Vue générale et mise au point sur l économie et la population française - article ; n°2 ; vol.10, pg 205-216
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Vue générale et mise au point sur l'économie et la population française - article ; n°2 ; vol.10, pg 205-216

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Description

Population - Année 1955 - Volume 10 - Numéro 2 - Pages 205-216
II est devenu difficile de distinguer, dans la masse des documents et des controverses, les grandes lignes de l'évolution française. De nombreux articles dans Population ont cependant permis sur les principales questions de présenter les résultats acquis, de souligner les incertitudes, de montrer les défauts à corriger. Il s'agit cette fois d'une synthèse générale qui s'efforce de simplifier sans déformer. En se contentant de classer ce qui est acquis, un tel travail n'instruira guère ceux qui ont suivi les faits dans leur rigueur. Mais trop souvent, leur sélection mouvante par la rumeur et même par les souvenirs, l'opinion préjugée et des jugements superficiels donnent, sous une apparence de fidélité, une représentation assez éloignée de la réalité. C'est pourquoi le présent article s'efforce de classer et de relier les données essentielles, tout en renvoyant aux études antérieures, publiées par l'I.N.E.D., le lecteur soucieux de pénétrer plus profondément quelques sujets.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Alfred Sauvy
Vue générale et mise au point sur l'économie et la population
française
In: Population, 10e année, n°2, 1955 pp. 205-216.
Résumé
II est devenu difficile de distinguer, dans la masse des documents et des controverses, les grandes lignes de l'évolution
française. De nombreux articles dans Population ont cependant permis sur les principales questions de présenter les résultats
acquis, de souligner les incertitudes, de montrer les défauts à corriger. Il s'agit cette fois d'une synthèse générale qui s'efforce de
simplifier sans déformer. En se contentant de classer ce qui est acquis, un tel travail n'instruira guère ceux qui ont suivi les faits
dans leur rigueur. Mais trop souvent, leur sélection mouvante par la rumeur et même par les souvenirs, l'opinion préjugée et des
jugements superficiels donnent, sous une apparence de fidélité, une représentation assez éloignée de la réalité. C'est pourquoi
le présent article s'efforce de classer et de relier les données essentielles, tout en renvoyant aux études antérieures, publiées par
l'I.N.E.D., le lecteur soucieux de pénétrer plus profondément quelques sujets.
Citer ce document / Cite this document :
Sauvy Alfred. Vue générale et mise au point sur l'économie et la population française. In: Population, 10e année, n°2, 1955 pp.
205-216.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1955_num_10_2_4351"Ь О
VUE GÉNÉRALE
ET MISE AU POINT
SUR L'ÉCONOMIE
ET LA POPULATION FRANÇAISES
II est devenu difficile de distinguer, dans la masse des docu
ments et des controverses, les grandes lignes de l'évolution
française. De nombreux articles dans Population ont cepen
dant permis sur les principales questions de présenter les
résultats acquis, de souligner les incertitudes, de montrer les
défauts à corriger. Il s'agit cette fois d'une synthèse générale
qui s'efforce de simplifier sans déformer. En se contentant
de classer ce qui est acquis, un tel travail n'instruira guère
ceux qui ont suivi les faits dans leur rigueur. Mais trop sou
vent, leur sélection mouvante par la rumeur et même par les
souvenirs, l'opinion préjugée et des jugements superficiels
donnent, sous une apparence de fidélité, une représentation
assez éloignée de la réalité. C'est pourquoi le présent article
s'efforce de classer et de relier les données essentielles, tout
en renvoyant aux études antérieures, publiées par l'I.N.E.D.,
le lecteur soucieux de pénétrer plus profondément quelques
sujets.
Les objectifs à la Libération. La France se trouvait, en 1944-1945,
avec une économie dégradée par les
destructions de guerre et l'arrêt du développement de 1929 à 1938,
avec une population amputée par la guerre, mais, plus encore,
par les conséquences de la première (1914-1918) et de la stérilité,
dont les sources remontent avant même la Révolution.
Tout se trouvant à faire ou à refaire, les objectifs paraissaient
faciles à déterminer. En fait, leur ensemble était naturellement
quelque peu contradictoire, mais ces contradictions conduisaient
à des choix trop cruels pour être dénoncés. L'élan importait, du
reste, plus que les controverses.
C'est dans ces conditions que le relèvement et le maintien de 206 l'économie et la population françaises
la population inspirèrent, en 1946, la Sécurité sociale, qui visait
à assurer aux jeunes des conditions de vie suffisantes (et, par là,
à favoriser la natalité), à donner aux malades les soins qu'ils
méritent, à réduire la mortalité, à procurer aux vieux des moyens
d'existence.
Sur le plan économique, les premiers efforts visaient à retrou
ver ce que l'on appelait « l'abondance », c'est-à-dire un niveau de
production permettant de supprimer tout rationnement, puis à
dépasser ce niveau, de façon à relever le bien-être de la populat
ion. Ces aspirations se concrétisèrent dans le « plan Monnet »,
établi en 1946.
Mais déjà, à la base de ces premières mesures, se profilaient
les deux grands défauts qui devaient s'accuser dans la suite :
l'excès d'alcool et le manque de logements.
Nous allons maintenant voir successivement les résultats obte
nus sur la population, puis sur l'économie, sans que cette distinc
tion puisse jamais avoir un caractère absolu.
La natalité (I). Les résultats ont démenti les craintes des scep
tiques et parfois dépassé les espoirs des opti
mistes. De 620.000 à la veille de la guerre, le nombre des nais
sances est passé à 860.000 au plus haut, de 1947 à 1949, pour
revenir aux environs de 800.000, en 1953-1954-1955. Ce chiffre,
très inférieur à celui enregistré sous le second Empire (1.040.000
en 1859) et même sous le premier (1.030.000 en 1814) est à peu
près celui des années 1905-1906. Le taux de natalité 18,6 pour
1.000 est à peu près celui des années 1911 à 1913.
Au lieu d'une perte de 10 % comme avant guerre, le rempla
cement d'une génération par la suivante se traduit, au contraire,
par un gain légèrement supérieur à 10 %. La proportion des
jeunes (moins de 20 ans) qui reculait depuis plus de 150 ans,
est en reprise, passant de 30,2 % en 1936 à 30,4 % en 1955.
L'efficacité de la législation familiale s'est fait sentir surtout
sur le 2* et le 3* enfant; contrairement à un préjugé persistant, elle
a été très faible sur les familles nombreuses.
La natalité s'est maintenue à peu près, depuis 1953, malgré
le recul des allocations familiales sur les salaires et les revenus.
Mais ce maintien, que favorisent la prospérité économique et le
plein emploi actuels, ne peut être tenu pour définitif.
La disparition récente du cauchemar de la stérilité et du déclin
démographiques a eu pour résultat une certaine désaffection des
pouvoirs publics et de l'opinion, vis-à-vis de la famille. Attitude
classique, mais inspirée par un jugement trop sommaire, car les
phénomènes démographiques doivent se juger sur le long terme.
Les défaillances d'un siècle et demi n'ont pas été rachetées par
10 ans de natalité suffisante.
(1) Louis Henry : « Mise au point sur la natalité française » (avril-juin 1954). VUE GÉNÉRALE ET MISE AU POINT 207
Cette désaffection de la puissance publique vis-à-vis de la
cause familiale s'est traduite non seulement par l'amputation, en
valeur relative, des prestations, mais par le retour à un individua
lisme, hostile aux enfants, notamment en matière de logement.
C'est ainsi que la contribution personnelle mobilière surtaxe les
familles nombreuses (2) et que le dégrèvement, accordé en 1954,
pour l'acquisition d'un logement familial ne tient aucun compte
du nombre de personnes à loger, accusant ainsi un caractère anti
social, opposé à l'intention initiale du législateur.
La mortalité (3). Après la guerre, la baisse séculaire de la mortal
ité semblait entrée dans une phase d'accélérat
ion. Les antibiotiques et la régression de l'alcoolisme ajoutaient
leurs effets. En fait, on ne peut guère parler pour le moment que
d'un prolongement de la pente séculaire. Dans le classement inter
national, la France reste à un rang médiocre, eu égard à son niveau
économique, et paraît s'en contenter, tolérant en particulier une
importante surmortalité infantile (la mortalité exogène, dont la
suppression n'est qu'une question de soins, est 2 fois 1/2 supé
rieure à celle de l'Angleterre).
Le facteur essentiel de la mortalité sociale n'est plus le niveau
économique proprement dit : le niveau culturel (puériculture,
etc.) les soins préventifs, le logement et l'appareil médico-social
jouent un rôle plus important que le revenu des individus (4).
Migrations extérieures (5). C'est d'un échec sérieux qu'il faut par
ler à propos de l'immigration. Les plans
élaborés vers 1946, qui visaient à combler les classes creuses ou
déficitaires des années 1914-1919 et 1925-1945 ont été peu à peu
abandonnés. C'est un ét

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