XXIII. Un nouvel appareil pour la mesure de la suggestibilité - article ; n°1 ; vol.7, pg 524-536
14 pages
Français

XXIII. Un nouvel appareil pour la mesure de la suggestibilité - article ; n°1 ; vol.7, pg 524-536

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
14 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 524-536
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alfred Binet
XXIII. Un nouvel appareil pour la mesure de la suggestibilité
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 524-536.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. XXIII. Un nouvel appareil pour la mesure de la suggestibilité. In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 524-536.
doi : 10.3406/psy.1900.3229
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3229XXIIÏ
UN NOUVEL APPAREIL POUR LA MESURE
DE LA SUGGESTIBILITÉ
J'ai fait, dans mon livre sur la Suggeslibililé, le récit de plu
sieurs expériences sur la suggestion de mouvements. Depuis
la publication de ce livre, j'ai continué mes études et fait réaliser
par M. Korsten, l'habile constructeur de précision1, un appareil
qui enregistre dans des conditions satisfaisantes les mouve
ments qu'on peut suggérer à une personne.
Pour l'étude des mouvements inconscients et subconscients,
un certain nombre de conditions sont nécessaires. Le procédé
le plus simple est celui que j'ai employé autrefois avec Féré
dans nos recherches de la Salpêtrière ; on prenait un doigt
anesthésique d'une hystérique, on le pliait plusieurs fois de
suite — derrière un écran, le sujet ne pouvant voir sa main —
et le doigt abandonné à lui-même répétait le mouvement de
flexion2. Un procédé un peu meilleur, parce qu'il comportait
un enregistrement matériel du mouvement, consistait à mettre
dans la main insensible un crayon ; on imprimait un mouve
ment à la main, ou au crayon, puis la main répétait. C'est aussi
ce procédé qui a été employé par Janet, pour avoir de l'écriture
automatique, non seulement répétée, mais spontanée-1. Le
défaut du procédé est qu'on entre en contact avec la main du
sujet, et que ce contact a quelque chose de très mal défini.
C'est un progrès de communiquer le mouvement au moyen
d'un appareil, qui enregistre le mouyement communiqué et
aussi le mouvement reproduit. Je pense que la planchette spi-
rite pourrait servir à cet usage; la planchette perfectionnée de
Jastrow', dont le mécanisme d'enregistrement est meilleur>
1. Korsten, constructeur, 8. rue Le Brun, Paris.
2. Voir Binet, Altérations de la personnalité, Paris, 1892, p. 82.
3. Automatisme psychologique, Paris.
4. Jastrow, Fact and Fable in Psychology, 1900, p. 307. BINET. APPAREIL POUR MESURER LA SUGGESTIBILIÏÉ £25 A.
rendrait le même service ; mais Jastrow ne l'a employée que
pour enregistrer des mouvements spontanés et non des mouve
ments suggérés. C'est une étude toute différente, plus différente
que ne l'ont cru les expérimentateurs américains. En outre, je
ne conçois pas très bien comment, avec la planchette, on pourr
ait écrire séparément le mouvement communiqué et le mouve
ment répété, c'est-à-dire, d'une part, la communication de la
suggestion et, d'autre part, la réalisation de cette suggestion ;
tous les mouvements de la planchette s'inscrivant à l'aide du
même organe, il serait difficile de séparer ces deux parties de
l'expérience. Il y avait donc un perfectionnement à apporter,
ce perfectionnement consiste à avoir deux organes d'inscription,
Tun pour les mouvements de l'expérimentateur, l'autre pour
ceux du sujet. C'est ce dispositif qui est réalisé par mon
appareil à roues.
DESCRIPTION DE L APPAREIL
Les figures que je publie me dispenseront d'une description
longue. Je me contenterai d'expliquer les figures.
Sur un bâti supportant l'ensemble de l'appareil, sont fixées deux
roues ou poulies d'entraînement (R et IV),
réunies par la corde sans fin C et com
M' dont mandées par les manivelles M,
l'une, M est folle sur son axe. Ces maniv
elles peuvent être rendues solidaires ou
indépendantes pendant la marche au
moyen d'un frein F représenté en détail
dans la figure 1.
R' portent chacune une Les roues 1{,
bb' articulée excentrique- petite bielle
ce' ces bielles commandent le ment en et
mouvement de va-et-vient recliligne de
hh' qui portent les deux petits chariots
plumes.
La figure 1 représente le frein F placé
derrière la manivelle inductrice M.
Ce frein consiste en une pièce F art
iculée en 0 sur la manivelle et maintenue
en contact avec l'axe P" par l'un ou l'autre
des ressorts rr selon le sens de la marche. Fig. 1. — Frein.
La forme de la pièce F est telle que la
friction augmente au point K, lorsqu'on tourne la manivelle dans
QUO V \J 526 MEMOIRES ORIGINAUX
Fig. 2. — Appareil à roues. Vue de face.
Fig. 3. — Appareil à roues. Vue du côté de l'enregistrement.
X A. B1NET. APPAREIL POUR MESURER LA SUGGESTIBILITÉ 527
le sens indiqué par la ilèche, tandis qu'elle devient nulle lorsqu'on
tourne dans le sens inverse ou que l'axe P" étant entraîné dans le
même sens par la corde C, on cesse d'agir sur la manivelle.
Lorsqu'on veut commander l'axe en sens inverse, on fait fajre
un tour complet à la pièce F en écartant le ressort r, on fait agir r , •
et le sens de l'embrayage est changé.
Voici un tracé donné par l'appareil, tracé qui peut être con
sidéré comme typique. Je l'ai obtenu en manœuvrant la roue
inductrice M, sans qu'une autre personne touchât la manivelle
de la roue induite M' ; j'ai fait exécuter à la roue M un mouve
ment tantôt lent, tantôt brusque, et j'ai fait quelques arrêts Jau
Fig. 4. — Tracé type de l'appareil à roues.
cours de l'expérience. Tous ces mouvements de ma main se
trouvent inscrits, on peut le dire, avec une fidélité absolue
dans le tracé modèle, puisque la plume écrivant ce tracé
est reliée par des pièces rigides à la roue inductrice, et que
tout organe en caoutchouc a été banni de la construction de
l'appareil. Or, en comparant le tracé modèle au second tracé
qui a été écrit en dessous du précédent par la plume de la
roue induite, on peut se rendre compte de la fidélité avec
laquelle la roue induite suit le mouvement de la première roue.
Dans les deux tracés, la fidélité, sans être absolument rigou
reuse, me paraît être très satisfaisante. Il y avait lieu d'éviter
deux causes d'erreurs principales, qui se sont montrées très
actives pour différencier les mouvements des deux roues ; la
première cause d'erreur provient de la vitesse de rotation;
quand elle dépasse une certaine limite, si on arrête brusque
ment la roue inductrice, la roue induite continue quelque peu
son mouvement ; j'ai obvié autant que possible à cet inconvé
nient en diminuant le poids de la roue induite ; je me suis, du 528 MÉMOIRES ORIGINAUX
reste, assuré que, dans les conditions de vitesse où l'on, fait
habituellement les expériences avec cet appareil, la cause d'er
reur que je signale ne se produit pas. Une autre erreur pro
vient de ce que le poids de la manivelle modifie l'équilibre de
la roue induite, et par conséquent facilite la rotation quand la
manivelle descend et la retarde quand la manivelle monte ; un
contrepoids, placé convenablement sur la roue induite, a sup
primé cet inconvénient, mais avec le défaut d'augmenter la
masse de la roue induite. J'ai pu éviter l'erreur en faisant
évider l'intérieur de la roue induite dans la partie qui corres
pond à la manivelle, et en remplaçant la manivelle d'acier par
une autre en aluminium.
Le but que je me propose d'atteindre avec mon appareil à
roues, était que la comparaison des tracés des deux roues indi
quât de suite ce que le sujet a ajouté ou retranché au mouve
ment qui a été communiqué à sa main. Mécaniquement, il y
avait là un petit problème à résoudre ; ce problème consistait
à ce que la roue inductrice commandât le mouvement de la roue
induite, et ne fût pas commandé par elle ; en effet, cette condi
tion est nécessaire pour l'interprétation des tracés; car s'il en
était autrement, si la roue inductrice recevait communication du
mouvement de la roue induite, le tracé de la roue inductrice
n'indiquerait pas exactement tout le mouvement de l'expér
imentateur et rien que ce mouvement; on ne saurait plus au

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents