Une enquête sur l évolution de l enseignement philosophique - article ; n°1 ; vol.14, pg 152-231
81 pages
Français

Une enquête sur l'évolution de l'enseignement philosophique - article ; n°1 ; vol.14, pg 152-231

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
81 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1907 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 152-231
80 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1907
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Alfred Binet
Une enquête sur l'évolution de l'enseignement philosophique
In: L'année psychologique. 1907 vol. 14. pp. 152-231.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. Une enquête sur l'évolution de l'enseignement philosophique. In: L'année psychologique. 1907 vol. 14. pp. 152-
231.
doi : 10.3406/psy.1907.3741
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1907_num_14_1_3741UNE ENQUÊTE SUR L'ÉVOLUTION
DE L'ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
SOMMAIRE
I. Avant-propos. — II. Ce que devient la métaphysique. — III. Quel
est le système philosophique le plus répandu actuellement. —
IV. Les professeurs de philosophie, tout en s'efforçant de rester
en contact avec la science et la conscience modernes, se plaignent
parfois de manquer de compétence. — V. Les professeurs se
préoccupent surtout des questions ayant rapport avec la science
et la morale. — VI. Condamnation de la logique formelle et de la
métaphysique. — VII. Les nouvelles dont on demande
l'introduction dans le programme. — VIII. Un aperçu sur la psy
chologie de l'élève en philosophie. — IX. Les préférences des
élèves. — X. Répercussion des dernières réformes sur l'enseign
ement de la philosophie. — XI. La psychologie morbide et la
psychologie de laboratoire. — XII. L'attrait de tous ou presque
tous pour la sociologie est un fait, mais ce fait a besoin d'être
analysé. — XIII. Les livres préférés des élèves et des maîtres. —
XIV. Ce que les élèves penseraient en général de la classe de
philosophie. — XV. L'irrationalisme au lycée. — XVI. Le bénéfice
réel de l'enseignement philosophique. — XVII. Même question
sous une autre forme. — XVIII. Quelques conclusions.
I. — Avant-propos.
On m'a demandé souvent quelle a été l'idée directrice de
cette enquête; et quelques professeurs de philosophie, sup
pléant à mon silence, m'ont attribué des raisons auxquelles
je n'avais pas songé, au moins avec la précision qu'ils suppos
aient. Un de mes correspondants les plus distingués m'écrivait
dernièrement : « Si j'ai bien compris votre intention, il s'agi
rait surtout pour vous de fixer le point d'évolution où en est
aujourd'hui un enseignement qui, parti de la généralité quelque
peu oratoire où se tenaient les disciples de Cousin, s'orienterait
vers une somme de disciplines techniques et spéciales. Mais cela BINET. — L'ÉVOLUTION DE L'ENSEIGNEMENT PHILOSOPHIQUE 153
n'est encore qu'un phénomène extérieur, constatable par les
statistiques, les programmes et les examens. La caractéristique
des classes de philosophie, telle qu'elle m'apparaît dans mon
expérience d'élève ou de professeur, c'est que des jeunes gens
sont pendant un an en contact avec un homme qui s'exprime
librement sur la civilisation présente, les orientant à travers
les courants scientifiques, religieux ou sociaux..., etc. m
II est probable que cette erreur d'interprétation de ma pensée
tient à ce que j'ai mis, dans le titre de l'enquête, le terme
à' Évolution. Mais ce terme ne peut pas avoir une signification
bien caractéristique, dans l'espèce, puisque l'on admet généra
lement que tout ce qui est vivant évolue. L'important est de
savoir dans quel sens se fait l'évolution; et, sur ce point,
j'avoue que je ne m'étais pas formé une idée précise que j'aurais
cherché ensuite à vérifier. Du reste, rien ne répugne davan
tage que ces idées préconçues aux habitudes d'esprit des expé
rimentateurs. La vérité est bien plus simple. Je n'ai pas eu une
idée directrice, mais plusieurs.
La première était un peu étroite et égoïste; je voulus tout
simplement savoir quelle répercusion ont eu dans l'enseign
ement des lycées les recherches originales que quelques-uns
d'entre nous poursuivent en psychologie. Puis, le hasard ayant
fait tomber entre mes mains quelques manuels de philosophie,
je me suis demandé si ces livres étaient une représentation
exacte de l'enseignement philosophique actuel. Je fis un projet
de questionnaire que je soumis à trois de nos collègues,
MM. Lalande, Pécaut et un troisième qui désire ne pas être
nommé ; nos collègues m'ont suggéré dautres points de vue très
intéressants, auxquels je n'avais pas pensé, et comme j'ai tenu
compte de toutes leurs suggestions, mon enquête s'est élargie.
On y trouvera des renseignements sur les points suivants : les
effets du plan d'études de 1902; les tendances philosophiques
des professeurs; un aperçu de psychologie sur le jeune élève
de philosophie; les conséquences des dernières réformes; l'i
ndication des questions philosophiques qui intéressent le plus
maîtres et élèves; la nature et la profondeur de l'influence qu'un
professeur de philosophie exerce sur ses élèves..., etc. C'étaient
les thèmes prévus ; il y faut ajouter quelques questions spéciales
qui se sont posées d'elles-mêmes, pendant l'enquête : comme
la valeur intellectuelle et morale des nouvelles générations
d'élèves relativement aux anciennes — et aussi la préparation
scientifique des maîtres. 154 MÉMOIRES ORIGINAUX
On dit quelquefois que c'est au moment où l'on finit un
travail qu'on s'aperçoit comment on aurait dû le faire. Et c'est
assez juste. A mesure qu'on travaille, on domine davantage son
sujet; c'est comme si on faisait une ascension; et il faut être
parvenu tout à fait en haut pour avoir une vue d'ensemble. Si
j'avais à recommencer cette enquête, je m'inquiéterais peut-être
moins des différences entre les idées d'hier et celles d'au
jourd'hui, j'aurais la témérité de poser franchement la question
suivante : à quoi sert l'enseignement de la philosophie dans les
lycées? Bien entendu, pour une enquête ainsi comprise, les
opinions des professeurs de philosophie ne donneraient qu'une
solution tout à fait partielle; il faudrait consulter aussi les
élèves, surtout les anciens élèves, et savoir par eux quel profit
réel ils pensent avoir obtenu de leurs études philosophiques.
Mais laissons là ces vains projets et, au lieu de nous inquiéter
de ce que nous aurions pu et dû faire, parlons seulement de ce
que nous avons fait.
J'avais envoyé un exemplaire du questionnaire imprimé à
tous ceux qui professent la philosophie dans les lycées et
collèges de France; ils sont à peu près au nombre de 300. Les
18 questions étaient précédées de la lettre suivante, où j'expl
iquais quelques-uns des motifs de l'enquête :
LETTRE A MM. LES PROFESSEUR DES PHILOSOPHIE.
Paris, le 26 avril 1907.
Monsieur,
Je me permets d'attirer votre attention sur ce questionnaire, et
je vous demande de bien vouloir me faire l'honneur d'y répondre.
En vous l'envoyant, je me suis proposé d'atteindre plusieurs buts
différents.
D'abord, je pense qu'il serait utile d'apprendre quelle a été l'i
nfluence exercée sur l'enseignement philosophique par les réformes
de ces dernières années. Un ensemble de réponses de professeurs
nous montrerait aussi les tendances des nouvelles générations
d'élèves. Enfin, les philosophes qui savent que c'est au lycée surtout
que se fait la véritable utilisation de l'enseignement des Facultés,
désireraient vivement connaître les idées philosophiques qui sont
actuellement les plus répandues dans secondaire.
Les réponses que vous voudrez bien nous adresser (21, rue du
Départ, Meudon, S.-et-O.) seront toujours reçues avec reconnais
sance, quand même elles ne s'appliqueraient que partiellement à
nos questions. Le compte rendu de cette enquête paraîtra dans — L'ÉVOLUTION DE L'ENSEIGNEMENT PHILOSOPHIC BINET.
X Année Psychologique. Vous aurez l'obligeance de dire nettement si
vous autorisez la publication de votre nom.
Veuillez agréer, Monsieur, mes remerciements anticipés, et l'e
xpression de mes sentiments les plus distingués.
Alfred Binet,
Directeur du Laboratoire de Psychologie
do la Sorbonne.
J'ai reçu d'abord les réponses de 55 p

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents