Sur les classes nominales et le nombre dans une langue bantu - article ; n°40 ; vol.10, pg 489-529
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1970 - Volume 10 - Numéro 40 - Pages 489-529
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur François Lumwamu
Sur les classes nominales et le nombre dans une langue bantu
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 10 N°40. 1970. pp. 489-529.
Citer ce document / Cite this document :
Lumwamu François. Sur les classes nominales et le nombre dans une langue bantu. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 10
N°40. 1970. pp. 489-529.
doi : 10.3406/cea.1970.2818
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1970_num_10_40_2818TUDES ET ESSAIS
FRAN OIS LUMWAMU
Sur les classes nominales et le nombre
dans une langue bantu
La reconnaissance des classes nominales remonte aussi loin que
étude des langues bantu elles-mêmes La plus vieille grammaire bantu
connue les Regulae quaedam pro difficillimi Congensium idiomatis
faciliori captu ad grammaticae norm redactae de Hyacintho Brusciotto
di Vetralla1 laquelle on fait généralement remonter le début des
études bantu en dénombre huit au compte du kongo langue parlée
au sud-ouest du Congo-Kinshasa dans toute la région méridionale du
Congo-Brazzaville au Cabinda et au nord de Angola Des études
plus récentes notamment celles de Meinhof ont fixé vingt et un le
nombre de classes nominales du bantu commun Le Manuel de linguis
tique bantoue de Van Bulek2 les enumere telles elles sont couram
ment re ues hui
Ce qui reste cependant contestable dans les études de classes nomi
nales est autant le nombre de celles-ci dans telle ou telle langue
bantu particulière que leur définition et leur fonction Dans une
comme le kongo les auteurs de Brusciotto aux travaux les plus récents
ne se sont pas encore mis accord sur le nombre de classes nominales
que comporte cette langue en proposait huit Bentley
onze Laman pour sa part découvrit seize classes nominales mais
pour des besoins pédagogiques il en proposait dix-huit un article
récent de Jacquot3 attribue vingt classes nominales un dialecte
kongo le la:di
Ces variations numériques indiquent assez que absence une
Rome 1659
Bruxelles 1948
La classification nominale comme système de dérivation en laadi
Congo in La dans les langues négro-africaines Paris
CNRS 1967 FRAN OIS LUMWAMU 490
définition commune claire et consistante est évidente Si on passe
de cet exemple restreint la bantuistique générale les auteurs ne sont
pas plus unanimes sur interprétation il faut donner des classes
nominales
Les linguistes modernes dans leur grande majorité considèrent que les
classes sont des catégories essentiellement grammaticales des schemes accord
comparables certains points de vue aux déclinaisons latines ou aux genres
allemands entre autres Certains soutiennent cependant encore que les classes
ont abord une valeur sémantique et correspondent un effort de répartition
des objets et êtres en catégories répondant chacune une notion ensemble
êtres humains végétaux liquides parties du corps animaux etc
est ainsi que Pierre Alexandre présente les positions les plus
actuelles concernant les classes nominales Les deux points de vue en
présence sont tous deux critiquables des niveaux différents Le pre
mier manque de fermeté Comment justifier le recours aux déclinaisons
latines agirait-il un relent des théories exemplaristes du Père
Tastevin selon qui la clé des langues africaines serait le latin Et les
genres allemands entre autres La langue allemande comporte des
déclinaisons et une catégorie du genre une langue bantu morpho
logiquement ni un ni autre des deux traits mentionnés Il convient
de ne retenir de ce point de vue que aspect catégories essentielle
ment grammaticales
Les tenants de la seconde interprétation sémantique et psycho-
mentaliste prolongent une tradition vieille de plusieurs décennies
La force de cette théorie longtemps résidé dans son caractère hypo
thèse et de conclusion subjective Elle est la plus fragile et la moins
défendable autant plus elle recouvre de fa on générale des pré
jugés fort peu linguistiques
autres auteurs adoptent une solution franchement de compromis
Ce sont les tenants de la théorie selon laquelle les classes nominales
ont le plus souvent une valeur grammaticale et une valeur sémantique
Assirelli3 ne voyait pas autrement il écrivait il une tren
taine années
La classification est loin être un système absolument logique et cohérent
Les classes ne représentent pas de catégories fermées elles comprennent aussi
des noms hétérogènes pour une fonction principale il assure chaque préfixe
en possède beaucoup autres secondaires
Le vague terminologique est gênant Les notions de fonction principale
et de fonction secondaire semblent introduire subtilement le psycho-
mentalisme intérieur une interprétation on voudrait autre
ALEXANDRE Langues et langage en Afrique Noire Paris 1967 50
ajoute les parenthèses
Afrique polyglotte Paris 1950 98 CLASSES NOMINALES ET NOMBRE 491
Tout compte fait toutes les positions antérieurement considérées
peuvent se ramener au point de vue vague mais commode Assirelli
Les discussions évoquées ont encore cours hui et conti
nuent animer les rencontres internationales Le récent colloque Aix-
en-Pro vence sur la classification nominale 3-7 juillet 1967 témoigne
de cette diversité de points de vue
Il une vingtaine années unanimité se faisait disons exclu
sivement autour du psycho-mentalisme Il est sans doute superflu
insister sur une théorie qui ne retient plus attention que de quelques
spécialistes Rappelons simplement pour mémoire quelques affirma
tions saillantes Selon Van Gennep1 pour comprendre le système
nègre de classification et sa portée linguistique il faut habituer
penser africaine et chercher en dehors de la langue comment les
Noirs groupent et répartissent les objets de leur monde Dans optique
de la théorie des surconcepts de Meinhof la tendance classifier est
un phénomène universel en matière de langage la classification
visible du bantu est ni consciente ni intentionnelle cette structure
est due toujours selon Meinhof un élément mystique ou mythique
Torrend poussa ses conclusions identifier dans la classification
nominale les jours de la création ?!)
On voit amplement la fragilité de telles conceptions que on
retrouve sous des formes peine atténuées hui On continue
percevoir derrière la classification nominale une langue bantu un
monde rigoureusement sérié en humains liquides abstraits etc
On est tenté objecter avec Sapir2 que notre plan conceptuel
est une échelle coulisses plutôt une analyse philosophique des
produits de expérience Ces points de vue auxquels manque comme
dirait Hjelmsiev le point de vue linguistique trouvent leur origine
ou du moins leur inspiration dans trois ordres de faits
La linguistique allemande du XIXe siècle Les premiers pionniers
de la africaine ou du moins les plus grands parmi eux
ont été pour la plupart des Allemands3 Il est devenu banal aujour
hui affirmer que les tâches de la linguistique du xixe siècle étaient
autres que la connaissance linguistique elle-même
La linguistique au sens moderne du terme écrit Malmberg4 existe
pratiquement pas avant le xixe siècle Lorsque aux époques antérieures on
intéressait plus particulièrement la langue était soit pour édicter des règles
pratiques concernant le bon usage donc dans un but normatif) soit pour
Un système nègre de classification Sa portée linguistique Revue des
Idées 1907 cité par ASSIRELLI
Le langage Paris 1967 104
ALEXANDRE p.29
Les nouvelles tendances de la linguistique Paris 1966 pp 9-11 FRAN OIS LUMWAMU 492
retrouver dans la langue les lois générales de la pensée humaine1 ... Les auteurs
ne se préoccupaient point ordinaire de la structure propre aux différentes
langues mais partaient idées précon ues au sujet de essence du language ...
La découverte et la connaissance du sanskrit tourna définitivement les esprits
vers le comparatisme et la recherche de la parenté et de unité origine des
langues Le romantisme acheva de porter intérêt général vers le passé origine
des peuples et préhistoire ... La linguistique devint un moyen de connaître
la préhistoire des peuples et les anciennes cultures2 On chercha surtout recons
truire les langues primitives ... où étaient dérivées les langues actuelles3
En matière de linguistique africaine la dimension normative ne
faisait jamais défaut Elle même été longtemps prédominante
Les missionnaires adonnèrent des études linguistiques en vue de
rédiger de petits manuels de poche des

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