Vitesse du processus et temps partagé : planification et concurrence attentionnelle - article ; n°4 ; vol.100, pg 629-660
33 pages
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Description

L'année psychologique - Année 2000 - Volume 100 - Numéro 4 - Pages 629-660
Résumé
Cette expérience, réalisée sur un micromonde dynamique présenté aux sujets comme le commandement d'unités de combat contre des feux de forêt, réplique les résultats d'une expérience antérieure (Hoc et Moulin, 1994) qui montraient une stabilité de la performance entre une vitesse rapide et une vitesse lente du processus. En interposant une vitesse moyenne entre les deux vitesses extrêmes, la présente expérience met en évidence un effet d'optimum qui conforte l'interprétation antérieure en termes de changement de stratégie. On peut interpréter la stabilité de la performance comme le résultat du passage d'une stratégie réactive à une stratégie anticipative atteignant progressivement les limites de compétence des sujets. En introduisant des conditions de gestion de tâches en temps partagé (plusieurs feux), on montre en revanche une amélioration progressive de la performance avec la réduction de la concurrence attentionnelle à l'étape de planification.
Mots-clés : situation dynamique, vitesse du processus, temps partagé, planification, attention.
Summary : Process speed and time-sharing : Planning and attentional concurrence.
This experiment, carried out on a dynamic microworld described to the subjects as the command of units fighting against forest fires, reproduces the results of a previous experiment (Hoc & Moulin, 1994), which showed a stability in performance between a high and a low process speed. By interposing a medium speed between the two extreme speeds, the present experiment showed an optimum effect that provides us with more evidence in favour of a strategy shift. Performance stability can be interpreted as the result of shifting from a reactive strategy to an anticipative one progressively reaching the subjects' competency limit. On the other hand, by introducing conditions of time-sharing task management (several fires), a progressive improvement in performance was shown in relation to the reduction of attentional concurrence at the planning step.
Key words : dynamic situation, process speed, time-sharing, planning, attention.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean - Michel Hoc
R Amalberti
G. Plee
Vitesse du processus et temps partagé : planification et
concurrence attentionnelle
In: L'année psychologique. 2000 vol. 100, n°4. pp. 629-660.
Résumé
Cette expérience, réalisée sur un micromonde dynamique présenté aux sujets comme le commandement d'unités de combat
contre des feux de forêt, réplique les résultats d'une expérience antérieure (Hoc et Moulin, 1994) qui montraient une stabilité de
la performance entre une vitesse rapide et une vitesse lente du processus. En interposant une vitesse moyenne entre les deux
vitesses extrêmes, la présente expérience met en évidence un effet d'optimum qui conforte l'interprétation antérieure en termes
de changement de stratégie. On peut interpréter la stabilité de la performance comme le résultat du passage d'une stratégie
réactive à une stratégie anticipative atteignant progressivement les limites de compétence des sujets. En introduisant des
conditions de gestion de tâches en temps partagé (plusieurs feux), on montre en revanche une amélioration progressive de la
performance avec la réduction de la concurrence attentionnelle à l'étape de planification.
Mots-clés : situation dynamique, vitesse du processus, temps partagé, planification, attention.
Abstract
Summary : Process speed and time-sharing : Planning and attentional concurrence.
This experiment, carried out on a dynamic microworld described to the subjects as the command of units fighting against forest
fires, reproduces the results of a previous experiment (Hoc & Moulin, 1994), which showed a stability in performance between a
high and a low process speed. By interposing a medium speed between the two extreme speeds, the present experiment showed
an optimum effect that provides us with more evidence in favour of a strategy shift. Performance stability can be interpreted as
the result of shifting from a reactive strategy to an anticipative one progressively reaching the subjects' competency limit. On the
other hand, by introducing conditions of time-sharing task management (several fires), a progressive improvement in
performance was shown in relation to the reduction of attentional concurrence at the planning step.
Key words : dynamic situation, process speed, time-sharing, planning, attention.
Citer ce document / Cite this document :
Hoc Jean - Michel, Amalberti R, Plee G. Vitesse du processus et temps partagé : planification et concurrence attentionnelle. In:
L'année psychologique. 2000 vol. 100, n°4. pp. 629-660.
doi : 10.3406/psy.2000.28666
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2000_num_100_4_28666L'Année psychologique, 2000, 700, 629-660
LAMIH, PERCOTEC, CNRS UMR 8530
Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrèsis1 *
I MASSA CERMA Brétigny2 **
VITESSE DU PROCESSUS
ET TEMPS PARTAGÉ :
PLANIFICATION ET CONCURRENCE ATTENTIONNELLE
par Jean-Michel Hoc*, René AMALBERTI**
et Gwenaëlle PLEE*
SUMMARY : Process speed and time- sharing : Planning and attentional
concurrence.
This experiment, carried out on a dynamic microworld described to the
subjects as the command of units fighting against forest fires, reproduces the
results of a previous experiment (Hoc & Moulin, 1994), which showed a
stability in performance between a high and a low process speed. By interposing
a medium speed between the two extreme speeds, the present experiment showed
an optimum effect that provides us with more evidence in favour of a strategy
shift. Performance stability can be interpreted as the result of shifting from a
reactive strategy to an anticipative one progressively reaching the subjects'
competency limit. On the other hand, by introducing conditions of timesharing
task management (several fires), a progressive improvement in performance
was shown in relation to the reduction of attentional concurrence at the
planning step.
Key words : dynamic situation, process speed, time- sharing, planning,
attention.
1. BP 311, 59304 Valenciennes Cedex. E-Mail : jean-michel.hoc@univ-
valenciennes.fr ; http://www.univ-valenciennes.fr/LAMIH/
2. BP 73, 91223 Brétigny-sur-Orge Cedex. E-Mail : rene-a@imaginet.fr 630 Jean-Michel Hoc, René Amalberti et Gwenaëlle Plee
I. INTRODUCTION
La résolution de problème a surtout été étudiée par la psy
chologie expérimentale dans des paradigmes de transformation
d'états discrets, par exemple la transformation d'expressions
logiques, les cryptogrammes, les échecs ou la tour de Hanoi
(Newell, 1990 ; Newell et Simon, 1972). Il s'agit aussi de situa
tions statiques, du point de vue du sujet, puisqu'elles restent
stables quand ce dernier n'intervient pas. Dans ces recherches,
l'accent a été mis sur les activités de compréhension et d'élabo
ration de procédures. La psychologie ergonomique s'est aussi
intéressée à des situations dynamiques qui ont leur dynamique
propre et que le sujet (l'opérateur) ne contrôle que partiell
ement. Ces situations sont aussi diverses que le contrôle de pro
cessus industriel (ex. : Bainbridge, Lenior et van der Schaaf,
1993 ; De Keyser, 1988, 1990 ; Woods, 1988) ou le contrôle de
trafic aérien (ex. Bisseret, 1995). La synchronisation entre la
dynamique du processus à contrôler et le développement des
activités cognitives apparaît comme une question majeure
située au centre des typologies cognitives des situations dyna
miques (Cellier, 1996 ; Hoc, 1996). C'est ainsi que ces recherches
ont mis l'accent sur le thème du contrôle cognitif. Après
Rasmussen (1986) qui soulignait l'articulation entre le contrôle
cognitif fondé sur les connaissances déclaratives, les règles ou
les automatismes, Hollnagel (1993) a introduit des distinctions
plus fines (stratégies purement réactives, opportunistes,
tactiques et stratégiques). C'est aussi sur le contrôle cognitif
que Reason (1993) a établi son approche de la gestion des
erreurs.
Depuis quelques années, un nouveau courant de recherche
expérimentale s'est développé en Europe et aux États-Unis sur
la résolution de problèmes dynamiques, qualifiés de complexes
(Brehmer, 1995 ; Dörner, 1980 ; Eyrolle, Mariné et Maille, 1996 ;
Frensch et Funke, 1995 ; Moray, Lootstein et Pajak, 1986 ; Morr
is, Rouse et Fath, 1985). Dans une large mesure, cette commun
auté considère la complexité en relation aux caractéristiques
dynamiques des situations. Nous n'entrerons pas ici dans une
discussion approfondie de la notion de complexité, liée au
nombre d'éléments et de relations à prendre en considération, du processus et temps partagé 631 Vitesse
parmi lesquels la dynamique propre au processus contrôlé,
échappant en partie à l'effet des actions du sujet. Nous considé
rerons seulement sa manipulation comme une façon de provo
quer des changements dans les modes de contrôle cognitif pour
étudier les propriétés de ce dernier.
Puisqu'il s'agit de situations qui évoluent en partie hors du
contrôle du sujet, ce dernier doit maintenir en permanence à
jour une représentation occurrente de l'histoire de la situation
(Hoc et Amalberti, 1995), pour prendre les décisions approp
riées. Cette porte évidemment d'abord sur
l'environnement. C'est la « conscience de la situation »', au sens
de Endsley (1995), qui intègre les informations brutes, leurs
interprétations en relation aux buts des opérateurs et leurs pro
jections dans le futur. Mais cette représentation intègre aussi le
sujet lui-même (des plans et des métaconnaissances pour la ges
tion des risques et des coûts ; voir notamment Valot, 1998). Si
cette représentation permet de comprendre la situation (évolu
tion de l'environnement et des ressources cognitives) pour agir,
grâce à des diagnostics et des pronostics, elle comporte aussi des
problèmes dont la résolution immédiate est souvent incompat
ible avec les exigences à court terme de contrôle de la situation.
Or, le risque majeur, pour le sujet, est celui de perdre la maîtrise
de la situation, c'est-à-dire de ne pas pouvoir la circonscrire dans
des limites où il sait pouvoir la gérer.
Comme l'a montré Amalberti (1996) dans des situations à
fortes contraintes temporelles (notamment le pilotage d'avions
de combat), en situation dynamique le sujet s'efforce de mainten
ir en permanence un compromis cognitif entre des exigences
multiples. En particulier, il cherche à répartir convenablement
le contrôle cognitif entre des activités subsymboliques peu coû
te

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