Variations spontanées de l activité musculaire et analyse du comportement - article ; n°1 ; vol.60, pg 49-70
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Description

L'année psychologique - Année 1960 - Volume 60 - Numéro 1 - Pages 49-70
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Geneviève Oléron
Variations spontanées de l'activité musculaire et analyse du
comportement
In: L'année psychologique. 1960 vol. 60, n°1. pp. 49-70.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève. Variations spontanées de l'activité musculaire et analyse du comportement. In: L'année psychologique. 1960
vol. 60, n°1. pp. 49-70.
doi : 10.3406/psy.1960.6756
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1960_num_60_1_6756VARIATIONS SPONTANÉES
DE L'ACTIVITÉ MUSCULAIRE
ET ANALYSE DU COMPORTEMENT
par Geneviève Oléron1
L'activité musculaire peut être fidèlement enregistrée grâce aux
techniques électromyographiques. Cette activité dépend d'un état de
tension du muscle dû à une activation des centres, au maintien de la
posture, et à l'activité musculaire spécifique de la tâche effectuée par
l'individu.
Cependant, comme le dit Paillard (44), « les conceptions dualistes
de la physiologie classique ont longtemps opposé les aspects toniques de
l'activité musculaire soutenue et les manifestations classiques de la
contraction brève du muscle. Les données de l'expérience s'accommod
aient mal de cette dichotomie un peu rigide. Elles se satisfont certa
inement davantage de la notion d'une activité constamment présente,
préparant, accompagnant, modulant l'activité motrice et conditionnant
l'émergence des actes spécifiques harmonieusement coordonnés qui
caractérisent le comportement adapté des organismes supérieurs ».
Meyer (41) exclut également la dualité des manifestations motrices
au niveau de l'effecteur. Cependant, il convient de distinguer les deux
origines du développement de l'activité musculaire. Il y aurait d'une
part une activité de base qui correspondrait au « tonus musculaire »
— ou tonus postural de Wallon (53) et de Freeman (31) — et d'autre
part une activité spécifique orientée vers l'exécution d'une tâche. Il
faut sans doute toujours considérer qu'il y a interaction entre ces deux
mécanismes de régulation. Cette interaction donne une certaine résul
tante d'activité musculaire au niveau de l'effecteur unique, le muscle.
Il faut appliquer à ces interactions continuelles ce que Sherrington pro
pose comme explication au tonus du muscle : « le tonus du muscle sque-
lettique, dont la signification fonctionnelle est celle d'une activité pos-
turale, est, comme la pression artérielle, une résultante. C'est la somme,
sans cesse fluctuante, d'innombrables réflexes continus, silencieux et
latents, pour la plupart proprioceptifs, harmonieusement coordonnés,
et actionnant tous le même appareil nerveux central — le centre moteur
du muscle — par le mécanisme de la sommation d'influx nerveux »
[cité par Paillard (44)].
1. Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée, Sorbonne.
A. PSVCHOL. 60 4 50 REVUES CRITIQUES
Fessard (25) a montré la complexité des mécanismes neurophysiol
ogiques de la régulation de l'activité motrice et le rôle des propriocep-
teurs. Ces récents travaux mettent en évidence les nombreux détermi
nants de l'adaptation fonctionnelle.
Plusieurs revues des travaux qui se rapportent au rôle de l'influence
du niveau général de la tension musculaire induite sur l'activité motrice
simultanée, de Bills (5), Courts (8) et Meyer (42), signalent l'importance
du problème et toutes les difficultés que soulèvent les approches expéri
mentales des hypothèses explicatives.
Bills (5), en 1927, distinguait l'existence d'une tension musculaire
et d'une autre tension émotionnelle. La première serait facilitatrice et
la seconde inhibitrice. Courts présente les hypothèses de Robinson,
selon lesquelles : 1° Une tension musculaire imposée par l'intermédiaire
d'un dynamomètre serait à l'origine d'une stabilisation des stimulations
proprioceptives ; 2° La stimulation proprioceptive issue de la tâche
apporterait de son côté un accroissement général de la tension, d'où un
état de préparation à la périphérie, qui permettrait d'agir plus rap
idement ; 3° L'accroissement des stimulations proprioceptives élèverait
le niveau d'excitation du cortex et accroîtrait par là même la rapidité
et la précision des réponses.
Et Courts, en 1942, de conclure que ces deux dernières propositions
ne sont pas démontrées. Nous verrons, à partir des expériences exposées
ultérieurement, certaines vérifications de ces hypothèses.
Freeman (31), avait émis des idées très comparables, en y ajoutant
des principes complémentaires : 1° Selon les niveaux d'activité impliqués
dans la tâche les seuils d'excitabilité seraient différents ; 2° L'excitation
du système musculaire provoquerait au delà d'un certain niveau une
inhibition.
C'est dans cette même perspective que Hebb (35), en relation avec
les découvertes neurophysiologiques récentes des propriétés activatrice
et inhibitrice de centres sous-corticaux propose l'existence d'une tension
optimum qui faciliterait la tâche.
Les connaissances actuelles sont unanimes pour affirmer l'existence
d'une tension musculaire de base, correspondant à la tension psycholo
gique, qui faciliterait ou inhiberait un comportement bien différencié
exigé pour l'exécution d'une tâche. Cependant, il reste à mettre clair
ement en évidence les mécanismes d'interaction d'activités musculaires
spécifiques et de cette activité musculaire généralisée.
Un problème intervient qui est lié au précédent : c'est l'interaction
de deux systèmes de réponses. Meyer (42) définit de la façon suivante
les lois qui doivent commander ces interactions : 1° L'interaction des
réponses musculaires varie avec l'amplitude de celles-ci ; 2° L'interac
tion varie avec la proximité des deux systèmes de réponses, la simulta
néité de leur fonctionnement.
Ces interactions dépendent du mode de diffusion dans l'organisme
de la tension musculaire qui a une origine bien déterminée due à la OLÉRON. ACTIVITÉ MUSCULAIRE 51 G.
réponse motrice. Davis (11, 17), Gregg et Jarrard (34), ont étudié à l'aide
de l'électromyographie ces structures d'activité en relation avec une
tâche. Ces quelques études montrent l'importance d'une connaissance
claire de la topographie des syncinésies motrices.
Il faut rappeler également le rôle déterminant de la posture dans
la diffusion de l'activité motrice induite, comme l'ont montré Fraisse (P.),
Oléron (G.) et Paillard (J.), (30) dans une étude sur les effets dynamo-
géniques de la musique.
Avant de formuler quelques remarques sur la complexité des régu
lations de l'activité motrice, il paraît important de souligner, comme le
fait Meyer (42), la limitation des propriétés intégratives du système
moteur. Cette limitation entraîne également celle de l'évocation possible
d'une réponse motrice complexe qui ne peut pas être déclenchée par
un excès de tension musculaire induite. L'excitation du cortex n'a permis
d'obtenir que des mouvements de déplacement, d'extension ou de flexion
jamais un mouvement d'adresse.
Les travaux dont nous allons présenter les résultats essaient, d'une
part de préciser le développement de l'activité musculaire qui devient
ou non mouvement, et d'autre part de la dissocier de l'état de tension
musculaire généralisée qui est dépendant de la situation. Les auteurs se
proposent — ■ et ceci paraît assez nouveau — de préciser certains compor
tements par l'analyse des réponses motrices implicites qui précèdent le
mouvement, et qui seraient des indicateurs objectifs de déterminants
psychologiques.
Dans cette perspective d'exploration analytique, nous présentons
successivement les travaux qui se rapportent à l'étude :
1° De l'activité musculaire induite par la réception de stimuli
simples ;
2° De l'activité préparatoire sur le temps de réponse à des
stimulations simples, ainsi que la possibilité du conditionnement de

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