Théories et Conceptions Générales - compte-rendu ; n°1 ; vol.32, pg 214-236
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Description

L'année psychologique - Année 1931 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 214-236
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

2° Théories et Conceptions Générales
In: L'année psychologique. 1931 vol. 32. pp. 214-236.
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2° Théories et Conceptions Générales. In: L'année psychologique. 1931 vol. 32. pp. 214-236.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1931_num_32_1_5039214 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
ïogiies, non exclusivement psychologique (où l'on trouve des expres
sions géométriques — comme angle d'incidence et angle de réflexion — ,
anatomiqués, pathologiques, etc.). Bien des termes tirés du grec
n'ont guère besoin de traduction, bien qu'en langue allemande il y
ait tendance à chercher des termes exclusivement germaniques ; et
parfois même ce sont dés termes français qu'on rencontre (le « voyeur»
garde ce nom aussi bien en anglais qu'en allemand).
L'utile effort d'Hamilton gagnerait à être repris, complété, étendu
aux autres principales langues. H. P.
2° Théories et conceptions générales x
6: — H. BERGSON. — Lea deux Sources de la Morale et de la Reli
gion. — In-8 de 346 pages. Paris, Alcan, 1932. Prix : 25 francs.
La philosophie bergsonienne s'achève. Partie de la psychologie,
elle est remontée aux sources de la vie avec l'Évolution Créatrice, a
jeté un regard sur le système physique du monde, à propos de la
relativité ; elle accompagne maintenant l'évolution sociale pour
s'épanouir en un élan mystique vers une vie meilleure.
Des deux sources envisagées de la morale et de la religion, l'une
est une vis a tergo, et dépend de la poussée montante de l'élan vital,
l'autre est en quelque sorte un appel de la force supérieure qui don-
nefait son sens à l'élan, poussant parce qu'il est lui-même attiré ;
la compréhension mystique de cet appel serait seule capable, pour
B., d'engendrer un humanitarisme pacifique véritable, la poussée de
l'élan vital ne pouvant créer que des solidarités partielles pour une
lutte contre d'autres groupements, et restant irréductible à une sol
idarité générale en l'absence d'oppositions et de combats.
Certes on peut espérer qu'en l'absence même de toute mystique
l'humanisme pourra naître, mais il est certain que la force de la
mystique est autre que celle des leviers affectifs intellectualisés, et
l'œuvre accomplie en U. R. S. S. en est un bel exemple, sur lequel
B. n'est certes pas sans avoir médité.
Car, dans les interprétations hardies qui transcendent la réalité,
on sent palpiter et vivre cette réalité que s'assimile le génie de B.
Certes dans l'admirable œuvre d'art qu'est un tel livre on ne voit
pas d'échafaudages ; les citations et notes sont bien rares, mais,
cachés à nos yeux par une élaboration qui ne nous en laisse deviner
que les structures très générales, que de matériaux il a fallu pour
permettre une telle édification, et quelle connaissance dé tous les
travaux sociologiques elle implique.
Sur le terrain positif de la conception des sources sociales de l'obl
igation morale et du dogme religieux, l'interprétation bergsonienne
est singulièrement forte et apparaît comme éminemment sédui
sante.
L'obligation morale se présente comme une manifestation de l'élan
vital, équivalente de l'instinct, dans le domaine des relations sociales,
1. Voir aussi les n0B 23, 81, 211, 249. THÉORIES ET CONCEPTIONS GÉNÉRALES 215
et s'imposant à l'intelligence qui, donnant la primauté aux satisfac
tions égoïstes est, dans son jeu libre,, un dissolvant du groupe social.
Quant à la religion, elle représente une forme de fabulation grâce
à laquelle l'élan vital camoufle Finélu-ctabilité de la mort à l'intell
igence qui, en face de cette donnée reconnue, risque de dissoudre la
vie même. « La religion, dit B., est une réaction défensive de la na
ture contre le pouvoir dissolvant de l'intelligence », et « contre la
représentation, par l'intelligence.» de l'inévitabilité de la mort » ; elle
intervient encore comme un encouragement dans les efforts parti
culiers, pour faire espérer le succès, comportant des « réactions- dé
fensives de la nature contre la représentation t par l'intelligence,
d'une marge décourageante d'imprévu entre l'initiative prise et
l'effet souhaité ». '
II est dangereux de voir trop clair, pour la vie, il est utile d'être
abusé, et cette constatation — pessimiste s'il n'y avait l'autre point
de vue, la mystique de l'appel vital — s'oppose à la notion, défendue
par Lévy-Bruhl, d'une mentalité primitive différente de la nôtre. :
il n'y a entre ces deux mentalités que des nuances,, et des degrés
différents dans lapart respective de la fabulation et de la clairvoyance
intellectuelle.
Reprenant les données de Lévy-Bruhl, celles d'Hubert et de Mauss
sur la magie, celles de Durkheim sur le totémisme, B. esquisse une
sociologie en accord avec l'ensemble de sa philosophie.
Il est inutile d'insister davantage sur une œuvre que personne ne
peut s'abstenir de lire et de méditer, et où l'on trouvera de si belles
pages, le style soutenant, sans défaillance, l'envol de la pensée.
H. P.
7. - LÉON BRUNSCHVICG. - De la Connaissaiiee de Soi. -
In-8 de 197 pages. Paris, Alcan, 1931. Prix : 25 francs.
Les dix chapitres de cet important ouvrage philosophique repré
sentent une série égale de leçons relativement indépendantes faites
par l'auteur en 1929-30, et dont la liste montre quel en peut être le
haut intérêt : Psychologie et Biologie ; L'Komo faber ; l'Homo reli-
giosus ; la magie ; le langage ; l'animal politique ; l'Homo artifex ;
l'Homo sapiens ; l'agent moral ; et l'être spirituel.
L'idée fondamentale qui inspire la philosophie idéaliste de B.,
c'est que, ce qui caractérise l'humanité, c'est la lutte contre la nature
et contre la tradition, pour la constitution d' « une destinée spirituelle,
au rebours de la fatalité qui est le caractère du rythme biologique ».
C'est un élan pour échapper au déterminisme biologique, qui apparaît
à la base.
On lira avec un intérêt tout particulier le premier chapitre, où l'au
teur montre qu'il a su briser avec les concepts conventionnels de la
psychologie classique, et poser sur le terrain objectif les données
fondamentales de cette connaissance de soi, qu'il n'accepte pas tou
tefois de laisser emprisonner.
Nous ne pouvons résister au plaisir de citer au moins une page
tirée de cette première leçon :
« Par delà les paroles qui les voilent autant qu'elles les expriment,
les actes seuls comptent, car seuls ils nous jugent : vérité de sens 216 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
commun à quoi s'est attachée la « psychologie de comportement »
pour la développer systématiquement.
... L'appel à la conscience en général, considérée comme faculté,
ne résout de lui-même aucun problème particulier ; il donne seulement
un semblant d'explication par un recours aux façons de parler sco-
lastiques qui se sont si fâcheusement perpétuées dans le vocabulaire
de la psychologie contemporaine. Autant le principe de la psychologie
de comportement est justifié, autant la déclaration de principe de
viendrait dangereuse si on allait juger de l'étendue de la
normale par les limites du domaine où, aujourd'hui, on peut d'une
manière, sinon tout à fait rigoureuse, du moins suffisamment précise,
appliquer les méthodes d'objectivité, si l'on aboutissait ainsi à une
détermination dogmatique de la nature humaine que l'on réduirait
à ses réactions élémentaires. Nous pensons avec tout le corps sans
doute, et non avec le cerveau seul ; mais cela ne saurait signifier que
le cerveau n'est pas l'organe le plus élaboré, celui qui marque le
mieux le niveau de notre évolution ».
Les réflexions judicieuses de cette belle page ne sont qu'un exemple
du profit que l'on tirera de la lecture de ce livre où s'exprime une
pensée souvent subtile, mais toujours riche et suggestive. H. P.
8. — A. LALANDÏÎ. — Les illusions évolutionnistes. — In-8 de
464 pages. Paris,

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