Travaux récents sur les sensibilités chimiques - article ; n°2 ; vol.52, pg 417-427
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Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 2 - Pages 417-427
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 8
Langue Français

Extrait

J. Le Magnen
II. Travaux récents sur les sensibilités chimiques
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 417-427.
Citer ce document / Cite this document :
Le Magnen J. II. Travaux récents sur les sensibilités chimiques. In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 417-427.
doi : 10.3406/psy.1952.8648
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_2_8648II
TRAVAUX RÉCENTS SUR LES SENSIBILITÉS CHIMIQUES
par J. Le Magnen
Adrian (1), poursuivant les travaux sur l'électro-physiologie de
l'organe et des voies olfactives, publie les résultats de l'activité
.autonome du bulbe et de son évolution en fonction de de
récepteurs périphériques. L'activité spontanée du bulbe olfactif
est de deux types : dans la région la plus profonde, au niveau des
axones des cellules mitrales constituant la voie olfactive principale,
on trouve des spikes brefs; à la surface dans la région des cellules
secondaires (glomérule, couche plexiforme), on enregistre des ondes
plus lentes. C'est sur ce fond d'activité continue qu'interviennent
les décharges résultant de la stimulation de l'organe.
L'anesthésie par les barbituriques agit différemment sur l'acti
vité spontanée et l'activité de stimulation. L'auteur tente d'identifier
ces diverses activités et leurs relations par des enregistrements simul
tanés ou non à divers niveaux de l'anesthésie.
Dans la voie olfactive principale au niveau des mitrales et en
anesthésie assez profonde chez le lapin, l'activité spontanée irrégul
ière disparaît et sous stimulation forte des ondes régulières de 50-
60 secondes apparaissent à chaque inspiration de l'animal. Ces déchar
ges sont constituées par une synchronisation de l'activité spontanée
sous l'action d'une forte activité périphérique afférente (« induced
waves »). En anesthésie légère, l'activité spontanée est enregistrée
sous forme d'ondes rapides et irrégulières. Elle subsiste en l'absence
de toute afférence et constitue une véritable activité « intrinsèque »
du bulbe olfactif, comparable à celle du cortex. La moindre stimu
lation de l'organe stoppe ce rythme et il peut mettre une minute
et plus à reparaître. Une stimulation plus forte établit dans la lacune
l'activité induite. Suivant la nature et le degré d'anesthésie, il est
alors plus ou moins facile de distinguer les deux rythmes. En anes
thésie profonde le rythme intrinsèque disparaît complètement et
Adrian met en évidence une réaction d'éveil de ce rythme sous l'effet
d'une stimulation. A mesure que l'anesthésie s'affaiblit, chaque 418 REVUES CRITIQUES
inspiration réveille un « after effect » de plus en plus long. Puis à
un niveau plus léger de l'anesthésie une seule inspiration suffît à
réveiller l'activité intrinsèque qui se poursuit indéfiniment. Ce phé
nomène est analogue à celui constaté dans d'autres régions du
système nerveux central et notamment le cortex où dans les
mêmes conditions un « after effect » plus ou moins long jusqu'à une
oscillation continue est déclanché par une stimulation afférente.
Dans le bulbe en anesthésie très légère ou sans anesthésie, les
signaux afférents consécutifs à la stimulation de l'organe peuvent
contrôler entièrement l'activité intrinsèque et quand ils intervien
nent dans la voie olfactive directe, ils transforment les décharges
continues en un groupe intervenant à chaque stimulation avec
ïe pattern caractérisque du stimulus. Là encore l'analogie est frap
pante avec ce que l'on sait des transformations de l'activité intrin
sèque du cortex sous l'action des signaux afférents. Ces nouveaux
travaux d' Adrian semblent donc avoir une portée générale dans le
•cadre de l'étude du fonctionnement du système nerveux central.
Mais dans le domaine particulier de l'olfaction, ils pourront faci
liter l'analyse des réponses provenant des récepteurs olfactifs en
fonction des divers stimuli, analyse à peine esquissée aujourd'hui
par Adrian lui-même, et qui constitue l'une des méthodes d'ap
proche du problème obscur du mécanisme de l'olfaction.
C'est sur ce problème du mécanisme de la réceptivité olfactive
que Tanyolac et Eaton (2) viennent d'apporter, par une tout
autre voie, une donnée nouvelle et intéressante.
Les auteurs remarquent qu'il n'existe aucun appareil permettant
•de détecter et d'identifier qualitativement le petit nombre de molé
cules suffisant pour provoquer une perception d'odeur. C'est en
partant, semble-t-il, du projet de réaliser un tel appareil qu'ils sont
conduits à étudier un dispositif représentant pour eux, non seulement
un modèle, mais un véritable récepteur olfactif in vitro. Ils notent
tout d'abord l'échec des multiples théories du mécanisme faisant
intervenir diverses propriétés physiques ou chimiques de la molé
cule et les rendant responsables tour à tour de l'activité sur l'organe
-olfactif. La possibilité qu'ils démontrent de réaliser un dispositif
basé sur la variation de tension superficielle d'un substrat quel
conque, dispositif « répondant », à proximité d'une source odo
rante, suivant des modalités analogues à la réponse de l'organe,
leur permet d'apporter un nouvel argument en faveur de la théorie
(la plus vraisemblable à l'heure actuelle) qui voit dans les phéno
mènes de surface la clé du mécanisme de la réceptivité. Ce dispositif
est le suivant : dans une petite chambre étinche et maintenue à
température constante, ils étudient la tension superficielle de divers
liquides : eau distillée, mercure, huile minérale, et leur variation
-à la suite d'une contamination par des molécules odorantes. Ce LE MAGNEN. LES SENSIBILITÉS CHIMIQUES 419 J.
phénomène de contamination par des quantités infimes de matière
■qui rend habituellement très difficiles les mesures de tensions superf
icielles est bien connu, et il est ici exploité pour lui-même. Tanyolac
«t Eaton utilisent la méthode de la goutte pendante. A l'extrémité
d'un tube vertical (dropper) on réalise une goutte du liquide à étudier.
La goutte est éclairée par un faisceau lumineux et cinématographiée.
La lecture du film permet sur la base du diamètre (suivant la
méthode classique) de calculer la tension superficielle et de suivre
ses variations. Lorsque la tension superficielle stabilisée de la goutte
est atteinte, on introduit dans la chambre un corps solide odorant.
On assiste alors à une réduction de la tension superficielle caracté
ristique par son évolution dans le temps de la substance introduite.
Cette réduction de la tension superficielle est plus ou moins ample
et plus ou moins rapide suivant la nature du substrat (eau, mercure
ou huile minérale) et le contaminant employé. Le camphre
par exemple, provoque une baisse de 20 % de la T. S. de la goutte
d'eau, de 6 % de celle d'une goutte de Hg en présence de vapeur de 3 % seulement de la d'huile minérale. L'essence de
.•girofle donne au contraire 6 % de baisse sur l'eau et 15 sur le mercure.
iLa réponse des trois gouttes donne donc pour chaque corps odorant
un pattern individuel caractérisable.
On doit rapprocher évidemment ce pattern de réponses spéci
fique d'un substrat artificiel du pattern d'influx auquel Adrian
faisait appel dans ses travaux antérieurs pour rendre compte de
la discrimination individualisatrice des stimuli odorants. D'autre
jpart dans l'évolution du phénomène physico-chimique, les auteurs
«•élèvent des analogies frappantes avec celle du phénomène biolo
gique. La stabilisation de la tension superficielle après sa réduc
tion durant quelques minutes sous l'action d'une petite quantité
de molécules à l'état gazeux, est donnée par eux comme l'équiva
lent de la disparition de la sensation par fatigue ou adaptation.
Lorsque le corps odorant est enlevé de la chambre la goutte liquide
reprend en 10 à 15 minutes sa T. S. normale comme l'organe, à peu
prè

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