Un aperçu de la littérature théorique sur la courbe de Phillips - article ; n°5 ; vol.22, pg 751-791
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Description

Revue économique - Année 1971 - Volume 22 - Numéro 5 - Pages 751-791
Cet article analyse la littérature théorique récente sur la courbe de Phillips, et suggère une formulation de l'équation de salaire compatible avec l'hypothèse d'anticipation en présence d'une certaine illusion monétaire, et celle de l'instabilité de la courbe de Phillips au cours du temps. Avec la première hypothèse seule, la courbe de Phillips est en fait une boucle orientée dans le sens des aiguilles d'une montre, avec les deux ensemble elle devient une spirale. En présence d'une politique des revenus visant à maintenir le taux d'inflation des salaires à l'intérieur d'une plage jugée supportable pour l'économie, cette spirale peut se déplacer vers la droite. Dans cette éventualité, le risque d'hyper­inflation est conjuré, mais au prix d'un chômage croissant, à taux d'inflation donné. (C.E.P.R.E.M.A.P., C.N.R.S.)
This is a survey article of the recent theoretical literature on the Phillips curve. The paper considers, by way of synthesis, a formulation of the wage equation compatible with the expectation hypothesis, in presence of monetary illusion, and with the instability over time of the Phillips curve. With only the first hypothesis, the Phillips curve is in fact a « clockwise » loop, and with both hypotheses, it becomes a spiral.
It is shown that an incomes policy which intends to maintain the rates of wage inflation within the limits considered tolerable for the economy may induce this spiral to move to the right. In such circumstances, the risk of hyper­inflation is exorcised, but at the price of an increasing unemployment level, given the rate of wage inflation (C.E.P.R.E.M.A.P., C.N.R.S.)
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 63
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Loï Phan Duc
Un aperçu de la littérature théorique sur la courbe de Phillips
In: Revue économique. Volume 22, n°5, 1971. pp. 751-791.
Résumé
Cet article analyse la littérature théorique récente sur la courbe de Phillips, et suggère une formulation de l'équation de salaire
compatible avec l'hypothèse d'anticipation en présence d'une certaine illusion monétaire, et celle de l'instabilité de la courbe de
Phillips au cours du temps. Avec la première hypothèse seule, la courbe de Phillips est en fait une boucle orientée dans le sens
des aiguilles d'une montre, avec les deux ensemble elle devient une spirale. En présence d'une politique des revenus visant à
maintenir le taux d'inflation des salaires à l'intérieur d'une plage jugée supportable pour l'économie, cette spirale peut se déplacer
vers la droite. Dans cette éventualité, le risque d'hyper-inflation est conjuré, mais au prix d'un chômage croissant, à taux
d'inflation donné. (C.E.P.R.E.M.A.P., C.N.R.S.)
Abstract
This is a survey article of the recent theoretical literature on the Phillips curve. The paper considers, by way of synthesis, a
formulation of the wage equation compatible with the expectation hypothesis, in presence of monetary illusion, and with the
instability over time of the Phillips curve. With only the first hypothesis, the Phillips curve is in fact a « clockwise » loop, and with
both hypotheses, it becomes a spiral.
It is shown that an incomes policy which intends to maintain the rates of wage inflation within the limits considered tolerable for
the economy may induce this spiral to move to the right. In such circumstances, the risk of hyper-inflation is exorcised, but at the
price of an increasing unemployment level, given the rate of wage inflation (C.E.P.R.E.M.A.P., C.N.R.S.)
Citer ce document / Cite this document :
Duc Loï Phan. Un aperçu de la littérature théorique sur la courbe de Phillips. In: Revue économique. Volume 22, n°5, 1971. pp.
751-791.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1971_num_22_5_407987APERÇU DE LA LITTERATURE THEORIQUE UN
SUR LA COURBE DE PHILLIPS
RESUME Cet article analyse la littérature théorique récente sur la courbe
de Phillips, et suggère une formulation de l'équation de salaire compatible avec
l'hypothèse d'anticipation en présence d'une certaine illusion monétaire, et celle
de l'instabilité de la courbe de Phillips au cours du temps. Avec la première
hypothèse seule, la de est en fait une boucle orientée dans le
sens des aiguilles d'une montre, avec les deux ensemble elle devient une spirale.
En présence d'une politique des revenus visant à maintenir le taux d'inflation
des salaires à l'intérieur d'une plage jugée supportable pour l'économie, cette
spirale peut se déplacer vers la droite. Dans cette éventualité, le risque d'hyperi
nflation est conjuré, mais au prix d'un chômage croissant, à taux d'inflation
donné. (C.E.P.R.E.M.A.P., C.N.R.S.)
ABSTRACT This is a survey article of the recent theoretical literature on
the Phillips curve. The paper considers, by way of synthesis, a formulation of
the wage equation compatible with the expectation hypothesis, in presence of
monetary illusion, and with the instability over time of the Phillips curve. With
only the first hypothesis, the Phillips curve is in fact a « clockwise » loop, and
with both hypotheses, it becomes a spiral.
It is shown that an incomes policy "which intends to maintain the rates of
wage inflation within the limits considered tolerable for the economy may induce
this spiral to move to the right. In such circumstances, the risk of hyperi
nflation is exorcised, but at the price of an increasing unemployment level,
given the rate of wage inflation (C.E.P.R.E.M.A.P., C.N.R.S.) D bel exemple 'origine du essentiellement succès de l'induction empirique, statistique, la courbe où de l'observation Phillips est préun
cède la théorie. C'est en effet à la suite de la régularité observée
par W. Phillips (1958) d'une relation inverse entre le niveau de
chômage et la croissance des salaires nominaux en Angleterre, que
des efforts ont été entrepris en vue de donner un soubassement théo
rique de plus en plus raffiné à cette relation.
Du fait qu'elle met aussi clairement en évidence le dilemme auquel
semblent être confrontés tous les pays industriels — l'inflation ou
le chômage — la courbe de Phillips a aussitôt connu un grand
retentissement dans le cercle des économistes, qu'ils soient univers
itaires ou gouvernementaux;
La politique économique des plus grands pays occidentaux se
fonde ainsi sur l'idée qu'il existe pour chaque une courbe de
Phillips dont on peut atténuer les effets par des mesures appropriées
visant à la repousser vers la gauche — i.e. moins d'inflation pour
un même taux de chômage. On comprend dans ces conditions l'i
mportance des travaux empiriques effectués à la suite de Phillips pour
vérifier l'existence d'une relation entre taux de chômage et croissance
des salaires monétaires, parallèlement aux efforts de théorisation des
tinés à lui donner une base conceptuelle, car il est évident que seule
une bonne compréhension du mécanisme sous-jacent à la courbe de
Phillips aura permis de prendre des mesures adéquates pour la
déplacer dans le sens voulu.
Notons dès à présent que si à l'origine et plus souvent par la
suite, les travaux empiriques ou théoriques se rapportent à la relation
chômage-croissance de salaires nominaux, les économistes ont vite
pris l'habitude de raisonner sur une courbe de Phillips liant le chô
mage au taux d'inflation. Bien que cette assimilation ne soit pas
toujours clairement justifiée, on s'accorde en général pour admettre
soit que le prix est une fonction monotone croissante du salaire, soit
de façon plus explicite comme l'a fait Phillips lui-même, que la part
du salaire dans le revenu global nominal est constante, de sorte que
moyennant l'hypothèse d'une croissance régulière de la productivité
du travail, prix et salaire nominal croissent au même rythme, à une
constante près. COURBE DE PHILLIPS 753
En d'autres termes, la relation inflation-chômage prise séparément
serait une forme pseudo-réduite d'un système d'équations plus vaste,
dont tous les éléments ne sont pas connus.
Une telle présentation des choses n'emporte sans doute pas l'una
nimité, mais correspond, semble-t-il, à l'avis de la majorité des
économistes. Quoi qu'il en soit, nous nous en tenons ici à cette vue
orthodoxe qui considère la courbe de Phillips liant la hausse des
salaires au niveau de chômage comme une relation de comportement,
comme le montrent d'ailleurs les travaux théoriques qui ont été con
sacrés à ce sujet.
De ces travaux, on peut distinguer trois principales orientations :
— Une première série de travaux est bâtie autour de la théorie sug
gérée par R. Lipsey (1960) et qui est apparue la première dans
l'ordre chronologique ; d'après cette école, les variations en hausse
ou en baisse des taux de salaire nominal résultent d'un déséquil
ibre du marché du travail, déséquilibre qui peut être mesuré en
première approximation par le niveau de chômage.
— Un deuxième groupe de travaux soutient en revanche qu'à la
différence de la détermination du prix de tout autre marchandise,
les variations du rythme de croissance de salaire ne peuvent s'ex
pliquer par la seule considération des conditions de l'offre et de
la demande de main-d'œuvre. D'autres facteurs ont également
leur importance qu'il s'agisse du prix, du taux de profit, du rôle
des syndicats ou de la productivité.
— Enfin, il se développe plus récemment une nouvelle école de
pensée, à la suite des travaux de Friedman (1968), de Phelps
(1968), qui attribue au phénomène d'anticipation des agents un
rôle essentiel. Les travaux dans cette direction représentent une
contribution théorique importante qui pose les fondements micro
économiques de la détermination du rythme de croissance des
salaires et qui fonde la relation de Phillips sur une analyse micro
économique des comportements des firmes et des travailleurs sur
le marché d'emploi.
La présentation de ces différentes théories fe

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