XXIV. L interprétation des sensations tactiles chez des enfants arriérés - article ; n°1 ; vol.7, pg 537-558
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Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 537-558
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 15
Langue Français
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Extrait

Th. Simon
XXIV. L'interprétation des sensations tactiles chez des enfants
arriérés
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 537-558.
Citer ce document / Cite this document :
Simon Th. XXIV. L'interprétation des sensations tactiles chez des enfants arriérés. In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp.
537-558.
doi : 10.3406/psy.1900.3230
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3230XXIV
L'INTERPRÉTATION DES SENSATIONS TACTILES CHEZ
LES ENFANTS ARRIÉRÉS
L'étude qui fait l'objet de cet article ne porte pas unique
ment, malgré le titre qui lui est donné, sur la sensibilité tac
tile; en même temps qu'elle se propose la recherche du seuil de
la sensation de 2 pointes, l'analyse de la perception des sen
sations de contact, telle qu'elle est ici poursuivie, semble au
contraire, également, un moyen d'aborder un certain nombre
de questions d'un autre ordre : rapidité d'adaptation à l'expé
rience donnée, influence de l'attention, de la distraction, de la
fatigue ou de l'ennui.
Une fois entendue l'explication qu'on lui donne, le sujet
s'adapte-t-il rapidement ou lentement à l'expérience? le terme
adaptation s'entendant ici de ce qui suit, qui, psychologique
ment, est assez complexe : de la comparaison que le sujet fait
entre les sensations qu'il éprouve lorsqu'on le touche avec une
pointe, et les sensations qu'il éprouve lorsqu'on le touche, au
contraire, avec deux, — et du résultat qui suit ce travail, résul
tat qui se traduit, en fait, par une diminution des erreurs du
début. Il est évident, en effet, a priori, que la perception exacte
des contacts suppose une comparaison entre ces deux condi
tions différentes : être touché avec une pointe ou avec deux. La
vitesse de l'adaptation est donc en relation avec la rapidité et
l'exactitude de ces jugements particuliers de comparaison. Et
le phénomène peut se produire soit au début, dès les premières
piqûres, soit un peu plus tard, et seulement après un certain
nombre, soit enfin d'une séance à l'autre.
Maintenant, il est vraisemblable également, d'autre part,
que, lorsque le sujet sera extrêmement attentif, ses réponses
aux contacts seront d'autre nature que lorsqu'il sera distrait ;
et l'on peut prévoir de là quelque changement dans les
réponses, selon que l'attention sera fortement concentrée sur
les sensations de contact ou que le sujet soumis à l'expérience
sera au contraire dans un état quelconque de distraction. MÉMOIRES ORIGINAUX 538
Et de même, resterait à voir si l'expérience se prolongeant
jusqu'à ennui, on pourrait relever des traces de fatigue, et
comment se traduirait, à son tour, l'intervention de cette nou
velle influence.
On voit donc la variété des questions qui se dressent à côté
et à propos de la principale : le seuil de la sensation de
2 pointes, qui est la question de sensibilité proprement dite.
Car fixées au moyen d'expériences qui ne laisseraient aucun
doute — mais à ce point de vue, on ne peut s'avancer que très
prudemment — le seuil de la sensation de deux pointes indi
querait, en effet, quel est le degré d'acuité tactile des sujets.
Or il était, d'autre part encore, d'autant plus intéressant,
d'essayer d'éclaircir tous ces problèmes — je ne dis point de
les résoudre — - que j'avais affaire à des sujets très spéciaux,
constituant un groupe très hétérogène d'enfants arriérés, com
posé tout à la fois d'idiots, d'imbéciles et de débiles. J'en ai
choisi 20, les 20 sur lesquels j'ai donné des notes individuelles,
au début de l'article de Céphalométrie, publié dans cette même
Année, et Ton peut voir qu'ils n'ont guère d'absolument commun
que leur âge, tous ayant dans les environs de 13 ans, puisque
tous sont nés en 1887, et que ces recherches ont été faites
en 1900. Mais, à part cela, ils présentent une diversité extrême,
puisqu'il y en a qui savent à peine se nourrir seuls, tandis qu'un
autre, à l'opposé, a déjà son certificat d'études.
Technique de l'expérience. — Je rappellerai d'abord la tech
nique suivie : j'avais au préalable préparé une série de 7 cartons,
de 2 centimètres de large et de longueur variable, dont l'un
était traversé perpendiculairement par une seule aiguille et
chacun des autres par 2. L'éeartement entre les 2 aiguilles
était différent pour chacun de ces derniers. Il présentait des
valeurs égales à lcm, 2cm, 2cm,5, 3cm et enfin 4 centimètres.
C'est la méthode déjà décrite et employée par M. Binet, qui
en a signalé les avantages, manipulation rapide, etc.
Toutes les expériences ont été faites individuellement,
l'après-midi, en général, entre 1 et 4 heures.
Tous les enfants étaient, comme je l'ai déjà signalé ailleurs,
heureux de venir, la chose étant nouvelle. Mais il m'a semblé
que cette expérience était une de celles qui les intéressaient le
moins, et je n'en ai trouvé qu'un, Pigeon..., qui m'ait demandé
s'il avait bien fait.
Quoi qu'il en soit, étant moi-même assis à un bout de la INTERPRÉTATION DES SENSATIONS TACTILES 339 SIMON.
table qui nous servait, près d'un angle de celle-ci, je priais
l'enfant de prendre place à ma gauche, assez près de moi,
mais sur le côté perpendiculaire à celui que j'occupais. Je
lui faisais mettre sur la table sa main gauche, les doigts rap
prochés, mais sans raideur. Puis je plaçais devant lui, vert
icalement, un grand carton de SO centimètres carrés à peu
près. Ce carton présentait à son bord inférieur, reposant sur
la table, une échancrure demi-circulaire dans laquelle j'enca
drais le poignet du sujet, tandis qu'un voile noir, fixé au pour
tour del'échancrure, faisait tunnel sur l'avant-bras. L'enfant
tenait lui-même ce carton avec sa main droite, le coude cor
respondant prenant, en général, point d'appui sur la table.
Le carton dépassant ainsi le plus souvent la tête du sujet suf
fisait par conséquent pour l'empêcher de voir les différentes
manœuvres dont sa main gauche allait être l'objet. Je plaçais
également à l'abri de ses yeux, tout contre le carton, la petite
boîte contenant les couples d'aiguilles, et, tout étant ainsi
préparé, je donnais à l'enfant l'explication suivante, autant
que possible toujours dans ces mêmes termes : « Voici ce que
je vais faire. Je vais te toucher le dos de la main gauche. Je
te toucherai avec des pointes ; mais, sois tranquille, je ne te
ferai pas mal. Tu sais bien d'ailleurs que je ne te fais jamais
mal. Je te toucherai donc le dos de la main avec des pointes.
Maintenant je te toucherai tantôt avec 1 pointe, tantôt avec 2.
Eh bien, tu me diras, toi, précisément, si je te touche avec
2 pointes ou avec 1 seule. Si je te touche avec 1 seule
pointe, tu diras : 1 ; ai-je touché avec 2 pointes, tu me diras :
2. Comprends-tu bien? Quand je te toucherai le dos de
la main, si tu sens 2 pointes, tu me diras : 2; si tu n'en
sens que 1, au contraire, tu me diras : 1... Voyons...» Et j'ap
pliquais alors sur le dos de sa main, à peu près à égale dis
tance du poignet et des têtes des métacarpiens, transversale
ment, l'un de mes cartons d'aiguilles. C'était avec les têtes de
celles-ci que je déprimais la peau. J'essayais toujours de tou
cher la peau en même temps avec les deux pointes, ce qui est
beaucoup plus difficile pour les grands écartements que pour
les petits. Aussitôt la dépression obtenue, je les retirais. L'en
fant m'exprimait sa sensation ; et, l'ayant inscrite, je passais
au carton suivant... Je me suis, par exemple, toujours astreint
à l'ordre que voici, en indiquant les cartons par l'écart des
2 aiguilles qu'ils portaient et le chiffre 0 représentant le carton
muni d'une seule. 540 MÉMOIRES ORIGINAUX
Et il est, en effet, indispensable de suivre, pour les contacts,
un ordre déterminé d'avance, si l'on veut que les réponses de
tous les sujets soient comparables :
c) d) a) b) e)
i 4 3 4 2
4 2 2,5 1 1,5
1,5 1 3

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