T10 Comment devenir uchi deshi

Gabriel Beato Francisco

Description

Comment devenir UCHI DESHI L'enseignement traditionnel comporte trois niveaux : L’initiation : lorsqu'on arrive dans un dojo, il faut en apprendre le fonctionnement. À l'aide de son sempaï (un ancien, un uchi deshi qui le prend en main... ) le kohai (le jeune) découvre le fonctionnement du dojo, les repères de la pratique. Après un temps plus ou moins long, le kohai est capable de se comporter correctement dans ce milieu spécifique qu'est un dojo. Car dans notre culture occidentale il n'existe pas d'équivalent. Le deuxième stade ne commence pas forcément lorsqu'on maîtrise tous les fonctionnements du dojo, mais le deuxième jour de pratique. Ce qui vous a été enseigné pendant le premier jour fait de vous un sempaï. Vous devez donc, à votre tour, enseigner ce que vous avez appris lors de ce premier jour. En général le pratiquant ne le fait pas, conscient qu'il n'a qu'un jour d'aïkido, qu'il peut dire des bêtises ; il a l'impression qu'il apprendra plus en se contentant d'écouter, etc. De bonnes raisons occidentales pour ne rien faire, se contenter du confort d'être un élève attentif. Plus tard, quand il sera plus aguerri... alors oui... peut-être... Voilà comment dès le deuxième jour on refuse d'apprendre l'aïkido, et certains, même plusieurs dizaines d'années après, n'ont toujours pas dépassé ce stade de l'initiation, le premier stade de l'étude. Ils sont ce qu'on appelle des "consommateurs" ou "clients". Ce sont des gens ...

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Extrait

Comment devenir UCHI DESHI

L'enseignement traditionnel comporte trois niveaux : L’initiation : lors u'on arrive dans un do o il faut en a rendre le fonctionnement. À l'aide de son sem aï un ancien, un uchi deshi ui le rend en main... le kohai le eune découvre le fonctionnement du dojo, les repères de la pratique. Après un tem s lus ou moins lon le kohai est ca able de se com orter correctement dans ce milieu s écifi ue u'est un do o. Car dans notre culture occidentale il n'existe as d'é uivalent. Le deuxième stade ne commence pas forcément lorsqu'on maîtrise tous les fonctionnements du do o mais le deuxième our de rati ue. Ce ui vous a été ensei né endant le remier our fait de vous un sem aï. Vous devez donc, à votre tour, enseigner ce que vous avez a ris lors de ce remier our. En énéral le rati uant ne le fait as, conscient u'il n'a u'un our d'aïkido, u'il eut dire des bêtises ; il a l'im ression u'il a rendra lus en se contentant d'écouter, etc. De bonnes raisons occidentales pour ne rien

faire, se contenter du confort d'être un élève attentif. Plus tard, quand il sera plus aguerri... alors oui... peut-être... Voilà comment dès le deuxième jour on refuse d'apprendre l'aïkido, et certains même lusieurs dizaines d'années a rès n'ont tou ours as dé assé ce stade de l'initiation, le remier stade de l'étude. Ils sont ce u'on a elle des "consommateurs" ou "clients". Ce sont des gens uniquement centrés sur leur propre ego, voulant les avanta es sans les inconvénients. Au niveau de la taxonomie de connaissance, ce stade est celui du connaître : stade où l'on ré ète tel un erro uet, comme de eunes enfants qui imitent le monde des adultes, en caricaturant, sans trop comprendre. Enfin... tout ce u'il ne faut as faire uand on est un aïkidoka !

Le deuxième stade c'est le début de l'autonomie il commence normalement le deuxième our. Nous venons de voir ue ce n'est as facile, ue ce n'est as dans notre culture. Tout dépend de vous, de votre courage, de votre motivation, de la compréhension que vous avez de l'aïkido... et donc très souvent des remiers contacts avec votre sem aï. Ce stade sera arfois lus différé, cela dé end des com étences du débutant : de lusieurs ours, de lusieurs semaines, de plusieurs mois... Après, il y a de fortes chances que le pratiquant ne quitte pas le premier stade, quel que soit son nombre d'années de pratique.

Ce stade est celui de l'uchi deshi, c'est-à-dire le début de l'autonomie. La difficulté est grande ; le pratiquant doit avec un maximum de rigueur et d'exactitude retransmettre l'ensei nement de son rofesseur. Car dans le do o il n' a u'un ensei nement, celui du professeur. C'est pour cela que l'on choisit ce dojo. Pour prendre une image dans le monde artistique, les élèves qui ont choisi d'a rendre avec ce maître de einture ou de musi ue se mo uent com lètement de la version ersonnelle des élèves de ce maître ; seul l'ensei nement de ce maître ré uté, de cet artiste, les intéresse. C'est la lus rande difficulté de ce stade de la rati ue : ne as déformer l'ensei nement du rofesseur. Nos habitudes associatives, démocrati ues font ue certains ne euvent s'em êcher d'ex rimer leur com réhension ersonnelle, très souvent ar soif de reconnaissance. Ri oureux, honnête, sachant se remettre en cause, acce tant de faire des erreurs, au lieu de suivre comme un mouton du remier niveau l'ensei nement, notre uchi deshi anal se le cours de son rofesseur... Ou celui d'un autre uchi deshi ui rem lace le rofesseur, afin de voir si celui-ci transmet avec ri ueur l'ensei nement du maître. Ce sont les qualités morales : honnêteté, probité, rigueur, oubli de son e o etc. ui vont être testées et ui feront ue vous passerez au troisième stade ou pas.

Au lieu de subir l'ensei nement l'uchi deshi est acteur. Il va accom lir endant lusieurs mois toutes les tâches d'un do o afin d'en connaître arfaitement le fonctionnement. C'est l'occasion de voir les rati uants sous un autre our, dans d'autres situations, l'occasion de s'apercevoir de qui est impliqué, fiable, et qui ne l'est pas. Les cours enfants ne demandent as de connaissance techni ue ; ar contre un enfant sait très vite s'il doit vous res ecter ou vous "marcher dessus". Dans un premier temps notre uchi deshi va venir assister ceux qui sont en charge du cours enfants, et commencer à ensei ner des "bouts" de cours voire des cours entiers, sous la direction de leurs collè ues lus ex érimentés. Ensuite, il ira faire le même travail au cours adolescents qui est beaucou lus exi eant d'un oint de vue techni ue. Et ce our des raisons rati ues : les ados se ba arrent fré uemment où sont victimes de violences, donc leurs besoins techni ues et d'efficacité sont plus importants. Ils sont plus obéissants, plus scolaires que les enfants ; par contre beaucoup plus critiques concernant la crédibilité des techni ues et des atta ues. Enfin, il s'agira de faire la même chose au cours adultes.

Notre uchi deshi doit être conscient u'il va commettre des erreurs malgré toute sa bonne volonté et son désir de bien faire. Comme il est dans le dojo de son professeur, ces erreurs doivent être limitées. En énéral ce sont les uchi deshi lus ex érimentés ui interviendront à la moindre erreur our recadrer notre a renti. Ce faisant, ils lui rendront service, fortifieront leur propre jugement, et éviteront au dojo de funestes conséquences en l'absence du professeur. Toute assivité de la art des autres uchi deshi face à des erreurs montre leur incom étence, car il est de leur devoir de réagir au plus vite devant une erreur, même si, ou plutôt justement si, c'est un ami qui la commet. C'est our uoi il convient de former votre u ement, et ne as acce ter our ar ent com tant tout ce ue vous dit un uchi deshi. Vous devrez le vérifier dans d'ensei nement de votre rofesseur car c'est la seule référence valable dans le do o. Ce sera l'occasion our vous d'avoir un entretien, une relation maître-élève indis ensable à votre autonomie. Plus notre uchi deshi ro resse dans l'autonomie, lus il a un avis personnel... ce qui est normal : c'est l'objectif de la pratique

et un des fondements de l'ensei nement traditionnel. C'est alors le moment pour lui de progresser plus efficacement encore. Pour rendre une ima e industrielle il uitte la maison mère our s'occu er en autonomie d'une succursale de l'entre rise. C'est une autre phase de l'étude. C'est le troisième stade.

Un uchi deshi doit donc, dans le do o de son rofesseur, transmettre le lus ri oureusement ossible l'ensei nement de celui-ci. La tradition orientale, l'aïkido traditionnel, nous apprennent que chacun est une entité unique. C'est our uoi il n'existe as deux aïkido identi ues... et c'est our uoi il est fondamental de bien choisir son rofesseur ! Il faudra donc énétrer l'ensei nement de votre rofesseur, ouvoir retransmettre celui-ci avec vos mots, vos estes, restructurer l'enseignement que vous avez appris, etc. Dépasser ainsi le deuxième stade de la connaissance et atteindre le dernier stade : celui du « com rendre ». Ce travail ne eut as être fait dans le do o de votre rofesseur car il en dénaturerait l'ensei nement, mais dans votre ro re dojo. D'où l'im ortance d'avoir accom li convenablement avec com étence, toutes les tâches du do o, et de bien maîtriser l'ensei nement de votre rofesseur. Car vous allez être seul aux commandes. Vos élèves vont vous renvoyer votre image ; vous commettrez de nombreuses erreurs u'il faudra limiter au maximum ar des échan es ré uliers avec votre rofesseur. Cela vous démontrera ue vos certitudes ne valent arfois as rand-chose, ue certains as ects de l'aïkido ue vous cro iez maîtriser ne sont pas aussi maîtrisés que cela. Votre a rentissa e n'est donc as fini il continue dans un contexte d'autonomie. Comme vous le voyez, nous sommes à l'opposé de la connaissance selon un fonctionnement universitaire qui

consisterait à débiter un listin des techni ues, ue l'on apprend depuis des mois avec son meilleur ami, devant un jury... L'aïkido traditionnel est une formation com lète de l'homme dans toutes ses dimensions. C'est le sens du terme "do" : réalisation de soi-même...

Ce n'est as facile, ce n'est as non lus à la ortée de tout le monde. Certains arrêteront en route d'autres seront renvo és du do o. Toute activité humaine roduit des déchets, l'aïkido n' écha e as. Et si ces ens créent leur ro re do o, tant is our ceux ui les rendront our des rofesseurs d'aïkido com étents. Sils sont intelli ents ils se rendront vite com te de leur erreur et chercheront un rofesseur com étent ; sinon, ils ne méritent as autre chose. Tant is our eux, c'est la vie... C'est ce ue nous a rend la tradition orientale : on ne eut avoir le bien sans le mal. Ce sont les réci ices ui créent les monta nes ; as de réci ices é ale as de monta nes... C'est râce aux rofesseurs incom étents d'aïkido ue l'on eut a récier les bons... On a rend l'aïkido en étant à la fois élève et rofesseur, en ro etant et en étant ro eté. etc. Nos sociétés occidentales avec le formata e des consommateurs, fonctionnent exactement à l'inverse. C'est

our uoi l'aïkido n'est richesse.

as une voie facile ; c'est ce

ui en fait sa