Un nouvel appareil pour la mesure des temps d accommodation visuelle - article ; n°1 ; vol.40, pg 135-151
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Un nouvel appareil pour la mesure des temps d'accommodation visuelle - article ; n°1 ; vol.40, pg 135-151

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Description

L'année psychologique - Année 1939 - Volume 40 - Numéro 1 - Pages 135-151
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

D. Albe
A. Fessard
VI. Un nouvel appareil pour la mesure des temps
d'accommodation visuelle
In: L'année psychologique. 1939 vol. 40. pp. 135-151.
Citer ce document / Cite this document :
Albe D., Fessard A. VI. Un nouvel appareil pour la mesure des temps d'accommodation visuelle. In: L'année psychologique.
1939 vol. 40. pp. 135-151.
doi : 10.3406/psy.1939.5752
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1939_num_40_1_5752Laboratoire de Physiologie des Sensations du Collège de France
VI
UN NOUVEL APPAREIL
POUR LA MESURE DES TEMPS D'ACCOMMODATION VISUELLE
Par D. Albe et A. Fessard
1. Introduction
Le passage de la vision distincte d'un objet proche de
l'œil à celle d'un objet éloigné, ou inversement, demande
un certain temps qui est fonction des réajustements oculaires
nécessités par les conditions de l'observation. Comme le plus
important de ces réajustements consiste en une variation de
la courbure du cristallin, assurant son « accommodation »
à la nouvelle distance de vision, nous appellerons temps
d'accommodation la durée du phénomène global. Au change
ment peuvent s'associer une variation pupil-
laire et, en vision binoculaire, une modification de la conver
gence ; lorsque les deux objets ne sont pas situés sur la même
ligne de regard, un réflexe de fixation et éventuellement un
mouvement de la tête s'ajoutent à ces réactions. Les condi
tions expérimentales peuvent introduire ou écarter syst
ématiquement ces ajustements secondaires afin de permettre
l'étude de leur action sur le temps d'accommodation : la
fixation de la tête, l'alignement des optotypes selon une
unique direction de regard, la vision monoculaire à travers
une pupille artificielle, réaliseront des conditions aussi simples
que possible, quoique artificielles. A priori, toutes sortes
de facteurs extérieurs sont susceptibles d'influer sur la valeur
du temps d'accommodation : éclairement des plages, forme
et dimensions des optotypes, couleur, etc. ; et surtout, éten
due du parcours en profondeur, défini par ses limites x1 et xt.
L'abréviation TA, que nous utiliserons désormais pour dési
gner le temps d'accommodation, pourra s'écrire de façon plus
complète sous la forme symbolique : TA x2jxx, afin de spé
cifier que la distance d'observation a passé de xx à x^ Lorsque MÉMOIRES ORIGINAUX 136
#a > xii on emploie parfois le terme de « désaccommodation »,
sans doute pour rappeler que la vision lointaine s'effectue
avec un relâchement d'effort : pourtant ce relâchement est
lui-même un processus accommodatif (l'œil qui voit au loin
est bien dit « accommodé à l'infini »). Nous éviterons cette
expression ambiguë.
On voit donc que le TA n'est défini que par rapport à un
ensemble complexe de conditions. Un appareil destiné à sa
mesure doit permettre le contrôle, et si possible la variation
graduée, des plus importantes d'entre elles. Nous ne parle
rons pas, sinon incidemment et plus loin, des quelques appar
eils déjà utilisés que nous avons pu trouver décrits dans la
littérature (Seashore, 1893 ; Ferrée et Rand, 1919 ; Banister
et Pollock, 1929 ; Ferrée et Rand, 1936 ; Leukart, 1939).
Selon nous, ils présentent certains défauts que dans le dis
positif actuel nous écartons autant que possible.
Les travaux les plus récents relatifs au TA se sont assez
peu appesantis sur les variations de cette grandeur en fonc
tion des conditions extérieures. Citons Hirisawa (1938) qui
étudie l'influence du facteur éclairement, trouvant une loi
d'allure parabolique entre 10 et 300 lux ; Leukart (1939)
qui relève de légères différences suivant les lettres employées
comme optotypes. Généralement, les auteurs fixent une fois
pour toutes des conditions initiales plus ou moins arbitraires
et se préoccupent davantage des variations physiologiques,
soit générales, soit individuelles. Les différences d'un sujet
à l'autre couvrent une très grande marge. Ayant examiné
14 sujets, Leukart indique les valeurs extrêmes de 0,068
et 0,691 sec, soit un rapport de 1 à 10. L'âge est un facteur
important (Robertson, 1937). L'influence certainement consi
dérable des amétropies, de l'astigmatisme et surtout de la
presbytie ne semble pas avoir été étudiée systématiquement.
Il a été montré en outre, en accord avec bien des faits d'ob
servation banale, que le TA d'un individu était capable de
varier assez largement, en particulier de s'allonger sous l'i
nfluence d'un travail visuel prolongé et même d'un travail
quelconque ayant provoqué une fatigue générale (Hirisawa ;:
Ferrée et Rand, 1937). Il semble que le délicat mécanisme
des ajustements oculaires soit un des premiers à subir des
dérèglements du fait de la fatigue nerveuse. Aussi a-t-on
songé à des applications professionnelles des méthodes de
jnesure du TA, en particulier auprès des aviateurs (Tefft ET FESSARD. — - ACCOMMODATION VISUELLE 137 ALBE
et Stark, 1922 ; Ferrée et Rand, 1936). La technique de
Ferrée et Rand est actuellement appliquée extensivement
aux États-Unis pour la surveillance de l'état de fatigue des
pilotes, d'après l'allongement de leur TA à la suite d'un
nombre déterminé d'heures de vol.
L'existence de grandes différences inter-individuelles dans
la rapidité des réajustements oculaires devait d'autre part
conduire à envisager l'application de ces méthodes à la
sélection professionnelle ou sportive, toutes les fois que le
travail demandé exige le passage rapide et fréquent d'une
vision rapprochée à une vision lointaine, et inversement
(comme par exemple l'opération de la visée dans le tir).
La réussite dans la pratique de certains sports (tennis, football,
chasse, etc.) dans lesquels l'œil doit suivre un mobile qui
s'approche ou s'éloigne du sujet est liée sûrement en partie
à la rapidité et à la coordination des réflexes oculaires inclus
dans le temps global d'accommodation. De même, on conçoit
que la supériorité d'un conducteur de véhicule rapide (auto
mobile, avion) obligé à une surveillance alternée de l'espace
environnant et de divers instruments de contrôle (tableau
de bord) puisse résider pour une part dans la brièveté de son
temps d'accommodation.
Le nouvel appareil que nous présentons ici est né de
préoccupations pratiques, à la suite de considérations du
même ordre sur la tâche visuelle incombant aux pilotes-
aviateurs. Nous l'avons étudié à la demande du Pr Piéron,
lequel, dirigeant pendant la guerre le Service de sélection des
aviateurs, désirait introduire la mesure de la rapidité d'a
ccommodation dans l'examen des candidats-pilotes. Nous
avons voulu cependant éviter que l'instrument ait des carac
téristiques trop strictement limitées aux exigences d'un
examen-type immuable, et nous l'avons conçu de façon qu'il
puisse aussi bien être utilisé pour des recherches théoriques
sur le mécanisme de l'accommodation.
2. Choix de la méthode
Rappelons pour mémoire que les premières déterminations
(Volkmann, 1846) furent faites en comptant le nombre max
imum possible, en un temps donné, d'alternances de vision
proche et lointaine. Les solutions modernes consistent à
montrer brusquement à un œil accommodé à la distance a^ MÉMOIRES ORIGINAUX
un objet situé à la distance x2. Le moment de la perception
nette en xt peut être annoncé par la manœuvre d'un inte
rrupteur (méthodes de temps de réaction). Il est plus exact
de limiter la durée de présentation du second optotype jus
qu'à déterminer le temps juste nécessaire pour en permettre
la perception distincte. Par définition, ce temps sera le TA
pour les conditions choisies. Par suite de l'inévitable marge
de fluctuation, une répétition des mesures est nécessaire, la
valeur finale étant choisie comme pour le calcul d'un seuil,
par une convention fixant un pourcentage de réponses posi
tives (50 % environ dans notre cas).
Différents principes d'appareil ont été envisagés, suivant
le mode d'observation du champ et la façon de substitu

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