Stanciu V. V - La criminalité à Paris
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Retrouvez des documents inédits de la Revue française de sociologie sur la criminalité à Paris. Vous pouvez exporter, télécharger et exporter nos documents grâce à notre liseuse.

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Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 16
Langue Français

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Roger Benjamin
Stanciu V. V., La criminalité à Paris.
In: Revue française de sociologie. 1969, 10-2. pp. 229-230.
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Benjamin Roger. Stanciu V. V., La criminalité à Paris. In: Revue française de sociologie. 1969, 10-2. pp. 229-230.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1969_num_10_2_1523Bibliographie
un ensemble sociologique pris, à la fois, comme donné et comme cadre d'une
exploration conceptuelle : « Je pense qu'à l'heure actuelle, l'usage le plus adéquat
des concepts sociologiques consiste à les saisir au niveau même de leur meilleure
application, puis à explorer le champ complet de leurs implications et les
contraindre de cette façon à livrer tous leurs sens» (p. 42). C'est, là, l'un des
fils directeurs d'Asiles, il en est deux autres :
— Celui du vécu quotidien des malades, mais reconstruit, notamment à
travers «le système des adaptations secondaires»; ce système «consiste en
pratiques qui, sans provoquer directement le personnel, permettent au reclus
d'obtenir des satisfactions interdites ou bien des satisfactions autorisées par
des moyens défendus» (pp. 98-99).
— Celui de l'élaboration progressive d'une théorie sociologique du moi,
l'individu étant défini, « dans une perspective sociologique, comme un être capable
de distanciation, c'est-à-dire capable d'adopter une position intermédiaire entre
l'identification et l'opposition à l'institution et prêt, à la moindre pression, à
réagir en modifiant son attitude dans un sens ou dans l'autre pour retrouver son
équilibre» (p. 373).
La meilleure part de cette recherche est, sans conteste, l'analyse du système
des adaptations secondaires; l'exploration conceptuelle du schéma médical type
s'inspire des travaux de Parsons sur les relations de services et les prolonge;
quant à la théorie sociologique du moi, les analyses souvent judicieuses
devraient stimuler la réflexion des psychologues intéressés par le processus de
socialisation.
Nous espérons avoir donné idée de l'originalité et de la richesse d'Asiles.
Cette recherche, tout comme « Fun in games » et « Role distance » (2) est
l'une de celles dont « l'intuition aggressive » (3) oblige à remettre en cause
un certain nombre de schémas intellectuels; elle annonce «l'abandon des
chrysalides » des concepts et méthodes hérités de la sociologie du xixe siècle (3) .
Nous nous devons, enfin, de signaler la qualité de la traduction française
et l'intérêt de la présentation de R. Castel.
Michel Dion.
Stanciu, V. V. La Criminalité à Paris. Paris, Centre National de la Recherche
Scientifique. 1968, 367 p., graph., cartes, tabl. 30 F (Travaux du Centre d'Etudes
sociologiques) .
Les ouvrages de géographie criminelle sont rares. Il existe bien des travaux
consacrés à la détermination du rapport entre l'urbanisation et la criminalité.
Mais pour trouver en France des études proprement géographiques, Д faut
remonter assez loin dans le temps. On ne peut guère citer que l'Essai sur la
statistique morale de la France de Guerry (1833), quelques pages de la Physique
sociale de Quetelet (1869) et la France criminelle de Joly (1889) . Aussi convient-
il d'accueillir avec intérêt le récent ouvrage de V. V. Stanciu, consacré à l'étude
quantitative et qualitative des délits et des crimes commis dans la capitale, au
cours de la période qui va de 1950 à 1965, et à une typologie des auteurs de ces
infractions. Ce travail repose sur une très ample documentation : réponses à un
questionnaire, obtenues grâce à une enquête effectuée auprès des délinquants
emprisonnés au cours de l'année 1958 dans les maisons d'arrêt de la Santé et de
(2) Goffman, E. Encounters. Two studies in the sociology oj interaction, The Bobbs-
Merril Company, 1961, troisième édition 1966, 152 p.
(3) Nisbet, R. A. The sociological tradition, London, Heinemann, 1967, 349 p., pp.
317-319.
229 Revue française de sociologie
Fresnes; données relevées dans le registre d'écrou de quelques établissements
pénitentiaires pour les années 1950 et 1963, et dans le « registre de la main cou
rante» de quelques commissariats de police; fiches et dossiers du Tribunal des
mineurs de la Seine pour les années 1953 et 1963. Les multiples informations
recueillies ont permis à l'auteur d'établir un très grand nombre de tableaux, de
graphiques et de cartogrammes. Mais, persuadé que les statistiques ne peuvent
présenter une image tout à fait valable de la réalité sociale, il a voulu compléter
son étude par la réalisation de monographies circonscrites à des secteurs géo
graphiques limités (les 16e et 20e arrondissements), estimant à juste titre que
celles-ci pouvaient lui permettre d'éclairer ou de mettre en valeur certains
phénomènes observés grâce à l'enquête extensive, et aussi relier ces phénomènes
à d'autres phénomènes sociaux, conduisant ainsi à une compréhension en pro
fondeur du phénomène criminel.
H n'est pas possible en quelques mots de rendre compte de toute la richesse
des informations apportées par cet ouvrage. Contentons-nous d'en indiquer bri
èvement les grandes articulations. Dans une première partie, la géographie du
crime, l'auteur localise les domiciles des auteurs des crimes et des délits, des
victimes et le lieu où l'infraction a été perpétrée. Notons au passage que les
arrondissements périphériques sont les plus marqués par la criminalité, en parti
culier le 18e, puis dans l'ordre décroissant, le 17e ainsi que le 11e, ensuite le 13e
et enfin le 12e, le 15e et le 20°. Dans une deuxième partie, il présente les princi
pales données statistiques, indique les taux de criminalité dans les différentes
zones et essaie de préciser la nature des liens qui peuvent exister entre les
infractions commises et certaines variables telles que le lieu de naissance, la
catégorie socio-profesisonnelle, l'âge, la nationalité. Dans une troisième partie Д
caractérise les modes d'existence dans les zones criminogènes et expose les condi
tions de vie de quelques habitants des maisons où se trouve le domicile d'un
grand nombre de délinquants : de multiples indications sont fournies sur leur
logement, leur alimentation, l'organisation de leur budget, leurs loisirs, leur
convictions morales et religieuses. Enfin dans une quatrième partie, consacrée
à la psychosociologie criminelle, il esquisse les portraits des différents types de
criminels et de délinquants. On a ainsi un aperçu de la grande quantité de faits
qui nous sont offerts. Il a fallu à l'auteur beaucoup de patience pour les recueill
ir. Mais il a été guidé par une très vive curiosité intellectuelle et soutenu on le
sent, par sa passion du concret et son sens de l'humain. Et tous ces faits, qu'il
ne manque pas d'interpréter insistant en définitive sur le rôle néfaste de la tech
nique conçue uniquement en vue d'une accélération de la production, sur les
méfaits du culte des valeurs quantitatives et de la compétition, constituent une
ample matière à réflexion pour tout lecteur, qu'il soit psychologue, sociologue,
criminologue ou simplement un homme animé par un certain désir de compréhens
ion envers le délinquant ou le criminel.
Roger Benjamin.
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