Spécialisation hémisphérique et fréquences spatiales - article ; n°2 ; vol.85, pg 249-273
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Description

L'année psychologique - Année 1985 - Volume 85 - Numéro 2 - Pages 249-273
Résumé
Les principaux modèles de spécialisation hémisphérique, c'est-à-dire les dichotomies verbal/visuospatial, analytique/holistique et sériel/parallèle, ne permettent pas d'expliquer la totalité des différences observées entre les hémisphères cérébraux. Bien que vérifiés dans un grand nombre de cas, ils sont fréquemment remis en cause, soit pour leur trop grande rigidité, soit pour leur unicité. De plus, les travaux sur la perception auditive et tactile ont fourni certains arguments à l'encontre de ces dichotomies. Actuellement, certains auteurs ont tendance à penser que l'important n'est pas la nature verbale ou visuospatiale du matériel utilisé, ni même le type de traitement qu'un hémisphère accomplirait préférentiellement, mais plutôt les différents composants du stimulus. Ainsi, les hémisphères cérébraux se différencieraient selon leur sensibilité aux différents éléments d'un stimulus. Cette sensibilité semble fortement dépendre des fréquences (visuelles ou auditives) caractérisant ces différents éléments. L'hémisphère droit serait plutôt sensible aux basses fréquences alors que l'hémisphère gauche utiliserait préférentiellement les hautes fréquences. L'explication de ce phénomène pourrait fort bien résider dans l'organisation neuronale propre à chaque hémisphère (focalèfdiffuse).
Mois clés : spécialisation hémisphérique, fréquences (spatiales et auditives), organisation neuronale, reconnaissance (perceptive et mnésique).
Summary : Hemispheric specialization and spatial frequencies.
The main models of hemispheric specialization, that is to say the verbal/visuospatial, analytic/holistic and serial/parallel (dichotomies), do not permit to explain the totality of the differences observed between the hemispheres. Though they are confirmed in many cases, they are fre-quently criticized, either for being too rigid, or for their unicity. Moreover, the work in tactile and auditory perception has provided some arguments against these dichotomies. At present, some authors think that what is important is neither the verbal or visuospatial nature of a stimulus, nor the processing that the hemispheres perform preferentially, but rather the different components of the stimulus. So, it seems that the cerebral hemispheres differ in their sensitivity to the different elements of a stimulus. This sensitivity seems to depend heavily on the frequencies (visual or auditory) characterizing these different components. The right hemisphere seems to be more sensitive to low frequencies, and the left hemisphere seems to use preferentially high frecuencies. An explanation of this phenomenon could lie in the neural organization characterizing each hemisphere (focal/diffuse).
Key-words : Hemispheric specialization, frequency (spatial and audi-tors), neural organization, recognition (perceptual and mnesic).
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Rémy Versace
Guy Tiberghien
Spécialisation hémisphérique et fréquences spatiales
In: L'année psychologique. 1985 vol. 85, n°2. pp. 249-273.
Citer ce document / Cite this document :
Versace Rémy, Tiberghien Guy. Spécialisation hémisphérique et fréquences spatiales. In: L'année psychologique. 1985 vol. 85,
n°2. pp. 249-273.
doi : 10.3406/psy.1985.29083
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1985_num_85_2_29083Résumé
Résumé
Les principaux modèles de spécialisation hémisphérique, c'est-à-dire les dichotomies
verbal/visuospatial, analytique/holistique et sériel/parallèle, ne permettent pas d'expliquer la totalité des
différences observées entre les hémisphères cérébraux. Bien que vérifiés dans un grand nombre de
cas, ils sont fréquemment remis en cause, soit pour leur trop grande rigidité, soit pour leur unicité. De
plus, les travaux sur la perception auditive et tactile ont fourni certains arguments à l'encontre de ces
dichotomies. Actuellement, certains auteurs ont tendance à penser que l'important n'est pas la nature
verbale ou visuospatiale du matériel utilisé, ni même le type de traitement qu'un hémisphère
accomplirait préférentiellement, mais plutôt les différents composants du stimulus. Ainsi, les
hémisphères cérébraux se différencieraient selon leur sensibilité aux différents éléments d'un stimulus.
Cette sensibilité semble fortement dépendre des fréquences (visuelles ou auditives) caractérisant ces
différents éléments. L'hémisphère droit serait plutôt sensible aux basses fréquences alors que
l'hémisphère gauche utiliserait préférentiellement les hautes fréquences. L'explication de ce
phénomène pourrait fort bien résider dans l'organisation neuronale propre à chaque hémisphère
(focalèfdiffuse).
Mois clés : spécialisation hémisphérique, fréquences (spatiales et auditives), organisation neuronale,
reconnaissance (perceptive et mnésique).
Abstract
Summary : Hemispheric specialization and spatial frequencies.
The main models of hemispheric specialization, that is to say the verbal/visuospatial, analytic/holistic
and serial/parallel (dichotomies), do not permit to explain the totality of the differences observed
between the hemispheres. Though they are confirmed in many cases, they are fre-quently criticized,
either for being too rigid, or for their unicity. Moreover, the work in tactile and auditory perception has
provided some arguments against these dichotomies. At present, some authors think that what is
important is neither the verbal or visuospatial nature of a stimulus, nor the processing that the
hemispheres perform preferentially, but rather the different components of the stimulus. So, it seems
that the cerebral hemispheres differ in their sensitivity to the different elements of a stimulus. This
sensitivity seems to depend heavily on the frequencies (visual or auditory) characterizing these different
components. The right hemisphere seems to be more sensitive to low frequencies, and the left
hemisphere seems to use preferentially high frecuencies. An explanation of this phenomenon could lie
in the neural organization characterizing each hemisphere (focal/diffuse).
Key-words : Hemispheric specialization, frequency (spatial and audi-tors), neural organization,
recognition (perceptual and mnesic).L'Année Psychologique, 198
, REVUE CRITIQUE
28, rue Serpenfe ?
Laboratoire de Psychologie expérimentale
ERA CNRS n° 7961
SPÉCIALISATION HÉMISPHÉRIQUE
ET FRÉQUENCES SPATIALES
par Rémy Versace et Guy Tiberghien
SUMMARY : Hemispheric specialization and spatial frequencies.
The main models of hemispheric specialization, that is to say the
verbal/visuospatial, analytic /holistic and serial/ parallel (dichotomies),
do not permit to explain the totality of the differences observed between
the hemispheres. Though they are confirmed in many cases, they are fre
quently criticized, either for being too rigid, or for their unicity. Moreover,
the work in tactile and auditory perception has provided some arguments
against these dichotomies. At present, some authors think that what is
important is neither the verbal or visuospatial nature of a stimulus, nor
the processing that the hemispheres perform preferentially, but rather the
different components of the stimulus. So, it seems that the cerebral hemi
spheres differ in their sensitivity to the different elements of a stimulus.
This sensitivity seems to depend heavily on the frequencies (visual or
auditory) characterizing these different components. The right hemisphere
seems to be more sensitive to low frequencies, and the left hemisphere seems
to use preferentially high frecuencies. An explanation of this phenomenon
could lie in the neural organization characterizing each hemisphere
(focal/diffuse).
Key-words : Hemispheric specialization, frequency (spatial and audit
ors), neural organization, recognition (perceptual and mnesic).
Les recherches sur l'asymétrie des hémisphères cérébraux chez
l'homme se sont considérablement développées ces dernières années.
Après avoir longtemps utilisé le terme de dominance hémisphérique,
les auteurs semblent aujourd'hui unanimes pour parler de « spécialisa-
1. Université des Sciences sociales de Grenoble, uer de Psychologie et
des Sciences de l'Education, bp 47 X 3804O Grenoble Cedex. 250 R. Versace et G. Tiberghien
tion » hémisphérique ; l'hémisphère droit qui était considéré comme
« mineur » ou « dominé » a maintenant un rôle important, quelles que
soient les notions de spécialisation proposées par les auteurs.
Dans une première étape, la spécialisation hémisphérique a été
envisagée comme dépendante du stimulus utilisé : l'hémisphère gauche
était considéré comme spécialisé dans le traitement des stimuli verbaux,
alors que l'hémisphère droit semblait plus approprié au traitement des
stimuli visuospatiaux. Ainsi de nombreux auteurs ont trouvé une supé
riorité de gauche pour le traitement des données verbales
(Hines, 1978 ; Juan de Mendoza et Grosso, 1980 ; Klein, Moscovitch
et Vigna, 1976), et une supériorité de l'hémisphère droit pour le trait
ement des visages (Hay, 1981 ; Hines, 1978 ; Klein et al., 1976 ; Moscov
itch, Scullion et Christie, 1976 ; Piazza, 1980), pour la discrimination
des couleurs (Davidoff, 1976 ; Pennal, 1977), la localisation de points
(Bryden, 1976), la perception de l'orientation de lignes (Atkinson et
Egeth, 1973), la de la profondeur (Kimura et Durnford,
1974).
Cette interprétation de la spécialisation hémisphérique a cependant
été fortement critiquée. En effet, de nombreuses recherches ont montré
que l'hémisphère droit est tout à fait capable de traiter les informations
verbales (pour une revue, voir Moscovitch, 1981 ; Searleman, 1977 ;
White, 1972). De plus, l'opposition verbal/visuospatial se basait bien
souvent sur des résultats provenant de recherches utilisant différentes
techniques, différentes épreuves, ou différents stimuli pour tester les
fonctions verbales et non verbales des deux hémisphères ; or, certains
auteurs ont constaté qu'un même matériel, ou qu'une même tâche,
selon son degré de complexité, pouvait induire une supériorité de
l'hémisphère droit comme de l'hémisphère gauche. Ainsi, dans un
deuxième temps, la spécialisation hémisphérique a été considérée comme
la résultante d'une asymétrie au niveau du traitement de l'information,
ceci quel que soit le matériel utilisé. De nombreuses hypothèses ont ainsi
été formulées, certaines assez proches. La principale est la dichotomie
analytique/holistique. D'après cette hypothèse, l'hémisphère gauche
serait spécialisé dans l'analyse des configurations complexes à partir
de leurs différents composants, alors que l'hémisphère droit n'utiliserait
que les propriétés globales de ces stimuli afin d'en construire une percep
tion unitaire (une Gestalt). Les résultats expérimentaux et les observa
tions cliniques en faveur de cette hypothèse sont nombreux. Proche de
cette dichotomie, Cohen (1973) a émis l'hypothèse d'un traitement de
type sériel par l'hémisphère gauche, par opposition à un de parallèle pour droit (pour une revue sur ces différents

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