et de l'activité associative dans l'activité sélective de la mémoire. Les résultats obtenus dans deux situations de mémorisation intentionnelle sont comparés à des résultats obtenus dans deux situations de mémorisation incidentelle. Dans les deux cas l'efficacité de l'activité mnémonique est analysée à partir de l'évocation libre des mots à apprendre, aussitôt après la présentation de leur liste.
On a utilisé une liste de 120 mots, de différentes fréquences d'usage et appartenant à six catégories sémantiques.
Les résultats font apparaître que les mêmes mots sont les mieux retenus quel que soit le nombre des mots retenus dans chacune des différentes situations.
La sélectivité ainsi manifestée dépend de la fréquence d'usage et plus encore de la familiarité des mots, et d'autant plus que le temps de présentation des mots est bref en mémorisation intentionnelle.
La sélectivité dépend particulièrement de la capacité d'un mot à être associé aux autres mots de la liste. D'autres caractéristiques associatives des mots n'ont aucune corrélation avec la sélectivité. Les résultats font apparaître que les mêmes mots sont les mieux retenus quel que soit le nombre des mots retenus dans chacune des différentes situations.
La sélectivité ainsi manifestée dépend de la fréquence d'usage et plus encore de la familiarité des mots, et d'autant plus que le temps de présentation des mots est bref en mémorisation intentionnelle.
La sélectivité dépend particulièrement de la capacité d'un mot à être associé aux autres mots de la liste. D'autres caractéristiques associatives des mots n'ont aucune corrélation avec la sélectivité.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Geneviève Oléron
Sélectivité mnémonique et habitudes verbales élémentaires
In: L'année psychologique. 1965 vol. 65, n°1. pp. 77-97.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève. Sélectivité mnémonique et habitudes verbales élémentaires. In: L'année psychologique. 1965 vol. 65, n°1.
pp. 77-97.
doi : 10.3406/psy.1965.27356
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1965_num_65_1_27356Résumé
Nous avons étudié le rôle de la disponibilité du vocabulaire et de l'activité associative dans l'activité
sélective de la mémoire. Les résultats obtenus dans deux situations de mémorisation intentionnelle sont
comparés à des résultats obtenus dans deux situations de mémorisation incidentelle. Dans les deux
cas l'efficacité de l'activité mnémonique est analysée à partir de l'évocation libre des mots à apprendre,
aussitôt après la présentation de leur liste.
On a utilisé une liste de 120 mots, de différentes fréquences d'usage et appartenant à six catégories
sémantiques.
Les résultats font apparaître que les mêmes mots sont les mieux retenus quel que soit le nombre des
mots retenus dans chacune des différentes situations.
La sélectivité ainsi manifestée dépend de la fréquence d'usage et plus encore de la familiarité des mots,
et d'autant plus que le temps de présentation des mots est bref en mémorisation intentionnelle.
La sélectivité dépend particulièrement de la capacité d'un mot à être associé aux autres mots de la liste.
D'autres caractéristiques associatives des mots n'ont aucune corrélation avec la sélectivité. Les
résultats font apparaître que les mêmes mots sont les mieux retenus quel que soit le nombre des mots
retenus dans chacune des différentes situations.
La sélectivité ainsi manifestée dépend de la fréquence d'usage et plus encore de la familiarité des mots,
et d'autant plus que le temps de présentation des mots est bref en mémorisation intentionnelle.
La sélectivité dépend particulièrement de la capacité d'un mot à être associé aux autres mots de la liste.
D'autres caractéristiques associatives des mots n'ont aucune corrélation avec la sélectivité.
Abstract
We studied here the part played in the selecting activity of memory by disposability in vocabulary and
associative activity. To this aim we compared the results of two cases of intentional memorization with
the results of two cases of incidental memorization. The efficiency of mnemonic activity was always
analysed on the basis of a free evocation of the words to be learnt, first after their list had been
presented. This list had 120 words, belonging to 6 semantic categories, and varying as to their
frequency of use in the language.
The results were that the same words are always best remembered, whatever the number of words
remembered in all situations.
Such a selectivity depends upon the frequency of use and even more upon the degree of familiarity of
the word, and this all the more as the time of presentation is short in the cases of intentional
memorization.
The chance for a word to be selected depends also very much upon the possibility of associating this
word to others in the list.
Other associative characteristics showed no relation with the selectivity of a word.Laboratoire de Psychologie Expérimentale et Comparée
de la Sorbonne
SÉLECTIVITÉ MNÉMONIQUE
ET HABITUDES VERBALES ÉLÉMENTAIRES
par Geneviève Oléron
Lorsque nous avons à retenir une certaine quantité de mots
présentés en série ou formant un texte, certains d'entre eux
sont retenus d'une manière privilégiée. On ne peut expliquer ces
faits seulement par l'influence de la récence ou de la position ;
il convient de faire l'hypothèse d'une activité sélective de la
mémoire.
Bartlett (1932), Gomulcki (1952), Kay (1955), Zangwill (1956),
ont montré expérimentalement et théoriquement l'importance
de cette activité. Les travaux américains actuels et tout par
ticulièrement ceux de Postman (1962), Underwood (1960),
Russell (1963) soulignent l'existence de ces processus sélect
ifs. Pour les expliquer, Bartlett (1932), plus récemment
Gomulcki (1952) et Burnstein (1953) ont précisé l'importance de
processus cognitifs qui provoquent des simplifications, des
condensations, des reconstructions. Il apparaît cependant que
des processus plus élémentaires encore peuvent être à la base
de cette sélection. Postman (1962) parle de l'influence des
habitudes verbales pré-expérimentales et c'est dans cette
perspective que notre étude a été menée.
Nous considérons les processus mnémoniques comme des
mécanismes plus ou moins complexes d'une machine capable
de réordonner les éléments qu'elle exprime lorsqu'on lui en fait
la demande. La potentialité d'évocation des mots dépend dire
ctement de la disponibilité des schemes verbaux acquis. Sans que
l'on puisse imaginer que la mémoire soit un magasin avec stoc
kage, on peut faire l'hypothèse qu'une situation donnée incite
un individu à évoquer certains schemes verbaux plutôt que 78 MÉMOIRES ORIGINAUX
d'autres en fonction de leur disponibilité permanente ou moment
anée, déterminée par les conditions d'acquisition antérieures.
Lorsqu'on doit retenir, à un moment donné, un ensemble de
mots du langage courant, l'activité mnémonique consiste alors
essentiellement à modifier la disponibilité des schemes verbaux
correspondants, grâce à certaines activités. Ainsi la sélectivité
de la mémoire doit dépendre très directement de l'acquisition
du vocabulaire et des habitudes verbales qu'elle implique.
Parmi elle la disponibilité verbale préalable à l'expérience,
la capacité d'évoquer un mot, peut être estimée soit à partir de
la fréquence d'usage des mots, soit à partir d'une estimation
plus subjective du degré de familiarité d'un mot. Peters (1936)
avait montré qu'il y avait un certain optimum dans la relation
établie entre la fréquence d'usage et la mémorisation des mots ;
Hall (1954) a aussi trouvé une corrélation positive. Dans cette
étude, nous essaierons dé préciser la relation entre la fréquence
des mots et l'activité sélective de la mémoire.
Le second aspect que nous considérons est l'associativité
des mots. Bousfield (1953), Russell (1963), Postman (1964),
Florès (1964) ont montré le rôle de cette activité verbale très
spontanée sur la mémorisation. L'expérience et l'usage de la
langue nous entraînent à associer les mots entre eux ; ainsi se
trouvent constituées des liaisons privilégiées. Grâce à leur exis
tence, l'évocation d'un des éléments peut entraîner celle de
l'autre. On peut faire l'hypothèse qu'un mot sera plus aisément
évocable lorsqu'il est associable à un plus grand nombre de mots.
En effet, il rend disponible par sa présentation même, de nom
breux indices. La disponibilité d'un mot, lors de l'évocation,
serait proportionnelle à ce taux d'associativité. En est-il de
même si un mot est fréquemment associé à un seul et même mot ?
Le mot associé est alors rendu aussi disponible que le mot asso
ciant lui-même. Cependant, un mot associé à un plus grand nombre
de mots doit être plus aisément évocable qu'un mot associé
fréquemment à un seul. Nous avons donc recherché les relations
que l'on pouvait établir entre certaines caractéristiques associa
tives des mots et leur sélection dans des épreuves de mémorisation.
Pour démontrer que ces habitudes verbales élémentaires
interviennent fondamentalement dans l'activité sélective de
la mémoire, en tant que mécanismes établis, il nous a paru
nécessaire d'en contrôler les effets dans des situations de mémoris
ation incidentelle et de les comparer avec ceux obtenus dans
deux situations de mémorisation intentionnelle. ■
OLÉRON. — - SÉLECTIVITÉ MNEMONIQUE 79 G.
Dans les situations incidentelles, l'activité mnémonique se
produit au cours de processus mis en œuvre par

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