XXXVIIe Chronique Océanographique - article ; n°1 ; vol.146, pg 175-201
28 pages
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Description

Norois - Année 1990 - Volume 146 - Numéro 1 - Pages 175-201
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

André Guilcher
XXXVIIe Chronique Océanographique
In: Norois. N°146, 1990. pp. 175-201.
Citer ce document / Cite this document :
Guilcher André. XXXVIIe Chronique Océanographique. In: Norois. N°146, 1990. pp. 175-201.
doi : 10.3406/noroi.1990.4478
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1990_num_146_1_44781990, Poitiers, t. 37, n° 146, p. 175-201. Norois,
XXXVIIe CHRONIQUE OCÉANOGRAPHIQUE
par André GUILCHER
MISES AU POINT ET COMPTES RENDUS
Les cheniers
Les sont des cordons littoraux sableux successifs qui reposent sur des
dépôts vaseux avec lesquels ils alternent dans la morphogenèse côtière. Ils ont été
initialement décrits en 1935 par Russell et Howe dans le sud-ouest de la Louisiane,
pays «cajun» d'où ils tirent leur nom français du fait qu'ils portent une végétation
de chênes (chênières), différente de celle des marais encadrants. Comme le terme
est devenu d'usage général sous sa forme chenier dans la littérature internationale,
il semble inopportun de tenter de créer ou recréer une forme chênière qui serait
vouée à un insuccès certain.
Les cheniers ont donné lieu à un numéro spécial de Marine Geology, organisé
par Augustinus (1) . Avec leurs bibliographies, ces onze articles fournissent une
information spatialement très étendue, encore que, bien sûr, non exhaustive; on
peut y ajouter notamment un article sino-américain sur les cheniers de Chine (2) ,
dont l'apport recoupe d'ailleurs celui du numéro spécial où il y a trois contributions
de source chinoise; et aussi des données antérieures sur les cheniers de Guinée (3).
Mais l'introduction donnée par Augustinus à son volume spécial constitue une
excellente synthèse et mise au point, dont nous reprenons ici l'essentiel.
Les cheniers sont des formes azonales qui se rencontrent dans les régions tropi
cales, tempérées et arctiques. Hors de Louisiane, région éponyme, elles apparaissent
dans les trois Guyanes (grande abondance et aspect très typique), dans toute la
moitié nord de l'Australie, en Nouvelle-Zélande, en Sierra-Leone et Guinée, en
Indonésie, au Vietnam, en Chine (embouchures du Huanghe et du Changjiang
dans le golfe de Bohai et la mer de Huanghai ou mer Jaune), dans les mers
Baltique, Noire et de Bering, au Kamtchatka, à Sakhaline (4). Elles sont présumées
exister en divers sites de la côte nord de Sibérie.
Augustinus a raison de penser que, outre les plaines côtières en cours de progra
dation sans embouchure deltaïque, il faut inclure dans le type les cordons sableux
successifs dans les deltas, lorsqu'ils reposent sur de la vase. En effet, dans les
cheniers de Chine il n'est pas possible de faire la différenciation. Cependant, du
(1) Augustinus (P.G.E.F.), 1989, editor. Cheniers and chenier plains. Mar. Geol, vol. 90,
p. 219-351, onze articles.
(2) Cangzi (L.), Walker (H.J.), 1989. Sedimentary characteristics of cheniers and the
formation of the chenier plains of East China. J. Coastal Res., vol. 5, p. 353-368.
(3) Guilcher (A.), 1956. L'envasement de l'estuaire de Rio Kapatchez (Guinée Française)
et ses causes. C.R. 18e Congr. Int. Géogr., Rio de Janeiro, vol. 3, p. 241-247.
(4) Pour Sakhaline et autres régions d'URSS, voir aussi Zenkovich, Processes of coastal
development, Edimbourg, 1967, p. 284-292. - Sur les cheniers de Nouvelle-Zélande, voir
XXXIIe chronique, 1985, p. 133-134. XXXVIIe CHRONIQUE OCÉANOGRAPHIQUE 176
point de vue génétique, il existe deux sous-types : d'une part, les cheniers résultant
d'un lessivage par les vagues de la fraction grossière de vases et la concentration de
ces particules en cordons ; et d'autre part les cheniers construites par dérive littorale
à partir d'une source sableuse sur une vasière, et modifiant ainsi temporairement
la sédimentation. Une fois construites, les cheniers peuvent être modifiées par
poussée par-dessus la vasière interne, au cours de washovers ou overwashes dus à
des tempêtes (fig. 1).
EEÎ 2 ŒHI 3
Fig. 1 . — Côte à cheniers de la baie de Bohai au sud de Tianjing, en cours de forte
progradation.
Simplifié d'après Y. Wang et X. Ke, dans Augustinus et al, 1989.
A : hautes mers (en dehors des tempêtes). - B : basses mers. - 1 : silt. - 2 : argile. - 3 : sable
et coquilles.
Les causes de formation de cheniers peuvent être diverses : déplacements d'embouc
hure, variations du niveau marin, changements climatiques, variations de fréquence
des tempêtes, mortalités de mollusques (dans le cas où les cheniers sont de consti
tution coquillière). Les cheniers sont un point de repère de grande valeur dans
l'étude des variations de milieu qui peuvent être à leur origine. Mais il peut y avoir
en chaque cas discussion sur la nature du ou des facteurs de morphogenèse.
On peut se demander s'il faut considérer comme des cheniers immergés les séries
de crêtes de sable parallèles enregistrées jusqu'à plus de 110 m de profondeur au
large de l'embouchure du Changjiang, et qui sont caractérisées dans un article
chinois distinct de la série groupée par Augustinus (5). Elles couvrent une superficie
reconnue de 57000 km2, les crêtes ayant individuellement des longueurs de 10 à 60
km, et jusqu'à 20 m d'épaisseur. Ce dernier caractère (épaisseur) pourrait faire
douter de l'assimilation ; l'alternance dans le sens vertical se fait avec un mélange
de sable fin, de silt et d'argile, cette dernière pouvant aller jusqu'à 12-25 %.
L'ensemble est considéré comme associé à une période transgressive. Probablement
faut-il y voir un sous-type particulier.
Le delta du Huanghe (Fleuve Jaune)
Après le compte rendu de la XXXVIe chronique, 1989, p. 117-120, sur les
sédiments sous-marins devant l'embouchure du Changjang, en voici un autre sur
le delta du Huanghe dans le golfe de Pohai, dû à une quinzaine de géologues
chinois de Quingdao et Shandong, et américano-canadiens, ayant travaillé en
association (6). On sait que ces collaborations américano-chinoises sont devenues
très fréquentes dans le domaine marin, tandis que des collaborations de géomor-
phologues allemands et chinois, également considérables, s'appliquent parallèlement
(5) Yang (C.S.), 1989. Active, moribund and buried tidal sand ridges in the East China Sea
and the Southern Yellow Sea. Mar. Geol, vol. 88, p. 97-116.
(6) Keller (G.H.), Prior (D.B.), 1986. Huanghe (Yellow River) delta. Geo-Marine Letters
(Springer),vol. 6, 2, p. 63-120 (sept articles). XXXVII' CHRONIQUE OCÉANOGRAPHIQUE 177
à des régions du Tibet et de la Mongolie Intérieure dans la grande tradition de
Von Richthofen.
90 % ou même plus des sédiments apportés à la mer par ce fleuve (le plus gros
débit du monde après le Gange-Brahmapoutre, comme on sait: 1,07 milliard de t.
de moyenne 1951-1980, mais « seulement » 0,79 milliard de 1976 à 1980) restent
dans un domaine ne s'étendant pas à plus de 30 km de l'embouchure. Près de
celle-ci, ce sont des sables fins; plus loin, le silt et l'argile dominent. Depuis 1976,
c'est la partie sud de ce delta sous-marin qui est active ; juste auparavant c'était la
partie nord (sans parler des grands bouleversements antérieurs souvent décrits). Le
fleuve a construit là récemment un prisme sédimentaire stratifié de 15 m d'épaisseur.
La surface sommitale a 20 km de large à 2-4 m de profondeur, devant l'embouchure ;
elle est plus étroite sur les côtés. Les couches frontales en avant s'étendent sur 5 à
10 km avec une pente de 0,3° à 0,4°; on y observe des structures d'affaissement,
des « puits », de petits ravins colmatés ; des modifications constantes y surviennent,
dues à des flux de gravité ; la fourniture se fait par les panaches sédimentaires des
eaux de surface. Ces structures donnent lieu à des descriptions détaillées que nous
ne précisons pas ici, mais auxquelles les spécialistes pourront se rapporter (voir
l'article des pages 85-95), et qui permettent des comparaisons avec le delta suba
quatique du Mississipi. On décrit aussi les panaches de surface et leur mode de
dispersion. Des images montrent des contacts abrupts en entre eaux diff
éremment turbides, les différences en teneur sédimentaire pouvant aller du simple
au décuple. De tels faits ne sont pas du tout spéciaux à ce delta, mais on en
trouvera ici des illustrations très caract&

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