Sur une pointe de flèche en silex taillé, trouvée aux Hublets (Marne) - article ; n°1 ; vol.11, pg 576-586
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1876 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 576-586
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1876
Nombre de lectures 84
Langue Français

Extrait

C.-A. Piétrement
Sur une pointe de flèche en silex taillé, trouvée aux Hublets
(Marne)
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 11, 1876. pp. 576-586.
Citer ce document / Cite this document :
Piétrement C.-A. Sur une pointe de flèche en silex taillé, trouvée aux Hublets (Marne). In: Bulletins de la Société d'anthropologie
de Paris, II° Série, tome 11, 1876. pp. 576-586.
doi : 10.3406/bmsap.1876.9656
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1876_num_11_1_9656SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1876. 578
ture de la trépanation chirurgicale ; les bords antérieur, pos
térieur et inférieur de cette ouverture ont été emportés par
la trépanation posthume, mais le bord supérieur est intact; il
est long de 40 millimètres, et représente un peu moins du
tiers d'une ellipse ; il est falciforme, parfaitement cicatrisé et
aminci en un biseau tranchant, large de 10 à 43 millimètres.
La base de ce décrit ainsi une courbe beaucoup plus
grande que son bord libre, et elle vient toucher en haut la
suture sagittale, qui est heureusement très-visible à ce ni
veau. La trépanation a donc été faite sur la partie supérieure
du pariétal gauche, de manière à atteindre le bord de cet os,
sans entamer le pariétal droit, et il est tout à fait évident
que la déviation de la suture a été la conséquence de l'opé
ration. Gela prouve, sans réplique, que le sujet a été trépané
à une époque où le travail de croissance des os du crâne était
encore très-loin de son terme. On sait que ces os s'accroissent
presque exclusivement par leurs bords ; le bord du pariétal
gauche, atteint par la trépanation, a donc cessé de faire les
frais du travail d'accroissement, et le bord du pariétal droit,
n'étant plus arrêté par la résistance de l'os voisin, a pu se
prolonger sur la région gauche du crâne. Nous avons ainsi la
preuve irrécusable que la trépanation a été faite dans le jeune
âge.
Mais cette asymétrie ne s'est produite qu'à la faveur d'une
circonstance toute spéciale : si la perte de substance avait en
tamé le bord du pariétal droit, ou si elle s'était arrêtée à quel
ques millimètres du bord pariétal gauche, le travail d'accroi
ssement n'aurait pu nuire à la symétrie du crâne.
Sur une pointe de fiéehe en silex taillé, trouvée aux Hublot*
(Marne) ;
PAR H. PIETREMENT. . . .
J'ai l'honneur d'offrir à la Société une pointe de flèche
triangulaire, en silex taillé, blanc-grisâtre, semi-translucide POHfTE DE FLÈCHE EN SILEX TAILLÉ. PIÈTREMENT.
et d'apparence cornée. Elle pèse 2 grammes et elle a 4 mil
limètres d'épaisseur à sa partie centrale, qui est l'endroit le
plus renflé. Ses côtés mesurent chacun 22 millimètres, et sa
base, d'environ 20 millimètres, porte deux petites barbes et
une soie.
L'une de ses faces, moins convexe que l'autre, présente
vers la base une dépression longitudinale, une espèce de
sillon qui se prolonge sur la soie, et qui doit avoir contribué
à maintenir cette pointe de flèche plus solidement fixée à la
tige ou hampe. Cette dépression n'a pas été produite par la
retaille ; il est visible qu'elle existait déjà toute formée sur la
lame de silex qui a servi à confectionner la pointe de flèche,
et que l'ouvrier a seulement dirigé son travail de façon à utfc
User cette dépression pour donner à cette arme une forme
plus avantageuse.
Sauf à l'endroit occupé par ce sillon, les deux faces du si
lex ont été retaillées avec soin, à petits éclats ; et ses deux
côtés ont été retaillés avec plus de délicatesse encore que
les deux faces, pour constituer deux scies très-mordantes, à
dents tellement fines, qu'elles gagnent à être examinées à la
loupe.
- Cette pointe de flèche est d'ailleurs intacte, dans un étal
de conservation tel, qu'elle pourrait être avantageusement
utilisée par les sauvages qui en sont encore à l'âge de la
pierre.
Elle peut soutenir la comparaison avec les plus beaux spê<
oimens de pointes de flèche en silex taillé qui aient été trou
vés en France ; elle remonte par conséquent à l'époque de
la pierre polie ; et, malgré son incontestable antiquité, elle
n'a pas de patine cacholonée, mais seulement le genre de
flou qui caractérise la plupart des anciennes armes en silex
travaillé, taillé ou poli ; ce qui m'engage à hasarder quelques
considérations sur la patiné de ces sortes d'objets et sur l'his
toire probable de la pointe de flèche en question.
C'est à tort que certaines personnes donnent quelquefois
lé nom de patine à l'espèce de gangue, de sédiment qui se
T. xi (2« série). 37 • gÊANCE DU 21 DÉCEMCfiE 1876. 578:
dépose à la surface de quelques silex travaillés, par suite de,
leur séjour plus ou moins prolongé dans certains milieux ;
car la patine des silex travaillés n'est point ce revêtement
tout extérieur, étranger à leur propre substance ; c'est cette
substance elle-même qui a changé de couleur à la superficie
de l'objet et à une profondeur plus ou moins considérable.
La patine des objets en silex est donc analogue à celle des
objets en bronze, et elle est, comme cette dernière, le résul*
tat d'une action chimique exercée par des agents extérieurs
sur la substance de ces objets.
Bien qu'on ne connaisse sans doute qu'une partie des oon*
ditions qui concourent à former la patine des objets en silex,
on sait que l'action chimique nécessaire pour lui donner
naissance peut être plus ou moins intense et même nulle :
1° suivant que des silex de telle ou telle nature sont déposé»
à la surface du sol, exposés à une lumière plus ou moins vive,
dans une atmosphère plus ou moins chaude, plus ou moins
humide, et plus ou moins chargée de gaz étrangers à sa com»
position normale, notamment d'acide carbonique ; 2° suivant
aussi que ces objets sont enfouis dans un sol plus ou moins
humide, et plus ou moins capable ou même tout à fait inca
pable de fournir à l'eau qui le pénètre, des substances pou
vant réagir sur l'espèce de silex dont ces objets sont formés;
£ft suivant enfin qu'ils séjournent dans des eaux de telle ou
telle nature, stagnantes ou courantes, puisqu'au lieu de fo
rmer une patine, certaines eaux courantes donnent un poli,
un brillant admirable aux objets en silex sur lesquels elles
coulent.
Ces considérations indiquent le degré d'importance qu'il
faut attribuer à la patine des objets en silex taillé ou polir
Ainsi, par exemple, on entend quelquefois des archéologue»
dire : cet objet en silex est très-ancien, car il a une patine
très-épaisse. Il est certain que la patine des objets en silex
taillé ou poli est une preuve d'authenticité et par conséquent
de haute antiquité, et il en sera ainsi jusqu'à ce que des in
dustriels aient trouvé le moyen de produire, sur le silex, une »- FtMtfi DE FLÊG8E EN 8tLBX TAILLÉ. PIÈTREMENT,
patine artificielle tout à fait semblable à la patine produite
par le temps, comme ils l'ont déjà fait pour le bronze. Il est
également certain que, toutes choses étant égales, d'ailleurs,
de deux objets en silex travaillé, celui qui possède la patine
la plus épaisse doit être regardé comme le plus ancien, Mais
il est toujours très-difficile, on peut même dire impossible
dans la pratique, de savoir si deux objets en silex se sont
trouvés dans des conditions identiques depuis l'époque de
leur confection; de sorte que, en réalité, le plus ou le moins
d'épaisseur de la patine ne saurait donner l'âge relatif de
deux objets en silex, quand même ils auraient été découvert!
dans le même gisement, et à plus forte raison quand ils pro
viennent de deux localités différentes. Ce qui le prouve bienj.
c'est que des objets en silex poli, trouvés dans certaines ré»
gions de notre Europe occidentale, possèdent u

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