Th. Heller, Etudes sur la psychologie des aveugles - compte-rendu ; n°1 ; vol.2, pg 651-656
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Description

L'année psychologique - Année 1895 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 651-656
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Victor Henri
Th. Heller, Etudes sur la psychologie des aveugles
In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 651-656.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Th. Heller, Etudes sur la psychologie des aveugles. In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 651-656.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1895_num_2_1_1613SENSATIONS VISUELLES 651
être mesurée en faisant derrière le verre osciller un pendule
dont le temps d'oscillation est connu, et qui, à son passage, obture
ou découvre l'ouverture ; on peut également faire tomber devant
l'ouverture des écrans percés eux-mêmes d'orifices, après avoir
calculé le temps pendant lequel ils découvrent l'ouverture. En ce
qui concerne l'image consécutive, on a cherché à établir, sur un
nombre donné d'expériences (par exemple 100), combien de fois elle
a apparu. Quatre sujets ont pris part aux expériences, qui montent
à 3000. En considérant comme étant au seuil de conscience une exci
tation qui donne une image consécutive dans 75 pour 100 des cas,
on a les résultats suivants : avec une durée d'une seconde et une
lumière égale à ^ de celle d'une bougie, il faut un espace carré de
4 millimètres ; avec un espace carré de 64 millimètres, une intens
ité de - de celle d'une bougie, il faut - — de seconde ; avec un
espace de 64 millimètres et une durée d'une seconde, il faut une
lumière égale à — de la lumière d'une bougie, ou à peu près. Les
images consécutives qui se sont montrées étaient positives et né
gatives; 1500 positives pour 5 négatives; la rareté de ces dernières
montre qu'elles résultent d'excitations fortes qui fatiguent l'œil. Enfin,
comparant ces trois facteurs : intensité, surface et temps, l'auteur
remarque qu'en les augmentant de quantités égales on n'obtient
nullement les mêmes résultats. Pour avoir les mêmes résultats
(c'est-à-dire le même tant pour cent d'images consécutives), il faut
porter le temps au carré, ou doubler l'intensité ou quadrupler la
surface.
A. BlNET.
IV. — CÉCITÉ
Tu. HELLER. — Studien zur Blinden-Psychologie. (Eludes sur la
psychologie des aveugles.) Philosoph. Stud., vol. XI, p. 226-254,)
406-470, 531-563.
Voici une étude d'un grand intérêt psychologique; on a beau
coup écrit sur les aveugles, mais la plupart des auteurs se sont sur
tout ou du moins souvent occupés exclusivement de l'éducation de
l'aveugle ; l'étude que nous analysons nous donne le portrait psycho
logique de l'aveugle ; Fauteur nous montre quel est l'état de cons
cience de l'aveugle, quels genres de représentations il a et comment
il y arrive. On ne trouve pas beaucoup d'expériences, elles manquent
souvent et elles seraient à désirer, mais en revanche on a des ana
lyses détaillées des différents actes psychiques de l'aveugle et des
observations d'un grand intérêt. Passons aux détails.
L'aveugle, n'ayant à sa disposition que le toucher et le sens de
l'ouïe, doit certainement différer beaucoup du voyant par rapport
aux représentations de l'espace; la première question qui se pose ANALYSES
donc est l'étude des représentations de l'espace chez l'aveugle, leur
nature et leur genèse. L'auteur croit que c'est uniquement le toucher
qui permet à l'aveugle d'avoir des représentations de l'espace, que
l'ouïe ne peut le guider que lorsqu'il est déjà habitué, lorsqu'il a par
expérience éprouvé qu'à telle sensation auditive correspond tel
mouvement nécessaire pour atteindre le corps sonore ; l'ouïe ne
permet pas à lui seul le développement de représentations de l'e
space, il faut qu'il s'y ajoute le toucher, et ce n'est qu'à ce moment
que la représentation de l'espace peut être formée. On voit que
l'auteur contredit ici la théorie de Münsterberg et de plusieurs autres
psychologues qui affirment que l'ouïe peut à elle seule conduire
à un développement de représentations de l'espace. Mais les affi
rmations de l'auteur restent des affirmations, il ne les démontre pas ;
il cite quelques cas où des aveugles ne pouvaient pas distinguer d'où
un son venait, où ils faisaient des erreurs dans la détermination de
la dislance du corps sonore, mais ces cas ne parlent ni pour ni
contre la théorie de Münsterberg ; ce chapitre manque de précision,
il faudrait faire des expériences dans lesquelles on étudierait si
l'aveugle peut, après exercice, arriver à des localisations de sons
plus précises qu'avant l'exercice, il faudrait mener des expériences
parallèles; dans les unes on permettrait à l'aveugle de mesurer
avec les pas et des mouvements des bras la distance au corps sonore ;
dans d'autres, on les lui dirait seulement; enfin, dans d'autres
encore on ne lui dirait rien du tout; ce n'est qu'après des expériences
de ce genre qu'on pourrait, croyons-nous, arriver à quelque conclu
sion précise relativement à l'importance que les sensations auditives
possèdent dans la. formation des représentations de l'espace chez
l'aveugle ; l'auteur ne l'a pas fait, ce chapitre est chez lui le plus
faible; nous avons commencé par son analyse, quoiqu'il soit un des
derniers, parce qu'il est d'une importance capitale.
Ceci étant dit, on doit supposer que. l'auteur s'arrêtera longuement
sur le toucher de l'aveugle; il le fait, on peut bien le dire, trop; une
psychologie de l'aveugle où 100 pages sont consacrées à l'étude du
toucher et 30 pages seulement aux sensations auditives et aux
autres processus psychiques est disproportionnée.
Dans le toucher nous avons plusieurs facteurs : d'un côté, la sensi
bilité de la peau et de l'autre les mouvements avec toutes les sensa
tions qui les accompagnent. L'auteur étudie longuement quel rôle
chacun de ces facteurs joue dans la formation des représentations
de l'espace, et il arrive à la conclusion que chacun de ces facteurs
isolément ne suffirait pas pour la formation de de
l'espace; ceci nous paraît trop général; que les de
l'espace seront plus complètes et plus exactes lorsque les deux fac
teurs (sens du lieu de la peau et sensations musculaires) entreront
en jeu, cela est évident, personne ne peut le nier; mais dire que
quelqu'un qui aurait perdu la sensibilité de la peau et conservé le . J. -t "*'*• -'"■"n"5h'1*V -T
SENSATIONS VISUELLES 653
sens musculaire, ne peut pas avoir de représentations de l'espace,
ou bien encore dire qu'un paralytique qui aurait conservé la sensib
ilité tactile ne pourrait pas non plus avoir de représentations de
l'espace, est une affirmation trop générale; nous croyons que ces
deux individus arriveraient bien à quelques de l'e
space ; et nous en avons des preuves dans les observations de diffé
rents cas pathologiques ; l'auteur n'a même pas signalé ces cas patho
logiques, qui seuls cependant peuvent conduire à quelque conclusion
précise sur ce point.
Lorsque l'aveugle examine avec son toucher un corps quelconque,
il peut le faire de deux manières différentes : ou bien il tàte le corps
de tous les côtés rapidement, sans s'arrêter sur les détails, dans le
but de se former une idée générale, schématique du corps, c'est ce
que l'auteur appelle le toucher synthétique ; ou bien, procédant plus
lentement, il peut étudier le corps dans tous ses détails pour s'en
former une représentation exacte et précise ; c'est le toucher analyt
ique. Dans le toucher synthétique, c'est surtout le sens du lieu de
la peau qui entre en jeu ; dans le toucher analytique, ce sont les
mouvements des différentes parties du corps : doigts, bras, pieds, etc. ;
le sens du lieu de la peau ne permet, d'après l'auteur, que la format
ion d'une représentation schématique de l'objet, il ne donne pas
l'analyse des différentes parties ; il permet, par exemple, à l'aveugle
de dire si un corps est rond ou s'il a des angles, si le corps est
régulier ou non, mais pour avoir une idée plus précise, l'aveugle doit
se servir du toucher analytique en parcourant avec son index les
différentes lignes du corp

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